Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 21 décembre 2013

4° dimanche de l'Avent A

      En 1975, le père Molinié,  dominicain, écrivait : « il est impossible que Dieu ne nous déroute pas plus en plus, jusqu’à la vision face à face.  Les  saints sont des gens qui ont accepté une bonne fois pour toutes d’être toujours déroutés. »

 Le roi Acaz, roi de Judas  en 732 avant Jésus-Christ,  face aux attaques venues du Nord, avait son plan pour se défendre. Mais le Seigneur vient pour le dérouter, pour le déranger,  car son plan est mauvais et  s’il le réalise  il tombera.
 Un signe  va lui être donné : une vierge va mettre au monde un enfant.

 Mais Acaz ne veut pas de signes.  Et ne veut pas être dérangé dans ses plans. Il ne veut pas que Yahvé, que le Seigneur  s’en mêle. Il croit qu’il va pouvoir s’en sortir tout seul. Malgré tout la femme enfantera, et  c’est Marie, la mère de Jésus.

     Nous  aussi nous ne voulons pas des signes, nous ne voulons pas être dérangés. Si Dieu existe, tant mieux, mais qui reste chez lui dans son ciel.  Qu’il ne vienne pas ici sur la terre.

 C’est parce que nous ne voyons pas, nous ne croyons pas,  que Dieu  est pure merveille, pure tendresse.
 Nous préférons vivre notre petite vie avec de petites affaires. Avec nos petites maisons, notre petite famille et avec  nos petites idées…

 Comme si elle pouvait me satisfaire, comme si elle pouvait nous rendre heureux.

Nous sommes de ces riches de l’évangile qui préfère s’appuyer sur leur  compte en banque que de vivre l’aventure de Dieu.

Mais le Seigneur nous donne un signe en sa grande miséricorde : la vierge ( grec)  va enfanter un fils comme Isaïe, dans les temps anciens, l’avait prophétisé.

 Mais l’être humain est ainsi,  si nous ne travaillons pas,  si nous ne marchons pas, sinon nous ne nous nourrissons pas, si nous n’avançons pas, nous tombons, nous mourrons.

Combien de fois nous nous n’avons pas eu envie de faire quelque chose, d’aller quelque part, de suivre un conseil? Mais lorsque nous avons découvert ou réaliser la chose demandée,  quelle joie, quelle surprise, quelle merveille !

Si nous suivions un peu Jésus, si nous mettions un peu sa  Parole en pratique, combien notre cœur se réjouirait.

      Pour entrer en raisonnante avec Jésus, Mathieu a choisi de nous mettre au contact de Joseph.  Pour entrer dans le Mystère de NOEL,  Il faut comme entrer dans la peau de Joseph.
Que notre cœur se  revête du silence, de l’écoute, comme pour saisir mieux  le Mystère.

      L’évangile nous dit que Joseph était un homme juste.
 Il croit connaître Le Seigneur, c’est  le Dieu de son peuple et  lui-même est fils de David. Et cependant, il  va être comme dérouté, désarçonné, par l’action du Seigneur dans sa vie. 
 Il ne résistera pas, comme une pierre qui se laisse arracher de sa terre, il acceptera d’être placé dans la construction nouvelle, dans cette petite Église  qu’est la Sainte-Famille.

 Mais pourquoi  Joseph, en voyant sa jeune fiancée, sa promise enceinte pourquoi  veut-il la répudier en secret ?

  • Joseph est un homme juste : soit Marie ne lui a rien dit, elle a gardé le secret pour elle, et lui blessé, meurtri décide dans son amour pour Dieu et  pour Marie, de ne pas la répudier en public, comme le livre du Deutéronome lui demande.
Alors l’ange doit intervenir pour  l’aider à comprendre que cet enfant ne vient pas d’un autre homme, un rival,  mais de Dieu lui-même. «  Joseph, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant  qui est engendrée en elle vient de l’Esprit-Saint. Elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, c’est-à-dire le Seigneur sauve. »



  • Soit Marie lui avait dit le grand mystère et lui conscient de sa bassesse,  de son indignité devant le Fils de Dieu fait homme, veut  la répudier en secret. Seul le grand prêtre pouvait rentrer dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem. Et cette femme portant l’enfant de Dieu  N’est-elle pas bien plus que le Saint des Saints ?
Alors  l’ange lui demande de ne pas craindre et de prendre Marie chez lui, dans sa maison, car cet enfant doit recevoir de lui, la filiation davidique.  Joseph est fils lointain du roi David,  et il donnera à Jésus d’être le Messie tant attendu.
On lit beaucoup aujourd’hui cette deuxième proposition,

  • Soit Marie a regardé  Joseph avec bonté, et lui a expliqué avec tout son amour la  grâce incroyable qu’elle a reçue, elle est la mère du Messie.  Elle lui a raconté comment et avec quel amour elle a reçu l’Esprit-Saint en son cœur, en son sein maternel,  l’enfant-Dieu. Pourquoi lui dissimuler ? Mais lui,  étant juste, mais  demeurant humain,  veut bien croire son épouse,  il  l’aime certes, mais il doute : ne lui cache-t-elle pas une infidélité en lui racontant une histoire extravagante ?  Jean-Baptiste, plus tard en prison,  doutera lui aussi :  «es-tu le Christ, ou devons-nous en attendre  un autre» fera-t-il demandé à Jésus.

Alors, comme les disciples ont rassuré Jean, c’est  par un songe que  l’Ange du Seigneur rassure Joseph  : oui c’est vrai, cet enfant est bien celui qui avait été annoncé par Isaïe :  oui, ton épouse est  bien cette vierge qui devait mettre au monde un fils auxquelles on donnera le nom d’Emmanuel, c’est-à-dire « Dieu avec  nous».

       Il est évident que l’on ne saura pas qu’elle est la juste version, mais la troisième proposition me paraît la meilleure : Joseph est prêt à croire,  mais, et nous pouvons le comprendre, est désarçonné,  dérouté.
      La sainteté ne fait pas de nous des machines, à croire,  à aimer,  mais Dieu nous laisse dans notre épaisseur humaine,  et nous invite  par la foi à accueillir son intervention dans nos vies.
 Si  Joseph a été bousculé d’une façon ou d’une autre il n’est pas étonnant que nous aussi nous puissions nous poser des  questions,  avoir des doutes. Mais le Seigneur, si on reste ouvert à l’action de l’Esprit-Saint  en nous, si on reste fidèle à la prière et aux sacrements, nous remplira d’assurance.

    Alors à ce moment-là,  il faudra suivre le Christ, jusqu’au bout, et sans jamais plus retourner en arrière.

   Joseph est le modèle du juste qui écoute, il est l’homme silencieux, qui accepte de se laisser dérouter, qui est  prêt à mettre ses pas dans les pas de Dieu,  du moment qu’il en saisit la volonté.

    Comme dit l’Évangile : « quand Joseph se réveilla il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse  ».

   Nous aussi comme Joseph, prenons Marie chez nous,   accueillons le mystère de cette vierge et de son fils surtout en cette année de préparation à la consécration de la paroisse, et  nous  ne serons jamais déçu jamais pour les siècles sans fin. 

AMEN

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