Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 26 juillet 2014

17e dimanche du temps ordinaire A

Le bienheureux François appela frère Léon et dit : « Frère Léon, écris. »
Et lui répondit : « Voilà, je suis prêt. »
« Écris, dit-il, quelle est la vraie joie. Un messager vient et dit que tous les maîtres de Paris sont venus à l'Ordre ; écris : ce n'est pas la vraie joie.
De même, tous les prélats d'outre-monts, archevêques et évêques ; de même le roi de France et le roi d'Angleterre ; écris : ce n'est pas la vraie joie.
De même, je tiens de Dieu une telle grâce que je guéris les malades et fais beaucoup de miracles : je te dis qu'en tout cela n'est pas la vraie joie.
Mais quelle est la vraie joie ? Je reviens de Pérouse et par une nuit profonde je viens ici, et c'est un temps d’hiver…et tout en boue et froid et glace, je viens à la porte et, après que j'ai longtemps frappé et appelé, un frère vient et demande : Qui est-ce ? Moi je réponds : Frère François. Et lui dit : va-t’en ; ce n'est pas une heure décente pour circuler ; tu n'entreras pas.
Et à celui qui insiste, il répondrait à nouveau : va-t’en ; tu n'es qu'un simple et un ignare ; en tout cas, tu ne viens pas chez nous ; nous sommes tant et tels que nous n'avons pas besoin de toi.
. Je te dis que si je garde patience et ne suis pas ébranlé, qu'en cela est la vraie joie et la vraie vertu et le salut de l'âme. »

Un trésor ? Signification du trésor  pour nous.
Il achète le champ, pourquoi ?
 Légalement il a droit à la moitié du butin, l’autre moitié revenant au propriétaire du champ. Pour éviter de devoir partager sa découverte, notre héros préfère vendre tous ses biens et acquérir le champ, afin de faire main basse sur la totalité du magot
c’est dire l’importance du trésor … il ne peut acheter le trésor  alors il achète le champ. C’est dire aussi  la richesse de ce trésor : il ne veut pas à moitié il le veut tout entier pour lui.  
C’est dire combien le don, le trésor, est infiniment supérieur à ce qui a acheté, le champ.
 Certes il nous faut faire des efforts pour entrer dans le royaume. Il nous faut même dans tout  vendre ce que l’on a pour acheter ce champ. Mais ce qui me sera donné comme en récompense n’a pas de mesures avec ce qui sera donné. Comme le trésor dans le champ et d’un prix infiniment supérieur au champ acheter lui-même.
 Saint-Paul aux Romains :« 8 18 j’estime, en effet, qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous ».
Et nous découvrirons ainsi que le don de Dieu nous précède, car « il nous a choisis dans le Christ dès avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard » (Ep 1, 4).
 Le trésor du royaume ?  Ce n’est pas quelque chose : c’est Dieu lui-même. C’est Dieu lui-même et avec lui tout nous sera donné. Le ciel et la terre,  l’eau et la lumière; le temps et l’éternité
«  Cherchez d’abord le royaume de Dieu et toute chose vous sera donnée en plus. »Mt 6:
 mais  est-ce que Dieu est un trésor pour nous? Notre unique trésor ?
Peut-être découvrons-nous, en écoutant nos réactions intérieures face à cette parabole, que nous portons en nous l’image d’un Dieu jaloux de notre bien-être. Certes nous lui obéissons parce qu’il est plus puissant qu’Ali Baba, mais le cœur n’y est pas, et nous « louchons » vers la caverne au trésor…  À travers nos épreuves, nous doutons de l’infinie bonté de Dieu. C'est bien le problème : ce qui manque c’est à la foi. Or la foi  c’est croire à l’infini amour de Dieu pour tous.
Pourquoi tout vendre ?  Parce que si on ne vend pas tout, si l’on ne donne pas tout, on pourra jamais acheter le champ !
Vendre, donner tout ce  qu’on a ?  Jusqu’à sa propre vie ? 
 Oui car sa vie est le bien le plus précieux. Mais si on ne la donne pas, Si je ne veux pas investir le nécessaire. Faire les choix nécessaires pour pouvoir se confesser pour pouvoir communier par exemple. Alors c’est comme si on disait au seigneur tu sais bien le plus  précieux ce n'est pas toi, c’est moi ! Mais celui qui se cherche se perdra. Celui qui se perd se trouvera. Car la richesse de nos vies n’est nous-mêmes,  mais celui qui est notre amour et qui nous aime. Comme la richesse du père  est le fils  et la richesse du fils est le père. Comme la richesse de  l’époux est l’épouse  la richesse de l’épouse  et l’époux…
Le « Royaume des cieux » est bel et bien un « trésor », et même un trésor infiniment plus précieux que toutes « les perles de grande valeur » du monde
C’est ce que l’Esprit avait fait comprendre au jeune Salomon, lui inspirant de demander « non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de ses ennemis, mais le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner » (1e lect.) sa vie selon le dessein de Dieu.
 C’est ce que découvre le frère François.  Donner jusqu’à sa vie elle-même,  c’est obtenir Dieu lui-même, et Dieu et la joie parfaite. Mais c'est le plus grand combat qu’il soit : se vaincre soi-même, vaincre l’amour-propre dont  Saint-François-de-Sales nous dit  qu’il mourra un quart d’heure après nous!

Donne-nous de nous tenir devant ta Parole comme une page blanche sur laquelle l’Esprit écrit en lettres de feu le mystère de notre filiation divine. Qu’à travers ombres et lumières nous puissions grandir vers la vraie connaissance, celle qui nous identifie à Jésus-Christ Notre-Seigneur, en qui nous sommes tes enfants. »


16e dimanche du temps ordinaire A