Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

dimanche 5 août 2012

17° dimanche du TO B

    Bonjour,
    Ces textes tombent très bien pour cette première messe ici  à saint Martin
   
Jésus nous dit « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif. »

    N’est-ce pas l’essentiel du ministère du prêtre, de donner le Christ en nourriture à tous ceux qui ont faim et soif?
« donner-leur vous-mêmes à manger » demande Jésus en Mt 14

    Pour cela Jésus, comme le Seigneur avec Israël (1°lecture), nous entraîne dans le désert ...  Car Il veut nous donner autant faim qu’à manger , autant soif qu’à boire. Combien de fois nous aussi, nous faisons l’expérience du désert, que nous cherchons à aimer le Christ ou non ...


    Cependant la foule dans l’Évangile, qui vient de vivre la multiplication des pains suit le Christ, car ce n’est pas seulement le ventre qui a été rempli, mais leur cœur,
« vous me chercher non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasié »

    À travers ce geste de Jésus, c’est leur cœur qui a été nourri. Ils ont trouvé quelqu’un qui avait pitié d’eux, qui les nourrissait et venait pour les rassasier.

    Mais comment aller plus loin, comment passer des nourritures matérielles aux nourritures spirituelles? Que faut-il croire , vers qui se tourner ..?

« Que faut-il faire pour travailler à l’oeuvre de Dieu ?» demandent les disciples .
«L’oeuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’il a envoyé». Réponds le Christ .

L’unique oeuvre de Dieu, l’unique sens de toute la création c’est que vous croyiez dans le Christ.
    Encore faut il avoir non seulement faim et soif, mais faut-il manger et boire réellement. François de Sales nous dit que méditer c’est cela manger et contempler, c’est cela être rassasié.

«Manger, c’est méditer; car en méditant on mâche, tournant çà et là la viande spirituelle entre les dents de la considération pour la réduire, froisser et digérer, ce qui se fait avec quelque peine. Boire, c’est contempler, et cela se fait sans peine ni résistance, avec plaisir et coulamment.»

    En effet, on peut aller à la messe rapidement,  lire les textes distraitement, communier sans amour, et retourner à sa place sans se laisser transformer, ni prier ... 

    Une communion sans méditation ni contemplation est une communion perdue. Nous ne nous laissons pas nourrir par l’amour du Christ, nous ne nous laissons pas transformer par l’Esprit Saint reçu? C’est comme si on avalait une noisette sans casser la coquille ou un gâteau sans enlever le plastique qui l’entoure. Nous ne sommes pas nourris, cela ne sert à rien.

    Il s’agit donc de méditer et contempler. Méditer, c’est d’abord, écouter. Car, de fait, si la nourriture matérielle entre par la bouche, la nourriture spirituelle entre par les oreilles. Car être nourri c’est d’abord écouter la parole, «l’homme ne se nourrit pas simplement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu».

    C’est saisir avec le coeur, plus qu’avec l’intelligence, combien Dieu est Amour, Bonté, source inépuisable de vie et de nourriture pour nos pauvres âmes, nos pauvres cœurs.
    Méditer, c’est aussi regarder pour attendrir le cœur, pour l’entraîner à suivre le Christ, pour trouver de bonnes raisons afin de croire dans le Fils de l’homme.
    Nous pouvons regarder une scène d’Évangile, regarder les mains du Christ guérir, imaginer son regard. En définitive, voir combien par sa croix il prend sur Lui l’homme ancien que nous sommes et combien pour sa résurrection, il vient revivre avec nous et pour nous,  tous ses mystères . 

    Et contempler ? Contempler n’est-ce pas boire, selon St F de Sales. S’enivrer même? C’est-à-dire se laisser remplir tout entier par la joie, vive et sobre de l’Esprit Saint; c’est se laisser toucher, c’est courir vers le bien-aimé, sans plus aucune entrave, ni hésitation. C’est boire à grand trait la vie.  C’est trouvé dans le ressuscité, son Roi, son Berger, son intime, son tout.

    Si ce travail se fait bien , comme la première des priorités à remplir, afin de vivre, et de vivre pleinement , éternellement, alors nous faisons l’expérience que toutes les autres dimensions de nos vies, individuelles, familiales ou sociales se transforment peu à peu.
«Il s'agit de vous défaire de votre conduite d'autrefois, de l'homme ancien qui est en vous, afin d’adopter le comportement de l'homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité, à l'image de Dieu» ...

    Seule la puissance de toute la personne de Jésus, à la fois humaine et divine peut nous libérer de l’orgueil, et du péché, et nous donner de tenir jour après jour, heure après heure, et dans toutes les circonstances, dans la réalité de l’homme nouveau, recréé saint comme Dieu est saint.

    Ainsi, le Christ, par sa Parole et par son corps, fera de nous son corps. Nous deviendrons ensemble, mystérieusement, à la mesure de notre sainteté, à la fois individuelle et communautaire, la chair de Dieu pour notre temps, son visage pour nos contemporains. Ainsi le veut son humilité ... Se faire connaître par nous.
Alors la flamme de la Foi, par laquelle nous sommes sauvés, pourra prendre à d’autres, s’ils le désirent à la Gloire du Père

AMEN

16° dimanche du TO B

à venir ...