Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 17 janvier 2015

2° Dimanche B

 deuxième dimanche du temps ordinaire 2015 - B-
- Jean-Baptiste baptisait pas loin de Jérusalem.  Un jour qu’il allait et venait, il posa son regard sur Jésus :  Il désigna à deux de ses disciples son cousin Jésus comme le Christ, en disant : « voici l'agneau de Dieu ».
- Les disciples faisant confiance à Jean-Baptiste, se mirent à le suivre. Se retournant alors, Jésus posa un regard de contemplation sur ses deux premiers disciples. En un seul regard, il vit tout le chemin parcouru, depuis l’appel d'Abraham jusqu’à l’Eglise présente encore aujourd’hui et jusqu’à la fin des temps.
- Jésus leur demanda « Que cherchez-vous » ? Et ils répondirent : « où demeures-tu ? » A travers ses deux questions nous comprenons à la fois que Dieu ne s’impose pas à l’ homme et les disciples s’invitent délicatement. Alors il répondit encore : «venez et voyez».
- Non pas : « voyez » et puis après « venez ». Mais venez et à partir de là, vous pourrez voir.
- On connaît le nom d’un des disciples : c’est André, le frère de Simon. Mais on ne connaît pas le nom de l’autre disciple : cela peut être chacun d’entre nous.
- Alors André alla voir son frère Simon, et lui dit : « nous avons trouvé le Messie ». Alors Simon  partit à la rencontre de Jésus avec André. Et Jésus posa son regard sur lui et lui dit : « tu es Simon, fils de Jean ; et tu t'appelleras Képhas, ce qui veut dire Pierre.  
- Nous voyons dans cet évangile comment le regard est important. Le regard de Jean sur son cousin Jésus. Le regard de Jésus sur ses deux premiers disciples. Et enfin le regard de Jésus sur Pierre.
- Ainsi quand Jésus pose le regard sur quelqu’un, et qu’il le nomme  d’un nom nouveau,  cela signifie qu’Il fait naître une nouvelle création, une nouvelle alliance, un nouveau peuple. Déjà le Seigneur avait changé le nom d’Abram en d’Abraham  dans le livre de la genèse.
- Se laisser regarder par le Christ,  c’est se laisser créer et recréer. C’est voir dans ce regard, le Dieu vivant  qui nous aime comme le premier jour de la Genèse, et qui dit à chacun d’entre nous, « cela est très bon ». 
- C’est faire l’expérience, du regard du Père, de son regard juste, bon, humble et généreux.
- Ainsi devenir chrétien, c’est croiser le regard du Christ. C’est rencontrer Jésus dans un cœur à cœur.  Car le regard de Jésus est tellement simple, tellement pur, que son regard, c’est son cœur.
- Le pape Jean-Paul II écrivit aux jeunes en 1985 : « On peut dire aussi que ce «regard aimant» du Christ résume et synthétise en quelque sorte toute la Bonne Nouvelle… 
- Je vous souhaite de connaître un tel regard ! Je vous souhaite de faire l'expérience qu'en vérité, Lui, le Christ, vous regarde avec amour! Je souhaite à chacun et à chacune de découvrir ce regard du Christ, et d’en faire l’expérience jusqu’au bout… » 
- C’est dans ce regard que l'on peut trouver, ou retrouver sa dignité, que l'on peut trouver la force de suivre Jésus jour après jour dans ce monde difficile.
- Nous cherchons tous un regard qui nous connaît, qui nous reconnaît, qui nous aime.  Un regard qui nous invite à le suivre, car il est pour  la plénitude de la vie et du bonheur.
- L’homme a besoin de l’amour, et de son regard, pour exister. C’est vrai pour nos parents, pour nos frères et nos soeurs, pour l’époux et l’épouse , nos enfants, et cela est vrai pour le Dieu vivant qui s’est fait chair en Jésus.
- Dans ce monde difficile, où la dignité des hommes est souvent bafouée, il est bon de se laisser regarder par le Christ : sans peur, sans refus, sans faux-fuyants.
- Comme Simon, sans ce regard je ne suis rien, et avec ce regard je deviens moi-même,  une nouvelle création, un roc, fondé sur la seule Pierre, le seul Rocher de nos vies : Jésus le Christ, le Messie.

- On peut aussi penser au regard du Christ, au moment de son arrestation. Pierre vient de le trahir trois fois. Le coq vient de chanter trois fois. Mais Pierre a déjà oublié pourquoi. 
- Alors Jésus, enchaîné, marchant vers sa mort, se retourne, et Luc nous dit qu’il posa son regard sur Pierre. Alors celui-ci sortit, et pleura.
- Son regard nous fonde, mais aussi ce regard nous sauve au cœur de nos détresses, de nos ténèbres, au cœur de l’oubli même du Christ quand tout semble joué.  Il vient nous chercher plus loin que notre péché. 
- Enfin ce regard sera celui que nous pourrons contempler à la fin des temps.  En Nb 6 « Que le   Seigneur fasse pour toi rayonner son visage. Que le   Seigneur te découvre sa face et te donne la paix. »
- Mais tout commence par une confiance : la confiance du petit Samuel au prophète Élie, la confiance des  deux disciples à Jean-Baptiste.
- Et nous ? Quelle confiance faisons-nous à Jean-Baptiste, à cette Église, qui témoigne depuis des siècles.
- Est-ce que nous acceptons de nous laisser regarder par le Christ, de le suivre, est-ce que nous acceptons que notre vie soit transformée aujourd’hui par Lui ? C’est tous les jours que nous devons nous convertir.
- Et comme le dit Saint Paul,  il faut que ce regard touche notre coeur jusqu’à transformer tout notre être,  jusqu’à notre propre corps.  Car nous sommes esprit, mais nous sommes aussi chair.
- «  Frère le corps n’est pas pour la débauche, il est pour le   Seigneur, et le   Seigneur est pour le corps ». Ne le savez-vous pas : votre corps est un sanctuaire, celui de l’Esprit Saint, celui du Dieu vivant ?

- Et nous, quel geste allons-nous faire avec notre propre corps, quels regards allons-nous poser sur nos frères les hommes, sur ceux que l’on connaît bien,  ou trop et sur ceux que l’on ne connaît pas assez ou pas du tout.
- Qui voyons-nous quand nous regardons quelqu’un ? La couleur de sa peau, sa religion,  son caractère? ou son cœur, ou même Dieu présent en lui ? Nous le savons, un simple regard, comme celui de Jésus, peut fonder, juger, condamner,  pardonner, ou sauver.

- Car, le regard que nous devons poser, si Dieu nous habite vraiment, le geste que nous devons donner  est celui de Dieu lui-même, de Jésus le Christ lui-même, qui veut aimer, servir, pardonner et sauver ce monde par nous.  Que le Seigneur nous donne son regard et que notre regard soit son Cœur. AMEN.