Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 4 juin 2016

10e dimanche du TO 2016

L'évangile de ce dimanche met devant nos yeux deux cortèges.
- Le premier est un cortège de mort,-->  cette femme, éprouvée par la vie, veuve et venant de perdre son unique enfant, marquée par la pesanteur de la souffrance et le silence de la désespérance. Car  à l’époque être veuve sans enfant, c’était la grande pauvreté assurée …
- face à lui, un autre cortège s’avance, celui de la vie, celui de Jésus, suivi de ses disciples, et accompagné par une foule. Dans ce cortège résonnent les rires et les chants. On y respire la vie et la joie.
Le cortège funéraire quitte Naïm, pour mettre en terre le jeune homme décédé, pour s’enfoncer dans le monde extérieur de la mort. 
Ceux qui accompagnent Jésus remontent   de la mort  pour entrer dans la ville de Naïm  dont l'étymologie en hébreu signifie « beauté » , la belle cité de la vie nouvelle. 
« nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés » Phi 2 

- le prêtre Élie vivait aussi chez une veuve, la veuve de Sapera. Mais elle perdit aussi son enfant. 
- Alors Élie ayant pitié de cette veuve a des gestes très tendres
- Il prend l’enfant dans ses bras, le porte dans sa chambre en haut de la maison, et l’étend sur son propre lit. 
- Puis par trois fois il va s’étendre sur le corps de cet enfant 
- Alors que pour un juif, toucher un mort rend impur,  dans le Lévitique les prêtres ne pouvaient toucher le corps d’un mort qui ne soit pas de sa parenté.  or Élie y est prêtre
- « Un prêtre ne se rendra pas impur parmi son peuple pour un mort, excepté pour ses plus proches parents: sa mère, son père, son fils, son frère »
- « et quiconque portera leurs corps morts lavera ses vêtements et sera impur jusqu'au soir. » Lv 11
- les juifs expliquent que Dieu est le Dieu de la vie, il n'a rien à voir avec la mort, et que tout ce qui touche la mort de prêt ou de loin est rendu impur comme la mort ... On voit ici l'incroyable implication du prophète de l'AT, sa liberté totale : il comprend que Dieu est plus fort que la mort et que si la mort est impure pour l'homme, elle ne l'est pas pour Dieu, car le Seigneur est son vainqueur et  également celui qui se met au service du Seigneur. 
- «Seigneur mon Dieu, je t’en prie, rends la vie à cet enfant !»Et le Seigneur entendit la prière d’Élie : le souffle de l’enfant revint en lui.
- On peut imaginer que le souffle du prophète entra par les narines de l’enfant, le souffle de Dieu créateur ( la genèse) et re créateur passe par le souffle du prophète, Ézéchiel 37 « Il me dit: Fils de l'homme, ces os pourront-ils revivre? Je répondis: Seigneur éternel, tu le sais. 4Il me dit: prophétise sur ces os, et dis-leur: Ossements desséchés, écoutez la parole de l'Éternel!  Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel, à ces os: voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez;… »
-  Et ce souffle c'est l’esprit de vie, l’Esprit Saint qui donne la Nouvelle création !!
- «regarde ton Fils est vivant»
- «maintenant dit la femme, je sais que dans sa bouche, la parole du Seigneur est véridique»

- Lorsque les deux cortèges se croisent, Saint-Luc souligne bien que c’est Jésus qui prend l’initiative de s’avancer vers la civière qui porte le jeune homme pour le réanimer. Il n’est sollicité par personne.   il est  saisi de miséricorde pour elle
-   Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. »
- Comme Élie, il touche la civière du mort (il touche le mort), « Il s’avança et toucha la civière», et dit : «Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi.» Alors le mort se redressa, s’assit et se mit à parler; 
- Et Jésus, comme Élie,  le rendit à sa mère. 
- Saint Luc met  moins l’accent sur le miracle et la gloire de Jésus qui en découle que sur la disposition du cœur de  Jésus, « ému de compassion ». Jésus s’approche de l’humanité enfermée dans la mort du péché pour la ressusciter et la restaurer dans sa relation avec lui. 
- à travers Jésus, Dieu se fait proche de tout homme pour le sauver de la mort
- Un jour, il se laissera toucher par la mort, il deviendra mort lui-même, mais il tuera la mort par sa victoire du jour de Pâques.
-  le seigneur, vous  nous aussi nous ressusciter. Mais comme le  Prêtre Élie, et doit réchauffer nos cœurs froids par son contact. Par son souffle de vie  et d’amour.  le seigneur doit entrer en contact avec nous,  qui s’étendre sur nous, venir en nous. 
coeur à coeur 
corps à corps 
souffle à souffle 
 pas à pas,  dans chaque  instant de notre quotidien
Amour pour amour. 
- Le Seigneur frappe à la porte de notre coeur, de notre tombeau.  Qui lui ouvrira ?
 Pour cette année de la Miséricorde …  Laissons-nous toucher par la souffrance, par la condition  des plus pauvres que nous.. Sans arrière-pensée,   religieuse, politique, ou  autres.
 Comme pour dire  à chaque homme blessé par la mort, par la souffrance, à la maladie : garde confiance, toi mon frère qui vient de perdre un enfant, un proche, toi qui es comme prisonnier de ton péché, je viens  compatir avec toi .je viens prendre gratuitement une part de ta souffrance,  par amour du Christ, pour t’aider un jour  à mettre ta foi en Lui, pour entrer dans son cortège de Vie !
 Voilà ce qui constitue le point de départ de l'adhésion de foi. Croire que Jésus est ressuscité et qu’il me délivre de la mort et du péché. 
- Croire qu’il n’a pas peur de moi, de s’approcher de mon péché et de toucher mon impureté pour m’en purifier,  pour me redresser et me redonner la vie.

- il le fait de lui-même,   de sa seule initiative , parce qu’il m’aime d’un amour infini.  Moi et tout homme.