Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

dimanche 25 septembre 2016

26e dimanche du TO C 2016

26e dimanche du TO C 2016  

- un riche (dont on ne connaît pas le nom) passe tous les jours  devant un pauvre , dont on connaît le prénom : Lazare
- les simples miettes de l’un auraient rassasié l’autre, mais rien ne tombait de la table ou de la bourse du riche : 
- pour endormir sa conscience il s’inventait de bonnes sentences : «Dieu y pourvoira», «l’État s’en occupera», «on ne peut aider toute la misère du monde», «il n’a qu’à travailler comme les autres», «il paye ses fautes passées» ou que sais je ? .. 
- oui, mais voilà le Maître et Seigneur de la terre ne l’entend pas  ainsi

- Celui qui, comme le dit Saint-Paul,  paraîtra autant fixé,  c’est Dieu souverain unique et  bienheureux,  roi des rois et Seigneur des seigneurs

- Le pauvre Lazare qui a espéré toute sa vie  un geste du riche se retrouve  après cette vie terrestre dans la fête et dans le bonheur de Dieu.  Le riche, qui a choisi de fermer son cœur aux autres pour toujours, se retrouve dans les souffrances : «Père, je t’en prie, envoie Lazare, dans la maison de mon père, en effet j’ai cinq frères, qui leur porte son témoignage !»
- Et Abraham répond : « s’ils n’écoutent pas Moïse, les commandements, et les prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus » 

 -  c’est malheureusement, le lot de bien des hommes sur cette terre, des chrétiens ou non, d’être de ceux que Charles Péguy appelle  « les âmes habituées»

- c'est-à-dire de ceux, qui réagissent plus au mal, à la souffrance, car trop habitués.
- habitués à la souffrance des hommes,  à leur propre médiocrité, habituée à se satisfaire d’eux-mêmes,  drapés dans leur pseudo- morale, tellement habitués qu’ils ne voient même plus la gravité de leurs attitudes.  
- cela me fait penser à ces enfants, qui regardaient un film d’horreur…

-   Mais laissons parler Charles Péguy : « 
«Il y a quelque chose de pire que d'avoir une âme même perverse, c’est d'avoir une âme habituée. On a vu les jeux incroyables de la grâce …pénétrer une mauvaise âme et même une âme perverse, et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n'a jamais vu mouiller ce qui était verni, on n'a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n'a pas vu tremper ce qui était habitué. 
Les “honnêtes gens” ne se mouillent pas à la grâce… Leur peau faite de sentences de morale, constamment intactes, leur fait un cuir et une cuirasse sans faute. …Parce qu'ils ne sont pas blessés, ils ne sont pas vulnérables. Parce qu'ils ne manquent de rien, on ne leur apporte rien. Parce qu'ils ne manquent de rien, on ne leur apporte pas ce qui est tout :  la charité et  Dieu Lui-même.  Ne panse point celui qui n'a pas de plaies. C'est parce qu'un homme était par terre que le Samaritain le ramassa. 
C'est parce que la face de Jésus était sale que Véronique l'essuya d'un mouchoir » . 

-  Lazare, vous le voyez mes frères,  c’est  le Christ lui-même, le Fils de Dieu lui-même  tel qu'il est traité dans ce monde. 

On  retrouve un écho similaire dans la parole d’Amos la première lecture : « malheur à ceux qui vivent bien tranquilles,  couchés sur des lits d’ ivoires: la bande des vautrés elle n’existera plus.»

 Il y a des personnes, nous-mêmes peut-être, qui se voient tellement parfaites, qu’elles ne voient pas leur péché,  qu’elles pensent que tout leur est dû, et qu’eux ils ne doivent rien à personne, surtout pas à Dieu.

- Si au moins, nous pouvions nous reconnaître pécheurs, comme le dit Péguy. 
- si au moins nous pouvions reconnaître nos méchancetés, nos duretés, nos violences 
- alors  le salut apporté par Jésus-Christ, la grâce du Dieu invisible et incompréhensible, pourrait venir nous chercher, elle pourrait les relevés, et nous essuyer le visage, nous redonner la bague au pied, et le vêtement de la dignité retrouvée du fils, comme le père dans la parabole du fils prodigue.

- oui,  malgré les doutes, les infidélités, les athéismes, il y a un remède à tout cela  : la Miséricorde du Seigneur
- proclamée par l'Église, depuis 2000 ans dans le monde entier, à temps, ou à contretemps.
Il y a un remède : le Christ  la personne de Jésus-Christ mort et vivant parmi nous.
 Jésus-Christ qui continue son œuvre au nom de Dieu
en pardonnant les péchés dans le sacrement du pardon
 en se faisant présent chaque dimanche, dans l'Eucharistie 

- Tous ceux qui sont passés par le chemin de la conversion, d'une contrition réelle et ardente, tous , et j'en connais, et j’en suis, tous ont vu leur péché pardonné, leur indifférence reculée, leur charité  grandir peu à peu. 

- Mais qui célèbrent encore parmi les chrétiens l’Eucharistie, qui encore vient se confesser auprès du prêtre, chaque mois ?
- qui,  sans présupposer des solutions politiques, est déchiré par la situation d’enfants, d’homme et de femme qui meurent aujourd'hui en Méditerranée par milliers..ou attendent dans le froid une solution avant de mourir ..  
- Qui accueille encore un enfant handicapé, qui reste encore ouvert à sa voisine âgée et seule, qui se reconnaît encore enfant d'un même Père d’Amour. 

- « Mais, s'ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes,  dit le Seigneur,  principe et Maître de toute vie,  quelqu'un aura beau ressusciter d'entre les morts ils ne seront pas convaincu , 
- Mais si nous les  écoutons,  alors quelles merveilles nous découvrons !

AMEN  

mardi 6 septembre 2016

23e dimanche du T0 C

- Mère Thérèsa est une grande, très grande parce qu'elle a été la plus petite,  de celle qui s'est abaissée le plus auprès des plus pauvres, et là elle a trouvé ce que veut dire :" il y a plus de joie à donner qu'à recevoir .... 
- Premièrement un peu d'histoire 
- Elle est canonisée aujourd'hui, car c'est le dimanche qui précède sa mort : le 5 septembre
- Quel lien peut-on faire avec la parole de Dieu aujourd'hui ?
- D'abord, mère Thérésa, c'est Dieu qui est glorifié, c'est son Esprit , la Sagesse  du Christ qui est venue la visiter au plus profond d'elle-même, pour lui donner la force d’aimer.
- C'est ce que dit la  Sagesse dans la première lecture :  «qui aurait pu connaître la volonté de Dieu si tu ne lui avais  pas donné  Sagesse et envoyer d’en haut ton Esprit-Saint ».  
- Saint-Paul, demande à Philémon de ne plus considérer Onésime comme son esclave, mais maintenant qu'il est devenu chrétien,  comme un frère bien-aimé. De plus, Saint-Paul  l'appelle son enfant, et il dit : « accueille-le, comme si c’était moi »
- Mère Thérésa  a cru que dans chaque enfant, chaque orphelin, chaque pauvre récupéré dans des états inimaginables pour lui donner simplement de mourir dans la dignité humaine, elle a cru, que ce visage, cette souffrance, c'était Jésus lui-même qui les vivait dans  ses frères et sœurs. 
- Chaque homme  n'était pas pour elle un esclave, un paria, un intouchable, c'était son frère, sa sœur, son frère bien-aimé, et sa sœur très aimée.
- Peut-être, avez-vous entendu aussi, que la règle de vie des sœurs de la Charité, est très stricte, on pourrait même dire dur pour nous.  Je dirai simplement,  c'est l’Évangile vécu, comme François d’Assise l’a vécu.
- cette règle, c'est ce que dit ici le Christ dans l'Évangile .
- «   Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père sa mère sa femme et ses enfants et même à sa propre vie, il ne peut pas être  disciple. 
- Celui qui commence une oeuvre  et n'est pas capable de l’achever   trouvera la honte. 
- Celui dont qui d'entre vous ne renonce pas à tout ce qui lui appartient, ne peut pas être disciple »

- J'ai lu le livre de mère Teresa en entier.  Elle parle beaucoup de la nuit qu’elle a vécu (50 ans), c'est vrai. Elle a lutté contre le doute, mais  elle n’a jamais choisi le doute.  Elle est devenue pauvre, matériellement, extérieurement, mais aussi intérieure. Elle a vécu simplement de Foi surnaturelle , d'Espérance et  d'Amour de  Charité.
- mais avant la nuit, il y a eu la lumière : l’expérience  concrète de Jésus qui lui parlait par des locutions intérieures.  Un jour  étant dans le train pour Darjeeling elle entend l'appel explicite à servir les plus pauvres : Jésus lui dit : « Ma toute petite, porte-moi jusque dans les trous des pauvres. Sois ma lumière ! Va parmi eux, porte-moi avec toi en eux. »
-   il lui dit : « tu es devenue mon épouse par amour pour moi. Ta vocation, c'est aimé, souffrir, de sauver les âmes. c’est en faisant ce pas que tu réaliseras le désir de mon cœur pour moi »
- je veux des sœurs missionnaires de la charité indienne, qui serait mon feu d'amour au milieu  des très pauvres, des malades, des mourants, des petits enfants des rues. Les pauvres je veux que tu les amènes à moi.
- Je sais, tu es la personne la plus incapable, faible et pécheresses, mais c'est justement parce que tu es telle que je veux utiliser pour ma gloire, le feras-tu ?
-   Mère Teresa écrit quelque temps avant sa mort à ses sœurs : « venez désaltérer le Dieu assoiffé. Nous sommes aimés d'un Dieu assoiffé de votre amour
- Jésus veut que je vous dise encore combien est grand l'amour qu’il porte à chacune de vous. Au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Il vous aime toujours même lorsque vous ne vous sentez pas  dignes.
- Sur la croix, en disant  « j’ai soif », Jésus dit quelque chose de beaucoup plus profond que simplement, « je vous aime ».
- je voudrais pour terminer, vous offrir  une histoire de mon propre chef. :  
- Isabelle : elle est peut-être une des dernières Françaises à avoir rencontré mère Teresa. Elle me disait :  tu sais Benoît, quand je rencontrais mère Teresa, j'avais l'impression de me tenir devant le Saint-Sacrement. 
- Elle voulait dire que mère Teresa, son corps, ses yeux, son sourire étaient devenus tout transparents de la lumière du Coeur de Jésus en elle. Elle  était dans la nuit, mais les autres étaient devant le saint sacrement !  
- Juste « sous la peau » de mère Theresa, il y avait Jésus, dans ses yeux, dans son sourire il y avait les yeux de Jésus, il y avait le sourire de Jésus.
-  Mère Teresa, c'est celle qui était capable de dire que l’avortement était le plus grand destructeur de la paix et de défiler avec les prostituées dans les rues de Calcutta pour qu'elles soient respectées dans leur dignité humaine.
- Vous comprenez,  cela veut dire que le  chrétien doit devenir  le sacrement du Christ, le corps de Christ, un autre Christ, pour les petits comme pour les grands,  les enfants comme pour  les vieillards. 
Notre vocation est d’aimer,  de souffrir à cause  de la charité,  c'est-à-dire l’amour donné, offert, par des gestes précis et concrets, tout simples à l’école de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et un jour,  de ressusciter avec tous ceux qui nous ont aimés dans le Christ.

- vive Jésus, et merci pour  mère Teresa, amen