Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 20 avril 2012

3° dimanche de Pâques B

Actes des Apôtres. 3. 13 à 19 : "Vous avez agi dans l’ignorance."
Psaume 4 : « Seigneur, que s’illumine ton visage. »
Lettre de saint Jean : 1 Jn 2. 1 à 5 : »Voici comment nous pouvons savoir que nous le connaissons. »
Evangile selon saint Luc. 24. 35 à 48 : »Il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Ecritures. »




Avez vous déjà vécu un grand étonnement, une joie, sans oser y croire encore  ...

Par exemple, comme une naissance, on a l’enfant dans ses mains, mais il faudra du temps, il faudra que la maman nous raconte comme cela s’est passé pour vraiment réaliser.
une guérison, mais il faudra attendre les examens, l’avis d’un ou deux experts pour être sûr.
Une rencontre inattendue qui donne une grande joie, mais il faudra que la personne nous parle, et nous dise comment tout cela a été possible ...

C’est ce qui s’est passé pour les Apôtres. voici les disciples d’Emmaüs qui reviennent de leur rencontre avec le Christ
Quelle expérience pour eux !
Il marchait avec celui qui leur expliquait les Écritures, et c’est seulement à la fraction du pain qu’ils le reconnurent, mais Lui il disparut.

Comme il parlait de Lui, le Christ, celui-ci se trouva au milieu d’eux. «la paix soit avec vous»

Mais eux croyaient voir un esprit, aujourd’hui on dirait , il leur semblait avoir une illusion ...

Jésus s’étonne de leur étonnement : cela n’est-il pas normal ? Évident? Annoncer depuis longtemps dans les Écritures? 
Jésus n’avait il pas essayé de leur faire comprendre sa mort et sa résurrection au long des Évangiles?

Alors il veut vraiment leur montrer le réalisme de la résurrection, de son corps, de sa chair, de tout son être humain et divin.
«TOUCHEZ, PALPEZ, REGARDEZ, un esprit n’a ni chair ni os comme vous constatez que j’en ai»
Il leur montre ses mains et ses pieds

Mais eux dit l’Évangile : «n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement»

quel paradoxe : ils sont dans la joie, ils font donc une expérience positive
Mais ils ne croyaient pas encore nous dit Luc. En grec ils étaient incrédules , ils trahissaient une confiance .....

alors le Christ leur dit, «rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous»
«Alors ils leur ouvrirent l’esprit à l’intelligence des Écritures.»
Et il leur rappelle que tout était déjà annoncé, les souffrances du Messie, sa résurrection d’entre les morts, la conversion proclamée en son Nom à toutes les nations pour le pardon des péchés.

-Ainsi il ne suffit pas de voir, de toucher, il faut encore que notre esprit soit éclairé par la raison,  les Écritures,  Jésus doit nous ouvrir le SENS.
Alors,  tout à coup nous prenons pleinement conscience de ce qui nous arrive !!
Dans d’autres passages, il leur reproche leur incrédulité, mais là, non, Jésus prend le temps de leur faire la catéchèse ...
JP II nous rappelle que « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité.»

Mais surtout cet Evangile, nous rappelle que nous avons plus d’intérêt à écouter, qu’à voir, au moins dans un premier temps.
Nous pourrions croire le contraire, si nous verrions nous croirions ...
Pas sûr , en tous les cas ce n’est pas l’expérience des Apôtres. 

C’est parce qu’ils ont écouté le Verbe de Dieu fait chair, le Christ qui leur ouvrit l’esprit à sa propre Parole contenue dans les Écritures, et en particulier les Évangiles, qu’ils se sont mis à croire !
La présence de Jésus vivant, ressuscité en sa chair, confirmant ce qu’Il avait dit en Galilée.

C’est ce que le Bx Guéris d’Igny «lorsque Jésus se rendit présent devant ses disciples, il réussit à les convaincre moins en leur montrant son corps qu’en leur insufflant le don qu’il leur faisait : son Esprit»
Et encore « il est donc bien plus avantageux de concevoir Jésus dans son cœur que de le voir de ses yeux ou de l’entendre parler»


 Jésus dira à Thomas :  «Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui croiront sans avoir vu».   

Prenons quelques exemples qui parlent de la mort et de la résurrection du Christ:
On peut penser à Joseph, abandonné dans la terre, dans un puits par ses frères, puis après quelques aventures, c’est lui qui devenu le second de toute l’Égypte accueillera sa famille sauvée de la famine
On peut penser à la traversée de la mer rouge à pied sec
La destruction du Temple par Nabuchodonosor, puis après l’Exil sa reconstruction par Josué et Zorobabel (détruisez ce temple et en trois jours, je le relèverai)
Plusieurs passages de l’Évangile comme le grain de blé qui tombe et renaît

Pour nous donc, il est bon de voir Jésus présent dans sa vie, mais cherchons surtout à écouter, à croire, à méditer la Parole de Dieu, laissons l’Esprit Saint nous instruire, Il connaît mieux notre cœur que nous-mêmes , préparons-nous à la Pentecôte
Il serait bon de lire tous les jours la messe, l’Évangile, et nous laisser éclairer
peut-être plusieurs fois, il nous semblera ne rien recevoir, mais un jour la Parole qui est une flamme nous traversera le cœur, et là nous saurons que le Christ est vraiment ressuscité en sa chair ....


Car il ne faut pas rester à la Parole et à l’Esprit, il nous faut aussi recevoir le Christ en sa chair. C’est par sa chair, que nous recevons l’Esprit ... Croire en la résurrection de la chair implique bien des conséquences.
• C’est prendre au sérieux  l’incarnation «et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous» . L’incarnation : le plus grand cadeau de Dieu : voir Dieu en sa chair.
• C’est croire que Jésus est vraiment le Fils de Dieu humilié, pauvre, crucifié, mais que rien ne pouvait le retenir, certainement pas une pierre devant un tombeau !
• C’est prendre conscience petit à petit  que le même ressuscité dans la Gloire de Dieu est toujours le même. Il est toujours aussi humain avant et après la résurrection : on peut le toucher, le voir, il mange du pain et du poisson.
Il touche avec son corps d’homme, il aime avec son cœur d’homme.
• L’humanité n’est pas alors un problème, notre corps n’est pas qu’une simple enveloppe. Toute notre humanité, union mystérieuse entre la chair et l’esprit,  toute notre personne est infiniment importante, nous sommes ses enfants. Il nous faut prendre soin de notre corps et de notre âme tout en respectant la place de chacun.
• L’humanité est le chemin vers Dieu, et l’homme Jésus est l’unique chemin vers le Père.
Il ne s’agit pas de s’arrêter à  l’humanité du Christ, il faut aller jusqu’à sa divinité.  Mais c’est en découvrant toute la richesse de son humanité que nous pourrons toucher à notre tour un peu de sa divinité : le voir comme dit Jésus :  «qui me voit voit le Père»
•  Enfin c’est se tourner vers chaque homme , qui est comme le chemin vers le Christ.
C’est prendre conscience que Jésus a faim en chaque affamé, a soif en chaque assoiffé,  est seul en chaque solitude, a mal en chaque souffrant, est vivant en chaque vivant ... Aime en chaque amant ou amante ...

Laissons-le venir à nous. Il vient à nous dans cette eucharistie, comme autrefois avec les pèlerins d’Emmaüs, il nous explique le sens des écritures afin que nous puissions le recevoir pleinement.
Pour que nous puissions pleinement communier à Lui. En son corps, en ses affections, en sa psychologie, en son âme et sa divinité

Pour qu’il fasse un avec nous, pour que nous fassions un avec lui et entre nous. 

AMEN

samedi 14 avril 2012

2° dimanche de Pâques "de la Miséricorde"

« Mon Seigneur et mon Dieu »
belle confession de Foi = la puissance de la résurrection qui ouvre le cœur, le tombeau de Thomas
Cette puissance est essentiellement celle de la Miséricorde

La Miséricorde ? C’et la compassion de Dieu devant toute souffrance, toute épreuve et devant surtout le péché» Mgr A de Montléon évêque de Meaux.

Jésus à peine dit à Thomas « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté » que Thomas sans attendre (ont peut le supposer)  de mettre sa main dans le côté de Jésus, s’ouvre et confesse « Mon Seigneur et mon Dieu »

C’est le souffle du pardon, de la compassion, et de l’amour de Jésus pour Thomas qui le libère

Ce jumeau, ce Thomas, c’est chacun d’entre nous, qui croyant et voyant à l’oeuvre dans sa vie, dans celle des autres peut dire à son tour, comme le cri du cœur « mon Seigneur et ... »

-JP II a promu cette fête de la Miséricorde, le Dim juste après Pâques. (il est mort pour juste le soir d’avant, pour les premières vêpres)
il disait « À l’humanité, qui semble parfois égarée et dominée par le pouvoir du mal, de l’égoïsme et de la peur, le Seigneur ressuscité offre en don son amour, qui pardonne, réconcilie et rouvre l’âme à l’espoir. C’est l’amour qui convertit les cœurs et donne la paix. »

Oui, la M. C’est bien la réponse de Dieu à l’incrédulité de Thomas et à la nôtre, à la souffrance et au péché.
Un amour qui va plus loi que la simple blessure, un amour qui grandit d’autant plus que le péché et grave et éloigne du seigneur
Le Seigneur nous cherche plus qu’on le cherche ... Il nous redit « j’ai soif »

Dans l’Evangile,
Jésus apparaît au milieu de ses disciples, alors que les cœurs sont encore fermés, comme les portes qui sont closes de peur des juifs et des Romains.
Il désire nous faire entrer dans le réalisme de sa Résurrection de la résurrection de sa chair
Jésus montre aux disciples puis 8 jours après ses plaies, la marque des clous, toujours ouvertes « mets ta main dans mon côté »
ses plaies sont ouvertes et elles rayonnent la Miséricorde. Et la Paix : « la Paix soit avec vous »
Nous devons faire comme Thomas, mettre la main dans son côté, mais aussi tout le corps et jusqu’à notre cœur  : entrer tout entier par cette porte: elle la porte du cœur de Dieu !
Ainsi, le feu qui brûle à l’intérieur du Christ, à l’intérieur de ses plaies, et le feu de sa Miséricorde qu’aucun péché ne peut vaincre
C’est le feu de la Charité qui fait fondre tout ce qui est dur, mort en nous, pour nous brûler à notre tour, de la divine Miséricorde pour nos frères.

Nous aussi ce matin, comme Thomas notre jumeau (son nom) nous bénéficions de la Résurrection du Christ et pouvons ressusciter à notre tour !

Les signes ?

Conscience qu’il est là, au milieu de nous, de moi. Le voir agir dans notre vie quotidienne .
Une communion nouvelle avec toute l’Eglise --> entrant dans son mystère, mais aussi un partage concret nouveau
vaincre entre nous les tensions , les manques de pardon, les indifférences
Ne plus se considérer propriétaire de ce que nous avons et de ce que nous sommes, mais simplement intendant, serviteur.
Non pas se considérer comme propriétaire de ce que nous avons pour partager ce qui est possible( attitude commune)
Mais que considérer que tout est déjà mis en commun (si nous le voulons)
Réalité extérieure argent, biens matériels, maison) et
Réalité intérieure (cœur , charismes personnels )

et à partir de là, offrir , en conscience et en raison,  à chacun selon ses besoins.
On en redistribuait une part à chacun des frères au fur et à mesure de ses besoins.

Ainsi, comme les premiers chrétiens, nous pourrons vivre dans la puissance de la Grâce, témoigner avec grande force , comme les Apôtres par nos actes avant nos paroles .
Ainsi nous aimerons le Père véritablement et celui qui est né de Lui le Christ (2nd lecture)
Aimant Dieu nous pourrons accomplir ses commandements , non pas comme un fardeau, mais comme une libération.
Une libération intérieure, mais aussi dans notre façon de vivre avec les autres.
Une libération que seule la Miséricorde du Père peut nous offrir.
Que seule la croix , le cœur ouvert de Jésus à la croix , le cœur toujours ouvert du Christ vivant ressuscité, d’où coule la vie nouvelle nouvelle pouvait nous offrir .

AMEN

lundi 9 avril 2012

Jour de Pâques B 2012

«Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre.»

le premier jour de la semaine,
C’est-à-dire après le Sabbat  (un dimanche) Marie Madeleine se rend au tombeau :
Elle ne va pas voir Jésus, il n’est plus, non, elle va au tombeau.
c’est encore de nuit : elle encore dans les ténèbres
Elle voit que la pierre avait été roulée (enlevée) dit saint jean.
Supprimer peut on aussi traduire en grec, comme si la pierre avait été enlevée comme un vieux vêtement, et même comme si elle n’existait plus.

Puis, «Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau»
Pierre part avec Jean,  ils couraient tous les deux ensemble, Jean court plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.

Enfin de compte tout le monde court : Maire Madeleine, puis Pierre et Jean.
Pourquoi courent-ils, qu’est-ce qui les fait courir, la tristesse ne les accable-t-elle donc pas ?
Un indice : Jean court plus vite que Pierre ?
Est-ce uniquement parce qu’il est plus sportif que Pierre ?
Peut être, mais on peut trouver une autre explication : Jean est le disciple que Jésus aimait, nous dit l’Évangile. Ainsi Jean court plus vite que Pierre, car c’est l’amour qui court, c’est le cœur qui court.
Il avait tellement mis sa Foi en l’Amour de Dieu, dans l’Amour du Christ, il ne sait pas encore pourquoi, mais il ne peut s’empêcher de courir.
Jean est le disciple du cœur qui avait mis sa tête sur le cœur du Seigneur lors de la Cène le jeudi saint. Il a été le disciple bien-aimé, qui était présent avec quelques femmes au pied de la croix de Jésus. L’unique apôtre présent.

«Il voit que le linceul est resté là ; cependant il n'entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.»

Jean  même s’il arrive premier respecte la place de Pierre, le premier des douze.
Ainsi l’amour, la Charité qui est première bouscule l’ordre hiérarchique ; d’abord une femme, puis un des douze Jean, puis le Roc, le premier, Pierre.

Cette histoire nous révèle que le Seigneur cherche d’abord des hommes et des femmes qui non seulement croit en lui, mais surtout qui l’aime.
Des personnes qui mettent leur Foi en son amour.
C’est pour cela que les prostituées et les publicains nous précéderont dans le Royaume, car ils auront aimé Jésus plus que nous.
À l’image de M Madeleine qui après une vie dissolue s’est retourné vers le Christ, son unique amour : Ct «Je vous en conjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé,  dites-lui que je suis malade d'amour".
Elle qui avait entendu le Christ dire à son sujet « il lui a été pardonné parce qu’elle a beaucoup aimé»
Et pour nous? En quoi croyons-nous, en qui croyons-nous ?
Est-ce nous-mêmes le plus important? Est la place que j’occupe dans la société, dans mon travail, dans ma famille.? Est-ce que je jalouse ceux qui ont des places plus élevées que moi ?
Ou est ce que je cherche à aimer en vérité. C’est à dire  est-ce que je cherche le bien de l’autre ?
En fin de compte en qui je crois ?  Qui est pour moi Dieu? Comment je me situe naturellement ?
Dieu est il pour moi seulement, Le Créateur, la vertu, la justice, le respect, le sacré, le tout autre?
Ou est-ce que j’ai foi en son amour, est-ce que je crois qu’il nous aime , qu’il m’aime, de façon simple et avec son aide accessible?
Est ce que je crois dans le Dieu-Amour et tout simplement en l’Amour?


Alors, entre Pierre entre dans le tombeau de Jésus et l’Évangile nous dit de Jean «C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.»
Cette expression est surprenante, il voit avant de croire, mais enfin que voit-il pour croire ?
Ces yeux de chair voient le linceul rester là.
Mais il voit autrement il voit avec son cœur, avec son âme ressuscitée !
 La porte de son cœur a été enlevée, le manteau de la mort a été enlevé, son cœur s’ouvre enfin... Il voit comme une intuition assurée, il voit le christ vivant, comme une rencontre intérieure!
Il pressent intuitivement la présence cachée au creux de l’absence. Au cœur de l’invisible, au cœur de l’absence apparaît la présence. Il faut sûrement faire l’expérience du vide, du non-sens de cette vie, entrer dans le mystère de la Croix, pour pouvoir jouir un jour, une fois, de l’expérience de la Présence du Ressuscité.
Comme le dit Benoit XVI « le christianisme n'est pas une nouvelle philosophie ou un nouvelle moralité, mais la rencontre avec le Christ. C'est seulement dans cette relation personnelle avec le Ressuscité que nous devenons vraiment chrétiens »

Alors comme les Apôtres, il nous faut entrer dans le tombeau du Christ, pour mourir à la veille création, doutant de doute, pécheresse et renaître à la vie totalement nouvelle et sainte.
Par le baptême (st Paul) «vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu.»
On a beau connaître intellectuellement le Christ, sans « voir » le Christ dans la totalité de son mystère.

    Bien sûr si cette expérience est réelle, elle cela va se voir dans une transformation véritable de la vie.

Prenons un exemple concret....
quand les yeux de nos cœurs s’ouvre, nous découvrons l’infini amour de Dieu pour nous, et notre cœur, sans renier nos amours naturels, parents, époux, enfants, amis,  notre cœur donc va se tourner radicalement vers Dieu
jusqu’à aimer que Dieu seul, et nos frères en Lui et avec Lui.
 «Jésus mon unique amour» avait gravé sur la porte de sa chambre, Ste Thérèse.
Nous voyons et croyons, de mieux en mieux, comment Dieu est en chacun, et en particulier dans les plus pauvres, dans les personnes âgées, les malades, les personnes seules.
Non seulement il est là, mais il partage leur vie, il participe à leur souffrance, à leur propre désarroi, par le mystère de sa croix continuée dans l’histoire humaine.
Mais il est ressuscité et par la puissance de sa résurrection en nos âmes, nous nous mettons à chercher le Christ ressuscité, Dieu lui-même.
Or quand on voit dans l’autre, la générosité, la paix, le pardon, un service rendu, une amitié saine, c’est Dieu que l’on voit comme à travers son icône, son image qu’est l’homme lui-même.
Alors,  nous désirons ardemment recevoir le Christ mais aussi le donner par le geste et la parole.
Ainsi nous n’avons plus de cœur à critiquer les autres, à mettre en lumière leurs erreurs, leurs manquements, leurs péchés mêmes (en famille, au travail, en Église). Nous ne désirons qu’une seule Chose, mettre en valeur en eux ce qui est positif, ce qui est beau et bon, même si c’est au milieu d’une forêt d’ivraie et de liane.

Que le Seigneur nous donne de croire dans son amour, et rien que dans son amour.
Qu’il nous donne de le voir et de croire en sa résurrection en la résurrection de sa chair,
qu’il nous donne de le voir partout, en soi, en l’autre et dans le monde
Qu’il nous donne de le servir fidèlement
Puisque nous sommes l’Église, le corps de son fils ressuscité.

Amen

vendredi 6 avril 2012

Veillée de Pâques B

(Mc 16, 1-8)

Faut-il écouter les femmes, certains diraient oui et d’autres non...
Le jour de Pâques, les apôtres eux-mêmes penchent plutôt vers le non... en Saint Luc, nous voyons que ces 3 femmes (Marie-Madeleine, Marie, et Salomé) parlent aux Apôtres et  Luc précise « mais ces propos leur semblèrent du radotage, et ils ne les crurent pas. »
Et pourtant ce sont bien des femmes qui entrant dans un tombeau vide vont entendre la première annonce de la Résurrection du Christ. « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité »
Et pourtant la nouvelle Alliance, avait commencé aussi par une femme, Marie accueillant la Parole de l’Ange. (On se souvient que l’A. Alliance, elle, avait commencé par un homme ADAM.)
Et pourtant c’est bien encore Marie qui ouvrira le ministère public de Jésus à Cana
Et pourtant c’est bien par une femme, la vierge Marie que le Christ ressuscité veut régner.

Mais qui sont donc ces femmes qui se lèvent de grand matin, qui achètent des parfums pour embaumer le corps après le Sabbat;
Qui arrive au moment ou le soleil se lève
Qui s’étonne de voir la pierre du tombeau roulé

elles sont l’Église

Oui, elles sont symboliquement l’Église qui en ce matin de Pâques ne réalise pas encore l’incroyable événement qui s’est passé dans la nuit : le Christ ressuscité. Et déjà elle vit, même si c’est encore fragile, inconscient, de la résurrection du Christ...

Cette Église est hésitante, elle veut embaumer Jésus
Elle entre encore dans le tombeau croyant trouvé le corps...
Mais là, dans ce tombeau elle trouve un jeune habillé de blanc : « vous chercher le crucifié, il n’est pas ici, il est ressuscité, il vous attend en Galilée ».
Le tombeau lieu de mort, et devenu un sein maternel, lieu de la naissance nouvelle du Christ et de toute l’Église.
En ce matin de Pâques, comme ces femmes, l’Église sort du tombeau pour commencer une vie radicalement nouvelle, même si elle a encore peur.
 Une vie qui pour elle comme pour des millions d’autres ne sera plus jamais la même . Une vie qui ne sera plus une idée, mais qui pourra se voir dans les actes, dans les paroles.

 Et pourtant c’est cette Église qui 3 jours avant avait vendu Jésus pour 30 pièces d’argent en la personne de Judas. Cette même Église, qui a trahi 3 fois le Christ, qui l’a abandonné lâchement pour être crucifié par la main des païens...

Mais grâce l’amour de Jésus offert sur la croix et grâce à sa résurrection, le fruit de son cœur, l’Église en cette nuit, devient cette une création nouvelle, traverse avec le Nouveau Moïse , Jésus, non plus la mer, mais la mort à pied secs.
L’Église, qui quoi qu’incomprise et persécutée jusqu’à la fin des temps, est le signe concret, réel, simple de la résurrection du Christ dans le monde entier...    « Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous menions une vie nouvelle » Saint Paul (épître)L’Église qui est remplie de Gloire céleste comme dans le livre de l’Ap « Et je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu; elle s'est faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux. »

C’est à cette Église, en tant que peuple, présent aujourd’hui dans tous pays, avec le Pape à sa tête... que le Père veut dévoiler tous ces secrets... Toute la connaissance de la Sagesse comme la prophétisé Baruc.
C’est à cette Église qu’il veut tout donner, c’est par elle qu’il veut sauver tout le genre humain. C’est par elle qu’il veut offrir à chacun le Salut mériter, acquis par le Christ, dans son amour débordant.

Baruc « Reviens au Seigneur, Jacob, ne laisse pas ta gloire à un autre,tes privilèges à un peuple étranger.
Heureux sommes-nous, Israël ! Car ce qui plaît à Dieu, nous le connaissons. »

Oui, c’est le Christ maintenant, Mélanie et Antoine, qui va vous baptiser, purifier totalement et vous ressusciter d’entre les morts. C'est dans sa mort que vous allez être plongé afin de vivre une vie nouvelle. 

Mais rien ne se fait sans sa servante, sans son épouse qui vous baptisera en son nom, à travers ses prêtres.
Rien ne se fait sans le témoignage des femmes de l’Évangile, de LA femme qu’est l’Église et en elle Marie.
Sans cette Église de l’aube nouvelle, de la première heure, du tombeau ouvert, de  l’écoute de l’ange, de la peur d’annoncer une nouvelle si incroyable : le Christ est ressuscité et il vit parmi nous...

Nous avons parlé ensemble de ce que représente pour vous ce baptême : vous avez insisté sur la nouveauté de la vie offerte par Dieu, ce baptême est pour vous un nouveau départ...

Mais il faudra continuer avec vos frères chrétiens, persévérer, marcher, tomber, se relever toujours.
Vous découvrirez alors combien cette Église n’a qu’un cœur avec le Christ malgré le péché de ses membres.
Vous découvrirez que le baptême vous fait entrer non seulement dans un cœur, mais dans un corps : le corps du Christ auquel vous allez bientôt communier pour la première fois.
Vous découvrirez que l’Église, le mystère de l’Église, comme l’appelle le concile Vatican II, est à la fois humaine, pleinement humaine, et vit d’une dimension divine, l’Esprit Saint, que vous allez aussi recevoir par la confirmation...

Ainsi, jour après jour, de mort au péché en résurrection à la vie nouvelle vous ferez tout pour vous conformer à la Sainteté de corps, au comportement du Christ en nous. 
Cette vie n’a rien d’extraordinaire aux yeux des médias, simplement c’est la vie de l’Amour véritable qui est fidèle en tout, qui pardonne tout, qui espère tout, supporte tout, comme le dirait Saint Paul...
en est mot, c’est vivre de la Charité qui est éternelle, et nous rend éternelle.

Alors, plus de fatigue de croire, plus de fatigue à porter ce monde, plus de peur,  ni du Père et de son amour, ni du monde et de sa violence, mais simplement l’amour, l’amour qui nous redonne jeunesse éternelle, et envie de vivre jusqu’à la totale ivresse

AMEN

dimanche 1 avril 2012

Dimanche des Rameaux B

le Christ avance à Jérusalem
En triomphe, on est sûr: il est le Messie
Il est acclamé en tant que tel
On ne sait pas ce qu’il va se passer, mais voilà le fils de David, l’homme promis à Nathan qui entre dans la ville de son père...
On se souvient de la Prophétie de Za «Exulte avec force, fille de Sion!  Crie de joie, fille de Jérusalem!  Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse.»
Le Messie va restaurer Israël ..

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4 jours après, c’est l’arrestation et la crucifixion... Pourquoi ?

La liturgie de l’ Église chante à vêpres pour cette fête des Rameaux...

Voici que s'ouvrent pour le Roi
les portes de la Ville :
Hosanna ! Béni sois-tu, Seigneur !
Pourquoi fermerez-vous sur moi
la pierre du tombeau,
dans le jardin ?

Oui ! Pourquoi ? Pourquoi avoir crié vive Jésus, vive le Christ et puis quelques jours après le crucifier .. ?
Les attentes ont été déçues... On attendait le soulèvement d’une armée de libération contre les Romains... On a eu un procès devant Pilate.
On attendait un déploiement de force comme du temps de David, nous aurons un homme arrêté, flagellé
On attendait un miracle, comme la traversée de la mer rouge avec Moïse, nous aurons un crucifié, une pierre roulée pour fermer le tombeau.
Le Pape a déclaré récemment au Mexique : «Son règne ne consiste pas dans la puissance de ses armées pour soumettre les autres par la force ou la violence. Il se fonde sur un pouvoir plus grand qui gagne les coeurs: l’amour de Dieu»

En Europe, aujourd’hui, l’Église a du mal à transmettre la Foi, les cheveux des chrétiens blanchissent, les églises se vident...
N’est-ce pas un phénomène identique à cette des Rameaux, qui se passe chez nous... .??

Combien de chrétiens ont cru que le Christ allait tout transformer de façon magique.
Que se serait la Gloire du Messie tout de suite, le retour du paradis terrestre ....
Mais le temps du retour de l’Epoux se fait attendre,
Alors nous sommes fatigués de croire, fatigués de porter ce monde, qui semble ne pas changer, fatigués de prier, fatigués du dire tout simplement ce qui est bien et qui mène à la vie.
Alors   nous retournons voir nos veilles idoles
 • alors le péché qui domine...

Ce que l’on a oublié, c’est que le chemin triomphal des rameaux mène à la croix, et qu’ensuite , mais simplement ensuite il y a la libération de la résurrection ..
Or ce mystère de la Croix doit être pensé comme un long accouchement, une mise à la vie par la mort de toute une humanité nouvelle, c’est le temps des labours ..
C’est le temps de l’Amour offert jusqu’au dernier souffle ....

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Quel remède alors pour cette fatigue de croire , pour retrouver le dynamisme, la joie de la Pentecôte, les cris et la fête des psaumes .... ???

Seule la Foi donne la Joie réelle. La rencontre avec le Christ ressuscité au matin de la Pâques 2012 de notre ère !! La puissance de l’Esprit le Jour de la Pentecôte...

Le Pape nous a donné 4 points pour renouveler nos âmes ....
L’UNIVERSALITÉ DE L’ÉGLISE : ÉLARGIR NOTRE REGARD. NOUS APPARTENONS À UNE FAMILLE MONDIALE
EXEMPLE : Joie dans l’Église d’Afrique : «Là ne se percevait aucun signe de cette fatigue de la foi, si répandue parmi nous.  Avec tous ses problèmes, ses souffrances et ses peines, on expérimentait toujours la joie d’être chrétiens, le fait d’être soutenus par le bonheur intérieur de connaître le Christ et d’appartenir à son Église.» B XVI
Joie de la rencontre de la jeunesse chrétienne (aux JMJ à Madrid)  ....

FAIRE L’EXPÉRIENCE DU DON DE SOI : La Joie de servir ensemble, travailler ensemble, souffrir ensemble...
L’adoration : «Dieu n’est pas une quelconque hypothèse. Il est là. Et s’Il est présent, je m’incline devant Lui»
le sacrement de pénitence : demander pardon signifie se responsabilité, exister, guérir

 LA JOIE véritable intérieure, permanente, et non pas d’un moment, d’une exaltation messianique. Elle vient de la rencontre ici et maintenant de Jésus ressuscité. Le même qui a vécu il y a deux mille ans, de son expérience concrète dans son Esprit.

La  Joie vient de la certitude qui provient de la foi. Je suis accepté, je suis aimé.

Alors nous pourrons crier en toute vérité et sans plus aucune fatigue
«Hosanna, au plus haut des cieux, au fils de David»

Alors nous pourrons passer de la Joie des Rameaux, de la Joie de la Résurrection; en accepter le temps des ténèbres, de l’Agneau immolé...