Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 22 mars 2014

3° dimanche de Carême A

Jésus au puits de Jacob
Jésus arrive dans une ville de Samarie appelée Sicard près d’un puits, le puits de Jacob qu'il avait donné à son fils Joseph
 Jésus est fatigué par la route,  il s’assit là au bord du puits.
Là, il va rencontrer la Samaritaine. On peut imaginer que le lieu symbolique du puits de Jacob n’est pas choisi par le Christ pour rien.
Le puits, quel symbole ? C’est un lieu de rencontre, c'est un lieu de vie, c’est un  lieu de joie : c’est de là que, surtout dans les pays désertiques ou semi-désertiques, jaillit la vie.
C’est le puits de Jacob, en fait, c’est le puits de Joseph donné par Jacob

le coeur du Christ : un puits d’eau vive
 Ce puits est le puits de Joseph. Or, il faut se souvenir comment dans le Livre de La Genèse,  Joseph a été jeté dans un puits (même si c’est un autre puits) puis vendu à des caravaniers par ses frères jaloux de leur petit frère devenu le préféré de Jacob. Ce puits et le lieu de la Croix pour Joseph.
 C’est un puits profond : il fait plus de 46 m de profondeur.
  Jésus s’est assis sur ce puits, épuisé, comme portant lui-même  le poids du jour,  comme portant déjà sa croix.
 Jésus va dire à cette Samaritaine : « donne-moi à boire ». Jean a vu couler du Coeur de Jésus de l'eau et du sang,  après sa mort.
Ainsi ce puits profond, d’où coule de l’eau, et de l’eau vive,  peut être une allusion symbolique au cœur de Jésus. Car le cœur de Jésus, qui est aussi le cœur de Dieu, est un lieu  profond, d’où coulent la bonté et la tendresse, l’Amour lui-même. Or nous le savons bien, c’est dans les profondeurs, dans les entrailles que se trouve le meilleur.

change ton coeur 
 « Seigneur, tu n’as rien pour puiser et le puits est profond, comment prendrais-tu l’eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui en a  bu avec ses enfants?  Jésus est le puits : « je suis le puits  d’eau vive ».   Il donne l’eau vive,  cette eau qui a déjà désaltéré en esprit et en cœur le père des juifs et des samaritains, Jacob avec ses enfants.
 Mais Jésus invite tout homme à boire de  cette eau: « tout homme qui boit  cette eau  aura encore soif mais celui qui boit de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif. »
La femme lui demande : «  Seigneur,  donne-la-moi   cette eau. »
Alors des Jésus « va, appelle ton mari et revient » ( pourquoi dire cela maintenant ?). Jésus veut dire : prépare-toi à recevoir cette eau.  Change ton cœur pour qu’il arrête de devenir un panier percé, une girouette,  un gaspilleur des grâces de Dieu,  un cœur adultère.

de véritables adorateurs
 Car le Père, nous dit Jésus, cherche les véritables adorateurs. Ce sont ces hommes qui adorent Dieu en esprit et en vérité. Pas simplement en chair et  selon leurs vagues croyances,  mais qui adore celui qui se révèle par les juifs, et par ce juif, bien particulier, Jésus lui-même. « Nous adorons celui que nous connaissons, car le salut vient des juifs. »
« Mais c’est maintenant - et l’heure vient - ou les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ».
Alors la Samaritaine se souvient à une croyance présente sur toute la terre d’Israël : la venue d’un Messie : « je sais qu’il vient, le Messie, c’est lui qui nous fera connaître toute chose ». Et Jésus va lui faire une déclaration qu'il ne fera même pas à Pilate, même pas à  Caïphe le grand prêtre, le chef de toute la religion juive.
C'est à une simple femme, une Samaritaine  (les samaritains sont considérés comme   païens par les juifs, de mauvais croyants), c’est donc à cette femme que Jésus va dire dans le secret d’un dialogue, dans un cœur à cœur : « je le suis moi qui te parle »

 La Samaritaine témoigne devant  les hommes
 puis la femme laissant là sa cruche retourne chez elle dans sa ville. Elle n'a plus peur de rencontrer  ceux qui hier se moquaient encore  d’elle, ceux qui l’obligeaient à sortir aux heures les plus chaudes du jour, pour aller puiser son eau au puits, seule.
 C’est le premier miracle, c’est la première conversion, c’est le premier effet de la vérité, vaincre sa peur. Cherchez à retrouver le chemin de la vérité,  sans considération sur les personnes, sans peur du qu’en-dira-t-on.
 « Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? »

 Levez les yeux et regardez !
 À ses disciples, revenant du marché, qui ne comprend pas pourquoi Jésus parle à cette femme, Jésus leur dit «levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson » : ne vous arrêtez pas à votre petit quotidien, à vos petits soucis,  à mes gestes ou à mes paroles.
 Levez les yeux et regardez au loin. Ne voyez-vous pas tous ces samaritains, toutes ces femmes, tous ces hommes qui se trompaient, qui cherchaient Dieu sur le mont Garizim ou à Jérusalem, et qui trouve aujourd'hui le Christ si proche d’eux, assis sur leur puits, et même en eux !
 Tous ces hommes et ces femmes qui boivent l’eau vive dans le cœur même de ce Jésus, Fils de Dieu. Tous ces hommes et toutes ces femmes qui sont rassasiées par l’Esprit Saint qui est cette eau vive. Cette eau qui donne de devenir source nous-mêmes.
Car cette eau coule en nous, non plus de l'extérieur vers l’intérieur, dans notre estomac, comme la vieille eau du puits , mais elle vient et coule de notre cœur, de l’intérieur de nous.
 Mais cette eau ne doit pas simplement nous rassasier de façon égoïste, mais cette eau doit aussi couler vers les autres, désaltérer les autres. C’est ainsi et seulement ainsi qu’elle deviendra source jaillissante en nous de vie nouvelle. Comme le  dit Saint-Paul : «laisser jaillir l’Esprit». Que nous ne dressions pas entre cet Esprit divin et nos frères, surtout les plus pauvres,  des barrières des murs, de faux aiguillages, de fausses routes pour tromper.

 Devenir témoin de l’eau vive
Nous qui avons bu, devenons témoins de l’eau vive pour nous et invitons chacun à aller boire à  Jésus, lui le véritable puits : c’est-à-dire allons boire là où coulent cette eau vive,  c’est-à-dire  allons boire dans le cœur crucifié, ouvert plein d’amour et de pardon de Jésus en croix.
 À ceux qui sont encore dans le désert  avec Moïse,  à ceux qui récriminent contre Dieu qui l’accuse comme les juifs, comme nous, crions à tous : oui l’eau vive coule du rocher, oui ce rocher a été ouvert par la lance  et ce rocher c’est le Christ.

 À nous de puiser cette eau auprès de Jésus, par la prière, en lisant la Parole, par les sacrements, en adorant le Père en vérité, en nous laissant nourrir et désaltérer par l’Esprit, en témoignant auprès de nos proches comme la Samaritaine. C’est-à-dire  non pas en les obligeant, mais en les interrogeant : «il m’a dit tout ce que j'ai fait, il me connaît plus que moi-même, il a changé ma vie, ne serait-il pas le Messie?». Alors, nous  dirons avec tous nos frères : «  ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant : nous l’avons entendu par nous-mêmes,  nous avons été désaltérés par lui-même. Et maintenant nous croyons qu’il est le Sauveur du monde ».

mardi 18 mars 2014

2° dimanche de Carême A

  Au printemps : nous trouvons les arbres une force une énergie qui les pousse qui fait monter vers le soleil. 
 et donc vaincu : le froid la neige la glace… On les a méprisés, ils étaient pauvres, sans fleurs, sans fruit.
Au printemps : une énergie folle qui vient du profond de la terre, qui fait tout se réveiller comme pour devenir un beau jardin.

 Quand on regarde  les étoiles, on sent comme notre coeur qui s’ouvre, ce coeur retrouve sa vraie dimension d’infini.
Nous sommes partis comme Abraham pressentant, comme les apôtres, que le  Seigneur, que ce Jésus, comblerait notre coeur au-delà de tout ce que l’on peut imaginer. 


À travers la transfiguration, le Christ aujourd’hui nous révèle sa propre énergie. La transfiguration et un printemps avant l'été de la résurrection.
À la transfiguration, le Christ nous révèle cette sève, qui est en lui et qu’on ne voyait pas parce qu’il travaillait simplement avec son père Joseph  ou  marchait sur la terre d’Israël.  On pouvait la pressentir simplement . Mais aujourd’hui il nous révèle que cette sève c’est la lumière de Dieu :  le Christ est le Dieu tout puissant fils du Dieu tout-puissant.

Mais cette puissance c’est celle de son amour.
Avec cette force, il va passer par toutes les formes de mal de torture et de mort.
Parce qu’il est homme il pourra mourir, parce qu’il est Dieu il ne se détachera jamais de l’amour du Père
ainsi celui-ci pourra le glorifier en disant : « celui-ci est mon fils bien-aimé en lui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le ». Et il pourra le ressuscité d’entre les morts.

-Le tout-puissant va se faire le tout-faible
pour venir nous chercher sans nous faire peur. Il pourra rentrer dans nos tombeaux,  pour nous prendre par la main et nous offrir la victoire.
Lui qui est la vie il deviendra mort pour que nous qui sommes des morts nous puissions vivre.


-Mais nous ne voulons pas de ce Dieu-là !
On préfère vaincre par la force sans amour.( En famille, au travail, dans la cour de récréation… Cinéma…)
-Notre coeur n’est pas clément : il n’est pas constant. On s’attache et on se détache, on aime on est plus, on pardonne et on ne parle plus, on respecte et puis on méprise, on défend puis on accuse…

-Être baptisé, vivre de son baptême, c’est être plongé dans cette lumière, c’est être revêtu du Christ c’est vivre dans cette lumière et de  cette lumière. Et cette lumière c’est la charité  c’est  l’amour.
 Le fond du Christ, racines de cette personne qu’est Jésus-Christ, c’est Dieu lui-même. Nous aussi nous avons à vivre de Dieu.
Le fond de l’homme c’est Dieu lui-même et le Christ est venu pour nous révéler que Dieu est non seulement en moi mais dans l’autre, dans mon frère plus grand que moi mais aussi, dans l’étranger, le petit.

Ce n’est pas notre petit amour qui vaincra le mal, notre péché et la mort. Mais c’est l’amour du Christ vivant en nous qui nous rendra aussi forts que le Christ pour traverser les épreuves qui sont les nôtres.

« Fils bien-aimé, avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l'annonce de l’Évangile ». Saint Paul.

-Nous le voyons bien, il y en a qui à travers les épreuves perde la foi et il n’a d’autre qui renforcent leur foi.
Cette lumière est bénéfique : il est bon d’habiter avec le Christ sur la montagne :    Alors Pierre prend la parole :  « Seigneur il est heureux que nous soyons ici, je vais dresser 3 tentes. »
 Il y a des moments de notre vie nous avons eu quelques instants de lumière, quelques rencontrent avec le  Christ sur le Mont-Thabor sur la montagne, où nous avons eu l’impression comme en regardant les étoiles que nous touchons quelque peu à la vérité, à l’essence des choses, à la lumière.
Nous voudrions nous attacher à lui nous voudrions que ces moments durs, cela peut passer par une relation directe à Dieu, mais cela peut passer par  le jour d’un mariage, par le jour de la naissance d’un enfant par un sourire par tout ce qui dans notre vie amène de la chaleur de la lumière, de l’espérance, ces moments où l’on se dit :  la vie,  elle  vaut le coup !
 C’est dans ces moments qu’il faut prendre de bonnes et de vraies décisions pour la prière, à l’écoute de la parole de Dieu, pour la fidélité à l’eucharistie chaque dimanche, pour le service des autres. Écoute et humilité se remplir de lumière d’Esprit-Saint, pour devenir forts nous-mêmes forts en son amour. 

  Mais ce ne sera  pas sur le mont Thabor où Pierre va redescendre transformé mais en descendant du mont Golgotha! ce n’est pas en voyant Jésus ressuscité que nous deviendrons vraiment saints mais au pied de la croix. 

C’est-à-dire,  ce n’est pas dans ces moments de lumière, ce n’est pas sur la Mont-Thabor, ce n’est pas sur cette montagne,  que nous allons vaincre  l’homme mauvais ou Satan ou les ténèbres de notre péché.

Non, ce n’est ni sur la montagne du Sinaï avec  Moïse, non  ce n’est pas sur la montagne du Carmel avec Élie,  non pas même sur la montagne du Mont-Thabor avec Jésus transfiguré, non ce n’est pas là que nous trouverons la force de vaincre, mais c’est sur la montagne du Golgotha.
C’est le mont des amants  : la montagne de l’amour.  Car c’est là ou tout l’amour de Dieu  nous sera donné  est  c’est  là où notre coeur s’ouvrira, où il pourra enfin donner tout son amour à un tel un tel ami venu mourir pour ma vie.
Car, comme Pierre a vu Jésus transfiguré,  nous-mêmes, nous avons pris de bonnes résolutions dans des moments de lumière, et pourtant nous sommes tombés, nous avons trahi  et renié comme lui.
Mais si devant Jésus crucifié le Vendredi saint, nous restons là comme Marie, comme Jean et les femmes, transpercés nous-mêmes non pas par la lance, mais par l’amour de Jésus alors oui, ce coeur s’ouvrira à l’Esprit, et la lumière divine pourra y jaillir et nous descendons de cette montagne transformés, devenus saints    Prêts  à partir, à continuer notre chemin,  et à témoigner.
Le  Cardinal Balthazar écrit :  pour la sainteté il n’existe pas de soleil artificiel et de vaporisateur d’ozone.  La sainteté est authentique ou elle n'est pas. Finalement tout dépend d’un simple aiguillage l’une de ces voix conduit vers moi (en se détournant de Dieu)  et l’autre voie vers Dieu,  vers le témoignage de la foi. Le christianisme n’est pas plus difficile de cela il suffit de prendre le bon aiguillage.


Ainsi Dieu notre Père pourra dire de chacun d’entre nous vraiment tu es mon fils bien-aimé en qui  je mets  tout mon amour. 

1er dimanche de carême A

Et quelle est donc la grâce  du baptême ?

 Jésus, après son baptême, fut conduit au désert par l’esprit pour être tenté par le démon.
 Mais pourquoi donc l’esprit de son baptême,  l’amène-t-il au désert ?
 Dès l’origine du a créé l’homme comme un fils : il en a fait le responsable de son jardin : qui est la terre
Nous avons été baptisés du même baptême que le Christ ... Un baptême qui nous conduit au désert , pour être tenté et vaincu ... Non pour vaincre ... Le monde et son Maître .... «jeunes gens vous avez vaincu, le monde, vous êtes forts» dit Saint-Jean au premier jeune chrétien peut être mêmes ados. 
Et tant mieux ! Le Christ n’est pas venu apporter l’opium du peuple mais le réveil du peuple ... Il n’est pas venu pour nous offrir du prêt à croire, ou à penser, comme l’offre notre société mais la Victoire 
Sortez de votre sommeil, c’est l’heure, c’est l’heure des combats !
La voilà, les légions du diable qui emplisse le monde de tombeau, qui mettent les peuples hors de combat, qui ravage la nation, qui met en captivité l’univers tout entier. Voilà ce à quoi l’humain avec ses seules forces mortelles ne saurait s’opposer.  C’est pourquoi Dieu est venu pour les vaincre.
 Et pour nous offrir par la grâce du baptême l’armure suffisante pour que la force de bataille  un jour la victoire
 L’Esprit nous emmène au désert. Tant mieux car grâce à lui nous ne serons pas livrés à ces hordes sauvages. Simplement il me demandera à notre tour de prendre part au combat du bien sur le mal de la vie sur la mort, mais sans nous  demander plus loin que nos forces. 
 Mais  sois-en sûr, seul le Christ peut t’offrir la victoire.

 Nos pères et nos mères, Adam et Ève les premiers humains eux-mêmes ont dû être confronté à ce serpent. À cet ange créé juste bon merveilleux,  et qui par jalousie de l’homme par orgueil s’est révolté  contre Dieu et n’a pas voulu servir leur bien.  Au contraire  le démon vient pour tenter
 Jésus dans le désert alors qu’il devait servir, mais à la fin il est servi par ceux qui avaient été créés pour ce but. 

Ainsi le serpent va tenter  Ève non pas d’abord par le fruit qui semble bon à manger, le fruit de la connaissance du bien et du mal mais il va commencer par tenter Ève à travers le doute.
 Mais, contraire à ce que l’on croit, ce n’est pas lui qui commence cette histoire du péché. C’est Ève ... (et Adam aussi qui reste bien silencieux)
 En effet,  Ève doute toute seule de la bonté de Dieu :  au centre du jardin, le Seigneur Dieu avait planté l’arbre de la vie. Or Ève, dit au serpent que c’est l’arbre de la connaissance du bien et du mal qui est au centre du jardin.
 C’est interdit de ne pas manger de cet arbre,  semble suspect à Ève :  est-ce que le Seigneur  serait jaloux des dons qu’il a faits à l’homme et à la femme ? Est-ce que Dieu est véritablement bon ?
C’est justement ce doute   sur l’infinie bonté de Dieu que le serpent va continuer à nourrir, à argumenter mais très finement par une question : «alors, Dieu a dit : vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin».
Non dit Eve et mais simplement de l’arbre de la connaissance du bien du mal car  Dieu a dit si vous en mangez vous mourrez
. Pas du tout répond le serpent : mais si vous en mangez vous en  deviendrez comme des dieux.
 L’homme a été créé comme un milieu : l’être au sommet de la création matérielle par sa chair, et il  appartient aussi au monde invisible, spirituel par son âme. Il  là aussi, il sera appelé à régner.
 Satan s’appuie sur une vérité : Dieu a créé les hommes pour devenir fils de Dieu, pour devenir comme Dieu, autant qu’il sera possible. Et même l’un d’entre eux, Jésus le Nazaréen sera Dieu lui-même. Un homme sera le créateur !
Ainsi Satan s’appuie sur une vérité mais il propose un moyen détourné, faussé, pervers, menteur : manger l’arbre de la connaissance du bien et du mal. C’est-à-dire vouloir connaître par soi-même ce qui est bien et mal, c’est-à-dire pour inventer ce qui est bien ou mal pour l’homme tout seul, avec sa seule tête, avec sa seule raison, avec sa seule intelligence. L’homme veut devenir le Dieu tout-puissant à la place du Seigneur seul tout-puissant; il veut être vizir à la place du vizir. Et si ce projet échoue alors Dieu sera mauvais…

 Comment vaincre le serpent ?
Regardons Jésus justement seul dans le désert. Mais baptisé dans la toute-puissance de l’Esprit!
 D’abord, soyons en sus : l’homme est fait pour la grandeur, la hauteur, et la dignité. Et la raison de devenir comme Dieu. C’est même le projet du père sur lui-même comment un père pourrait-il ne pas vouloir qu’un fils lui ressemble points pour points ?
 Mais Jésus ne se laissera pas tromper et il prendra le bon moyen.


 D’abord, comprenons comment Satan tente Jésus. 
 Jésus a faim,  et il pourrait arrêter le jeûne en transformant des pierres en pain. 
 Mais Jésus  ne veut pas prendre par lui-même, mais tout recevoir de Dieu. Satan l’a tenté sur l’avoir,  sur les choses à posséder.
 Jésus a vaincu en mettant sa foi en la Parole : «l’homme se nourrit de toute parole qui sort de la bouche de Dieu».

 Puis Jésus est mené au-dessus du  Temple.  Il peut   se mettre au-dessus de Dieu, comme au-dessus du Temple, et prendre le pouvoir.  Accomplir des choses merveilleuses.
 Mais Jésus, humble,  ne veut pas provoquer le seigneur. Il reste obéissant. Il rentre dans l’obéissance. « Tu ne mettras pas à l’épreuve ton Dieu. »

 Puis Jésus et tenter d’adorer Satan lui-même,  vu l’ampleur de son pouvoir, et combien les hommes semblent l’écouter. Jésus est tenté par la Gloire.

 Mais Jésus va répondre à cette dernière tentation par  l’humilité.  «Tu te prosternas devant Le Seigneur, créateur, lui seul.»

 Le Christ donc vaincu par la foi, l’obéissance, l’humilité.
Il crut en la Parole,  pour nous, il nous invite à croire en lui, lui la Parole éternelle de Dieu fait chair dans un temps et dans dans un espace particulier. 
 Il fut obéissant. Il n’a pas voulu se mettre au-dessus du Temps, c’est-à-dire l’Église. Il fut obéissant au commandement de L’Église. Comme un époux humble qui obéit à son épouse.
 Il fut  humble. Car il sait que celui qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse  sera un jour élevé. Le Christ qui s’abaissera jusqu’à la terre du tombeau sera élevé jusqu’à la gloire de la résurrection et de l’ascension.
Rappelons-nous l’échelle de Saint-Benoît : c’est en montant qu’on est rabaissé à  terre. C’est  en  descendant dit-il qu’on monte .

 Mais n’ayons pas peur, car rappelons-nous la parole de Saint Paul : si la mort à régner à cause d’un seul homme, combien plus, à cause d’un seul homme, le Christ Jésus, et de lui seul, régneront-ils dans la vie, ceux qui reçoivent en plénitude le temps de la grâce qui les rend juste....   De même qu’un seul homme a désobéi et tous sont devenus pêcheurs, de même tous deviendront justes parce qu’un seul homme obéit.
 Ainsi Dieu est véritablement bon car il nous offre le moyen unique et véritable, le chemin la vérité et la vie, le Christ Jésus, et lui seul pour devenir comme lui à son image et ressemblance amour, bonté, charité.
Et  Satan est le  Mauvais, le tentateur et le pervers, car  sans changer le but,  car nous avons été créé pour cela et notre cœur le sait bien, il nous propose un moyen mensonger : nous-mêmes.  Ne pas écouter  une autre parole que la sienne, ne pas obéir à un autre que soi,  ne pas adorer d’autres dieux que Soi. 
 Ni Dieu dit Diable, sinon soi-même voilà la devise du Mauvais. On est tout son jeu dans l’histoire depuis le commencement jusqu’à la fin.
 Croire cela c’est découvrir la vérité, c’est marcher dans la lumière,  mettre nos pas dans le Christ, dans ceux du Christ, c’est vaincre le monde, c’est vaincre Satan et sa descendance.

 Que Marie, soit notre mère , car c’est à cette  femme  et à sa descendance qu’a été promis la victoire sur le Serpent depuis le livre de la genèse.

 Qu’elle nous soutienne dans l’épreuve et chante avec nous,  pour que de chutes, et en batailles gagnées, nous puissions un jour, entré dans la victoire définitive et finale. Grâce à Jésus de Nazareth, fils de Dieu le fils de l’homme,  à lui la gloire pour les siècles sans  fin.   amen

mercredi 5 mars 2014

Mercredi des cendres A

  • Parole du Seigneur : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les l’âme et le deuil ! »
  • Un temps de tristesse, et de deuil ... Oui ... Quand on réalise ce que peut entraîner pour moi ou les autres notre péché, mais aussi notre péché communautaire. 
  • Mais aussi un temps de joie qui nous vient du but :  revenir au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d'amour, renonçant au châtiment.
  • c’est vers Pâques qu’il  nous faut regarder.
  • On associe trop souvent, encore aujourd’hui, et même chez les chrétiens, la pénitence à des privations, à du négatif, à une punition, à un mauvais moment à passer. En fait, nous sommes invités  de nous libérer de tout ce qui entrave notre marche vers la vie,  tout ce qui fausse nos relations avec Dieu et avec nos frères, la qualité de notre prière et de nos partages.
  • C’est une grâce immense, immense, dont on a peine à prendre conscience. Car à cause de notre manque de foi à cause de notre manque de familiarité avec le Seigneur, nous avons perdu à la fois la mémoire de ce que nous sommes, poussière ; le sens du péché qui est  la mort ; et ce que nous sommes appelés à être :  des fils de Dieu, des fils de la résurrection, des êtres capables d’être remplis de la vie et du bonheur dans une infinie profusion.
  • Nous sommes appelés à passer de la poussière, à la lumière…
  • Les cendres que nous allons recevoir ne pas pour nous entraîner à une déprime plus grande, ou à l’humiliation pour l’humiliation,  mais ces cendres  nous rappelle simplement le point de départ, la réalité : notre Père s’appelle Adam et Adam veut dire terre et nous venons tous de la terre de la poussière.
  • Mais heureux sommes d’être poussière! car si Dieu peut faire naître de cette terre la rose, le figuier ou la vigne,  alors Il pourra transformer également cette poussière que nous sommes, en Fils de Dieu, en Fils  de l’Amour.
  • On comprend, dans ces conditions, pourquoi Jésus nous met en garde contre ce que nous appelons, à tort, « une mine de carême » et nous sommes à tressaillir avec Paul comme les premiers bourgeons du printemps « Au moment favorable je t'ai exaucé, au jour du salut je suis venu à ton secours. Or, c'est maintenant le moment favorable, c'est maintenant le jour du salut», c’est une chance pour les personnes et les paroisses.

  •   C’est surprenant, en judaïsme comme en christianisme, on ne demande pas d’abord de changer de vie, mais de revenir vers le Seigneur. « Revenez à moi de tout votre cœur»  dit le prophète Joël.  Car faire le bien : c’est nous rapproché de Dieu ; et faire le mal se nous éloigner de Dieu.
  • La vie morale n’est pas un en-soi ce n’est pas une fidélité à une loi, même religieuse,  c’est retrouvé  l’essence même de notre être, devenir enfant de Dieu à l’image du Père.
  • Jean-Paul II disait : nous avons perdu le sens du péché, mais si nous avons perdu le sens du péché, c’est parce que nous avons perdu la mémoire de qui nous sommes, et surtout tout ce que nous sommes appelés à être et à devenir. Si le Seigneur nous le révèle que pas à pas,  c’est  que si et Il nous le révéler trop vite, on n’en mourait, du plaisir et de bonheur.
  • Ainsi jeûner, faire l’aumône, et  prier, n’a pas de sens en soi sinon pour revenir vers le Seigneur.
  • Pourquoi aller vers le Seigneur pour nous c’est vivre ? 
  •   C’est une question de justice, de vérité, et d’amour.
  • De justice : car Dieu est notre créateur, il est le roi, il est le Seigneur, il est notre Père.  Se séparer de lui, faire le contraire de ce qu’il nous demande, ne pas écouter ce qui est juste, et ne vouloir faire qu’à notre tête, qui est à proprement parlé le péché,  c’est mériter la condamnation. En toute justice.
  • C’est une question de vérité. Car l’âme est la vie du corps,  et lorsque l’âme se détache du corps ce dernier meurt et si  Dieu, l’ Esprit-Saint, est la vie de tout notre être, de l’âme et de notre corps, alors se séparer de Dieu c’est mourir.   C’est pour cela que notre esprit est devenu comme endormi  et comme mort, il est devenu  aveugle et sourd, car nous sommes des coeurs séparés quelque peu du Seigneur. L’homme est un être de relations, il n’a pas la vie en elle-même, il doit constamment faire circuler la vie, l’amour, la joie entre soi et les autres pour pouvoir vivre. Or Dieu est cette Vie en plénitude
  • C’est une question   D’Amour.  Comment l’amour ne pourrait-il pas implorer  l’amour?  Comment l’amour ne se serait il pas laissé crucifié pour nous ? Comment s’unir à Dieu sinon par le cœur sinon par la tendresse, la fraternité et en un mot l’amour-Charité  ?
  • Alors pourquoi le jeune, l’aumône et la prière nous ramènent-ils vers Dieu ?  
  • Parce que justement ils nous guérissent de toute séparation de Dieu. Ils nous guérissent de cette terrible propension naturelle que nous avons à chercher notre propre gloire, en nous détachant de nous-mêmes et de nos besoins trop présents par le jeune,  en  nous  ouvrant à la générosité de Dieu par l’aumône,  en entrant dans l’humilité de la relation silencieuse, au fond notre cœur, notre maison là où le Seigneur, où ton Père t’attend, dans le secret,  dans ton cœur, dans ce lieu  caché. 
  • Ce secret qui n’est plus le lieu de notre propre gloire recherchée dans le regard des autres, mais le lieu où tourné vers notre Père nous ne cherchons plus que son bonheur, et sa Gloire.
  • Le lieu même de notre conversion, le lieu même de la justice de la vérité et de l’Amour.

dimanche 2 mars 2014

8° dimanche TO A

Aujourd’hui le Seigneur nous demande de ne pas nous faire de souci
« c’est pourquoi je vous dis : ne vous faites pas tant de soucis pour votre vie ».
 D’ailleurs qui d’entre vous à force de souci de prolonger tant soit peu son existence ? »

 Mais comment ne pas se faire de souci ? (Non difficile, comment ne pas se faire du souci pour soi et même si  on n’y arrive, comment ne pas se faire du souci pour les autres ?  Le chômage, la violence, les problèmes écologiques, etc.)
 Il faudrait s’abandonner à sa Providence  comme le font les oiseaux du ciel et les lis des champs .
S’abandonner vraiment n’est pas un chemin si aisé que cela ... 
- Car, reconnaissons-le, c’est très difficile de ne pas  se faire du souci pour soi, car l’amour de soi est très fort.
- Ou nous n’ acceptons pas le chemin que Dieu nous offre. On peut avoir l’impression que notre vie est ratée, ou que l’on s’est trompé ou qu’un des événements fortuits a tout cassé.
 Que devient mon mariage ? Ma vocation ? La maladie ? Mon travail,

On se trouve devant un mur qui semble  parfois infranchissable.

Alors comment avancer ?
D’abord, admettons-le : il n’y a pas 36 choix dans la vie : ou Dieu ou l’argent.
Nous pouvons choisir l’argent. En effet, pour vivre ou pour manger, pour avoir un toit, pour subvenir à tous nos besoins matériels, nous avons besoin d’argent ! avec lui le bien-être, avec lui la sécurité, avec lui des amitiés avec lui la puissance avec lui la gloire ... Mais reconnaissons-le aussi, que de souci avec l’argent ! Combien de familles séparées, combien de déchirures, combien de temps perdus, combien de meurtres  même !
 Proverbe : «Qui se fie en la richesse tombera, mais les justes pousseront comme le feuillage.»

Mais aussi nous dit Jésus nous pouvons choisir de servir le Royaume  et sa justice. Nous pouvons nous mettre au service de Dieu. Alors, nous assure-t-il, nous aurons de l’argent suffisamment pour manger, pour avoir un toit, des relations vraies, sans misère mais sans luxe mais nous aurons aussi l’héritage qui nous attend la vie éternelle, la grâce, la joie, le bonheur, et la reconnaissance de Dieu.
 Comme dit Saint Paul : « alors le Seigneur mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et il fera paraître des intentions secrètes. Alors, la louange qui revient à chacun lui sera donnée par Dieu. »
Avec le Seigneur, quelle  Paix, quelle Joie, car  il offre une totale libération des soucis, pour n’avoir plus qu’un seul souci : servir le Royaume , un seul désir faire la volonté de Dieu.
 Ceux qui font confiance dans le Seigneur, combien d’histoires ils ont racontées !
 Il s’abandonne à sa Providence .  Il ne s’agit pas de ne rien faire,  mais il s’agit de servir, de mettre aux services de chacun les Grâces que nous avons reçues. Il s’agit de chercher la volonté de Dieu pour nous, et pour les autres, afin de la mettre en pratique
 Saint-Paul écrit :  «frère il faut que l’on nous regarde seulement comme les serviteurs du Christ et les intendants des mystères de Dieu. Et ce que l’on demande aux intendants, c’est de mériter confiance. »
 Mais comment passer de la peur à la confiance ? De  l’attache à soi-même, à l’abandon à la Providence ?
 Par la foi, par la prière, les sacrements, par la lecture de la parole de Dieu, et souvent, par l’épreuve elle-même. Il est vrai que lorsqu’on passe une épreuve combien de questions peuvent traverser notre esprit : quel sens à ma vie ?pourquoi ceci, pourquoi cela ?
On peut se recroqueviller sur soi-même ou croire qu’il n’y a pas d’autre solution que de s’abandonner à Dieu. Et là très souvent, une porte s’ouvre, une lumière apparaît.
 Alors on s’aperçoit que la Providence  est toujours avec nous, mieux : elle nous précède et nous accompagne en tout. 

 Mais qu’est-ce que la Providence  ?
CEC 312 : la divine Providence , ce sont les dispositions par lesquelles Dieu conduit avec sagesse et amour toutes les créatures jusqu’à leur fin ultime.
 C’est le chemin par lequel le Seigneur nous guide à lui. Souvent pour l’homme les chemins de la Providence lui sont inconnus mais il appelle chacun à prendre conscience de la présence du Seigneur dans sa vie et l’appelle à collaborer avec lui à la Création. 
Car la Providence  divine n’est pas le destin dans le sens strict du terme. C’est-à-dire que la Providence convoque notre liberté et en est même la garante. Mais le Seigneur demeure le Maître de l’histoire et rien ne peut lui échapper d’une certaine façon. Alors il faut lui faire confiance, car tout concourt au bien de celui qui aime Dieu, même mal,  même le péché qu’il n’a jamais commandé. Le Seigneur, voit tout, sait tout, et à même intégrer nos déviances dans son plan, jusqu’à faire de la croix de son Fils, le lieu de notre Salut. 
«Ainsi, cher Théotime, cette Providence  touche tout, règne sur tout, et réduit tout à sa gloire. Il y a toutefois certes des cas fortuits et des accidents inopinés; mais ils ne sont ni fortuits ni inopinés qu’à nous ; et sont, sans doute, très certains à la Providence  céleste, qui les prévoit et les destine au bien public de l’univers». SFS

 Concluons avec Saint-Paul aux Philippiens : «Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose, faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus Christ. » Philippiens 4 :6-7

 Demandons simplement au Seigneur d’accomplir notre chemin et croyant profondément que parce qu’il nous aime, Dieu lui-même à un souci de chacun d’entre nous.  Est un cœur avec des entrailles de mère.

 Première lecture : Isaïe

Est-ce qu'une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait l'oublier, moi, je ne t'oublierai pas. — Parole du Seigneur tout-puissant.

7° dimanche TO A

Ce Dimanche, on peut dire que Jésus clôt le sermon sur la montagne en disant : « vous donc soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Au début du sermon Jésus disait : « vous êtes la lumière du monde, vous êtes le sel de la Terre. »
 Comment éclairer sans accueillir la lumière, comment devenir parfait sans accueillir jusqu’au plus profond de soi  Celui qui est parfait; sans accueillir son aide, et plus que son aide sans nous laisser totalement habiter et  mouvoir par lui : « n’oubliez pas, nous dit Saint Paul, que vous êtes le Temple de Dieu et que l’Esprit habite en vous. »


 C’est un manque de foi que croire que Dieu ne peut pas le rendre parfait. C’est sûrement une suprême folie, mais c’est celle que Jésus nous enseigne.
Alors il faudra le laisser-faire, s’abandonner à Lui, pour suivre sa Grâce, c’est-à-dire son mouvement en nous,  son chemin à Lui.
 Rien ne se fait sans la foi,  sans intelligence profonde de qui il est, de qui nous sommes, sans une grande liberté intérieure en un mot sans un grand Amour.
 Désiré pour recevoir
«Nous devons donc désirer, mes frères, parce que nous allons être comblés.» Saint-Augustin
 Qui n’a pas dit de son enfant : « oh la la, mais lui, quand on lui donne quelque chose, il veut plus, et quand on lui donne ce qu’il désire, il veut encore plus ainsi de suite jusqu’à l’infini… »
Est-ce si anormal que cela ? Ces enfants qui paraissent fous sont-ils en fait des sages ? Car Saint-Paul nous le dit : les fous devant Dieu, font les  Sages devant les hommes, mais les fous pour ce monde, deviennent sages devant Dieu.
Ce désir infini que l’on trouve chez les enfants, fait écho à ce que nous dit Saint Paul : «Car tout vous appartient, Paul et Apollos et Pierre, le monde et la vie et la mort, le présent et l'avenir : tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu.»
 Peut-on trop désirer ?  Non,  jamais.
 Peut-on mal désirer ? Oui souvent
 Mais qui peut croire qu’il peut être heureux sans être aimé à l’infini  et sans aimer à l’infini ? 
 C’est cela que le Christ nous enseigne dans l’Évangile. Il nous apprend à aimer. Mais non pas selon, nos habitudes, nos passions, nos idées, mais selon Dieu
Quand un cœur   aime, rend-il oeil pour oeil, dent pour dent ? Refuse-t-il l’humiliation de la gifle ? N’accepte-t-il pas de pardonner à son ennemi ? Et même de l’aimer dans l’espérance qu’un jour il  devienne son frère ?
 S’agrandir pour  accueillir 
«Supposons que tu veuilles remplir une sorte de poche et que tu saches les grandes dimensions de ce qu'on va te donner, tu sais l'importance de ce que tu vas y mettre, et tu vois que la poche est trop resserrée : en l'élargissant, tu augmentes sa capacité. C'est ainsi que Dieu, en faisant attendre, élargit le désir ; en faisant désirer, il élargit l'âme ; en l'élargissant, il augmente sa capacité de recevoir.»  Saint-Augustin
  Nous devons donc nous élargir. Car il nous faut contenir, Celui que rien ne peut contenir,  Celui qui est l’Amour lui-même. 
 C’est pour ça que le Christ,  en nous demandant d’aimer comme lui, semble dépasser la mesure, la nature humaine  et même, soyons honnêtes,  son enseignement rebute profondément notre nature.
 Et pourtant, soyons honnêtes jusqu’au bout, quelle joie, quel bonheur si nous pouvions aimer ainsi ?
 Alors, ne riposte pas aux méchants, offre à celui qui te demande, même si cela te coûte, pardonne, aime ton frère.

 Se vider pour  contenir 
«Suppose que Dieu veut te remplir de miel : si tu es rempli de vinaigre, où mettras-tu ce miel ? Il faut nettoyer le vase lui-même, il faut le nettoyer à force de travailler, à force de frotter, pour qu'il soit capable de recevoir autre chose.» Saint-Augustin.
 Nettoyer le vase de nos cœurs, nos âmes, nos relations, est-ce que cela peut se faire du jour au lendemain ? Il faut sortir de l’image d’un Dieu magique.
C’est par la persévérance que vous obtiendrez «la couronne de la vie»   nous dit Saint-Jacques.
 •Le découragement, n’est-il pas une forme d’orgueil ?  Car on s’appuie uniquement sur ses propres forces.
• L’humilité ne mène pas à l’espérance qui ne s’appuie en rien sur soi.
• Dieu purifie en vidant :
  • il vide la mémoire des souvenirs ( bon ou mauvais qui y restent collés)
  • Et la vie de l’intelligence des idées (qui sont idolâtrées)
  • Il vide la volonté des serveurs, des langueurs, des vices... 

Il désire nous remplir de lui, et de lui seul. Pour créer une vraie synergie entre nous et une véritable communion, un regard commun qui ne se  retourne pas sur lui-même.

• Par le vide, Dieu  nous rendra tout transparent lui-même à son amour et ainsi nos frères pourront se réchauffer  auprès notre cœur.
• Par notre cœur élargi, nous entrerons dans une communion de plus en plus grande avec lui et entre nous.  Notre foi sera en même temps un service de Dieu, et un service social  vis-à-vis des frères, en particulier vis-à-vis des plus pauvres. 
• Et par un saint et pur désir, nous vivrons une unité, une fusion, de plus en plus parfaite entre notre tête, qui est le Christ et son corps, l’Église que nous sommes.
Alors le Père pourra trouver dans ce monde un peuple pauvre, petit, mais qui pourra témoigner en vérité de son amour pour les bons comme pour les méchants. 

Amen