Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

dimanche 11 avril 2021

2e dimanche de la Miséricorde 2021

 Dimanche de la miséricorde 2021


Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! 


En lui montrant ces plaies Jésus montre à Thomas jusqu’où est allé l’Amour miséricordieux du Seigneur, Père Fils et Esprit Saint pour Lui. 

Alors Thomas cède et confesse devant Jésus: « Mon Seigneur et mon Dieu ».. 


Mais il nous faut aller plus loin : 

Pour bien sentir ce qu’est la miséricorde, pour ne pas se tromper, il  nous faut revenir au film d’hier soir…

Il faut entrer dans les sentiments des apôtres en particulier de Pierre…


Pierre on le connaît  tout feu tout flamme : « mais moi, je ne te trahirais jamais ». Et pourtant il trahira avant que le coq chante…

Ici, il nous faut saisir la profondeur de la blessure de Pierre :


Après s’être aperçu que le coq chantait au petit matin il s’est mis à pleurer  amèrement.  

Qui peut imaginer sa blessure… ? il y a blessure parce qu’il y a amour. 


Cette blessure n’est pas moindre que celle de Judas. Certes les deux trahisons sont différentes, mais elles n’en sont pas moins graves. 


Pourquoi une telle différence ?

Du côté de Judas, c’est l’amour qui est blessé, mais c’est l’ amour-propre !  Un amour, qui se retourne contre l’auteur de la trahison. Judas va  se pendre. 

Sa Foi en  Jésus-Christ, son amour en Jésus-Christ n’a pas été jusqu’à croire en sa  miséricorde. 


Alors, que  Pierre, certes l’a trahi, mais il est resté proche de Jésus, même s’il renie par 3 fois le Maître, il croit encore à l’amour de Jésus pour lui.  Ainsi, lorsqu’il trahit la troisième fois, le Christ posa son regard miséricordieux sur Pierre.


À un homme qu’il accusait Pierre répondit : « Je ne sais pas ce que tu veux dire. » Et à l’instant même, un coq chanta.

Le Seigneur, se retournant, posa regard sur Pierre. Alors Pierre se souvint : « Avant que le coq chante aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois. »

62 Il sortit et, dehors, pleura amèrement


Je crois qu’il n’y a pas beaucoup de passage  dans les Écritures, où l’on peut ressentir psychologiquement, ce qu’est, la miséricorde : c’est devant le regard  miséricordieux du Christ que l’on se convertit.


Ce regard de Jésus miséricordieux qui cherche Pierre et le transperce de part en part est d’abord un regard qui écroue Pierre et le fait pleurer amèrement, douloureusement.  


C’est un amour, qui blesse,  qui nous place devant la vérité de nos actes, aussi futiles, ou graves soient-ils; devant dans la vérité la plus nue qu’elle soit.


Mais bien sûr, ce n’est pas une blessure qui tue comme chez Judas, comme un glaive de fer retourner contre soi.  

Mais c’est une douce blessure qui blesse; je dirai tendrement, afin de libérer des attachements mauvais , de l’esclavage du péché,  de briser le coeur dur. 


Cette blessure donne la vie, en nous rapprochant du cœur de Jésus, et de  sa blessure causée par la lance : elle ouvre tout en grand notre âme afin que coule en nous la nouvelle naissance : l’eau et le sang comme saint Jean a témoigné. Car nous sommes nés de façon toute nouvelle, de l’eau et du sang, signe de vie. 

Signe de vie, mais surtout signe de la Miséricorde du Seigneur ... 


Bien-aimés, celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; nous dit Saint Jean. 


C’est pour cela que Thérèse, Marthe et tant d’autres sont entrées par la plaie du Christ en son coeur, en son Amour miséricordieux, et en ont fait leur demeure pour l’Éternité.  


Ici et seulement ici est la reconnaissance du péché, son expiation, son pardon et notre Salut. Ici il n’y a plus de crainte. Il n’y a que de l’amour. Ici et seulement ici la Charité peut enfin rayonner en nous pour que l’on devienne miséricordieux à notre tour. 


Il y a deux dimensions inséparables de la Miséricorde du Christ. 


L’ une qui offre ce que nous devions à la justice pour nous libérer de la peine et des conséquences dues au péché. 

Et une autre qui offre le Salut sans aucun mérite de notre part, pour raison l’unique l’Amour gratuit et Toute-Puissance du Seigneur.  


Car l’Amour a voulu prendre sur lui toutes conséquences de nos trahisons. Il l’a voulu comme un agneau immolé, en victime expiatoire; offrir par amour pour nous, ce que nous devions à la justice du Royaume, afin de nous guérir à jamais pour la Résurrection  éternelle. 


La Miséricorde, si nous la comprenons bien, en tous les cas celle du Christ, donc celle de Dieu a pris en compte véritablement ce que nous méritions face à la justice,  à cause due au sang versé, aux trahisons de toutes sortes, à la révolte humaine depuis les commencements. 

Elle a honoré la justice,  mais elle l’a pris sur elle afin de nous libérer à jamais des peines dues au péché, des remords et de la honte, pour que nous soyons libérés et sauvé à jamais ....


Et notre amour se nourrit de cette Miséricorde qui a tout pris sur elle sur La Croix, et nous offre dans le même mouvement le coeur de Dieu sans retour, sans crainte, pour une véritable résurrection à l’image du Christ, pour une éternelle louange !


Saint Pierre nous le dira dans sa première lettre : 

« Lui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris ».  


Ainsi, la Miséricorde du Seigneur remet la dette et donne ce qui n’est pas dû, ce qui ne peut être mérité : le Pardon, le Salut, la vie nouvelle et Dieu lui-même. 


Notre pauvre Foi, notre peu d’amour si nous les tournons vers le Seigneur,   se voit remettre et  le pardon et le Salut éternel.


Comme le dit Isaac de l’étoile, « l’amour se voit remettre  la dette ( dû au péché) et offrir ce qui n’est pas dû (c’est à dire le Salut) . l’une et l’autre faveur (le pardon et l’amour de Dieu)  fait croître notre amour, et l’amour procure l’une et l’autre.(la remise des dettes, et l’offrande gratuite, sans aucun mérite de notre part) 


L’amour, par conséquent, est le moyen expiatoire des pécheurs ; l’amour, le mérite des saints ; l’amour, la récompense des bienheureux ( la pleine résurrection) . 


Alors, de ces portes traversées, de ces coeurs ouverts, jaillit la véritable louange.

Car, si la Miséricorde est la réalité la plus profonde en Dieu, alors la louange qui naît de cette miséricorde sera la plus forte et la plus joyeuse qui soit .


 La louange de ceux qui ont fait  confiance dans le Seigneur, même après le péché, comme Pierre.

La louange qui fait naître une confession de Foi toute nouvelle, celle de Thomas, celle des Apôtres, et en eux de toute l’Église  ... 

 

La louange, reconnaissance éternelle pour ce pardon et  cette  Paix reçus,

Louange de ceux qui ressuscitent d’entre les morts à la Suite de notre unique Sauveur et Amour : le Christ. 


« Huit jours plus tard,  Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous !’ Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »