Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

dimanche 7 janvier 2018

Epiphanie 2018

Ce récit avec les ajouts des siècles peut paraître quelque peu mythologique
et pourtant ce récit est particulièrement précis

Notons d’abord que Matthieu a connu Jésus, il nous affirme : « Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. »

Puis des mages qui viennent  du côté de l’Orient viennent on ne sait comment …: « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient  et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »


 il y a deux points très étonnants dans cette phrase :
-  Hérode : le premier est un affront ! Ils disent « Où est le roi des Juifs ? » alors qu’ils sont devant le Roi de Jérusalem et pas n’importe qui : Hérode (non pas Hérode Antipas qui crucifiera Jésus) mais Hérode le Grand, connu par les historiens comme un grand bâtisseur et un roi violent.

Alors Hérode demande à ses scribes  où doit naître cet enfant :
ils citèrent : Michée « Et toi, Bethléem, terre de Juda, de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. ».

Et au lieu d’aller se prosterner devant lui avec ses Scribes … Hérode demande avec perfidie de revenir le prévenir, mais avec la suite, le massacre de tous les enfants de Bethléem) nous savons que c’est pour tuer ce rival !

Alors les mages partirent et ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. »
Puis ayant offert les cadeaux : ils partirent par un autre chemin .. 

 Le deuxième point concerne les rois mages.
arrêtons nous à  une demande aussi étonnante et très précise : «  Où est le roi des Juifs ? » 
 Comment ces mages, qui viennent d'Orient, et qui sont donc des païens, comment peut-il savoir de façon très précise qu'un roi, le roi des juifs,  vient de naître ? ( On n’ avait pas Twitter et  Joseph n'était pas Monsieur Trump !)

 D’abord,  on ne nous dit pas que ce sont des Rois, mais des mages, à la fois, astronome et un peu magicien …des hommes de sciences,  historiens, considérés comme des sages.  Dépositaires de la mémoire de leurs peuples. Ils venaient de l’Orient,  une étoile les guidait.

Notons d’abord que ce nom mage est connu en effet à l’Orient d’Israël, chez les Perses, mais aussi à Babylone.  Justement! 500 ans en arrière, Israël était présent dans cette ville pendant 70 ans (Exil).  Ces Mésopotamiens se souvenaient sûrement que Cyrus roi perse avait proclamé que le Dieu d’Israël était le grand Dieu, au-dessus de tous les dieux.

Il se peut même  qu’ils aient eu connaissance des Écritures.
Il se peut qu’ils aient su les déchiffrer, les interpréter.
en particulier l’annonce de l’étoile et d’un R  et de son étoile
Nombre 24 : « Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël. »

Et quand surgit au temps fixé de la Naissance du Christ un signe particulier (une étoile) alors ils partent, ils décident de vivre l’Aventure .. (Comme Abraham qui 1850 plutôt était parti de la ville d’Ur, dans la région justement de Babylone, la Mésopotamie … !)

- Que c’est surprenant :  Les Mages eux qui viennent de loin, peut être à l’aide de l’Écriture, peut être à l’aide de savant calcul, connaissaient, et croyaient à la naissance de ce roi  qui serait pour les juifs mais aussi pour le monde entier .

Alors qu’Hérode, roi du peuple élu,  et des scribes versés dans les Écritures, refuse de croire
le roi  Hérode trop occuper  de savoir comment tuer le Messie,
les scribes refusent d’y croire  également .. Par crainte, par peur, ils choisissent leur roi : Hérode ..

- Alors que les deux ils sont les premiers concernés,  car ce sont eux les juifs !
Mais ils ne cherchent pas à connaître Dieu vraiment,  ce qu’il fait, ce qu’il veut. Pour eux, leur pouvoir, leur richesse, et même leur religion est devenu leur Dieu. Ce qui les intéresse ce sont leurs rites, leurs prières, leurs habitudes , ils confondent les moyens et le But.
Et ils refusent que Dieu s’intéresse à eux, il refuse que Dieu veuille leur révéler son amour. L'amour vous imaginez et puis quoi encore ? De toute façon, l'amour c'est beaucoup trop dérangeant…ils veulent un Dieu qui soit à leur botte, au service de leurs envies, au service de leurs rites religieux  .. Ils ne voient pas ce qu’ils doivent à Dieu, ce qu’ils doivent faire pour Lui !
 Ils sont un peu comme ces prophètes de malheur que dénonçait Saint Jean XXIII…"ils se conduisent comme si l'histoire, qui est maîtresse de vie, n'avait rien à leur apprendre » 

Mais où est le sens de l’histoire, où est passé le souffle de la FOI ?

Alors que les mages ,ces païens, ces enfants des nations, nos pères sont venus au Christ, non pas parce qu’ils avaient toutes les assurances mais parce qu’ils avaient la FOI vivante et agissante. 

C’est la FOI  qui dit ces païens comme une étoile dans le ciel.

Alors les mages déposèrent au pied de Marie et Joseph, devant ce nouveau-né les signes de leur FOI
l’or que l’on donne aux rois
l’encens signifiant la divinité du Christ
et la myrrhe signe de son sacrifice sur la croix pour sauver l’humanité de son péché et de la mort elle-même.

Nous aussi même baptisés, nous avons toujours à nous poser la question de notre Foi ?
  La religion n'était pas pour moi qu’une culture ? Que de vagues rites qui n’ont pas  de sens, qu’une vague croyance … ou le contraire  : ne suis-je pas enfermé dans ma religion?

 Ma Foi ressemble-t-elle à celle des Mages ?
Une Foi qui scrute les Écritures sacrées des juifs (AT et NT)
une Foi qui fait confiance aux signes souvent légers (comme une étoile ) de la présence de Dieu dans nos vies ..
Une Foi qui est prête à partir, de quitter ses habitudes et ses prisons dorées, à vivre l’Aventure de Dieu, qui est l’Aventure de notre vie ..
Une Foi qui souvent après une longue route s’incline devant cet enfant de Bethléem.
Une Foi qui accepte de bâtir, avec Jésus, Marie, Joseph, puis un jour les Apôtres puis combien d’homme et de femme, une nouvelle famille, une nouvelle humanité, un seul corps dirait Saint Paul
Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps,  à la même promesse,  dans le Christ Jésus,  par l’annonce de l’Évangile.

J.C. Ryle  :  "Ils croyaient dans le Christ avant de le voir. Ils croyaient en lui lorsque les scribes et les pharisiens restaient incrédules. Ils croyaient en lui lorsqu’ils le virent, petit enfant auprès de Marie, sa mère, et là, ils se prosternèrent devant lui comme devant un roi. Ils n'avaient vu aucun miracle pour les convaincre.  Ils n'avaient reçu aucun enseignement de lui pour les persuader. Ils ne purent observer aucun signe de sa divinité, de grandeur autour de ce nouveau-né. Pourtant, devant ce petit, ils crurent reconnaître le divin Sauveur du monde et ils se prosternèrent et l’adorèrent."

AMEN

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