Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

dimanche 14 août 2016

20e dimanche du temps ordinaire C

Le mot lumière, dans la tradition des religions monothéistes, et en particulier du christianisme, n'a pas la même signification que le mot lumière, dans ce qu'on appelle la philosophie dite des lumières qui nous vient du XVIIIe siècle.

  En effet pour un chrétien la lumière est celle de Dieu qui vient éclairer tout homme venant dans ce monde. C'est la lumière de la vie de Dieu.
 «   Dieu est lumière et en lui pas de ténèbres » Saint Jean

Pour un disciple des lumières, cette lumière se confond avec la raison qui dissipe les ténèbres de l'ignorance et les préjugés.

 Dans l'esprit de ce qu'on appelle des encyclopédistes par exemple Diderot, dans cette culture, qui est profondément notre culture française,  on associe progrès de la connaissance, acceptation des différences, progrès techniques, progrès social.

Mais que l'on soit adepte du Christ, ou des lumières, le but  des deux est le même :  c'est l'unité et la communion entre les peuples, c'est la paix.

  Mais pour les lumières, que cela soit dit de façon explicite ou pas, la religion,  toutes les religions doivent disparaître. La foi, en un seul Dieu, et la foi en Jésus-Christ  en particulier, ne peut pas faire l’unité  de l'humanité, car elle se fonde en un peuple spécifique, elle implique une foi particulière, un choix particulier. 

Alors que la raison, l'intelligence humaine, est partagée par tous. Donc elle seule  peut faire l'unité la communion  entre les hommes qui viendra de l'intelligence des choses, de la réalité de l’expérience .
 Mais comme  les disciples des lumières le reconnaissent eux-mêmes, c'est souvent bien utopique.  En fait, ils ne sont que des marchands de rêves.  On le voit trop ton histoire récente…

C’est vrai que la foi chrétienne,  implique un choix particulier, une conscience particulière, une lumière particulière qui vient  ni d’au-delà du temps  et de l’espace,  une lumière qui est présente au milieu des peuples,  au milieu de nous, mais une lumière qui vient au-delà de  notre intelligence.

 Elle n’élimine pas pas la chair,  elle n’élimine pas l’histoire,  elle n’élimine pas la recherche de l’intelligence humaine, mais  elle emmène notre humanité notre cœur, notre intelligence plus loin et l'emmène jusqu’à un coeur, le cœur du Christ.

« Rien n'a frémi en apparence, sous l'ineffable transformation. Et cependant, mystérieusement et réellement, au contact de la substantielle parole, l'univers, immense hostie. Toute matière est désormais   illuminée, mon Dieu, par votre incarnation ».  Teilhard de Chardin

  Et pourtant le Christ nous dit ce matin   « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » 

 Teilhard de Chardin commente : «  Le feu n'est pas tombé bruyamment sur les cimes, comme la foudre en son éclat. Le Maître force-t-il les portes pour entrer chez lui?  Sans secousse; sans tonnerre, la flamme a tout illuminé par le dedans ».

Ce feu n'est pas le feu  de la foudre, ou de la raison humaine,  des passions humaines, non ce feu vient du plus profond, il est plus mystérieux, il est  plus intérieur. C’est le feu du cœur du Christ, de la charité, c'est l'Amour  qu'il y a entre le père et fils, qui nous a été donné par l'Esprit Saint.

 Cet amour « supporte tout, il excuse tout, il pardonne tout, »  nous dit Saint Paul  et il nous donne  rassemble en Dieu  lui-même.

Cet amour commence humblement, tout petit, son histoire, sa présence sur la terre.
 Il est né un beau jour de Noël, il né d'une femme, il a été déposé dans une crèche, à Bethléem en Galilée, comme les prophètes autrefois l'avaient annoncé.
Il part,  d’un seul homme, d'un foyer, d’une braise,  le cœur du Christ.
Comme  ce feu, ces braises qui enflammaient le poisson (Symbole de la création) le jour de la résurrection du Christ, où  Jésus invite Pierre et Jean, à manger avec lui sur les bords du lac de Tibériade en Galilée.


  Mais cette communion  qui vient du Christ est une communion parfaite, ce n'est pas un rêve, ce n’est pas un idéal, c'est une réalité, celle de l’Église, l'Église des Saints, l'Église que le Christ nous invite à construire ici à Carros maintenant. Je vous rappelle qu'on dira tout à l'heure au credo : « je crois que la communion des saints ». 

Mais c'est vrai qu'elle invite à un choix, à une  Foi, à une confiance en cet homme Jésus. Il sera crucifié, il passera par le baptême du feu, le baptême de l'histoire, mais il ressuscitera le troisième jour.

 C'est pour cela que dans l'Évangile , le Christ nous dit : «  Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ?
Non, je vous le dis,mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois »


En effet, chacun,   chacune de nos familles,  seront tous confrontés  à un choix :  croire que la communion, que l'unité  viendra que de lui-même, que de son intelligence;  du  cosmos, du monde, de  l’homme. Une unité,  la communion entre les hommes sera uniquement raisonnable, scientifique, morale,  ne passera que par l'homme,  en refusant toute intervention extérieure, particulière. 

Ou croire humblement, croire que seul ce Jésus,  cette Foi  en Lui, que seuls les sacrements, que  seule la prière, que seuls ces pardons inlassables, que seuls  les chutes,  et  les relèvements, que seule cette miséricorde, reçue, donnée, pourra créer  petits à petit, entre nous, même s'on se connaissait pas, même si on ne s'aimait pas, même si on ne se supportait pas, le corps du Christ, l'Épouse du Christ, c'est-à-dire une communion, qui sera, à l'image un jour, de la communion qu'il y a entre le Père, le Fils, et l’Esprit Saint. 

 Benoît XVI : « L’Église, organiquement structurée sous la direction de ses Pasteurs légitimes, a ainsi continué à vivre dans le monde comme un mystère de communion, dans lequel se reflète dans une certaine mesure la communion trinitaire elle-même, le mystère de Dieu lui-même » 

 cela  nous fait penser à la parole de Jésus : «que tout est comme toi Père et moi sommes un»

 Je souhaite qu’en cherchant à devenir des disciples-missionnaires du Christ  nous vivions de cette communion, de ce feu, de cette unité, en  faisant accueil  à celui qui nous rejoint sur la route. 

 Que nous vivions dans cette profondeur, qui fera de nous, une autre naissance du Christ,  un autre cœur le corps du Christ, car le Christ, n'a jamais fini de  naître et naîtra jusqu'à la fin des temps partout où le feu prendra !   

Amen