Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

mercredi 31 octobre 2012

Fête de la Toussaint

    N’avez vous jamais pensé à devenir comme Dieu ?
Et pourtant c’est ce que le serpent antique propose à Eve...
«Dieu sait que, le jour où vous mangerez de ce fruit, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme des dieux!»

    Et saint Jean nous dit dans la seconde lecture : «Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est. Et tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.»
    N’avons nous pas été à l’origine créés à sa ressemblance ? Ainsi la vraie humilité c’est d’accepter de devenir un saint, c’est-à-dire devenir nous-mêmes.

Mais au fait, comment les saints sont-ils devenus des saints ?

    Saint Paul, persécuteur acharné des chrétiens, est devenu une des deux colonnes de l’Église après une rencontre fulgurante du Christ ressuscité.
Il raconte « vers midi, une grande lumière venant du ciel m'enveloppa soudain. Je tombai sur le sol, et j'entendis une voix qui me disait : 'Saul, Saul, pourquoi me persécuter ?'»

    Saint Augustin rhéteur fameux, adepte de la philosophie manichéenne devint chrétien à Milan après de lourds combats contre le doute... Nommé Évêque puis docteur de l’Église Universelle.  Après sa conversion, il écrivit ses pages d’une rare splendeur :
«Je t'ai aimé bien tard, beauté si ancienne, beauté si nouvelle,
je t'ai aimée bien tard.
Tu étais au-dedans, moi au dehors de moi-même ;
Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi».

    Puis combien de saints connus et inconnus ont semé notre histoire de Foi et d’humanité.
Enfin prenons en exemple Chiara Luce. Jeune fille morte à 18 ans d’une leucémie en 1990 près de Gênes, béatifiée par Benoit XVI le 25 septembre 2010. Jeune épouse du Christ, elle a cependant bataillé fortement pour dire oui au Seigneur lorsqu’elle apprit la gravité de sa maladie : sa mère raconte : «Elle m’a empêché de dire quoi que ce soit et s’est jetée sur son lit. Je la regardais. Le silence était terrible. ..., On pouvait deviner sa lutte intérieure. Elle voulait dire oui à Dieu comme le lui avait appris Chiara Lubich, mais elle n’y arrivait pas. Après un moment, elle m’a dit : Maman, maintenant tu peux parler. Mais je n’avais plus rien à dire, car j’avais compris que le Christ avait changé sa douleur en amour. Elle a dit oui à Dieu et n’est plus jamais revenue en arrière»

    Comment tous ces hommes ou femmes, jeunes ou âgés sont-ils devenus des saints   ?
Dans un premier temps ils ont tous pris conscience de la beauté de ce monde, certes, mais aussi de sa vacuité, du non-sens de la vie humaine...
Ils ont compris que les plaisirs, leurs rêves mêmes, qui à la fois les attiraient, les fascinaient, ne pouvaient les combler, bien au contraire : plus ils s’y adonnaient et plus ils s’en sentaient esclaves... Aujourd’hui on parlerait d’addiction.
St Augustin : "Car la volonté fait la passion, l'asservissement à la passion fait la coutume, le défaut de résistance à la coutume fait la nécessité et ces nœuds d'iniquité étaient comme les anneaux de cette chaîne dont m'enlaçait le plus dur esclavage.."(IV, I, 1)

    Ce sont des hommes comme nous, ballottés entre leurs abîmes, leurs bassesses, et la volonté d’un supplément d’âme, d’une ouverture vers la lumière. Ce sont des pécheurs, mais qui un jour, refuse cette situation d’esclave ... Ils s’arrêtent de s’autojustifier, lls désirent ne plus être hypocrites...

    Et à force de prières, de cris vers le Seigneur, pendant des années, ou pendant une demi-heure, après bien des combats, ils vont devenir les amis de Dieu sans retour.
    Qu’on t ils donc trouvé en ce Jésus de Nazareth, en ce Dieu fait homme... Rien? Comme le monde nous le chante, moderne sirène ?
NON, ils trouveront tout... Tout ce qu’ils avaient espéré de la vie et bien au-delà de tout leur rêve... Ils sont devenus saints....
St Augustin : "Cette joie connue de vos serviteurs qui vous aiment, c'est vous Seigneur. Et voilà la vie heureuse : se réjouir en vous, de vous et pour vous ; la voilà, II n'en est point d'autre. La placer ailleurs, c'est poursuivre une autre joie que la véritable. "(X, 22, 32.)
Et il parle d’expérience, d’une longue et profonde expérience...

    Il sont devenus saints non pas en s’appuyant sur leur mérite... mais en s’enfonçant profondément dans l’humilité pour implorer la Grâce... Comme un condamné à mort demande la Grâce royale ou présidentielle.
    Ils sont passés par la porte étroite, marchant sur une crête jusqu’au cœur brûlant d’amour du Christ. Ils ont évité les deux abîmes dans lesquels tombent tellement de chrétiens... L’hypocrisie, et le manque de Foi.

En effet, on se dit croyant, mais pas pratiquant. C’est de l’hypocrisie. On essaye de ne pas faire le mal quelquefois et cela suffira... Et Dieu puisqu’il est bon nous acceptera avec notre veste mal taillée, encore sale et nauséabonde... C’est le péché de présomption.... La figure biblique:  le publicain de la parabole, qui ne repose que sur ses œuvres et sera laissé.

N’avons nous pas lu la première lecture ?
Ils se tenaient debout en vêtements blancs, avec des palmes à la main. L'un des Anciens me dit : « Tous ces gens vêtus de blanc, qui sont-ils, et d'où viennent-ils ? »
« Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l'Agneau. »

Et saint Jean

Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est.
La sainteté, est un lourd combat de chaque instant, fruit de la prière et d’une  vie intense donnée par les sacrements, qui comme l’Eucharistie qui renouvellent notre baptême. 

    Ce n’est pas nous qui déciderons si nous sommes devenus saints comme lui -même est saint... Mais Dieu Lui-même car Lui seul est Saint.
«Soyez saint, car moi je suis saint» Lv 19


    Mais alors si c’est cela le ciel, si c’est cela la vie... Qui peut être sauvé ?
Nous risquons alors de nous détourner de Dieu par dépit, et en fait par manque de FOI.
- «Mais rien n’est impossible à Dieu» dit l’ange à Marie.
- Et saint Paul »Mais Dieu est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous a aimés»
Et parlant de lui : «moi, naguère un blasphémateur, un persécuteur, un insulteur. Mais il m'a été fait miséricorde parce que j'agissais par ignorance, étranger à la foi»
Et Jésus de nous redire avec toute sa flamme : « je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs».
Et enfin St Jean dans la seconde lecture « tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.»

    Tous ces saints, comme une nuée d’exemples,  ont cru comme Pierre et non pas comme Judas, que le Seigneur voulait leur pardonner, s’il revenait à lui, non dans l'hypocrisie, mais de tout leur cœur... « Revenez à moi de tout votre cœur », dit Joël. Ils ont pleuré sur leur péché, et sur la dureté de leur cœur. Mais ‘heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés’ dit Jésus.

    Que Dieu nous accorde la Grâce de la conversion pour qu’un jour nous chantions avec les saints l’amour infini de notre Père et créateur, de notre frère le Christ, et de l’Amour lui-même, l’Esprit Saint.

    Prions aussi pour ceux qui sont partis puisque demain c’est la prière pour nos défunts.
    S’ils sont au paradis, il n’y a plus à prier pour eux, c’est plutôt à nous à demander leur prière. Demandons l’aide de tous les saints de notre lignée, ceux que nous ne connaissons pas, la prière de nos pères les saints....

    S’ils sont en enfer, s’ils ont renié à jamais comme l’Ange Mauvais, nos prières ne servent plus à rien. Sinon à nous rapprocher de la tendresse de Dieu, du Dieu qui a versé son sang pour tous, ses amis ou ses ennemis.

    S’ils sont en purgatoire... Ils ont grandement besoin de nous ! Ils implorent notre prière , nos chapelets et en particulier les messes pour eux, nos saintes communions qui peuvent accueilli par le Seigneur (n’oublions pas de nous confesser, surtout si nous ne communions plus régulièrement le dimanche).

Et que le Dieu d’Amour soit à jamais loué ! AMEN.

samedi 27 octobre 2012

30° dimanche B

- Quelle belle annonce !!
Jr «Poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! ... je vais les conduire aux eaux courantes ... Car je suis un père pour Israël»

- Ps «Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !»

- c’est bien dans cette ambiance que Marc place l’Evangile, le Seigneur marche vers Jérusalem ... C’est le retour des enfants de Dieu vers leur patrie ...

«Tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse»
Jéricho: ville symbolique, ville qui représente l’humanité pécheresse dont il faut se détacher, vaincre afin de marcher vers le Royaume de la lumière, symbolisé par Jérusalem.
Cette foule nombreuse représente l’Église, qui s’en va avec le Christ vers sa patrie réelle.

- Alors «Bartimée, qui était sur le bord de la route apprenant que c'était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »

seul Marc nomme cet aveugle : Bartimée, Mt et Lc parle d’un ou de plusieurs aveugles. Ce qui a pour conséquence de personnaliser la rencontre .
Cette rencontre est celle aussi entre Jésus et moi

remarque : il entend parler de Jésus de Nazareth «Apprenant que c'était Jésus de Nazareth», et il crie « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »
C’est impressionnant : c’est cela la Foi ..
Tout le monde a entendu parler de Jésus de N.  Mais qui l’appelle, qui crie vers lui «Fils de David, toi le Messie de Dieu, toi son Fils, aie pitié de moi !»

Nous voudrions voir pour croire
Lui , il entend sans voir et il croit

il est l’homme de la nuit qui entend de nuit, croit dans la nuit, qui crie dans la nuit ...

Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ?
et nous croyons nous ?
- que voulons-nous que Jésus fasse pour nous ...

«Confiance, lève-toi ; il t'appelle. »
ai je confiance?
Ai je le courage de dire aussi confiance il t’appelle ... Conversion de la foule

Car cette foule était partie pour conquérir Jérusalem pour reprendre la ville aux mains des Romains ..
Mais le Christ va leur demander de passer par le mystère de sa passion pour renaître à la vie de ressusciter ... Mais qui suivra vraiment ? Combien sont-ils aux pieds de la croix ?
L’Église marche vers la Patrie céleste, mais rien ne pourra se faire si elle n’accepte l’épreuve, le don total à la croix par amour !

 -Nous sommes aveuglés et nous avons besoin de guérison
Mais croyons que nous le sommes ?
Nous sommes sourds, et nous avons besoin d’oreille
Mais croyons que nous le sommes ?
Nous avons le cœur sec, Dieu peut nous toucher ... Nous ne sentons rien ...
Mais croyons que nous sommes ainsi ?
Nous n’avons pas de goût ni pour Dieu, ni pour la vie spirituelle, alors qu’elle devrait nous attirer infiniment
Mais croyons que nous sommes ainsi ?
Nous n’avons pas de nez, alors que nous pourrions sentir combien Dieu est dans notre et nous aime ...

Mais sommes-nous prêts à crier vers Lui comme Bartimée?
Mais d’un cri plus fort que toutes les voix discordantes qui s’oppose à notre choix, et qui voudraient nous faire taire, dans la société, en famille ou ailleurs ?
Sommes-nous prêts à croire que Jésus s’arrête à nos côtés et nous appelle ?

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? — Rabbouni, que je vois. »
Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t'a sauvé. Aussitôt l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route.»

«rabbouni» : c’est le cœur qui parle .. Fais que je vois ..
Jésus va répondre au-delà de ses désirs
Car après avoir été guéri, Il suit Jésus, alors qu’il aurait pu retourner chez lui. Pourquoi ? ... Car sa Foi l’a sauvé!  Non seulement il retrouve la vue, mais il retrouve une vie intérieure, une réanimation intérieure,  c’est une vraie résurrection !
Et moi, suis prêt à suivre Jésus, à le suivre jusqu’au bout même en passant par ses épreuves, son humiliation, mais pour entrer un jour dans cette douce terre promise, là où coule le lait et le miel.



Seigneur accorde nous la Grâce de te voir ..
De voir le Père et toi, de te voir en nos frères
De te suivre ... De te faire confiance, de te donner notre FOI

Donne la Grâce de la conversion comme certains dans cette foule et de pouvoir dire à celui qui crie vers Toi ,la Vie, Toi le Bonheur et la Guérison, «confiance il t’appelle».

Que l’on reprenne conscience de la Grâce immense d’être vivant, de la beauté de la création, de tout ce qui nous entoure dans le monde visible et invisible !

La Grâce d’accepter d’être crucifié par amour avec le Christ, car Dieu soutient toujours celui qui met sa Foi en Lui, il le soutient dans ce monde difficile et l’aide à transformer tout mal en bien , pour soi et pour les autres.

Que Jésus redonne la vie à l’homme mort et la vue à toute l’humanité aveugle pour que nous puissions nous rassasier un jour de sa Face et chanter avec le Psalmiste :
« Quelles merveilles fait pour nous le Seigneur ! »

AMEN

vendredi 26 octobre 2012

30° dimanche B

une belle homélie (pas de moi)

Lève-toi, il t’appelle

L’évangile qui vient d’être proclamé est bien connu, peut-être même trop pour retenir l’attention. Essayons de le redécouvrir, à partir de quelques phrases. C’est un message d’une grande actualité !

Un mendiant aveugle était assis au bord du chemin

Pour le pauvre Bartimée, tous les jours se ressemblaient … Chaque matin, il s’installait à la sortie de Jéricho où les passants étaient nombreux. Peut-être gagnait-il bien sa vie en mendiant. Mais son handicap le privait d’un bonheur certain.
Nous aussi, d’une certaine manière, nous sommes aveugles aux signes de la présence de Dieu que sont un sourire, une amitié, un évènement particulier … Par exemple, si un aveugle monte au Semnoz, il fera le même trajet que celui qui voit. Mais vous comprenez aisément que ce dernier peut admirer les beautés de la nature et bénéficier bien davantage de son excursion.
Dans la vie, ceux qui n’ont pas la foi  font exactement le même chemin que les croyants. Ils rencontrent les mêmes joies, les mêmes difficultés, les mêmes moments de bonheur ou de découragement. Mais ils auront une vision différente des évènements. Ils ne pourront pas voir les choses à la lumière de l’évangile, de la Bonne Nouvelle, proclamé par le Christ.
Il est difficile, quand la fatigue ou la routine nous aveuglent, de trouver le chemin du bonheur !

Apprenant que Jésus passait, Bartimée se mit à crier

Assis au bord de la route, l’aveugle entendait beaucoup de choses. Les gens parlaient de ce Jésus de Nazareth, de la rumeur publique sur ses guérisons …En apprenant que Jésus allait passer devant lui, il avait été pris d’un espoir insensé. Il pourrait peut-être, lui aussi, être guéri !
  « Beaucoup de gens l’interpellait pour le faire taire, mais il criait de plus belle : Fils de David, aie pitié de moi ». Les disciples et la foule ne voulaient pas être dérangés par les cris d’un mendiant aveugle !
Aujourd’hui, Jésus de Nazareth ne marche plus sur nos routes, mais ce qui est beaucoup mieux, le Christ, Fils de Dieu, est bien présent parmi nous. Parfois, nous devinons sa présence, mais beaucoup de « voix » couvrent notre désir de l’appeler au secours. Nous avons peur d’afficher notre foi, nous avons peur du qu’en dira-t-on. Et puis, reconnaissons-le, de nombreuses activités pendant le week-end, l’envie ou le besoin de repos ne nous laissent ni le temps ni le courage d’aller toujours, à la messe et de célébrer chrétiennement le dimanche.
Jésus, qui avait entendu les cris de l’aveugle, s’arrête et dit : « Appelez-le ». Du coup, la foule change complètement et on dit à l’aveugle :

Confiance, lève-toi, il t’appelle

Quand Jésus l’a fait appeler, Bartimée a bondi et couru vers lui. Un aveugle qui se met à courir, il y a de quoi surprendre ! Mais Jésus lui a donné assez de confiance pour vaincre ses inquiétudes et dépasser ses limites.
Quand quelqu’un nous fait confiance, nous retrouvons confiance en nous et nous sommes capables de faire des choses qui nous paraissaient impossibles, au-dessus de nos forces.
Alors quand Dieu nous fait confiance, et c’est sûr qu’il nous le fait, nous pouvons retrouver confiance et, sans peur, sans appréhension, être logiques avec nous-mêmes et nous montrer tels que nous sommes. Sans faire de prosélytisme, n’hésitons pas à aller à contre courant des idées du monde actuel, par exemple face à l’euthanasie ou à l’avortement. L’important est de sortir de notre routine et de toujours répondre aux appels du Seigneur qui ne nous abandonne jamais. Dans ce sens il faut comprendre la question de Jésus à l’aveugle.

Que veux-tu que je fasse pour toi ?

La question de Jésus a de quoi  surprendre Bartimée ! Sa réponse est évidente : « Que je voie ». Mais Jésus a ajouté : « Va, ta foi t’a sauvé ».Alors, l’aveugle a  compris que les guérisons physiques opérées par Jésus, liées à la foi de celui qui l’implore, sont signes du salut de Dieu. Jésus guérit les corps pour ouvrir les cœurs à son amour.
Et nous, que voulons-nous ? Nos souhaits sont souvent bien terre à terre. Nous désirons faire de bonnes affaires, ou bien, c’est déjà mieux, nous souhaitons avoir de bons amis sur qui compter, des parents qui s’entendent bien, des grands malades qui recouvrent la santé.
Toute notre vie est importante pour Dieu et si nous lui faisons confiance, il nous écoute. Il ne répond pas forcément à nos désirs comme nous l’attendons, mais il ne nous abandonne jamais. Il nous donne la force de faire sa volonté, y compris de porter la croix  après lui.

L’homme se mit à voir et il suivait Jésus sur la route

Pourquoi Bartimée n’est-il pas rentré tranquillement chez lui ? Parce qu’il n’a pas été seulement guéri, mais sauvé. Sa rencontre avec Jésus a donné un sens nouveau, à sa vie.
Et nous, quand nous reconnaissons le Christ quand nous faisons l’expérience de son amour, nous ne pouvons pas faire autrement que de le suivre et en le suivant, nous sommes en contact avec son Père et notre Père. L’important est d’être confiant et persévérant.

François de Sales

Dans une homélie, en1622, disait, commentant cette page d’évangile :
« Le plus grand défaut que nous ayons en nos prières et en tout ce qui nous arrive, surtout en ce qui regarde les difficultés, c’est notre peu de confiance.
Notre aveugle croit que, si le Seigneur a pitié de lui, il sera guéri. Et rien n’ébranle sa confiance : « Aie pitié de moi », dit-il. Il n’a point d’autres mots à la bouche et il persévère à les crier. Il criait tellement que ceux qui marchaient voulaient le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Aie pitié de moi ». Il montrait sa persévérance. L’esprit humain est si bizarre qu’il n’a point de persévérance en tout ce qu’il entreprend ». (X, 225-228)

Conclusion

Au cours de cette Eucharistie, comme l’aveugle sur la route de Jérusalem, à la sortie de Jéricho, nous rencontrons le Christ. En nous donnant sa lumière et sa vie, il nous guérit de notre péché. Ne restons pas aveugles au bord du chemin, tentés de tout laisser tomber par découragement. Laissons-nous saisir par le Christ. Et soyons prêts à continuer la route, avec lui, dans la banalité apparente de notre vie quotidienne.

samedi 20 octobre 2012

29° dimanche B

Quelle audace, mais quelle mauvaise audace de la part des Apôtres !
«Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. »

Il voudrait la réponse avant même d’avoir posé la question !

Mais Jésus se sert de cette demande pour aller plus profond ..
Vous voulez la Gloire?
Êtes-vous prêts à passer le mystère de la passion dans lequel Jésus va être plongé ?
Êtes-vous prêts à passer par le sacrifice total, sans lequel il ne peut y avoir de Salut?

Car Jésus n’est pas comme les grands prêtres d’autrefois (séparé des pécheurs et du peuple)

Celui qui a pénétré au-delà des cieux (Saint des Saints) est aussi celui qui a partagé toutes nos faiblesses

«en toutes choses, il a connu l'épreuve comme nous, et il n'a pas péché»
en toutes choses : il a vécu toutes nos épreuves et souffrances
Il a connu l’épreuve comme nous (il a beau être Dieu, Jésus a vécu comme un homme ordinaire, Jésus est Dieu, mais il n’est pas un surhomme.  (Il a connu la faim et la soif, la pauvreté, le découragement, la faiblesse, les tentations, le travail routinier, la prière qui ne semble pas porter des fruits, il est descendu dans l’antre des ténèbres ...)

IL est celui qu’avait annoncé Isaïe : «Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur.»

Jean Baptiste va appliquer ces paroles à Jésus, et lui-même se les appliquera au moment de l’arrestation à Gethsémani

Ainsi Jésus va comme se glisser dans le désir de Gloire des disciples pour les emmener plus loin, vers l’unique passage vers La Gloire de la Résurrection, le mystère de la passion; de l’humiliation et de la Souffrance.  Vers une autre Gloire: celle de l’Amour offert sur la croix, de l’Amour au cœur transpercé.

«Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire, recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? »
«nous le pouvons»
«la coupe que je vais boire, vous y boirez ; et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez.»

Jésus n’a pas vécu son épreuve uniquement pour lui, mais aussi pour nous, afin que nous aussi nous trouvions la force d’entrer dans le mystère de notre passion.
Car en Isaïe le «serviteur souffrant» ce n’est pas qu’une personne, mais c’est tout le peuple !

Mais pour quoi un tel sacrifice ?

1- pour la purification des péchés ... Isaïe : «il a fait de sa vie un sacrifice d’expiation»
Ce sacrifice, le Christ l’a vécu non pas pour Lui, qui est sans péché.
Mais pour nous. A notre service, afin de prendre le mal et la mort sur Lui, afin de nous donner la puissance de sa résurrection.

«Qu'il ouvre votre coeur à sa lumière, pour vous faire comprendre la puissance infinie qu'il déploie pour nous, les croyants» Eph 1

Le péché n’est pas simplement un vêtement sale que nous pouvons retirer : il fait partie de notre nature profonde.
 Il faut passer par l’épreuve, pour que la mort soit donnée au péché,  et que la Vie nouvelle puisse jaillir en nous.

2 - Mais Jésus va déplacer le sens du mot sacrifice.
Notons qu’il n’emploie pas dans les Évangiles le mot sacrifice sinon une fois pour dire « C'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice.»

Pour Jésus le sacrifice n’a pas de valeur en soi.
D’ailleurs il ne nous dit pas exactement d’offrir notre vie pour Dieu. Ou plutôt il nous demande d’aller plus loin.
«Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur.
Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous»
Ainsi celui qui veut la Gloire réelle, veut devenir grand, qu’il se mette au service de tous.

au service non pas de ses idées, sentiments, façon de voir ou même culture, mais de servir l’autre tel que lui le désir, suivant les choix de l’autre (excepter s’il nous demande de pécher)
Saint Paul nous le demande lorsqu’il commente la vie en couple en disant «Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres»

Il y a plus de mérite à servir l’autre selon sa volonté à Lui, que d’offrir sa vie crucifiée sur une croix.
Et si l’on donne sa vie, si on la sacrifie, que ce soit toujours comme un service rendu à l’autre, un témoignage à l’amour du Père.

C’est ce que dit St F d Sales.
-le sacrifice le plus grand est de servir l’autre et sa volonté, et non plus la nôtre.

«Saint Paul enseigne que s’employer, voire jusqu’à donner sa vie pour le prochain, n’est pas tant que de laisser s'employer au gré des autres, ou pour eux ou par eux;»

car de fait en offrant sa vie,  c’est encore nous qui donnons, qui sommes notre propre tête alors que
Entrer dans la vertu d’obéissance, c’est accepter qu’un autre soit ma tête,
Et là je vous promets c’est un fameux combat !

Que le Seigneur nous aide à ne pas rechercher les premières places .. De façon consciente et même de façon inconsciente ... Car on espère plus naturellement les premières places que les dernières ...

Qu’il nous donne de servir les frères par amour,  car offrir sa vie par amour du prochain, c’est cela aimer vraiment Dieu.
- Offrons notre courage en ce dimanche où tous les chrétiens prient ds le monde pour la mission (quête est faite pour les OPM),
 laissons l’Esprit jaillir en nous, afin que nous ayons l’audace, mais la bonne audace, de témoigner auprès des hommes sans les forcer,  de la vie grandiose qui nous est offerte dans le Christ. AMEN

28° dimanche B

un jour ...

27° dimanche B

quand j'aurais un peu de temps

26° dimanche B

patience ...