Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 26 juillet 2013

17° dimanche ordinaire C


Mais qu'elle est donc cette façon de prier ?
C'est vrai, nous voyons  Abraham s’approcher du Seigneur avec grande prudence. Comme on faisait autre fois avec les seigneurs et les rois.
 « Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le pécheur ?
- Oserais-je encore parler à Mgr, moi qui suis poussière et cendres.
 Comme le souligne le Pape dans un enseignement,  Abraham prie avec courage.
Mais,  ce qui est plus surprenant, nous assistons comme à une discussion de marchands de tapis, mieux,  on dirait la façon de négocier au Moyen-Orient où le prix annoncé, doit être toujours baissé.
 Le pape ira jusqu’à dire :«  Abraham avance : prier, c’est négocier avec le Seigneur, au point d’importuner le Seigneur»

 Comment comprendre cela ?
Est-ce que donc Jésus négociait avec son Père dans sa prière ? Comment  priait donc Jésus? Les disciples ne voyaient-ils pas Jésus prier longuement,   se retirer dans la solitude ? ?
 Les apôtres sentent un mystère;  une réalité qu’ils ne connaissent pas, une intimité jamais atteinte, une relation d’amour et de confiance, de gratuité.
Mais prier, est-ce d’abord demander ?  N’est-ce pas d’abord louer ?
Dans le Notre Père, Jésus commence par  le Seigneur :    Père
 Père, Mon Père.  Ma vie, ma source, mon existence. Celui de qui je vis, par qui  je vis pour qui je vis.
C’est la prière de Charles de Foucault : « mon Père je me remets entre vos mains; mon  Père je m’abandonne  à vous, fais de moi ce qu'il vous plaira, quoi que vous fassiez de moi je vous remercie, merci  je suis prêt à tout. J’accepte tout".
Quelle que soit l'urgence de la mission et la détresse du monde, Jésus s'arrête pour prier. Il prie son Père pour nous montrer où se trouve la vraie source de toute action. Car ne peut rejoindre le cœur des hommes que celui qui laisse passer Dieu en premier.
  Prier, c’est essentiellement se sentir dépendant d’autrui. Priez  c’est se reconnaître vulnérable et fragile dans son existence.  C’est dépendre et vouloir dépendre de l’autre dans toutes nos actions.

  Ainsi, prier  est une relation intime,  une recherche  cœur à cœur  de l’être aimé,  sans distance, en pleine liberté ?

-  Abraham ose demander, car il croit à la miséricorde du Seigneur. Mais il n’y croit pas encore assez : car il s’arrêtera à 10 justes.
 Mais, comment comprendre cette «négociation»  dans la prière?
 Le pape nous dit : «Ça, c’est beau ! La démonstration d’Abraham va au cœur du Seigneur et Jésus enseigne la même chose : "Le Père sait toutes choses. Ne vous préoccupez de rien»
 Pourquoi la prière d’Abraham touche-t-elle  le Seigneur?
 Parce qu’ Abraham demande au Seigneur ce que lui-même désire entendre dans la bouche de l’homme,  ce que lui-même a déposé dans l’homme : implorer sa bonté, implorer sa miséricorde,  ne pas avoir peur de Lui, mais croire qu’il veut sauver Sodome pour  10 justes.
 C’est prendre les propres désirs de Dieu  qu’il y a dans son cœur pour aller   les lui présenter. c'est prier avec en fait  avec ce qu'il dépose lui-même en nos coeurs pour qu'Il puisse nous exaucer.  Dieu dans son infinie miséricorde accepte de passer par l’homme et par le risque de sa liberté.
 Prier véritablement, c’est prier Dieu comme Dieu se prie lui-même. C’est prier Dieu dans l’Esprit de Dieu, c’est prier, Dieu, en fait, comme Jésus priait, lui l’unique Fils de Dieu.

  C’est pour cela que  Jésus nous apprend le Notre Père en priant avec ses mots,  dans  son Esprit, en demandant  non pas d'abord quelque chose,  mais cet Esprit-Saint  lui-même, afin qu'Il  prie dans notre cœur,  qu'il  agisse lui-même dans nos actes., alors nous serons Jésus pour son Père, le corps du Christ, l’Église.
 Mais souvent nous oublions de demander l’Esprit de Dieu avant de prier.
Alors nous prions avec notre propre cœur, nous prions avec notre propre esprit et nous prions mal, de façon distraite, sans amour et sans insistance. 
Est-ce que vous croyez vraiment que Dieu peut alors accueillir notre prière ? Si elle vient de nous et de nos seules forces?  Je vous assure qu’il ne l’écoute pas.
 D’ailleurs Jésus  le dit bien : «Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés». Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l'ayez demandé.

Le  Christ demande essentiellement dans la prière une infinie confiance.
 C’est le sens profond de la parabole.
Supposons, nous dit le Christ que l’un de vous ait un ami. Et qu’il soit prêt à le réveiller pour lui demander du pain pour son  invité et pour lui.
  Qu’il n’ait pas peur de le déranger !  qu’il n’ait pas peur de le tourmenter! nous dit  cette parabole. Qu’il n’ait pas peur de frapper à sa porte même s’il est couché avec ses enfants !
 Il se lèvera, il accordera sa grâce à cet ami.  Et si ce n'est par amitié, ce sera à cause de son sans-gêne.
 Oh!  qu’il y ait  des hommes qui se lèvent pour prier, pour déranger Dieu,  pour frapper à sa porte  le matin à midi, et le soir !
 Je pense qu’il y a bien plus de désolation dans le cœur de Dieu de ne pas voir les hommes le prier, crier vers lui, implorer avec insistance, que de se voir  importuné !
Vous voyez, c’est un raisonnement par l’absurde : si cet homme se lève pour donner ces trois   pains  à son ami,  alors qu’il donne  plus à cause de son sans-gêne que par vraie amitié, alors combien plus le Seigneur se lèvera-t-il pour celui qui lui demande.
Encore  faut-il demander avec confiance, avec persévérance, sans peur, avec courage comme Abraham, prêt à négocier, prêt à se lever la nuit, prêt à offrir toutes les souffrances, pour que le Seigneur puisse répondre !
 Car souvent nous prions du  bout des lèvres, rapidement, sans honneur, alors qu’il est un roi et Abraham l'honore en tant que tel,  sans amour, alors qu’il est  un Père, et Jésus l’honore en tant que tel. Il faut prier avec Foi, humilité et  persévérance, tout le temps qu’il faudra, ce sera le signe  concret de notre Foi et notre Amour  pour  Lui.
   S’il nous exauce, ce ne sera pas tant à cause de nous,  mais à cause de Jésus-Christ.
Croyons qu’Il agira toujours de  la meilleure façon qu’il soit. Car qui donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ?
Mais que faisons-nous d’habitude ?  Nous faisons la question et la réponse. Or avec Le Seigneur, c’est à nous de demander, mais  c’est à lui et à lui seul de répondre.
il faut toujours lui laisser la liberté de répondre comme il le désire. Car Lui seul en fait , connaît le fond  des  cœurs , Lui seul sait en fait  ce qu’il y a de bon pour nous.

Que le Seigneur nous réveille pour aller taper à sa porte, bien des amis ont besoin de notre prière, afin que Dieu puisse sauver l'homme par nous tous. AMEN
Les bons de

mardi 23 juillet 2013

16° dimanche ordinaire C

-Sommes-nous capables d’accueillir le Seigneur ?


-Avons-nous conscience que le Seigneur  vient à nous comme un pèlerin, un hôte, un étranger ?
-Il est partout chez lui et  Il nous demande de l’accueillir chez nous.
 Mais le monde moderne nous dit que cet accueil de Dieu dans nos vies est illusoire. La  Foi serait une illusion qui nous empêche de devenir des hommes libres. Un esclavage, qui nous empêche de nous tourner vers l’avenir. Une pâle lumière, qui peut aider certains,  mais ne peut  pas concerner l’humanité tout entière.
  Ainsi l’homme a-t-il renoncé à la recherche d’une grande lumière, renoncé à une grande vérité pour se contenter des petites lumières de l’immédiat, mais qui sont incapables d'éclairer la route et de nous ouvrir le chemin vers un avenir radieux.
 Ainsi, le pape François analyse notre temps vis-à-vis de la Foi.

La Foi naît de la rencontre avec le Dieu vivant, qui nous appelle et nous révèle sa présence, son amour, et nous ouvre à la plénitude d’un avenir radieux. 
Ce n’est pas tant la Foi qui mène à la rencontre, que la rencontre qui mène à la Foi.
Notre Dieu est un Dieu fidèle. Il nous libère de notre moi enfermé, isolé pour nous ouvrir à la communion avec lui et entre nous. L’avenir se rouvre enfin à nous.
La Foi enrichit l’existence humaine dans toutes ses dimensions.
- Le Seigneur n’enlève rien, il donne tout.

Les textes de ce jour mettent en parallèle  deux rencontres avec le Seigneur.

-Aux chênes  de Mambré,  le Seigneur apparaît à Abraham.
- Il lève les yeux et voit trois hommes qui viennent à sa rencontre.
-Abraham a mis sa Foi dans le Seigneur. Il a écouté sa parole et la mise en pratique. Il s’en est trouvé très bien. Mais aujourd’hui, il a la visite d’un hôte de marque, le Seigneur lui-même, les trois personnes divines.
-Ainsi la Foi, n’est pas une simple croyance : elle entraîne la rencontre avec quelqu’un et même avec plusieurs personnes divines.
-Abraham s’aperçoit que Dieu n’est pas loin:  il était, il est à côté de lui.
-Il n’a pas peur de cette présence, il ne croit pas que c’est une illusion, mais il  court  à leur rencontre, et se prosterne jusqu’à terre.
-  Cette rencontre étant particulièrement bonne et joyeuse, et lui demande de rester.
(Le dimanche la résurrection, les disciples d’Emmaüs,  demanderons au Christ de rester  avec eux, et de partager leur repas).
- Abraham leur demande de s’étendre sous l’arbre, puis leur apporte du pain, un veau gras,  du lait.
 Il resta debout près de sous l’arbre pendant qu’il mangeait: il se fait le serviteur du  Seigneur.

- Cette attitude va entraîner une réponse de la part du Seigneur.
«  Où est Sarah ta femme ? » Le Seigneur est venu pour nous rapprocher les uns avec les autres. Le mari avec la femme, les enfants avec les parents, etc.
-  « elle est dans l’attente » répond Abraham.
« Je reviendrai chez toi dans un an et Sarah, ta femme, aura un fils. »
 Si humblement on sert le Seigneur, lui fidèle, nous rendra la communion et la fécondité.
 L’avenir  d’Abraham était fermé. Il n’avait plus qu’à mourir. Il n’avait pas d’enfants, sinon un enfant né de l’esclave de sa femme.
 Mais la venue du Seigneur, du Dieu d’Abraham Isaac de Jacob, va rouvrir l’avenir, lui donner de vivre une aventure nouvelle.
 La réponse du Seigneur correspondra parfaitement à ce qu’il désirait au fond de son  âme :  avoir un enfant.

Ainsi la Foi, nous ouvre les yeux, pour voir Dieu, le Seigneur présent n’est pas loin de nous,  mais proche de  nous. Il est celui qui nous connaît personnellement qui connaît nos joies et nos souffrances, il est celui qui vient nous visiter, prendre du temps avec nous,  il nous appelle  par notre nom, et   nous demande d’accepter ses bienfaits.
 Il désire vivre en  Alliance  avec nous, pas pour lui, mais pour notre bien.

La Foi nous engage.  Aimer, c’est aussi se mettre au service. Or se tenir humblement à ses pieds,  ce sont des signes d’un véritable amour.

- le Seigneur détruira nos prisons, et nous ouvrira notre avenir, il redonnera à notre vie du sens, une fécondité. Peut-être pas toujours comme nous l’avions prévu  à vue humaine, mais il donnera toujours au bout du chemin ce qui comble le plus profond de nos désirs.

-Jésus aussi, entra dans un village qui n’était pas le sien.. Et  Il se fait  l’hôte de  Marthe et de Marie.
 Jésus est le Seigneur, et le Fils du Seigneur.
Il est un des trois qui autrefois avait rencontré Abraham, et qui aujourd’hui fait homme, vient rencontrer dans un village d’Israël, ces femmes.
Lui non plus il n’est pas loin, mais bien au contraire il s’invite dans nos maisons. Dans notre cœur.
Marie se tenant assise au pied de Jésus, comme autrefois Abraham était assis au pied du Seigneur, écoute sa parole, la parole du Père.
La Foi de Marie, n’est pas paresseuse  comme semble l’indiquer la critique de  Marthe : «ma soeur me laisse seul à faire le service».
 Non, mais la Foi de Marie, la pousse,  l’appelle  à  accueillir et à écouter Jésus.
Ainsi elle se met à servir le Seigneur. Et Marthe est appelée à ne pas s’inquiéter pour de simples choses, mais à se tourner vers l’unique nécessaire. Servir le Seigneur en Vérité.
 Nous aussi dans la vie moderne, nous risquons de nous occuper que de choses qui ne sont pas  importantes.
Le Pape François pourrait dire à Marthe : «Nous ne sommes pas une ONG, et quand l’Église devient une ONG, elle perd son sel, elle n’a plus de goût, elle n’est qu’une organisation vide.»
Sans l’écoute du Seigneur, l’Église perd son sens, elle qui est l‘Épouse du Seigneur.
La Foi est cette lumière qui nous rouvre sur l’essentiel : accueillir Jésus comme le  Fils de Dieu, et à nous laisser éclairer par sa Parole, lui l’enfant du Père.
Ainsi la Foi de Marie, comme pour toute l’Église, éclaire les racines les plus profondes de notre être, nous tourne vers Celui qui nous aime et qui est venu pour nous rendre  à nous-mêmes et à notre liberté, pour combler nos désirs.
La  Foi nous donne d’entrer dans le mystère qui était caché depuis toujours à toutes  les générations, comme le dit Saint-Paul, mais qui maintenant est manifesté aux membres du peuple saint.

Cette écoute de la Parole, va nous donner de saisir, que le chemin à parcourir, pour arriver à cet avenir radieux, passe par l'abandon de certaines attitudes ou habitudes,  pour redécouvrir la volonté de Dieu, et combien cette volonté est bonne. C’est la conversion.

-Alors dans chaque Eucharistie, à notre tour nous pourrons accueillir le Seigneur.
 Oui, il vient à nous, à notre tour. Pas moins que  du temps  d’Abraham, pas moins que du temps  de Marthe et Marie.  En avons-nous simplement conscience ?
Mais  il faudra accepter de prendre le même chemin que le Christ, accepter de souffrir  des épreuves  similaires aux siennes. Afin d’accueillir la gloire  sans prix : vivre avec le Christ au milieu de nous et renaître à l’espérance d’un avenir sans ombre ni violence,  mais fait de communion et de joie en Dieu.

- En ce temps d’été, en ces heures chaudes du jour, prenant le temps comme Abraham de lever les yeux de la Foi vers le Seigneur.
- D’arrêter un peu, autant faire se peut, nos activités. Prenant le temps de faire silence intérieurement. D’écouter la vie réelle autour de nous, les oiseaux, les enfants qui jouent, de voir la nature est peut-être même notre frère qui vient à nous. Car accueillir l’étranger, servir un repas à des frères a toujours été considéré depuis les Apôtres eux-mêmes, comme l’accueil  de Dieu au milieu  de nous.

samedi 13 juillet 2013

15° dimanche ordinaire

quelle force et puissance dans cette parabole du bon Samaritain

 d’abord la première lecture, Moïse dit :  «écoute la voix du Seigneur ton Dieu, reviens au seigneur ton Dieu de tout ton cœur,  et de toute ton âme
Elle est auprès de toi cette parole elle est dans ta bouche dans ton cœur afin que tu la mettes  en pratique»

 D’où la question du docteur de la loi : que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur
Et ton prochain comme toi-même

Mais lui insista : « et qui est donc mon prochain ? »

Alors Jésus raconte la parabole du samaritain, mais il va  approfondir jusqu’aux abîmes la signification de «prochains».

 Un homme descend de Jérusalem à Jéricho, il tombe sur des bandits,  alors passe un prêtre, et un Lévite qui  le virent sans s’arrêter.
C’est un samaritain qui le prend en pitié, s’approcha de lui, pansa ses plaies en déversant de  l’huile et du vin ; puis le charge  sur sa monture, le conduit dans une auberge et prend soin de lui. Le lendemain il sort deux pièces d’argent les donne à l’aubergiste en lui disant « prend soin de lui et tout ce que tu auras dépensé en plus je  te le  rendrais quand je repasserai »
Lequel des trois à votre avis est le prochain de l’homme qui est tombé entre les mains des bandits ?-

Et voilà le  premier coup de théâtre :
- Le prochain  n’est pas celui qui est à terre. Le prochain n’est pas d’abord celui  vers qui  je me penche,  mais le prochain est celui qui se penche sur moi, pour s’approcher de moi et pour m’aider.
C’est celui-là en premier que je dois aimer.

Ainsi  le Christ me demande certes d’aller visiter les malades, de m’arrêter auprès de celui qui est le blessé sur le chemin,  mais il me demande d’accueillir d’abord celui qui vient à moi  pour m’aider, me soigner là où je suis blessé,  là où passant de Jérusalem, la ville sainte à Jéricho, la ville païenne et violente, des bandits m’ont roué de coup.
Ainsi il me demande d’abord de recevoir avant de donner.
Est-ce que je suis capable  d’accueillir vraiment celui qui me veut du bien ?

Et qui est celui qui vient à mon secours ? Qui est celui que je dois accueillir ? Qui est mon sauveur ?
-  Le Christ bien sûr. C’est lui le bon samaritain qui se penche sur mes blessures, qui panse mes plaies, et qui y verse de l’huile et du vin, image de la consolation divine de  sa tendresse. Le pape François récemment nous a rappelé combien il était nécessaire, important d’accueillir au fond de notre âme la tendresse la consolation de Dieu.
C’est une vraie humilité que de se laisser soigner, sauver.

 Bien sûr cela nous engage aussi à soigner notre prochain.
Lequel des trois a été le prochain de l’homme qui est tombé entre les mains du  Bandit?
Le Christ ne demande pas d’abord de savoir qui est notre prochain, mais de se faire le prochain de l’autre.
Et de l’autre blessé.
Ainsi il nous engage sur le chemin du frère.   Mais pas dans la perspective d’aider  d’abord notre prochain comme on dit trop souvent,  dans une attitude de condescendance, mais de se faire le prochain de l’autre.
 Est-ce que je suis capable de me faire le proche de celui qui est tombé, qui est malade, qui souffre?
Non pas de façon extérieure et passagère, mais de façon réelle et constante.
Grandes difficultés, où il nous faut souvent dépasser bien des obstacles.
À Lourdes des jeunes ont appris à dépasser ces obstacles,  parfois ses répugnances,  et se sont sentis profondément heureux  d’aimer et de servir ainsi.
Pour cela nous devons accepter de compatir. C’est-à-dire d’accepter de prendre une partie de la souffrance de l’autre sur soi pour  un peu l’en  soulager.
Nous voyons le samaritain prendre sur sa propre monture cet homme blessé.


Mais pour aller encore plus loin, cet homme qui passe de Jérusalem à Jéricho et qui sera crucifié à l’extérieur de Jérusalem, c’est le Christ lui-même.
Ainsi le Seigneur nous appelle  à l’accueillir quand il vient nous soigner, mais aussi à l’aimer quand c’est lui qui doit être soulagé,  blesser par nos péchés et par la croix que nous lui imposons.
Oui, c’est lui qui est tombé dans la main des bandits. C’est Lui qui a été dépouillé de tous ces vêtements,  roué de coups et laissé comme à moitié mort.
C’est lui que les prêtres n’ont pas soigné, c’est lui que   les lévites ont condamné.


 C’est Lui qui nous appelle à devenir son prochain, c’est-à-dire à nous approcher de lui à nous approcher de sa croix et de son cœur crucifié. Il nous appelle à panser ses plaies, de verser l’huile et le vin de notre charité, de notre bonté de notre amour. Il nous invite à nous charger de sa propre croix sur notre propre monture.
Et nous invite  ainsi à vivre de sa résurrection.
Il nous appelle aussi à le confier aux aubergistes rencontrés sur le chemin, c’est-à-dire à parler de lui,  implorer   l’amour du Christ de la part de chaque homme.
Oui,  le Christ est à la fois cet homme qui vient me soigner et cet homme que je dois aussi aider et soulager  à mon tour,  par amour et fidélité aux sacrements, par ma prière, par la rencontre jour après jour avec Jésus-Christ vivant dans  la vie  des hommes. si proche que seule la foi nous permet quelque peu de le saisir.

-  souvenons-nous du jugement dernier et de l’étonnement de ceux qui sont sauvés  ou condamnés , «Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? Tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? Tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?
Tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? Tu étais nu, et nous t'avons habillé ?
Tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.»

 Écoutons la voix du Seigneur dit Moïse : Reviens au seigneur de tout ton cœur et de toute  ton âme.
Laisse-toi approcher par lui et approche-toi de lui
Cette loi n’est pas difficile, car c’est Dieu lui-même qui agit en toi.
C’est Dieu lui-même qui s’approche des frères par toi.
    C’est encore le Christ qui te demande de l’aider qu’en lui-même est tombé sous le poids de ton propre péché, péchés du monde.

Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi fils de la terre ?  Comme dit l’hymne de la liturgie de l’église : 

Qui donc est Dieu, si démuni, si grand, si vulnérable ?
Qui donc est Dieu, pour se lier d’amour à part égale ?
 Qui donc est Dieu, s’il faut pour le trouver un cœur de pauvre ?  
Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?


dimanche 7 juillet 2013

14° dimanche C ordinaire

Quatorzième dimanche huit ordinaire

Je reviens de Lourdes
-nous avons communié à la gloire de Jérusalem
-« réjouissez-vous avec mon Jérusalem, exultez à cause d’elle vous qui l’aimez ! »

-nous avons fait l’expérience concrète du peuple de Dieu   
    Grands et petits   
    Jeunes et vieux
     Et toutes les nations y étaient présentes, amenant toutes leurs richesses.

 Nous nous sommes réjouis d’elle et avec elle !
-Rassasié et nourrit de son lait
-nous avons goûté à ses consolations et aux délices de sa gloire
-nous avons communié à l’universalité de l’Église.
-« comme un torrent qui déborde », mais un bon torrent, je vous apporte des bénédictions de Lourdes.


 « Vous verrez, dit le Seigneur, comme des nourrissons que l’on porte sur son bras. De même qu’une mère console son enfant moi-même je vous consolerai dans Jérusalem. »
-Comme une mère : Marie et le sacrement, le symbole parfait, de la maternité de notre Seigneur.   Dieu est une mère qui nous console.
-Et nous sommes réconfortés à l’intérieur même de l’Église, car l’Église est le sacrement de la consolation de Dieu. L’Église tout en étant elle-même, ne nous donne pas d’abord elle-même, mais nous met en contact direct avec le père de toutes les miséricordes.


-Mais comment cela a-t-il commencé ?
- Jésus, dans l’Évangile envoie les 72, comme des agneaux au milieu des loups.
Ainsi les agneaux ont transformé le monde !
 Comment ont-ils pu réussir un tel prodige ? En demeurant des agneaux.
Car les agneaux véritables restent toujours agneaux, même au milieu des  loups.
DON BOSCO

- Si le Christ a été rejeté pour son message, il ne peut pas en être autrement pour ses disciples. Pour ceux qui font un seul corps avec lui.
- Pour ceux qui considèrent que la croix du Christ est leur seul orgueil. Pour ceux qui sont crucifiés pour le bien de ce monde.
- C’est-à-dire en témoignage d’amour pour Dieu et pour le monde, au milieu d’une humanité qui se déchire et qui parfois les déchire.

 Mais ils avaient leur nom inscrit dans les cieux, ils appartenaient déjà à la création nouvelle, et l’Esprit de Dieu les a transformés petit à petit de l’intérieur.
Ils avaient la force des agneaux.

Ainsi en continuant à vivre la charité
-les cœurs se sont ouverts, ils s’ouvriront encore.

-Mais pas de naïveté!
 Dans l’Évangile les 72 reviennent dans la joie. « Les 72 disciples revinrent tout joyeux. »
Mais où seront-ils le jour de la crucifixion ?
Ils abandonneront tous le Christ au moment difficile.

-certains villages s’ouvriront à leur message. Alors ils resteront là mangeant et buvant ce que l’on servira. C’est-à-dire vivant de la charité des autres.

-mais d’autres villages ne l’accueilleront pas.  « Je vous le déclare : au jour du jugement, Sodome sera traité moins sévèrement que cette ville.
Le Christ nous demande de témoigner, mais aussi d’accepter que certains refusent son le message. On peut espérer pour tous, mais tous ne suivront pas le Christ.

En tous les cas, l’appel est le même pour tous croyants ou non, chrétiens ou païens. « Pourtant, sachez-le : le règne de Dieu est tout proche de vous ».

Nous avons vu et touché du doigt et du cœur à Lourdes les fruits de la moisson.  Cela nous a tous renouvelés profondément dans l’Espérance et dans la lumière de la Foi.
 Oui comme le dit le pape François au début de son nom cyclique : La lumière de la foi (Lumen Fidei) est le grand don apporté par Jésus, qui, dans l’Évangile de Jean, se présente ainsi : « Moi, lumière, je suis venu dans le monde, pour que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres » (Jn 12, 46)

Oui comme le Christ j’ai vu la puissance de l’ennemi être défaite; Satan tomber du ciel comme l’éclair.
 Car sa place n’est pas le ciel : même s’il voudrait bien y monter !
Sa place est celle des vaincus. Le fond de l’enfer.

Mais vous, réjouissez-vous, de l’abondance de la loi de l’Église, qui malgré tout, commence à être victorieuse dès aujourd’hui et Lourdes en est une image.

Comme dans le psaume : «  acclamez le Seigneur toute la terre, fêtez la gloire de son nom.

 il n’a pas écarté de son amour !»