Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

dimanche 26 février 2012

1er dimanche du Carême

voilà un concentré de signes bibliques importants
- Le déluge, le baptême
- dans le désert être tenté par Satan
- L’annonce du règne de Dieu présent parmi nous, signe de la résurrection du Christ...

1 le temps du déluge


Quelle puissance cette image du déluge!  les hommes engloutis! il ne reste que Noé avec sa famille dans une pauvre barque...
cependant le Seigneur établit son Alliance avec Noé, le juste : «Oui, j'établis mon alliance avec vous :  il n'y aura plus de déluge pour ravager la terre. »
On peut douter de la promesse en voyant le mal dans le monde, ou en subissant des tsunamis.
Or cette parole est comme une prophétie pour l’avenir ...  Pour que l’on s’en souvienne, pourgarder l’Espérance : l’arc en ciel

Pierre va voir en ce déluge une image du Baptême
C'était une image du baptême qui vous sauve maintenant : être baptisé,  c’est s'engager envers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ
Être baptisé ou mieux vivre de son Baptême, c’est vivre un déluge.
Ou plutôt c’est d’être sauvé d’un déluge, des rescapés, des sauvés, 8 du temps de Noé, on peut espèrer plus avec le Christ...

Pourquoi utiliser une telle image ... ?
- le salut de l’homme, le Salut qui nous propose le Christ par le baptême, n’est pas faire simplement qqs efforts moraux, ce Salut dépasse la capacité humaine
Il nous faut toute cette puissance d’eau, mais l’eau du bapt. Elle n’est plus l’eau destructrice de la terre. Non, cette Eau nouvelle c’est  l’Esprit Saint, eau douce et puissante pour arracher du cœur de l’homme le péché.
Pour faire mourir en nous l’homme pécheur, l’homme mauvais, révolté, ennemi de Dieu.  Pour que puisse naître, puisse  ressuscité en lui (pas moins) l’humanité nouvelle à l’image de la sainteté du Christ .
Seul Dieu, l’Esprit de Dieu, donner par le Christ pourra nous libérer des racines profondes, abyssales du péché en nous, pourra nous libérer de l’esclavage réel de Satan et de sa domination sur l’homme
seul Dieu peut nous donner de  participer dès ici-bas, à la toute puissante résurrection du Christ, c’est-à-dire pouvoir Vivre de l’Amour divin de  cette reine du ciel et de la terre : la Charité.


2 le temps du désert... Temps des tentations

le peuple hébreu, était poursuivi par les Egyptiens une armée terrible qui allait les engloutir. Mais Moïse se dresse, seul, devant la mer fermée, et priant le Seigneur, frappant l’eau par le bois, le Seigneur ouvre devant lui un passage pour la terre promise...

Le temps du désert c’est le temps des tentations. Toutes ces tentations nous poursuivent pour nous faire mourir, comme autrefois les chars de Pharaon poursuivaient les Hébreux.
Suivre notre nouveau Moïse, c’est vaincre peu à peu le péché, et nos tentations...
Vaincre les tentations de l’athéisme, de l’indifférence, vaincre nos tristesse, nos tranquillisants, nos distractions, que l’on consomme de façon boulimique, de nos manques d’Espérance (80 % des Français voit l’avenir en noir)
Mais notre nouveau Moïse est là. C'est lui qui par le bois de la croix va ouvrir un chemin dans nos ténèbres, dans notre histoire. Une porte vers la Lumière...
Il nous permettra d’entrer les pieds nus dans la mer rouge, c’est à dire, nous donnant la force de vaincre, le monde, et son Prince, par la Seule Puissance de L’Esprit Saint, en demeurant dans la Paix, la sérénité, et la Joie.

3 le temps du Messie...


Jésus vient d’être baptisé et Dieu lui dit : «tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon Amour»
Et voilà qu’aussitôt, il est mené dans le désert, il entre dans la mission, il ne perd pas de temps : il faut libérer l’homme du désastre qu’il a causé.
Il est bon de constater que c’est l’Esprit qui pousse Jésus au désert. Quand on est poussé comme Jésus dans le désert, ne pensons que c’est un temps de punition, mais un temps de rencontre avec Dieu, c’est un temps de tentation un temps de purification et un temps de victoire.
Jésus va être tenté pendant 40 jours comme pour passer lui-même par toutes nos tentations, nos combats, nos détresses...
Ces tentations nous parlent de notre vie, de nos misères,  mais ce que nous découvrons par la Foi, c’est que nous ne sommes plus seuls : le Christ est présent avec nous dans nos déserts.

 OUI, Jésus est tenté, mais il ne pèche pas
Il ne flanchera pas, il sera plus fort que le Tentateur et de toutes ses ruses pour nous entraîner dans sa chute.
Sur la Croix les os de Jésus, ne seront pas brisés, signe de l’intégrité intérieure du Christ, la victoire est déjà assurée.
 Il fallait un homme, Jésus, pour être tenté, il fallait Dieu, Lui,  l’amour invisible pour vaincre.
Il vaincra par amour nous,
Il le vaincra non dans la magnificence divine, mais dans la pauvreté humaine, il vaincra par le sang versé, par l’amour offert jusqu’à son dernier souffle.
Ainsi il entrera dans la mort et, comme autrefois avec notre Père Adam,  par son souffle nouveau, il nous donnera la vie nouvelle...
Ainsi il nous révélera que l’homme, malgré toute sa pauvreté, toute sa faiblesse, son péché, peut vaincre en se retournant vers le Christ,
oui, la première chose à faire, si l’on veut être sauvé, ce n’est pas de donner de l’argent au pauvre, ou même dire son chapelet, non la première chose à faire, c’est de se convertir : commencer à se tourner vers Dieu, et découvrir que Dieu est une Bonne Nouvelle, le Christ est la bonne nouvelle.

Comment accepter d’entrer dans le désert quand on va autant de gens et se porter en apparence, si bien. ..
Il faut se souvenir qu’autre fois, du temps de Noé, les hommes aussi faisaient la fête et se moquait de Lui.
Il faut croire que la victoire sur notre péché, sur Satan, ne peut se passer qu’au désert et même sur la Croix
C’est là que Jésus par la puissance de son amour nous entraîne afin que rien ni personne ne puisse nous séparer de Lui Christ.

Voici que je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds serpents, scorpions, et toute la puissance de l'Ennemi, et rien ne pourra vous nuire. Lc 10

«Il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient»
Cette image nous révèle le Christ, le Messie vainqueur
Il nous fait passer du désert, au nouveau jardin d’Éden
Il réalise ainsi la prophétie d’Isaïe « Is 11, 6. Le loup habitera avec l'agneau, la panthère se couchera avec le chevreau. Le veau, le lionceau et la bête grasse iront ensemble, conduits par un petit garçon.  Le nourrisson jouera sur le repaire de l'aspic, sur le trou de la vipère le jeune enfant mettra la main.»

Ainsi Jésus, fort de sa victoire radicale acquise dans le désert, peut marcher aujourd’hui au milieu de notre monde.
Et même si Jean Baptiste est arrêté;
 même si le monde reste violent, Jésus peut s’avancer devant les hommes et proclamer « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »

La bonne nouvelle de la victoire du Dieu de la vie, du Christ qui est la Miséricorde et l’Amour même.


AMEN

mercredi 22 février 2012

Mercredi des cendres

- «La clef du paradis est dans les kiosques à journaux !!» disait un dominicain récemment ... Pour quelques euros vous aurez tous les secrets pour une vie épanouie, équilibrée, rayonnante ; la formule du bonheur est toute simple : il suffit d’aller lire les conseils de la page 5 !

Une chose est certaine : le mercredi des cendres, qui marque aujourd’hui notre entrée dans le temps du carême, ne figure pas dans ces recettes de bonheur !
Pourquoi donc ?
Peut être parce que l'homme ne peut pas se réduire à une page de magazine !
Comme le dit  Pierre de Bérulle l’homme est un « monde qui a plus de secrets et de diversités, plus de perfections et de raretés que le monde que nous voyons ». En effet, « l’homme est composé de pièces toutes différentes. Il est miracle d’une part, et de l’autre un néant ! Il est spirituel d’une part et corporel de l’autre. C’est un ange, c’est un centre, c’est un monde, c’est un Dieu, c’est un néant environné de Dieu, indigent de Dieu, capable de Dieu et rempli de Dieu, s’il veut. »
Et c’est bien là où se situent à la fois la grandeur et la misère de l’homme; nous pouvons choisir, entre soi et Dieu entre mal ou bien, le néant ou la vie.
- La cause  de ce mal n’est pas dans la société, les autres. Non le péché, l’enfer ce n’est pas les autres, il commence dans nos cœurs, dans mon cœur.
- Notre Foi nous enseigne : si l’homme est seul pour accomplir le péché, il ne peut revenir à la justesse de sa nature, à la sainteté sans l’aide gratuite de Dieu: la Grâce.
- Le sacrement de la pénitence et de la réconciliation que l’on appelle la confession se situe justement … pour faire passer du péché à la justice, ou la sainteté, par le ministère de la Grâce.
- C’est pour cela qu’il y a un prêtre c’est pour nous renouveler dans la vie de notre baptême
- C’est pour laisser la source de la vie nouvelle jaillir au plus profond de notre cœur …
- Comme le Père donne la plénitude de sa Grâce par cette source qu’est le Christ, le Christ a voulu tout donné par son Église, son épouse, et donc, par ses ministres.
- Avec l’Évêque, ce sont eux qui porte le ministère apostolique, ce sont eux qui préside l’Eucharistie, ce sont eux qui baptisent, ceux sont eux qui réconcilie l’homme avec Dieu.
- Ou plutôt c’est le Christ qui réconcilie avec son Père , lui-même et toute l’Église, par ses apôtres.
- Car il ne s’agit pas simplement de recevoir un pardon, il s’agit de remettre l’homme en communion avec l'homme, l’homme avec l’homme. (le prêtre est un homme)
- L’homme en communion au cœur de l’Église (le prêtre agit au nom de l’Église)
- Il s’agit de remettre en communion l’homme et Dieu et c’est pour cela qu’il faut un prêtre. Cette fonction est à proprement parler sacerdotale

Comme Moïse , il intercédait sur la montagne devant le Seigneur.
Implorant la Miséricorde du Seigneur, pour qu’Il puisse offrir son
Pardon au peuple.

- Mais il faut encore atteindre le fond de l’être pour guérir du péché.  C’est pour cela que jamais la psychologie ne pourra remplacer la réconciliation. Seul Dieu peut nous atteindre le fond de notre âme, seul Dieu peut nous donner de changer vraiment ...
- Comme pour arracher une algue dans la mer, qui aurait ses racines plongeant dans les abîmes et que personne ne pourrait atteindre …

- C’est pour cela aussi qu’il nous faut avouer son péché à Autrui. Si on peut le faire vraiment, c’est que nous ne sommes plus esclaves, le péché ne nous domine plus. Sois par la honte, soit parce qu’à cause de l’orgueil, nous n’acceptons pas d’avoir péché, soit parce que nous sommes aveugles sur notre situation …
- Il faut sortir le péché de soi. Lui qui vient de l’intérieur et des ténèbres ; il faut le faire sortir  pour que jaillisse la lumière du fond de l’être là où Dieu réside
-  Comme pour fixer le péché à la croix du Christ. Afin qu’en mourant avec le Christ, nous mourions à notre péché, pour ressusciter avec Lui à la vie nouvelle. 
- Car le péché avait non seulement briser la relation avec mon frère ; mais il avait voilé le visage de Dieu. Son visage d’amour, sa présence, je ne le voyais plus, ni en moi, ni dans mon frère, ni dans les autres.

- Enfin, pourquoi se confesser régulièrement ?? pour le temps du carême, certes, mais aussi régulièrement dans l’année (chaque mois)
- On a l’impression que l’on va dire toujours la même chose, le combat n’est pas si simple, nous avons perdu l’habitude d’y aller souvent. Et pourtant chacun peut fait l’expérience, plus on y va plus c’est facile … on ne sait plus ce qu’on a fait de mal.
- D’abord il est obligatoire d’y aller pour les péchés graves ou mortels (chacun devrait savoir ce qu’ils sont .. )
- Mais pour les « petits péchés » …?? Le CEC écrit: « 1458 sans être strictement nécessaire, la confession des fautes quotidiennes (péchés véniels) est néanmoins vivement recommandée par l’Église (cf. Cc. Trente). En effet, la confession régulière de nos péchés véniels nous aide à former notre conscience, à lutter contre nos penchants mauvais, à nous laisser guérir par le Christ
- ce qui blesse la communion, ce sont justement ce qu’on appelle «ces petites choses, ou petits péchés». Revenir à une prière plus régulière, rendre service aux autres, lire davantage l’Évangile, me rendre plus disponible pour mes proches, renoncer à chercher la gloire humaine, faire l’aumône, cesser mes petits arrangements avec la vérité, arrêter de dire du mal de mon prochain surtout lorsqu’il est absent, résister à la colère, etc…

- En fait sortir de l’hypocrisie, de la tiédeur et accepter de se laisser forger au feu de la Parole de Dieu
- Blesser la charité ne peut pas être anodin. Quand on aime vraiment on craint toujours de blesser l’autre, de ne pas être en communion avec sa volonté ...
- Pourquoi les grands saints disent ils toujours qu’ils sont de misérables pécheurs alors que comparé à nous, ils apparaissent comme des étoiles dans le Ciel. ??
-Ils ont une conscience aiguë, de ce qui masque le visage de Dieu,   qui le rend opaque; qui rend opaque la communion entre nous.
- En effet nous sommes, nous devrions être une épiphanie du Seigneur, révélation du Seigneur parmi les hommes afin que chacun puisse « sanctifier et louer le nom de Dieu » c'est-à-dire découvrir, la splendeur du visage de Dieu, pour être prêt à l’aimer comme il nous aime, être prêt à donner sa vie  pour celui qu’on aime …..
Pour comme dit le CEC: En recevant plus fréquemment ce sacrement, le don de la miséricorde du Père, nous sommes poussés à être miséricordieux comme lui» que le Seigneur nous aide pendant ce carême à renouveler notre pratique de ce sacrement afin que nous devenions vraiment miséricordieux, que nous grandissions dans l’unité....
Comme nous dit Saint Paul : «c'est maintenant le moment favorable, c'est maintenant le jour du salut.»

samedi 18 février 2012

7° Dimanche du TO B

Du prophète Isaïe. 43 18 à 25 : Je vais faire passer une route dans le désert.
Psaume 40 : Heureux qui pense au pauvre et au faible.
Lettre de saint Paul aux Corinthiens. 2 Cor. 1. 18 à 22 : Il n’a jamais été que ‘oui ' .
Evangile
selon saint Marc. 2. 1 à 12 : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. 


Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes.ils découvrent le toit au-dessus de lui, font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.
le paralysé se laisse faire : il aurait pu dire ; mais enfin que faites-vous; ne suis-je pas assez paralysé pour vous, vous voulez me faire tombez du toit.
Nenni, il se laisse faire...
Il se laisse faire, a-t-il Foi dans le Christ? On ne sait pas en tous les cas il a foi dans ses amis qui le portent jusqu’au Christ en passant par le toit...
Comme si, pour atteindre le cœur de la maison, de sa maison où Jésus demeure, comme pour atteindre le cœur du Christ, il fallait comme traversé la foule et même passer par le toit... Faire comme un entaille dans sa maison
Comme si la confiance en la Bonté, en La Miséricorde du Christ ne soit pas si évidente et qu’il y ait bien des obstacles pour l’atteindre, une foule de gens qui sont là , mais qui sont peut être pas là pour l’essentielle : faire confiance dans le Christ , en son pardon, de façon aveugle...
Comme s’il fallait monter jusqu’au plus haut des vertus divines (passé par le toit) et en même temps la plus profonde, Jésus est là au cœur de la maison...
Sainte Melkide XIII° « La confiance est la clé qui ouvre les trésors de mon infinie miséricorde ; le péché de défiance me blesse plus que les autres péchés parce que la défiance blesse mon cœur au plus intime.»

Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. »

Jésus révèle son cœur, sa Miséricorde : tes péchés sont pardonnés, il révèle la Miséricorde du Père
JP II dans l’encycl. Dives in Misericodia, nous redis :
 «DIEU RICHE EN MISÉRICORDE» est Celui que Jésus-Christ nous a révélé comme Père: c'est Lui, son Fils, qui nous l'a manifesté et fait connaître en lui-même.


Tel est le Mystère même du Christ, le cœur de sa maison si l’on peut dire, il est venu révéler qui était le Dieu créateur de la Nature, celui qui avait élu Israël pour en faire son fils ou son épouse.... Il était le Père des miséricordes, et la miséricorde elle-même.

Jean Paul II : JÉSUS incarne et personnifie la Miséricorde. Il est lui-même, en un certain sens, la miséricorde. Pour qui la voit et la trouve en lui, Dieu devient «visible» comme le Père «riche en miséricorde».

Oui Dieu devient visible, et surtout au moment du pardon , qui est comme la manifestation la plus importante de la Miséricorde...
La Miséricorde est comme le centre même de Dieu est la plus grande de toutes ses qualités, plus grande que sa justice elle-même qui est cependant bien réelle.

Jean Paul II écrit :
la miséricorde est le plus grand des attributs de Dieu, la plus grande de ses perfections; la Bible, la Tradition et toute la vie de foi du peuple de Dieu en fournissent des témoignages inépuisables.
La miséricorde, en tant que perfection du Dieu infini, est elle-même infinie.
Infinies sont aussi la promptitude et l'intensité du pardon qui jaillit continuellement de l'admirable valeur du sacrifice du Fils. Aucun péché de l'homme ne peut prévaloir sur cette force ni la limiter.

Oui aucun péché ne peut prévaloir sur la Miséricorde du Seigneur c’est une très grave erreur que croire le contraire : c’est-à-dire croire qu’il y ait un mal que l’on ait fait ou dit contre l’homme ou contre Dieu qui peut vaincre sa Miséricorde, et la réponse de Dieu ne peut être que sa Justice. 

 c’est très exactement la Foi en la Miséricorde du Père qui pousse ces Juif à s’approcher avec audace, sans tenir compte de la foule, de ce Jésus, de ce Messie miséricordieux, au si doux visage...
On disait déjà de Moïse, «qu’il était l'homme le plus humble que la terre ait porté». Que dire alors de Jésus qui déclarait «mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur» ?
Et le Salve Regina nous dit de Marie,  elle est la «dulcis virgo Maria»... La douce Marie, mère d’un doux Jésus, né d’un doux Père.

Ce Christ déconcerte: comment peut-il dire «tes péchés sont pardonnés» comme s’il était Dieu, car seul Dieu peut pardonner les péchés , qui sont le mal fait à Dieu !


"Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l'ordonne, dit-il au paralysé : lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. »
Jésus nous révèle Dieu certes, mais aussi il nous révèle l’infinie dignité de l’homme.
Jésus va au-devant de cet homme et lui pardonne: comme le père de la parabole qui met une bague au fils prodigue
Le pardon de Dieu à l’homme ne dit pas d’abord, l’oubli de la déchirure, de l’offense, du mal commit , le pardon dit l’infinie dignité de l’homme. Redonne à l’homme sa dignité oubliée : Jésus le remet debout !!
L’homme debout face à Jésus, l’homme debout face à Dieu  !!

L'homme et sa vocation suprême se dévoilent dans le Christ par la révélation du mystère du Père et de son amour JP II
L’homme avait comme oublié sa dignité, il ne pouvait concevoir que Dieu en son Fils s’approche tellement du cœur de l’homme.
Que Dieu aima à ce point l’homme , jusqu’en tirer toutes les conséquences, jusqu’à se laisser mourir sur une croix, pour renaître le 3° jour.

Le Oui Le Fils de Dieu, le Christ Jésus, que nous avons annoncé parmi vous, Silvain, Timothée et moi, n'a pas été à la fois « oui » et « non » ; il n'a jamais été que « oui ».(Saint Paul au Co)

Oui à Dieu, oui à l’homme, oui à la réconciliation en son cœur transpercé entre l’homme et Dieu. Oui à la Miséricorde sans fond , sans mesure, sans reproche...
Au pardon sans reproche sans retour ..

Ne vous souvenez plus d'autrefois, ne songez plus au passé.
Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ?  Isaïe.


Mais s’il n’y a pas de mesure à la Miséricorde, l’homme ne serait pas tenté de s’en moquer, de continuer allègrement ses petits et grands méfaits ?

Certes il le peut, sa liberté et les conséquences terribles ou merveilleuses font partie de sa dignité
Du côté de l'homme, seul peut la limiter le manque de bonne volonté, le manque de promptitude dans la conversion et la pénitence, c'est-à-dire l'obstination continuelle qui s'oppose à la grâce et à la vérité, spécialement face au témoignage de la croix et de la résurrection du Christ.

 Mais celui qui désire la vie, qui accepte de demander pardon, qui accueille le repentir comme une immense Grace; qui voit la Miséricorde en Dieu, cette dimension infinie de Dieu est comme aspirer, séduit par cette miséricorde et il tire d’elle toutes les Grâces nécessaires comme un nouveau-né qui tète joyeusement sa mère !

À Soeur Faustine : «Dis, ma fille, que je suis l'amour et la miséricorde même. Quand l'âme s'approche de moi avec confiance, je la comble de tant de grâces, qu'elle ne peut les contenir toutes et qu'elle rayonne sur toutes les autres âmes. (1074)

Mais souvenons-nous que notre dignité n’existe pas en soi, c’est seulement relativement à l’amour que Dieu nous porte. De nous-mêmes, nous ne sommes rien et nous ne méritons rien .... Le Seigneur nous le redit dans la première lecture  :
Par tes péchés tu m'as traité comme un esclave, par tes fautes tu m'as fatigué. Mais moi, oui, moi, je pardonne tes révoltes, à cause de moi-même, et je ne veux plus me souvenir de tes péchés.


C'est pourquoi l'Église annonce la conversion et y appelle.  JP II
Découvrir une telle miséricorde remet debout.
Jésus à pardonné, en voyant la Foi des amis de ce paralysé, et le Pardon à remis debout l’homme
Mais pour qu’il reste debout, pour qu’il ne se recoupe pas de la vie qu’est le Christ, encore faut il devenir nous -mêmes comme le Christ, que nous reflétons nous-mêmes la Miséricorde...

La Miséricorde ne nie pas la justice, plutôt elle la présuppose, mais elle de mande d’aller plus loin...
- en effet , que veut dire recevoir le pardon sans vouloir pardonner...
Rester raides dans ses bottes, en reniant l’amour...
Pourquoi alors dire : «pardonne-nous nos offenses ....»
Agir ainsi, c’est comme être laver et replonger dans la boue, prendre un médicament et le rejeter aussitôt ....

Le monde des hommes pourra devenir «toujours plus humain» seulement lorsque nous introduirons.. le moment du pardon, si essentiel pour l'Évangile. Le pardon atteste qu'est présent dans le monde l'amour plus fort que le péché. ...Un monde d'où on éliminerait le pardon serait seulement un monde de justice froide et irrespectueuse, ... ainsi, les égoïsmes de toute espèce qui sommeillent dans l'homme pourraient transformer la vient une  arène d'une lutte permanente des uns contre les autres.

Que Dieu, Père des miséricordes nous redonne assez de confiance pour croire en sa Miséricorde sans fond
Et que les hommes redécouvrent en son doux visage, leur propre ressemblance, le modèle de la nature humaine, l’accomplissement de leur être le plus profond. 

AMEN

dimanche 12 février 2012

6° dimanche du TO

Références bibliques :Livre des lévites. 13 1 à 46 : Sa demeure sera hors du camp ».
Psaume 101 : »Ne me cache pas ton visage le jour où je suis en détresse. »
Lettre de saint Paul aux Corinthiens. 1 Cor. 10. 31 à 11.1 : »Je tâche de m’adapter à tout le monde. Mon modèle, c’est le Christ. »
Evangile selon saint Marc. 1. 40 à 45 : »Si tu le veux, tu peux me purifier. »





La lèpre est terrible,
j’ai pu le voir de mes yeux (Egypte)
Qu’est-ce qui m’a frappé en premier ?  - cette maladie coupe de la société par son caractère hautement contagieuse.  (derrière des barbelés)
La dim déformante, et les membres amputés.

Le Lévitique. Le lépreux est déclaré impur (rituel) parce qu’il fallait à tout prix protéger les autres ....
Il devra crier « impur » et sera mis hors du camps

La lèpre
elle symbolise le péché bien plus que les autres maladies.
Elle révèle corporellement les sévices du péché dans l’âme humaine. De plus,
elle est comme le péché, elle est très contagieuse.
Elle s’apparente à la mort par son étymologie, et par son apparence sur le corps des malades, « la blanche ». Blanc comme la mort , comme la mort lente,
celle de la maladie, mais aussi la mort spirituelle due au péché.

Ainsi guérir du péché s’apparente à la résurrection d’entre les morts.
Car seul Dieu peut accomplir une telle guérison.

l’attestation par un prêtre va donc avoir trois conséquences:
Attester la guérison,
Attester le miracle, l’action de Dieu, Remercier Dieu
Réhabilité l’homme dans la société.


L’Évangile
un lépreux vient trouver Jésus
Il tombe à genoux et le supplie « si u le veux tu peux me purifier »
Pris de pitié, il étend la main  et dit « je le veux, sois purifié »
Aussitôt il fut guéri.
Puis Jésus lui donne un avertissement sévère (frémir) « attention ne dit rien à personne »

« Tu peux me purifier », --> 2 sens : me guérir, me laver du péché. Tu peux transformer ma vie, autant extérieurement, qu’intérieurement, et toi seul le peut.
Il le prit en pitié et étendit la main et le toucha. : signe fort : il participe à sa souffrance, il prend sur lui littéralement (sens figuré et réel) la lèpre du malade.
Mais pourquoi avoir une telle pitié, puis le rabrouer sévèrement
Pourquoi cette interdiction de ne rien dire à personne, alors qu’au verset d’avant , il venait juste de guérir des malades et chasser les démons en pleine lumière, sans rien dire à personne ?

 Chez Marc, la consigne du silence est le signe d’une révélation importante, mais qu’il ne faut pas encore divulguer. Il faudra attendre Pâques pour qu’elle trouve son sens plénier. (Delorme, Ev.   St-Marc, p. 76)

la réponse vient à la suite :
il n'était plus possible à Jésus d'entrer ouvertement dans une ville.
 Si le lépreux proclame sa guérison, cela va susciter un tel enthousiasme qu’il ne pourra plus remplir sa mission .
Pourquoi ?
La guérison d’un lépreux est hautement symbolique parce qu’elle est attestée par le prêtre , par tout le Peuple de Dieu...

Ainsi, Jésus quitte officiellement le Statut de simple guérisseur,
c’est le Seigneur qui visite son peuple, le Fils de Dieu et Dieu lui-même.
Jésus devient alors le Messie, le Fils de Dieu
Or Jésus veut faire les choses pas à pas. Il a beaucoup à enseigner. Il viendra le temps où après sa résurrection il pourra révéler à tous son grand secret : ce n’était pas seulement Dieu qui guérissait à travers son Messie, mais Jésus lui-même est le Seigneur qui visite son peuple, le Fils de Dieu et Dieu lui-même.

- si l’on découvre trop vite son mystère, on risque soit d’être effrayé par un trop grand déploiement de puissance
« dès qu'ils le virent, ils le prièrent de quitter leur territoire ». 
- Soit on risque de ne penser plus qu’à une chose : à sa guérison physique, sans penser à une guérison bien plus profonde et importante, la guérison de son âme par la Parole de Dieu, par les sacrements, et les contacts avec les autres...

La guérison intérieure


- « la santé recouvrée est le signe de quelque chose de plus précieux que la simple guérison physique ; elle est le signe du salut que Dieu nous donne dans le Christ » Benoit XVI
Ceci s'exprime dans les paroles de Jésus : je le veux sois purifié...
Sois purifié dans ton corps -->  de ta maladie, dans ton âme , ton cœur, --> du péché

- JÉSUS  va toucher la personne. Il va prendre littéralement la maladie, mais aussi notre péché, nos lèpres, nos souffrances,  là où on ose même plus se regarder, il va le prendre sur lui pour nous donner sa puissance de guérison

Mystère de Rédemption.
Ainsi sur LA CROIX, il ne va pas simplement nous prendre en pitié, il va prendre, notre mort dans les pires souffrances, les humiliations, et injustices, en lui; Il va descendre dans le tombeau et même en enfer pour nous redonner avec Lui, la supra-sa santé, la puissance de la nouvelle jeunesse de sa Résurrection.

« chaque sacrement exprime et réalise la proximité de Dieu lui-même, qui, d'une façon absolument gratuite, » BENOIT XVI

 Dans l’Eucharistie, dans le sacrement du pardon, dans le sacrement des malades, mais aussi dans le sacrement du frère c’est Dieu qui s’approche de manière inouïe et de façon totalement gratuite pour le sauver d’une mort certaine.

pour nous ce matin je voudrais retenir deux choses :

Jésus s’approche, il touche, il n’a pas honte des malades. Comment moi-même, je me comporte avec les malades? avec moi-même qui suis malade?
- Est-ce je suis prêt à les « toucher », à m’approcher, à prendre du temps, à les aider matériellement (pensons aux filles de la Charité, de M Thérèsa, qui ramasse toute la journée des personnes dans des états terrifiants, en train de mourir)
Elles les aident humainement , matériellement , en les lavant, les mettant dans un endroit décent. MAIS AUSSI ELLE LEUR SOURIT.
Le malade n’est pas qu’une boîte à médicament, ou un souci qui nous fait souffrir, un exclu qui vit hors du camp, hors de notre société, de notre monde à nous, non il est une personne. Il EST MON FRÈRE
Le malade est le sacrement du Christ sur la croix, ils sont le corps crucifié du Christ pour notre temps , il rende concret cet adage «le Christ est crucifié jusqu’à la fin du monde...
Ainsi ils peuvent et doivent avoir un rôle sacerdotal réel. Ils peuvent prier avec et dans le Christ pour le Salut du monde. Et leur prière est celle qui a le plus de poids sur le cœur de Dieu - non à cause de la souffrance - mais à cause de surplus d’amour nécessaire , pour aimer Dieu et ses frères, malgré et dans la souffrance.
Il EST urgent d’apprendre et de réapprendre leur place privilégiée des malades dans leur cœur de Dieu et combien il devrait avoir la même place privilégiée en notre cœur, en notre église et dans notre société...


Combien il est urgent aujourd’hui de redire combien les exclus, les malades de cancer que l’on tait encore, ou du sida dont on a honte, les étrangers que l’ont exclus, les grands malades âgés que l’on voudra peut être officiellement euthanasié un jour, etc .. sont des personnes humaines à part entière, ni plus ni moins que les autres, qu’elles sont aimées par Dieu.  Et combien tout ce monde ( c’est à dire nous-mêmes) doit être aimé, regardé, toucher, guéris ....

Et nous redire ceci : Soyons en sûr,  si Jésus a guéri physiquement, il peut tout aussi facilement et réellement, expérimentalement nous guérir plus profond, plus intérieurement... La véritable lèpre mortelle: le péché, et le péché grave...
Béni soit celui qui vient nous toucher et nous sauver
Beni soit le Ressuscité qui nous ressuscite en nous réintégrant par les sacrements non plus hors du camp, mais à l’intérieur de la ville, à l’intérieur du Peuple de Dieu, à l’intérieur du Royaume de Dieu. AMEN

samedi 4 février 2012

5° dimanche du TO

Références bibliques :

Lecture du livre de Job. 7. 1 à 7 : Ma vie n’est qu’un souffle.
Psaume 146 : Il est bon de fêter notre Dieu.
Lettre de saint Paul aux Corinthiens. 1 Cor. 9. 16 à 23 : Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile.
Evangile selon saint Marc. 1. 29 à 39 : C’est pour cela que je suis sorti.Il y a des parallèles à faire ...


Il y a des parallèles à faire dans cet Évangile ...

JÉSUS quitte, il sort de la synagogue de C.
Jésus va chez Simon, il guérit la main de sa belle mère
Il guérit tous les malades qu’on lui amène
Libère les possédés

Il sort de son Père,
à la fin de l'Évangile, il ne sort plus de la Synagogue, la maison de prière juive par excellence, il "sort " de son Père, en quittant le désert, et  il dit "partons ailleurs, afin que là aussi je proclame la BN".
Jésus vient de coeur de son Père, de sa maison à Lui, la Sainte Trinité, pour "sortir", pour nous révéler et nous donner la vie intime de Dieu.
Il ne nous cachera rien, il ne nous donnera tout.
« En choisissant le Christ, on ne perd rien et on gagne tout ! ».Benoit XVI

Mais aussi, c’est de nuit après le coucher du soleil que Jésus guérit tous les malades et qu’Il libère tous les possédés.

C’est de nuit encore qu’il prie  le matin, avant que le soleil ne se lève.

Il guérit de nuit, cela signifie qu’il nous invite à passer à autre chose, à quitter la lumière de la création symboliser par le soleil, à ne pas nous laisser aveugler par elle, et à aller vers Celui qui est la vraie Lumière. Le Christ bien sûr, mais son Père, car tout lui vient de Dieu.
Jésus s’avance vers nous, il n’a pas peur de l’humanité de sa pauvreté de sa misère, et même de sa nuit.
Il n'intéresse non pas d’abord les grands , les suffisants, les pleins d’eux-mêmes, mais les humbles, les pauvres, ceux qui acceptent d'avoir besoin des autres.
Ceux qui ont eu, peut être, de grandes responsabilités, qui ont été pleins de jeunesse ou de vie, mais qui aujourd’hui sont ceux que la vie à casser, ceux qui n’ont plus d’Espérance en la nature seule, en l’homme seul...
Ils sont comme notre ami JOB, notre frère jumeau.
Il représente tous les hommes
Dans ces moments où nous n’en pouvons plus. Où la vie non seulement devient absurde, mais pire, lorsqu’elle devient cruelle. Ou plutôt ce n’est pas la vie qui est cruelle, mais la mort qui la blesse et nous fait souffrir.
"Vraiment, la vie de l'homme sur la terre est une corvée, je ne compte que des nuits de souffrance.  Le soir n'en finit pas : je suis envahi de cauchemars jusqu'à l'aube. Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand" (1° lecture)
On peut penser aux malades, aux personnes persécutées, dans leur travail, en famille,  à tous ceux qui n’intéressent plus les autres,  comme un déchet , ceux que notre société n’intéresse plus...

Le Christ vient nous rencontrer, pour y remettre une lumière incroyable , une Espérance fabuleuse

Il guérit de nuit
C’est à dire, il redonne de la Lumière, là où justement la nature s’est éteinte, où elle ne peut plus rien... Elle est LA L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE.....
JÉSUS vient guérir ce qui n’est pas guérissable, il vient sauver, ceux qui ne peuvent pas être sauvé, il vient libérer ceux qui sont définitivement esclaves sans aucune chance de Salut... Prisonniers du monde des Ténèbres , destinés à la colère qui vient (Saint-Paul 1 Th)
C’est à dire , en fin de compte chacun d’entre nous....
Dans quel état nous sommes, frères et soeurs ! Nous sommes à l’origine à l’image et ressemblance de Dieu, du Dieu  vivant , qui est lumière,  qui existe, et regarder comment agissent les hommes ?

Impossible, crient les hommes, «foutaise», illusion...
Tout semble dire le contraire, les sages de ce monde, les médias, les amis et notre propre cœur...
L’orgueil se dresse: s’en sortir, oui, mais par moi, non par un autre, surtout pas par Dieu.

Et pourtant, pourquoi ai-je réussi à changer ?
Pourquoi pouvons-nous faire aujourd’hui, à force de prière, de combat, d’Eucharistie, de sacrement de pardon , pourquoi pouvons-nous faire aujourd’hui ce qu’il nous était impossible d’accomplir hier pourquoi avons-nous retrouvé le goût de la vie, là où régnait la mort, d’où nous vient cette joie infinie, même au cœur des épreuves ?

Or Jésus va à l’écart et il prie de nuit:
Il vient nous dire: vient puiser à une autre source, vient boire et tu recevras autant tu auras soif, autant tu désiras et au-delà encore ...

Il prend le temps de la prière dans le désert, Il commence à prier alors qu’il fait encore nuit. Le texte grec nous dit : «au matin, tout à fait de nuit. » Il prie avant l’aube jusqu’à l’heure où se lève la lumière et les couleurs matinales de l’Orient, si fraîches et si pures. C’est déjà toute une leçon. La première heure est à Dieu son Père.

Écoutons l’abbé Huvelin qui fut directeur spirituel de Charles de Foucauld : « Quand on est prêtre, on passe forcément par la crise du point d’appui. Prier est essentiel. J’aime la prière qui sort des lieux profonds. Celle qui se greffe sur tous les sentiments du cœur humain violemment éprouvé. Celle qui fait entrer Dieu dans tout ce qui vit dans l’âme. Je ne veux pas de cette prière effleurée à laquelle on consent une petite place dans sa vie. Occupation saintement frivole, paroles en l’air qui ne représentent pas le fond même du cœur. Le croyant qui prie fait plus de bien par ce qu’il est. »

Jésus a besoin de la prière, de se ressourcer, de prendre des forces, de trouver en son Père son centre,  le chemin à suivre.
Ce n’est pas une prière solitaire, retourner sur soi (prière orientale), mais une prière toute tournée , c.-à-d. toute aimante, vers son Père, mais aussi vers ses frères vers tous ces frères... «Partons...»
Seul il est face aux hommes, à toute l’humanité, il sait qu’il est le seul à pouvoir nous sauver
Mais il n’a pas peur, car de fait il n’est pas seul, son Père est avec lui, il est l’envoyé du Père.
«Jésus leur dit :  c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne viens pas de moi-même; mais lui m'a envoyé.» Jean 8

Il nous attend dans la maison de Pierre.

Voilà le centre du «chiasme» (forme littéraire), c'est-à-dire le moment important de ce passage d'Évangile.
«La ville entière se pressait à la porte» à quelle porte ?
De la maison de Pierre. C’est-à-dire l’Église. C’est dans l’Église où Jésus veut nous guérir; où personne ne domine personne et tous sont au service de tous, comme la belle-mère de Pierre qui les servait. Sans regarder ce que fait son frère, chacun sert en toute liberté de cœur, en toute gratuité et amour. Si les choses doivent se dire, elles se disent avec bonté, patience, douceur, comme pour servir et non pour briser.

Enfin, notons que Jésus prend la main de la belle-mère de Pierre  et il la fait lever. «La fièvre la quitta», nous dit l’évangéliste.

Nous voyons Jésus prendre les mains, toucher les oreilles, imposer les mains... Comme si le corps était important, comme si tout passait par la chair...
Comme si la puissance de son esprit, le Saint-Esprit de Dieu , passait par la chair... Et que seulement par la chair, nous pouvions recevoir la guérison.

- en effet, c’est par le corps que le Christ , que le Fils de Dieu se donne à nous dans chaque Eucharistie, «ceci c’est mon corps, c’est mon sang», et qu’il nous donne son Esprit....

Qu’est ce que cela veut dire ?

- Le message est clair, il faut accepter notre condition humaine, sa fragilité et aussi sa noblesse.
Le Christ est venu pour nous unifier... Pour nous réconcilier avec notre corps propre, avec son corps , avec le corps de l’Église. Il sauve l’humanité par le sang coulant de son propre corps... C’est à dire par son amour totalement offert...

De fait ce n’est pas le corps du Christ qui nous guérit, c’est l’Esprit Saint qui guérit, mais il est donné par le Christ tout homme et tout Dieu,  il est donc donné par son corps...
- Mais le Christ ne peut ne pas agir si l’orgueil est plus fort , et si nous refusons l’humilité, si nous refusons le corps. Si nous refusons l’humanité, la nôtre ou celle du Christ, nous ne pourrons pas être guéris, car le corps c’est nous, c’est Lui ...
Si nous refusons le fait tout simple que seuls nous ne pouvons rien.
Nous recevons la vie de Dieu
Nous recevrons notre guérison de Dieu
- Nous aussi accueillons nos pauvretés et nos faiblesses, elles sont la terre où Dieu fera des miracles.
- Et si ce n’est pas toujours le corps, stricto sensus, que Jésus vient guérir, c’est toujours les âmes, notre humanité profonde qui est régénérée , ressuscitée. 

Et nous nous relevons en Paix.

Le Christ continue à vouloir nous guérir par son corps qui est l’Église.

Nous aussi comme Saint Paul, comme le Christ," partageons la faiblesse des plus fiables pour gagner aussi les faibles", pour en gagner " pour en sauver à tout prix quelques-uns".
Le Seigneur  veut passer par nous pour toucher, guérir nos contemporains.
Commençons par le corps
C’est à dire commençons par soigner ce que nous pouvons soigner, visitons ce que nous pouvons visiter, aidons matériellement ou par la parole, par nos affections, tout ce que nous pouvons aider...
Oui, commençons par l’homme...
Puis petit à petit, prions pour que l’Esprit à travers la médiation de nos humanités, de nos relations, de nos regards, de temps passés à écouter à réconforter, l’Esprit fasse son oeuvre...
Ainsi chacun pourra recevoir du Christ la Bonne Nouvelle du Royaume
AMEN.