Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 18 janvier 2013

2° dimanche TO C




Ce mariage, quel mariage particulier !

La mère de Jésus est citée en premier «elle est là»; mais Jésus est simplement invité, avec ses disciples
On manque de vin
Marie prend la parole, et c’est elle qui demande à Jésus d’agir
Jésus lui fait la remarque : ce n’est pas son heure, il semble même lui dire «femme que me veux-tu , retourne à tes fourneaux»
Et elle continue, « faites tout ce qu’il vous dira», sans s’occuper de ces remarques
Le Christ n’utilise pas les amphores prévues pour contenir le vin des noces. Mais les jarres mises à la disposition des convives pour qu’ils puissent se purifier.
Il y avait six cuves de cent litres, 600 litres de vin pour terminer la fête! Même si les mariages duraient quelques jours, il faudra un certain nombre de «capitaines de soirées» pour ramener tout le monde à la maison
Il y a un miracle : l’intervention directe de Dieu !
Il y a un maître du repas, il a un marié, mais où est la mariée, jamais elle n’est nommée !
Le marié est félicité pour le bon vin, mais ce n’est pas lui qui a transformé l’eau en vin
Jésus manifeste sa gloire, en multipliant les litres de vin, même si le vin est bon cela paraît pas très moral .... Dans notre société, ce Jésus serait-il subversif ...
Mais ils crurent en Lui. Cependant, Jésus arrive à son But, ils lui font confiance, l’Église peut naître ...

Entrons plus profondément dans le Mystère.

Le codex d’Ebert, est un évangéliaire enluminé réalisé pour l'évêque de Trèves Egbert (980-993). (voir ci-dessus)
Marie est au centre et c’est elle qui ouvre le ministère de son Fils: elle donne son Fils aux hommes et les hommes à son Fils.
Mais les hommes n’ont que de l’eau à se partager alors que le vin est présent entre Marie et Jésus.
Pourquoi est-elle au centre?
 c’est elle qui dit oui le jour de l’Annonciation,
c’est elle qui donnera la Parole faite chair au monde, c’est elle enfin qui ouvre le «bal», le ministère de son Fils le jour du mariage de Cana.
Elle n’est pas là pour prendre sa place, mais pour révéler celui qui vient, elle est collaboratrice de son agir.
En fait, elle est là pour mettre en valeur le Seigneur et elle révèle son «influence discrète et maternelle» qui apparaît à la fin déterminante comme le dit JP II
Nous contemplons le cœur miséricordieux de la femme, de la mère qui remarque ce qui va manquer pour la joie et la fête .
En fait, elle révèle que le Christ, Fils de Dieu, qui commence son ministère par un miracle spectaculaire, accepte d’être subordonné au cœur d’une femme, une créature.
Ce n’est pas un manque d’amour ou de gratuité de la part de Dieu. Jésus pouvait agir sans l’invitation de sa mère. Cette façon de faire révèle plutôt une surabondance de son Amour, qui accepte de passer par elle, une créature, comme pour l’honorer.
Geste extrêmement délicat du Seigneur qui désire accomplir ses œuvres en ce monde par nous.

Ainsi on peut mieux comprendre l’expression « Femme, que me veux-tu ? «quoi entre moi et toi ?» (traduction du grec)
Cette expression n’est pas déshonorante pour Marie : comme s’il lui disait «Femme que me veux-tu, retourne à ta place, au milieu de tes casseroles!»
Mais mystérieusement c’est tout le contraire : «Femme» , toi «la Femme», tu vas devenir, par le désir du Père, la collaboratrice, l’aide du Messie.
Elle participera directement et très étroitement à sa mission.

Remarquons que l'évangéliste ne nomme pas Marie en tant que tel : elle est appelée «la mère de Jésus» ou «femme»
Ainsi St Jean veut nous faire comprendre que Marie va être élevée à une dimension symbolique.
En effet, «la femme» est dans l’AT , le symbole du peuple de Dieu et dans le Nouveau, celui de l’Église. 
Osée 1 le Seigneur parlant d’Israël : «Intentez procès à votre mère, intentez-lui procès!  Car elle n'est pas ma femme, et moi je ne suis pas son mari.»
Isaïe «Car ton créateur est ton époux  : Il se nomme Dieu de toute la terre ; car l'Éternel te rappelle comme une femme délaissée.»
Encore Isaïe «mais on te nommera : « Ma préférée », on nommera ta contrée : « Mon épouse », car le Seigneur met en toi sa préférence". (première lecture)
On peut trouver encore des références dans Jr et Ez.

Ainsi si Jésus appelle Marie,  "femme" ce n’est pas pour nier le lien humain, mais pour nous faire comprendre que c’est toute l’Église, qui devient l’Épouse du Christ et par Lui, l’Épouse de Dieu lui-même.
Ainsi nous comprenons pourquoi il n’y avait pas de fiancée, la fiancée était symbolisée par Marie: l’Église est la seule épouse dans ce récit des noces de Cana.
On comprend aussi pourquoi le marié est félicité pour le bon vin alors que ce n’est pas lui qui a transformé l’eau en vin : Le fiancé véritable, c’est le Christ.

On peut saisir également pourquoi à la fin de l’Évangile St Jean nous dit : «il manifesta sa gloire». Certes, il changea de l’eau en vin, ce qui est déjà pas mal
Mais il faut aller plus loin grâce de la Foi :
cette gloire manifestée ce n’est pas une petite gloire d’un bon sommelier au cours d'un mariage, c’est La Gloire de Dieu! Jésus, par ce miracle, révèle qu’il est l’Époux du peuple de Dieu.
- Or dans la Bible, seul le Seigneur, seul Dieu est l’Époux. Ainsi, le Christ est le Seigneur manifesté à son peuple comme son Époux; il est Dieu lui-même.
C’est pour cela que les litres de vin offerts sont disproportionnés : c’est la bénédiction de Dieu qui donne «infiniment au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou concevoir» Eph 3

Et pour nous ?
Comme le particulier et dans le tout, si Dieu, si le Christ est l’époux de l’Église, il l’est aussi de chacun d’entre nous.
Bien sûr cela est vrai pour tous chrétiens, même si une religieuse comme sainte Thérèse le vivra plus intensément.
Mais même dans le mariage, les chrétiens sont appelés à vivre avec le Christ et du Christ.  Ainsi, grâce à la prière de Marie, Il pourra transformer l’eau de nos pauvres cœurs en vin nouveau. Saint Paul écrira: «ce mystère est de grande portée; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église.»Eph 5

Cela me fait penser à un mari qui me disait un jour d'été «le premier époux de ma femme c’est le Christ  ...»
Et elle de répondre du tac au tac : «Si je suis encore avec toi, c’est bien grâce à Lui» ! ...!

les époux pourront se confier sans peur à Marie, car c’est toujours à la prière de Marie que le Christ donne la Grâce de Dieu.

Il s’agit de boire à la source, le vin de la joie, le pain de la patience, le feu de l’amour afin de pouvoir l’offrir à ses frères ou soeur dans la vie commune , dans le mariage, mais aussi en communauté chrétienne et dans toute la société !
Ainsi nous voyons que c’est par toute l’Église que le Seigneur veut agir. Dans un certain sens, sans nous, sans notre prière, sans notre témoignage il ne peut rien, non parce qu’il ne le peut pas absolument, mais parce qu’il ne le veut pas, par amour.


Conclusion,

Cette semaine, nous prions pour l’unité des chrétiens. Cette unité est nécessaire même si elle nous paraît bien difficile à accomplir.
- nous avons  besoin du vin nouveau des noces nouvelles qui s’appelle l’ESPRIT SAINT, afin de convertir nos pauvres cœurs.

Pour favoriser cette prière, le thème mondial de cette année nous invite à travailler pour plus de justice et de vérité dans les relations.
Michée nous dit en effet « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien, ce que le Seigneur exige de toi :  rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité et t’appliquer à marcher avec ton Dieu»

Il nous est demandé de réfléchir ce qui se passe en Inde avec la situation des «intouchables».
À nous de voir qui sont aujourd’hui nos «intouchables», nos «moins que rien», ceux que l’on ne considère pas, que l’on ne regarde pas, que l’on n’invite pas chez soi.

Ce vin nouveau est certes celui des noces, mais les noces sont les symboles d’une humanité pleinement réconciliée et unie par le lien de la charité et de la paix.
Il faudra du vin et également du pain pour trouver les énergies nécessaires afin de sortir de soi pour combattre contre les injustices dans ce monde.
Les chrétiens de toute confession sont ainsi invités à unir leur force pour un monde plus juste;  eux, qui savent d’où vient le vin
«mais les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé l'eau.» AMEN

dimanche 13 janvier 2013

le Baptême du Christ

Le baptême du Christ

Au fil des évangiles, nous voyons le visage du Christ se révéler progressivement.
À Noël Jésus commence par révéler son visage dans l’intimité d’une étable, au cœur de la nuit.
À l’Épiphanie, il se montre aux mages, prophètes de tous ceux qui croiront en Lui dans le monde entier. De tous ceux qui découvriront, souvent après un long chemin, que celui qu’ils cherchaient c’était Jésus né à Bethléem.

Avec le récit du baptême, Jésus quitte définitivement l’ombre pour se montrer au grand jour. C’est le commencement : Jésus, le charpentier de Nazareth, est le Messie attendu par le peuple, le Fils bien-aimé de Dieu.
«Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à  Sion. .... Dit aux villes de Juda : « Voici votre Dieu. »

Le Fils bien-aimé du Père

Le Jour du baptême du Christ, il se passe une théophanie. Une révélation pleine et entière du créateur, du Seigneur de l’univers:
  La colombe, signe de l’Esprit, le Fils de Dieu présent parmi nous en tant qu’homme et le Père qui donne son Fils : « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »

Ainsi le Jour du Baptême se dévoile dans l’histoire, au cœur de la création, le mystère de notre monde, l’AMOUR qui lui donne la vie apparaît au grand jour.

- et nous, nous sommes appelés à rayonner le visage de Jésus, puisque baptisés du même baptême que le Christ, nous sommes son Corps. Nous avons été plongés dans Sa Vie, nous vivons de l’Esprit divin.

Dans les pas des hommes

Jésus, lui qui est bien au-dessus des hommes (même Jean Baptiste dit :  «Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales») , ne reste pas au-dessus des hommes, mais il se met avec eux, à leur niveau. Il se fait solidaire des pécheurs, jusqu’à plonger dans l’eau et en être submergé, pour remonter, sortir des eaux quelques instants après. 

Oui, il plonge dans cette eau, c’est sa mission, c’est sa Gloire : il ne sauve pas les hommes comme de l’extérieur, mais en entrant dans leur vie, dans ma vie, en vivant tout ce que nous vivons, le meilleur comme le pire jusqu’à se laisser submerger par nos péchés et par la  mort elle-même. Il entrera  dans  l’histoire de ceux qui rient, ou qui souffrent, dans nos victoires et nos déchirures. Ainsi toute victoire de l’homme sera celle de Dieu, et toute souffrance, tout enfer sera celui de Dieu.

S’il entre dans nos tombeaux, nos tombeaux ne pouvaient pas l’arrêter: il ressort de l’eau, quelle que soit la profondeur de la mer, du mal, l’anéantissement de la vie.... Rien en fait ne pouvait l’arrêter ! Il est ressuscité !

C'est lui la colonne de feu qui rentre dans l'eau pour traverser la mer Rouge et pour renaître  à la vie nouvelle. C’est lui qui entraîne son peuple afin qu’il traverse la mort pour se retrouver de l’autre côté totalement transformer et brûlant d’un nouvel amour pour Dieu et pour les hommes :  la Charité
«Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. »


Vivre notre mission

Nous sommes au début d’une nouvelle année, moment favorable pour réveiller ce qu’il y a de meilleur en nous.
Mais suis-je prêt à m'abaisser, plonger de la vie de Dieu, à mettre à servir les autres ? Est-ce que je suis prêt à suivre le Christ?

Et nous résistons, pourquoi ?
 pourtant Saint Paul nous dit « avons reçu grâce après grâce»
AINSI,  ce n'est pas la grâce  Dieu qui fait défection, c’est notre manque de Foi: nous ne  croyons pas et donc nous ne  comprenons pas et donc nous ne voulons pas et donc nous ne pouvons pas. Et donc on ne fait pas.

Journées des migrants et émigrés.

Que veut dire vivre de son baptême ; sinon essayer de se mettre à la hauteur et même au service des personnes immigrées .... De les comprendre, de chercher à les connaître, de leur donner de partager notre vie, mais aussi de chercher à découvrir leur vie ...

En vérité, ceux qui migrent nourrissent l’espoir confiant de trouver un accueil, d’obtenir une aide solidaire et d’entrer en contact avec des personnes qui, comprenant leur malaise et la tragédie de leurs semblables, reconnaissant aussi les valeurs et les ressources dont ils sont porteurs. Benoit XVI

Jean Vanier : les handicapés ...

Ces personnes ont souvent qu’un cri: c’est le cri de la relation: « Est-ce que tu es prêt à dépasser tes peurs, tes préjugés, tes repliements, pour me regarder, pour me rencontrer, pour devenir mon ami».

Ils nous poussent dans nos retranchements. Mais reconnaissons-le, ils nous font du bien, car ils nous font sortir de nos petites habitudes, de nos projets, ils nous aident à briser la glace de nos cœurs... Ils sont serviteurs de l’Esprit Saint , de cette huile sainte qui veut assouplir nos chairs, nos âmes

- Mais aussi ils ont un énorme cadeau à nous faire, que seuls les plus pauvres, blessés, malades que nous peuvent nous donner ..

– ils nous aident à découvrir qu’en fin de compte nous sommes comme eux.  Nous aussi nous avons, nos blessures, nos humiliations, nos handicaps, nos souffrances, nos pleurs ...
- il nous aide  à accepter d'être comme eux , comme Jésus sur la croix:   des personnes qui ont besoin des autres, des personnes qui ont besoin de Dieu, des personnes ne peuvent rien faire sans les autres, sans leur amitié, sans Jésus-Christ.

Le Christ  met devant  nos yeux, des frères et sœurs plus pauvres que nous pour que nous puissions accepter de descendre dans l'eau de leur vie et de nos vies, dans la pauvreté de leur vie,  de la nôtre. Mais mystère plus opaque pour que nous acceptions d’entrer dans la pauvreté même de Dieu.

– La pauvreté de l'autre est un sacrement pour descendre avec le Christ dans ma propre pauvreté et ainsi découvrir que sans lui je ne peux rien : je deviens alors capable, avec le Grâce de m'abandonner totalement à Lui, afin qu'il puisse me guérir me renouveler

Ensemble, il pourra alors  nous sortir de l’eau,  pour que l’on puisse renaître à la vie nouvelle, à la solidarité, à la miséricorde, au non-jugement;
vivre enfin de la résurrection d’entre les morts.
Nous pourrons enfin  regarder avec les yeux de Dieu, toucher avec les mains de Dieu,  aimer avec le cœur de Dieu.
Nous pourrons dire comme Jean : «Je ne suis pas le Messie, je suis celui qui a été envoyé devant lui.  Lui, il faut qu'il grandisse ; et moi, que je diminue. »

- Ainsi le baptême m'associe à la mort de Jésus afin que meure l’homme pécheur en moi,  sans effusion de sang et il m'associe à la résurrection du Christ pour vivre de sa vie nouvelle sans que roule la pierre de mon tombeau !
– Quel mystère, ce Baptême !



Conclusion

Jésus est le même hier et aujourd’hui et il le sera demain. Il ne change pas. Sa mission continue aujourd’hui. Il vient toujours, on pourrait dire, se plonger, s’immerger dans notre humanité pour y déposer l’infini de l’amour de Dieu.
Au Jourdain, comme à Bethléem, et surtout comme sur la croix au Calvaire, il était toujours la présence de l’Amour infini.
Aujourd’hui, il continue de descendre dans nos vies.
Et ils nous invitent à faire de même, car nous sommes devenus par notre Baptême, son corps. Car nous voulons vivre de la même sainteté, et justice, car  nous sommes ses frères, et nous n’avons qu’un même Père
Baptisés, comme Jésus, nous possédons la Vie qui ne finit pas !

samedi 5 janvier 2013

Epiphanie


«En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d’inquiétude, et tout Jérusalem avec lui.»

Pourquoi cette inquiétude ?
– le Christ n’enlève rien, mais apporte tout
-  pourquoi Jérusalem t'inquiètes-tu ? 
Pourquoi Hérode, cette inquiétude?  Pourquoi Jérusalem, refuses-tu le Messie ? Pourquoi la terre entière s' inquiète-t-elle quand on lui parle de Jésus, le Messie de Bethléem?
– Pourquoi cette sourde angoisse, Hérode? As-tu peur pour ton pouvoir ? Mais Jésus, le Christ,  ne vient pas prendre ta place, il vient t'aider à la remplir au mieux ! à être ce que tu dois être.
– As-tu peur pour ton argent ? Mais Dieu aime les riches autant que les pauvres; il vient simplement t'aider à vivre la charité et à faire de ton argent un serviteur de tes frères et non pas ton maître.
– As-tu peur pour toi, à cause de ton péché?  Mais il vient apporter le pardon comme un enfant apporte le pardon dans une famille, car un enfant pardonne si facilement à son père sa mère, à ses frères ...
– As-tu peur de perdre ta liberté de n'être plus ton chef, ton roi, ton dieu ? Mais à quoi sert la liberté si c'est pour perdre ta vie ?

Hérode inquiété par les Mages
– Hérode, tu t’inquiètes à cause des mages. Mais qui sont ces Mages, ces rois (au moins de la Foi) pour aujourd'hui ?
– Ils sont tous ces hommes et ces femmes qui se convertissent au Christ qui reviennent de loin. «Tous, ils se rassemblent, ils arrivent ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur les bras. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton coeur frémira et se dilatera.» Is

-  Combien de récits pouvons-nous faire de personnes qui ont découvert le Christ, sans rien connaître ni de Dieu ni de la Foi ?
– Ce sont eux qui suivant leur étoile, le chemin de leur conversion, inquiète nous inquiète,  inquiète ce monde.

– Pour quelle raison?

– Pour aucune raison !! Isaïe ne proclame-t-il pas :«Alors tu verras, tu seras radieuse, ton coeur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi avec les richesses des nations» Is. Et les Mages en voyant l’Enfant, ne ressent-il pas une grande joie !
Non seulement voilà notre Foi, mais voilà l'expérience de tous les saints. Sr Emmanuel, l’ Abbé Pierre, la bse Chiara, votre expérience, la mienne.
– La seule explication c'est le péché. Les péchés nous voilent l’intelligence et l’antique serpent jette le doute sur Dieu pour aucune raison, sinon pour régner sur nous. Le péché nous détruit, et nous rend aveugles sur tout ce qui concerne Dieu et même, dans une certaine mesure, sur tout ce qui concerne l'homme.

 Mais Jésus vient justement enlever le péché du cœur de l'homme. Par le baptême il nous libère du péché en nous associant à la grâce du premier peuple élu.

 «Ce mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.»

Hérode trompé et trompeur
– « Il ne faut pas aller jeter des perles aux pourceaux» disait Jésus et pourtant. ..

Hérode va se servir de la révélation qu’il a le droit de connaître comme fils du peuple de la première alliance, comme enfants d'Abraham il va se servir de cette prophétie concernant le lieu de naissance du Messie, non pour adorer, mais pour tromper, et même transpercer les enfants de son peuple, ses propres enfants.
 – Combien de chrétiens aujourd'hui écoute la parole de Dieu et ne la comprennent pas, ou s'en sert pour le mal, pour justifier le mal, en l'interprétant à leur guise.
– Ce que Dieu nous a révélé, ce n'est pas pour le jeter au porc, pour en faire n'importe quoi, pour le considérer comme nul et non avenu, ou pour acquérir une certaine sagesse afin de faire encore le mal de façon pire, plus profondément et ainsi tromper les peuples.

– Exemple : aimez-vous,  oui, mais «comme je vous ai aimé»
- Aimer les plus pauvres oui accueillir l'étranger oui, mais sans haïr les riches , sans dresser les classes sociales les unes contre les autres ...
Honorer son père et sa mère oui, mais non pour justifier les excès des parents.
«Quitte  ton père et  ta mère oui, mais non pour ne pas aimer, respecter, servir ses parents. Et ainsi de suite ....



Les Mages
– les mages (les Mages représentent une caste sacerdotale, ou des sages  ou même royale - chez les Perses)  suivent une étoile.  Ils suivent leur conscience, le bon sens, ils suivent de façon proche ou de façon encore lointaine,  la parole de Dieu présente dans le monde. Cette étoile, c'est toutes les traces de sagesse qu'a semée la Parole de Dieu dans l'histoire les religions et les cultures.
– C'est toutes ces personnes non encore baptisées ou catholiques qui se mettent à suivre les commandements de Dieu en acte, en parole, et en cœur, sans savoir encore où leur conscience les mènera. Mais un jour ils auront cette chance immense de pouvoir se prosterner  devant l'enfant de Bethléem.
Et ce qui les a guidés jusqu'à la Maison où demeure Jésus. , c'est leur Foi c'est notre Foi. La Foi dans le Christ. La Foi non encore révélée, agissant comme du levain dans la pâte, mais réellement la Foi !
– Notons que les rois mages ne rencontrent pas Jésus dans la grotte, mais dans une maison. Je laisse les exégètes tirer les conséquences pour les  événements historiques, mais on peut souligner que renconter Jésus dans une maison, c'est rencontré déjà Jésus dans le temple de Dieu, c'est symboliquement rencontré déjà  le Fils de Dieu. Au temple, a ses 12 ans, il dira  à ses parents : « Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C'est chez mon Père que je dois être. »

Et ils retournèrent par un autre chemin

 – Et ils retournèrent par un autre chemin. Ils ont témoigné. Ils ne sont pas là pour obliger Hérode à croire. Ayant rempli leur mission auprès du Roi, ils retournent par un autre chemin. Par leur chemin.
-  Par un nouveau chemin pour annoncer à leur frère ce qu'ils ont vu et entendu. "Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Dis  Jésus ressuscité à Marie-Madeleine devant le tombeau ouvert.

Quel exemple pour nous tous ses Mages obscurs !
 Ils ont accepté humblement de marcher dans la nuit à la lumière d’une simple Étoile :  c’est l’étoile de la Foi qui brille dans un monde de ténèbres.
 Nous voudrions des signes tangibles.  Nous voudrions que notre Foi  s’appuie sur des démonstrations uniquement rationnelles, nous voudrions que nos chefs nous montrent la voie, nous voudrions que les peuples, que les nations se convertissent toutes globalement.
 Mais il faut marcher humblement dans la nuit. C’est Dieu qui nous donne cette Foi. Pour m’éclairer et éclairer les autres.
C'est lui qui nous crée. C'est lui qui crée  toute notre volonté, notre agir et notre envie. c’est Lui, notre Seigneur, et notre ROI.
Mais avant de découvrir tout cela en pleine lumière, il nous faut nous prosterner humblement devant le messie, un enfant dormant dans les bras de sa mère.
 Mais comment  ne pas se laisser déconcerter par la pauvreté d’un tel signe?
Bien au contraire, il nous faut être rassurés par le visage de cet enfant.
Pouvait-il en être autrement ? Si Dieu est l'Amour, si Dieu est Dieu,  pouvait-il nous dire de façon plus certaine, délicate, assurée, son amour   pour nous sinon comme un enfant, son enfant déposé au creux des bras de Marie, au creux de nos cœurs ?
– ces Mages sont nos pères, les pères de toutes les nations,
avec les bergers, ils  précèdent même Jean-Baptiste pour annoncer la venue du Messie.
Car mystérieusement ce sont eux, païens  et non pas juifs, qui posent en premier la question à Hérode:  « « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? ».

AMEN

La Sainte Famille (30 déc) C

Aujourd’hui, c’est un jeune prêtre du village, Vincent, qui a fait l’homélie pour la Sainte-Famille; donc pas de travail pour moi ! Cependant, voici quelques réflexions qui étaient prêtes.
  Comme il est beau de célébrer la famille, la Sainte Famille! Je remercie le seigneur pour nos familles, belles ou moins. Merci Seigneur pour nos parents connus ou inconnus, bons ou moins. Nous devons les respecter et les aimer, car ils nous ont donné la vie, c’est par eux que le seigneur a agi.  Nous devons les remercier, car la vie est toujours belle. Ce sont nos blessures qui la déforment.
   La famille est une prophétie, une annonce des temps futurs, quand Dieu sera notre Père et que nous serons réunis en frères et soeurs.
Pourtant aujourd’hui, il faut le reconnaître, il faut sauver la famille. En effet, la société actuelle a peur de prendre ses responsabilités.  Elle refuse de poser un non à toutes les avancées scientifiques qui ne sont pas vraiment pour l’homme, aux  idées nouvelles qui déforment la nature de l’homme.

    D’ailleurs aujourd’hui qui oserait dire ce qu’est une famille ? Et pourtant ? La nature humaine existe, comme toutes les autres réalités sous le soleil ...
où sont les fondements de la famille ? Le problème actuel, comme disait le Père Gagey, c’est le mal-aimé, comme il y a la malbouffe. Tout le monde aime, tout le monde voudrait être aimé, mais est-ce que nous savons vraiment aimer ? Le mal-aimé comme la malbouffe est une attaque contre les racines de la famille, de la nature humaine.  On veut absolument baptiser toutes les formes de famille. Comme si tout était possible. Comme si l’humain était un simple terrain expérimental, pour la science, ou la politique; un simple chewing-gum!  
Comme si toute revendication pouvait être aujourd’hui ou demain, entendue et authentifiée comme humaine, du moment qu’une majorité se lève.
  Alors on préfère consciemment ou inconsciemment nier les problèmes réels que ces attitudes engendrent. On s’étonne, on est désemparé devant les violences actuelles comme Manuel Valls : «ce qui m’inquiète beaucoup c’est la violence, c’est la sauvagerie. Sans faire des analyses trop rapides, ce qu’on voit dans la cour d’école dans cette vidéo ce sont des phénomènes de groupes de grande violence, qui sont les symptômes d’une société qui s’est délitée».
  Il ne s’agit pas de faire le prophète de malheur, il s’agit d’analyser les causes, qui sont nombreuses, avec une objectivité, la plus parfaite possible. Or nier la structure originelle de la famille: père et mère pour des enfants, l’importance de la paternité, maternité, l’importance de la communion entre masculinité et féminité, comme fondement non seulement du couple, mais de toute société, ne peut pas ne pas avoir des conséquences désastreuses.
  Il y a une violence silencieuse:  On veut croire que les enfants, les jeunes s’adapteront très bien aux différentes situations :  familles monoparentales, familles décomposées, familles recomposées.  Si un enfant ne s’adapte pas, c’est qu’il est malade ou inadapté, il n’est pas comme les autres, il est anormal; «s’il souffre, il n’est pas normal». Alors, on l’amène voir le psychologue, pour le mieux, on le laisse ainsi pour le pire. Mais un jour, les injustices faites à ces enfants ressortiront en violences sociales ou familiales. La cause des violences chez les jeunes est multiple, certes, mais refuser que cette négation de la famille quasi systématique ne puisse en être une explication est une grave erreur.
Il faut le redire, la famille,  papa, maman, enfants, frères et soeurs est le noyau le plus fondamental de toute la nature humaine. Et c’est surprenant comment, après toutes ces attaques, institutionnelles ou personnelles, venant d’une société déstructurée, hédoniste, et j’en passe..., la famille demeure encore pour une écrasante majorité de nos concitoyens, le lieu de vie le plus important.
  Pourquoi donc, la famille résiste-t-elle au temps ? Je dirais, en amont parce qu’elle vient de Dieu et en aval parce qu’elle est la structure, le noyau fondamental pour grandir, pour devenir humain. C’est là d’abord, que l’on apprend à devenir un homme, à pardonner, à supporter, à croire, à aimer.  Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus est devenue, docteur de l Église, entre autres, parce qu’il y a eu une Zélie et un Martin (sa mère et son père) comme racine de sa dimension humaine.
  On ne peut pas ne plus laisser d’espace à Dieu, comme le disait le Pape Benoit XVI, et trouver l’homme, trouver la famille en même temps. On ne peut pas nier Dieu et trouver l’homme. En Jésus nous avons cru, nous avons compris que Dieu et l’homme ne faisaient qu’un, sans séparation ni confusion. Dans une communion totale dans la personne du Fils de Dieu, et dans une communion à venir pour nos personnes humaines.
L’homme est à l’image de Dieu nous dit la Genèse.
Rien n’a été dit de mieux, depuis.