Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 29 mars 2013

Vendredi Saint

Qui a crucifié le Christ?
- on peut lire la passion de façon tout extérieur ou se sentir concerné, le vivre tout de l’intérieur, avec tout notre cœur
- arriver à croire que c'est moi qui aie crucifié Jésus.

- je sens en moi que je peux faire le pire  .. (même si Dieu m’a protégé) s'il ne m'avait pas offert sa grâce

- aller jusqu'à la plaie même du cœur. Et là, voir la lumière qui jaillit (la tunique n' à pas été déchirée ), lumière de son Amour, de sa Miséricorde.
- au lieu même où j'ai blessé le Seigneur, son pardon m'attend.
- croire qu'il est le grand-prêtre qui intercède en ma faveur

- entrer dans ce cœur
- il a pris sur lui ma condamnation. Non pour satisfaire un roi sanguinaire, un Dieu qui exigerait réparation par pure offense, mais un Père qui par amour pour nous nous révèle ce que devait être ma juste condamnation conséquence de mon péché.

- Aller jusqu’en ses plaies : «c'est par ses blessures que nous sommes guéris» Isaïe.

- Trouver en ce cœur d'où coule l'eau et le sang une telle confiance que l'on s'abandonne totalement en Lui : «Père entre tes mains je remets ma vie».

- je deviens infiniment pauvre de moi : radicale  pauvreté. C'est le temps du samedi saint ...

- alors comme le boulanger peut reprendre son pain, comme l'agriculteur sème à nouveau les grains de blé, le Seigneur pourra reprendre son œuvre ...

- mais tout doit être offert; comme dit Ste Thérèse : j'arriverais au Ciel les mains vides.

- nous sommes tous naturellement préoccupés par ce que nous apporterons au Seigneur, alors qu'il faut plutôt se dépouiller totalement de soi. La moindre attache empêche la colombe de voler. Comme dit St. Jean de la croix.

- Alors peut surgir Pâques au cœur même de l'histoire alors le Christ ressuscite d'entre les morts et la vie nouvelle peut couler enfin dans nos veines !!

AMEN

Jeudi Saint

 Là où il y a le corps là, il y a la personne
– là où il y a le pain, il y a le Christ
– Là où il y a le vin, il y a  Christ
– Jésus prit du pain, le rompit et leur donna, et il dit : "voici le corps livré"
Jésus prit du vin  et dit : « voici le sang versé»
– Au moment même où Jésus est trahi par Judas, Jésus nous donne sa vie à travers son corps.
Il  s'ouvre complètement aux autres, il donne son cœur à tous et même un Juda (même si celui-ci ne le voit pas ainsi).
– Le pape Benoît a dit «ouvrez-vous». Ouvrez vos cœurs, ouvrez les paroisses, ouvrez l’Église.
– Nous vivons trop en autosuffisance, en autojustification, nous ne portons pas assez Jésus aux autres.
– car nous n'aimons pas assez.

– Or Église elle-même, est appelé le corps du Christ.
– Quand je dis «ceci est mon corps livré pour vous», c'est le corps du Christ, c'est aussi mon corps, c'est le corps de toute l'Église, c'est votre corps!
Mais c'est un corps livré, c'est du sang versé.

– Si vous ne voulez pas souffrir si vous ne voulez pas vous ouvrir alors, n'aimez pas. Mais alors, ne demandez pas le bonheur.
- Comme Jésus nous sommes appelés à souffrir, certes, mais sans se refermer, en aimant et au cœur de cet amour de trouver la Joie. Ces trois jours, ne célèbre pas le mystère de la souffrance, mais le mystère de l’amour qui s’offre sans retour sur soi.

L’Eucharistie est le mystère du Christ présent qui continue à se donner, à prendre sur lui nos péchés, nos incompréhensions, nos infidélités pour nous donner Son Amour, Sa fidélité, Son ouverture aux autres, sa vie elle-même.

- Ainsi l’Eucharistie, la rencontre intérieure et réelle avec le Christ nous poussent tout naturellement à l’évangélisation.
Il ne s'agit pas de ramener les gens à soi. Il s'agit de leur donner le Christ. Quand on peut par la Foi, mais toujours pas la charité.
L'esprit de pauvreté, l'esprit d'humilité,  consiste à ne pas se donner soi-même comme référence, mais de toujours recevoir le Christ pour donner le Christ.

– L'évangélisation c'est aller au plus loin dans les périphéries du monde, comme a dit le Pape François : périphérie géographie, périphérie culturelle et  humaine, périphérie de voisinage,  périphérie proche ou lointaine, l'évangélisation c'est se porter au plus loin que l'on peut aller sans renier les fondements de la Foi.
– Il y a des chrétiens qui par peur de se perdre, ou de se renier ou de quitter leurs racines culturelles ou humaines, face à un monde difficile, ont tendance à se refermer sur eux.
- Et il y en a d'autres qui pensent qu'il faut toujours s'adapter, certes ils ont raison (semper reformata), mais sans s'adapter aux mentalités mondaines, à la mode, ou aux moeurs païennes. Ils en perdent l'essence même de la Foi et ils interprètent à leur convenance la doctrine de Jésus et les commandements de Dieu. Les uns et les autres se croient profondément fidèles à l'Église et au Christ. En fait,les uns et les autres trahissent le Christ, mais de façon différente.

Pour ne pas se tromper, pour ne pas confondre la forme et le fond comme disait le Pape Jean XXIII en ouvrant le concile Vatican II,  il nous faut faire confiance en l’Église et à ses pasteurs, ces hommes que le Christ nous envoie, comme le Pape François.

– Il nous faut constamment demander l'Esprit saint, esprit aux 7 dons, Esprit de discernement, Esprit de confiance de fidélité et d'audace évangélique.

– Il nous faut vivre les sacrements et en particulier l’ Eucharistie. Afin que le Christ puisse nous donner son corps c'est-à-dire sa présence afin que nous puissions transformer véritablement nos envies,nos désirs de suivre le Christ,notre Foi en actes, notre écoute de la parole de Dieu en un véritable amour.

– Cette attitude ne nous rend pas tristes, même si elle est exigeante. Elle nous rend profondément joyeux, car Dieu est ainsi, Dieu est don de lui-même aux autres. Cette attitude ne nous vieillit pas, elle nous rajeunit profondément, car elle nous pousse à grandir,  à nous offrir et à faire fructifier nos talents. Cette attitude nous rend profondément sensibles à la volonté de Dieu, et aux besoins de nos frères.

– Je vous invite à accueillir profondément le corps de Jésus en vous, car dans ce corps, dans ce Temple, il y a la personne même du Christ. Je vous invite à accueillir profondément ce corps en votre cœur. Ne vous séparez pas du corps du Christ sous aucun prétexte, car il est votre corps.
Jésus en effet, ouvre son cœur pour vous, pour chacun d’entre vous. Il se donne lui-même à travers son corps. Il veut être votre ami, car il est votre  vie. Ainsi il veut être à vous... Ainsi se séparer de son corps c'est mourir. Et s'unir à ce corps c'est trouvé la vie.
Car dans ce corps, il y a la plénitude de la divinité. En ce corps est mort Jésus Fils de Dieu et Dieu lui-même, pour nous aider à mourir avec Lui, le Corps du Christ est ressuscité avec Lui nous vivions d’une vie nouvelle.
En ce corps humain coule notre origine,  la source même de notre vie. Ainsi s'unir par la foi et par l'amour à ce corps, c'est vivre et pour toujours.

samedi 23 mars 2013

Dimanche des Rameaux C

Un jour un jeune me demande, mais pourquoi s’intéresser à ce crucifié, à ce Jésus, il y a eu des dizaines de milliers de crucifiés dans l’histoire ... ? Quelle révélation avez-vous reçue ?

- entrons d’abord dans l’Évangile racontant cette fête des Rameaux
Voilà que Jésus demande un petit âne;
«Exulte avec force, fille de Sion!  Crie de joie, fille de Jérusalem!  Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse» --> annonce du Messie

«le Seigneur en a besoin»
Mais qui est le SEIGNEUR  ?
Dieu lui-même !
Ainsi Jésus se présente lui même comme le Seigneur, fils du Seigneur ...

Le Dieu qui s’est fait chair, dans le sein de Marie, voilà qu’il va être acclamé, comme le Sauveur, le Messie par tout un peuple !
«Béni soit celui qui vient au Nom du Seigneur, Lui, notre Roi !»

Mais voici que l’heure vient, l’heure du sacrifice, l’heure de la Révélation.
La Révélation qui avait annoncé, depuis longtemps :
 Mais de quelle Révélation s’agit-il ...
 le Seigneur lui-même, le Fils de Dieu et Seigneur, qui créé les mondes et fait sortir Moïse avec le peuple de l’Egypte, celui-là donc, va vivre une grande humiliation, souffrance, arrêté, il va être jugé comme un malfaiteur (même si Pilate le déclarera trois fois innocent), mise à mort crucifié, il sera déposé dans un tombeau.

Une révélation annoncée depuis le commencement :
La naissance à Noël de Jésus au cœur de la terre déjà l’annonce du tombeau,
La myrrhe apportée par les Mages, le massacre des innocents par Hérode le Grand,
Prophétie de Siméon à Marie: un glaive te transpercera le cœur
La tête coupée de Jean le baptiste .. 
Les multiples annonces dans l’AT comme dans la première lecture.



Nous voyons toujours Dieu dans le Ciel.
On imagine à notre idée, un Dieu tellement parfait ,  qu’il ne peut devenir un homme.
Il ne peut ressembler pas un à enfant comme Jésus à Nazareth, Il ne peut aimer , il ne peut pleurer comme  Jésus sur Jérusalem, il ne peut avoir une sensibilité .. Tout puissant, Il ne peut s’abaisser, accepter de souffrir, d’être traité comme un bandit .. Accepter de mourir en sa nature humaine et finir dans un tombeau ..

Or n’est-ce pas limiter Dieu ? vouloir le faire à notre image et ressemblance ? Pourquoi lui refuser de s’incarner, pourquoi ne serait il pas ce Jésus de Nazareth, né mort et ressuscité ... ?

Deuxième lecture: «Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur»
«il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix»

Notre erreur est de chercher Dieu, et Dieu le Père comme au-dessus de Jésus.
Afin que tous soient un. «Père, tu es en moi et moi en toi» Jn 17
Il n’a pas dit au-dessus, mais en Lui, le Christ.
- «Jésus lui dit : Philippe.  Qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire :  montre-nous le Père!  ? »

Bien sûr il ne faut confondre humanité et divinité, mais l’humanité et l’humanité pure et sans péché de Jésus, est le chemin exacte vers le Père ...«Je suis le Chemin»
Voir Jésus, contemplé Jésus, homme parmi les hommes c’est découvrir, qui est le Père et qui est Dieu lui-même ....

- Jésus nous pousse à prendre au sérieux l’humanité, elle n’est pas un simple manteau, une erreur de la nature, elle est le chemin vers Dieu. Nous avons été créés à l’image de Dieu, ainsi marcher vers l’homme , vers tout homme, c’est marcher vers Dieu,
L’humanité est la route vers Dieu ...
il nous faut en particulier marcher vers les plus pauvres, vers l’humilié, et le servir dans ces besoins criants, comme le Pape François nous le demande ces jours ci.
Car ils sont à l’image du crucifié

Mais le Seigneur veut nous réconforter...?
 «que je sache à mon tour réconforter l’homme qui n’en peut plus» ... Pour cela «j’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient»

Le Christ,  Dieu lui-même, vient au cœur même de nos épreuves, de  nos révoltes, du péché et de la mort, pour nous réconforter
Pour nous dire, désormais tu n’es plus seul, je suis avec toi, je te prends sur mes épaules.
Je viens pour tout payer, je viens t’apporter amour et pardon, bonheur et vie éternelle, jusque dans ton tombeau lui-même.

Même si tu crois que je suis un Dieu inventé pour les enfants et les simples, même si tu crois que t’ai abandonné, je suis là avec toi et jamais je ne te délaisserai.
Accorde-moi ta Foi, tourne vers moi ton cœur et tu verras au jour de la renaissance de Dieu , au jour de Pâques, ce que veux dire ressusciter d’entre les morts.
Tes poumons se gonfleront à l’air libre, ton âme vivra de l’Esprit Saint et tu retrouveras pleine espérance et plein amour de Dieu et des hommes, en particulier des plus pauvres.
Recouvrera pour combattre pour plus de justice et de dignité !
Le Royaume de Dieu, s’ouvrira alors s’ouvrira pour toi !

samedi 16 mars 2013

5° dimanche de Carême C

Dans cet Évangile,  Jésus va au mont des Oliviers puis à l'aurore il retourne au
temple. Alors Jésus s'assoit, il se met à enseigner. Arrivent alors
des pharisiens, ils amènent une femme qu'on avait prise en flagrant
délit d'adultère. Ils vont piéger Jésus:  s'il dit «lapider cette femme», il n’apporte rien de nouveau. S'il dit qu'il ne faut pas lapider cette femme, il nie que la Parole de Dieu a été révélée à Moïse.

Remarquons qu'il y a trois acteurs dans cette scène il y a les
pharisiens qui  accuse le Christ, il y a Jésus assis dans le temple qui
enseigne, il y a une femme quand on ne connaît pas, mais qui a commis
l'adultère, elle a blessé l'amour.

1° Les Parisiens, arrive pour piéger pour accuser Jésus,  pour le condamné.
Ils ont trouvé une femme adultère. Ils ne voient que la loi transgressée,
que le péché que le mal: il ne cherche même pas à connaître cette femme.

Ils sont debout,  Ils sont du côté de Dieu alors ils accusent !

2° La femme adultère : on ne sait pas qui elle est, elle s'est laissé
avoir par sa passion, pas les évènements, elle a perdu l'amour de son
mari. Elle a été se perdre avec un autre. Espionnée peut-être, elle a
été prise en flagrant adultère.
La femme est là debout face à Jésus qui lui est assis.

3° Jésus lui,  passant par le mont des Oliviers, est entré le Temple il
s'assoit.
«Toi que dis-tu ? Toi que l'on prend pour le Messie ?»
Il laisse les pharisiens l’accuser avec ruse. Puis il s'abaisse et se met à dessiner avec son doigt sur le sol. Comme on persiste à l'interroger, il se redresse il se met debout face a ses accusateurs.

Il est le serviteur, il est aussi le Seigneur qui enseigne. Il leur dit : «celui qui d'entre vous n'a jamais péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre».
Et, il s’abaisse de nouveau pour tracer des traits sur le sol.
Alors l'un après l'autre s'éloigne commençant par les plus âgés.

Quand ils sont seuls, Jésus est toujours baissé à terre et la femme est debout face à lui.
Alors il se redresse à nouveau : femme ou sont-ils? Personne ne t'a condamné ? Elle répondit : personne seigneur. Il lui répond «moi non plus je ne te condamne pas va et désormais dépêche plus».

Le fait de regarder les attitudes de chacun est vraiment instructif.

Car l'attitude des pharisiens n'est pas surprenante et même celle de
la femme. Mais quelle surprise de voir Jésus s'abaisser devant ses accusateurs, s'abaisser devant la femme pécheresse ? `
«Une église pauvre pour les pauvres , voilà ce qu'a souhaité hier le pape François.
Le mont des  Oliviers qui est comme un nouveau Sinaï, Jésus enseigne dans le temple comme un nouveau Moïse. Il enseigne  la nouvelle alliance, et la loi de la nouvelle alliance. Voilà le messie.

Il ne nie pas à la loi du péché, mais il apporte celle du pardon, un pardon  pour libérer l'homme enfermé en son  mal. Il est venu pour libérer l'homme de ses propres accusateurs, et peut-être de son propre coeur qui l'accuse. « Si ton coeur t’accuse, Dieu est plus grand que ton cœur».

Il vient, comme dans la première lecture, pour mettre sous les eaux les chars et les chevaux de nos péchés qui nous tentent et nous font tomber. Le Christ nous donne de naître à un monde nouveau. Le Seigneur dit dans la première lecture : ne vous souvenez plus d'autrefois , ne songer plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau, il germe déjà, ne le voyez-vous pas ?

Oui Jésus vient inscrire dans nos cœurs la loi nouvelle de la charité. Et cette loi il l’ inscrit dans la terre de nos cœurs  par son doigt,  le doigt de Dieu. et Le doigt de Dieu, c'est l'Esprit saint.
Voilà une des explications, de ce geste mystérieux que Jésus fait en dessinant avec son doigt  sur le sol.

Dans l'Exode nous lisons en effet que Dieu écrit la loi de Moïse sur le Mont-Sinaï avec le doigt de Dieu est dans Luc au § 11 Jésus dit «si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons c'est donc le royaume de Dieu est arrivé jusqu'à vous».
Le royaume est donc la loi nouvelle de la charité inscrite dans nos coeurs par l'Esprit Saint.

Encore faut-il être capable de recevoir cette loi nouvelle. Car, nous aussi il y a des moments où nous sommes les pharisiens, où nous sommes la femme adultère, ou Jésus lui-même.


1°Les pharisiens : il y a des moments où nous voulons piéger le Christ.
Car nous le croyons trop laxiste:  s'il excuse tout,  s'il pardonne tout,
pourquoi alors la loi morale,  pourquoi alors la loi de Moïse?

Parfois nous le croyons trop sévère, trop dur.

Et nous, serons nous, comme les pharisiens  ceux qui accusent ? Au nom d'une loi, la loi de Dieu, ou de la loi la France, ou même la loi de notre conscience.
Nous voyons le moucheron dans l'oeil de son frère et nous ne voyons pas la poutre qui est dans le nôtre ? C'est tellement facile c'est tellement humain.
Mais accepterons-nous aussi comme ces pharisiens âgés de rentrer en
nous-mêmes, d'écouter la voix de notre conscience?
Accepterons-nous humblement de ne pas être meilleurs que cette femme adultère ?
D'être de ceux qui ont besoin aussi de pardon de réconciliation ?
De ceux qui ont besoin d'écouter le maître assis à leurs pieds,   pour apprendre  que le chemin peut s’ouvrir  dans  la mer de nos égoïsmes pour passer vers le royaume de la lumière ?
Serons-nous de ceux qui reconnaîtront en Jésus la Parole de Dieu faite chair, la Sagesse incarnée, qui est venue habiter parmi nous, habitez en moi!

Frères et soeurs, acceptons de nous laisser éclairer par le Doigt de Dieu, acceptons d'être cette terre  façonnée  par l'Esprit saint ?

2° Mais parfois nous sommes  comme la femme adultère.  Alors, pourrons-nous nous tenir devant Jésus avec nos péchés?  aurons-nous la force d’aller jusqu’à Dieu lui-même avec le poids de notre misère ? « Jésus resta seul avec la femme en face de lui».
Serons-nous de ceux qui implorent de tout leur cœur la miséricorde de Dieu?

3° Mais nous pouvons aussi devenir avec la Grâce de Dieu, comme le Christ qui  se tient pauvre devant  ses accusateurs et qui accepte de pardonner, de ne pas condamner   ?
Nous pourrons alors comme Jésus servir des situations humaines bonnes ou difficiles pour révéler le coeur de Notre Père.

Pour vivre le pardon de Jésus toujours  vivant parmi nous, il y a un sacrement: le s. de la pénitence et la réconciliation. Ce qu'on appelle la confession.
En écoutant, en voyant le prêtre nous dire : «je te pardonne tous tes péchés», nous pouvons dans la foi entendre Jésus lui-même nous dire : ""moi non plus je ne te condamne pas va est désormais ne pêche plus". Et cette Parole est celle du Père

En effet, si le fils est l'envoyé du père, dans le sacrement le prêtre est l'envoyé du Christ. Il est dans sa présence, il est dans la présence de Dieu lui-même. Ne pas vouloir demander pardon au Christ, c’est ne pas vouloir demander pardon à Dieu. Mais ne pas vouloir demander pardon à l’Église et à son ministre, le prêtre, c'est vouloir ne pas demander
pardon à au Christ lui-même.

Il est bon de ne pas se confesser pas uniquement pour les péchés graves, mortels, c'est-à-dire pour les actes contraires aux dix commandements donnés à Moïse par le Seigneur sur le mont Sinaï. Par exemple l'adultère,  mais aussi l'idolâtrie,  ou refuser de façon consciente est volontaire de rendre un culte à Dieu chaque dimanche c’est-à-dire d’aller à la messe.  Mais aussi déshonorer profondément quelqu'un comme les parents par exemple.

Mais il est bon aussi de se confesser pour les péchés de chaque jour pour les petits péchés comme l’on dit.

Car il faudra bien qu'un jour ou l'autre nous soyons totalement libérés de l’homme mauvais et égocentrique, qui plombent notre âme et l'empêche de vivre librement dans   l'esprit d'amour.
Et si un jour nous voyons notre cœur changé si nous accomplissons de plus en plus la Parole de Dieu, alors nous pourrons dire avec Saint Paul : «cette justice ne vient pas de moi-même, mais de la foi au Christ. Ainsi il s'agit de connaître le Christ,  de connaître la puissance de sa
Résurrection»

AMEN

samedi 9 mars 2013

4° dimanche de Carême C

 Voilà qu’il fait bon accueil aux pêcheurs et mange avec eux ! Lui qui se dit prophète, comme un peut il manger à côté des pécheurs ? C'est interdit !
Alors Jésus raconte l’une des plus belles paraboles qui soient.

Un homme avait deux fils
Le plus jeune demande à son père :  donne-moi la part d'héritage qui me revient
Le plus jeune demande son héritage ! en fait, qu'il considère son père comme déjà comme mort !
– et que fait son père ? Il partage humblement son bien. Il ne dit rien. Il ne dit pas:  «mon fils ! Est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais ? Est-ce que tu te rends compte de la sueur qui a coulé sur mon visage pour obtenir tous ces biens ?
Non, il partage dans le silence.

Alors le plus jeune gaspilla sa fortune dans une vie de désordre. Mais l’épreuve arrive, une grande famine. Et, de cette épreuve va naître une renaissance. Mais dans un premier temps, il a faim. Il voudrait bien manger ce que mangent les porcs.

Alors il réfléchit tant d'ouvriers  chez mon père sont dans l'abondance et moi ici je n'ai rien.
Le cadet ne triche pas, il n'est pas dans l'autojustification, il est dans la vérité. Il se souvient de la maison de son père.  Des repas pris en famille, de la bonne ambiance, du cœur de son père.
La mémoire de la maison du Père, fait naître en lui l'espérance.
J'ai blessé l'amour de mon père, mais je vais revenir à lui et je lui dirais «père j'ai péché contre toi et contre le ciel, prends-moi comme l’ un de tes ouvriers.
– Il va se présenter humblement à son père. Il sait qu'en demandant l'héritage, il a perdu sa dignité de fils. Il va se présenter à l'unique tendresse qu'il a connue.

Le père l'aperçoit alors qu'il est encore loin. C'est-à-dire que chaque jour, à chaque instant il sort de sa maison pour jeter un regard au loin sur l'horizon en espérant follement son retour. Dans sa maison on se moque du Père, on le prend un peu pour un vieillard qui a perdu la tête.
Mais lorsqu’il aperçoit son fils, il est saisi de pitié. Il va, sans regarder l'humiliation, se jeter à son cou et le couvrit du baiser. Il aurait pu l’attendre comme un patriarche restant à la maison sans bouger, figé dans son honneur. Non, c'est lui qui le voit en premier, c'est lui qui court en premier, c'est lui qui lui ouvre ses bras, et qui le couvre de baisers.

Mais lorsque le fils déclare son indignité, Le Père alors l’arrête. Vite il faut lui apporter les plus beaux vêtements signe de sa noblesse , lui mettre la bague au doigt signe de sa royauté et les sandales aux pieds, signe de son pouvoir.

Ce qui est formidable dans cette parabole c'est de découvrir combien Dieu nous a toujours aimé même au moment de notre éloignement le plus profond.
Ce qui est formidable, c’est de découvrir combien la miséricorde précède toute prise de conscience du péché, de notre indignité. Car, c'est le Père qui nous fait découvrir la misère de notre situation, et nous donne de faire mémoire des biens qui nous attend sur la terre promise, lui qui nous donne de nous retourner vers lui et de croire en son pardon.

Le Coeur de Jésus crucifié et ouvert d’où coule l’eau et le sang, non seulement nous rappellent les conséquences de notre péché, mais aussi révèlent l'amour qui nous attend, et qui nous a toujours aimés.
Nous découvrions que nous étions perdus et donc morts. Car  c’est le retour au Père qui nous redonne la vie éternelle. Alors ils commencèrent la fête !

Et nous? Il nous arrive  de partir plus ou moins loin.
Croyons-nous  en l'amour du père    ? On nous dit depuis qu'on est enfant que Dieu nous aime , mais croyons-nous vraiment que le Père nous attend, nous désire, nous cherche, alors que même nous aurions  tout gaspillé son bien.
Acceptons-nous la Vérité de sur notre situation, acceptons-nous la Parole de Dieu, ses commandements, sans nous autojustifier, sans les falsifier ?
La Miséricorde nous libère autant de la peur du jugement, du coup qui pourrait venir du Père, autant des rancunes, de l’orgueil, du dépit qui est encore un retournement sur soi, un attachement à sa petite personne.

Le fis aîné lui est au champ. Entendant la fête, il se met en colère et il refuse d’entrer. C’est son père qui va encore  accepter de sortir et de s’humilier devant son fils aîné.
«Le Père étant sorti le suppliait» ... Ce n’est pas une simple remarque,il sort et  il le supplie ..

Alors, le fils aîné lui jette au visage toute sa rancoeur. Il lui rappelle tout ce qu’il a fait pour Lui. Son obéissance et il lui reproche sa non-reconnaissance, son ingratitude: «tu ne m’as jamais donné un chevreau !»

Et cet homme qui est parti avec l’héritage de son père, n’est plus son frère ...
En effet il dit «ton fils après avoir dépensé ton bien» ...

Alors le Père va lui faire la remarque la plus délicate et extraordinaire qui soit ... «tout ce qui est à moi est à toi». Quel amour fou ce père offre à son fils,  au moment même du péché. Quand le cœur de son fils est le plus fermé, le plus dur, il lui redit toute sa confiance, il lui rappelle l’Alliance paternelle qui est sans retour .... Amour inconditionnel.

Le fils aîné s’est perdu dans une obéissance formelle, il portait son devoir comme un fardeau, et le service qu’il rendait était un esclavage.

Lui, le fils modèle, ou vu comme tel par les hommes, ne voit pas son péché, il ne voit pas le tort qu’il fait  à son père. Il est tellement révolté qu’il ne voit son péché, l’injustice pense t il n’est pas de son côté, mais du côté de son père !

Oui, peut être est il proche de corps, peut être travail-t-il depuis sa jeunesse sur les terres du père, mais son cœur s’est éloigné de son père, tout aussi loin que celui de son frère, et peut être plus loin encore. En effet, nous voyons le cadet revenir à son Père, par amour pour lui ou du moins espérant pouvoir manger chez lui, alors que la parabole ne nous dit pas si le fils aîné rentrera à la maison.
«Les prostituées et les publicains vous précèdent dans le Royaume de Dieu» disait le Christ.

Dans nos quotidiens, dans la relation à nos proches, dans les évènements d’hier ou comme pour ceux d’aujourd’hui, nous pourrons toujours trouver des raisons de nous plaindre.
Nos parents, nos enfants, nos voisins, nos patrons, nos ouvriers, nos frères en Église, nos prêtres sont des hommes comme nous. Ordinaire, pécheurs, ayant réussi certaines choses; connaissant l’échec sur d’autres ...

Ce que nous avons besoin, c’est d’accepter de rencontrer le Père, de connaître son cœur, de découvrir sa Miséricorde. Nous avons besoin de nous laisser prendre dans les bras, de nous laisser couvrir de baisers. De retrouver notre dignité, par la bague, le manteau et les chaussures.  De voir le Père sortir vers nous, nous redire que tous les veaux gras sont à nous, qu’il suffisait de demander afin de recevoir; d’entendre le Père nous redire: «mais mon enfant, ne le sais-tu pas, l’as tu oublié, tout ce qui est à Moi est à toi» ...

Que ce temps de carême nous aide, nous qui sommes ou avons été,  sois l’un ou l’autre des fils, de retrouver un cœur d’enfant, doux, tendre, souple, sachant se réjouir du bonheur des frères et de notre Père ...

La semaine sainte arrive, tant de Grâce et de vérité. Alors ? Allons mourir à nos vieilles habitudes avec le Christ sur la croix pour renaître d’en haut, pour vivre enfin dans la résurrection du Christ. 

AMEN


dimanche 3 mars 2013

3° dimanche de Carême C

COMMENT RÉAGIRIEZ-VOUS À CES ÉVÈNEMENTS ?
 Pilate, nous ne savons pas pourquoi, a fait massacrer des pèlerins au temple de Jérusalem, et cela au milieu de l’office liturgique, au moment même où ils demandaient l’aide et la protection de Dieu. C’est un grand scandale ! Dans une autre circonstance, une tour de la vieille ville de Jérusalem s’est écroulée tuant dix-huit personnes
Nous pouvons penser à tels chrétiens, ou hommes de prières, tués, massacrés pendant le culte rendu à Dieu
Nous pouvons pensons à un accident d’autocar pendant un pèlerinage à la Salette
Ou tel accident de voiture ou tel ou tel jeune a été fauché à la fleur de l’âge
Et combien de victimes innocentes aujourd’hui dans le monde ?
Et les tremblements de terre et les tsunamis ?


A QUI LA FAUTE ?

On se pose férocement la question: à qui la faute ? Du côté de Dieu, du côté des hommes ?
Les juifs, spontanément, pensaient : « Dieu les a punis ».
Et nous de dire spontanément : «qu’ai je fait au Bon Dieu pour qu’il m’arrive cela ... !»
Car à tort ou à raison nous pensons que tout est dans la main de Dieu
Les disciples de Jésus partageaient de telles idées. Passant près d’un aveugle de naissance, ils demandaient à leur maître : «Est-ce lui ou ses parents qui ont péché pour qu’il soit né aveugle » ? Jésus répond : « Ni lui ni ses parents n’ont péché, mais c’est afin que soit manifesté le dessein de Dieu »

Dans les deux drames de l’évangile de ce jour, Jésus a refusé d’entrer dans la perspective de ses auditeurs. Les victimes de Pilate ou d’une catastrophe ne sont ni plus ni moins pécheurs que ceux qui en ont été préservés

«Eh bien non je vous le dis  et si vous vous ne convertissez pas, vous périrez tous comme eux.»

DIEU PUNIT-IL ?
Jésus nie le fait que Dieu punit à la manière humaine, réaction rapide, la main, l’injure, la colère partant si vite, la violence répondant si spontanément à la violence ! Du tac au tac !
Psaume : Le Seigneur est tendresse et pitié,  lent à la colère et plein d'amour ;

Mais il se sert de cet évènement pour prévenir ... Si on ne convertit pas, on périra tous de même ... Nous serons laissés à notre propre folie, à la violence des hommes, aux constructions faites de bric et de broc, à la nature laissée à l’état sauvage ...

• Jean-Paul II disait que dans l’histoire, il y a des réalités qui viennent de Dieu et d’autres qui ne viennent pas de Dieu, celles qui viennent du péché de l’homme. Cela lui a permis de parler de «« structures de péché » [Encyclique de Jean-Paul II en 1987, « Pour un vrai développement », no. 37]

Si un tyran massacre un peuple, s’il y a tant de victimes en Irak, en Inde, au Pakistan, est-ce la faute de Dieu ? Si l’architecte a mal fait ses plans ou si l’entrepreneur n’a pas respecté les normes de sécurité, ou négligé d’entretenir des digues, est-ce la faute de Dieu ? Si on construit des centrales nucléaires à la portée d’un tsunami est-ce la faute de Dieu ?
Ces événements tragiques, quelle qu’en soit la cause, même s’ils nous touchent au plus profond de notre sensibilité sont à considérer comme des signes, des appels de Dieu. En effet peut se servir de tout pour nous ramener vers lui, le positif, comme les épreuves et même mon péché!
«tout concourt au bien de celui qui aime Dieu» Rm 8, 28

Appel à l’humilité : nous ne sommes pas tout-puissants, nous ne pouvons pas avoir la maîtrise sur tout en tout !
Appel à la conversion : Jésus incitait déjà ceux qui l’écoutaient à interpréter « les signes des temps », en se retournant vers Dieu. Il appelait cette attitude « se convertir », c’est-à-dire retourner son cœur, s’arracher en ce qui, en chacun de nous, est égoïsme ou lâcheté, pour se donner à Dieu dans la foi et à ses frères dans l’amour.
Appel à sa responsabilité, sur soi, sur les autres, à la nature .. Et tout acte posé à une conséquence pour le bien ou pour le mal ...
on ne peut jouer avec la nature humaine, avec la vie humaine, avec Dieu sans qu’un jour cela se retourne contre nous, contre les autres
Ses paroles ne sont pas une menace de la part de Jésus, mais plutôt une volonté de prévenir : non, on ne peut retourner en arrière sans conséquence. La porte du paradis terrestre est fermée par un ange qui porte une épée de feu : notre Salut est devant nous !

ISRAËL
Israël dans le désert à marcher dans le désert longtemps ; comme nous il était tenté de revenir en Égypte.
Plutôt l’esclavage avec la viande et les oignons d’Égypte, plutôt que la conversion, la marche dans le désert et la manne.
• ils avaient été baptisés en MOISE dit ST Paul, et pourtant : «Cependant, la plupart n'ont fait que déplaire à Dieu, et ils sont tombés au désert.
Ces événements étaient destinés à nous servir d'exemple, pour nous empêcher de désirer le mal comme l'ont fait nos pères.»

Mais c’est dans le désert que Moïse rencontre le buisson ardent ...
Lui le prince de l’Égypte, il paît les brebis de ce beau père ...
Et là, au milieu de l’épreuve  : un Mystère
Théophanie ...
Enlève tes sandales ...

nous aussi au milieu de nos épreuves nous avons rencontré un buisson ardent : le Christ (humanité: buisson, divinité feu )
Comme Moise nous nous sommes détournés
Au milieu de la fournaise, au milieu de l’épreuve de la croix : révélation de son pour nous

« J'ai vu, oui, j'ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j'ai entendu ses cris sous les coups des chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances»

Et même dirait le Christ « comme agneau immolé, je les ai portés pour vous»

Celui qui m'a envoyé vers vous, c'est YAHVÉ, c'est LE SEIGNEUR, le Dieu de vos pères, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob.'

Se convertir est un travail de longue haleine. Mais Dieu n’est pas pressé ! La petite parabole du figuier, auquel du temps est encore accordé, nous montre la patience de Dieu prêt, non pas à punir, mais à offrir de nouveaux délais de grâce. Il nous dit à chacun d’entre nous :
« Qui que tu sois, tu peux changer ton cœur et te mettre à porter du fruit ».
Mais il faut mettre  au pied du figuier, le fumier de l’épreuve, l’ensemencer par le sang de l’Agneau alors peut être il pourra enfin porter du fruit.

Nous, aujourd’hui, nous sommes privilégiés par rapport aux Hébreux. Nous savons qui est LE SEIGNEUR, le Dieu de nos pères, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob.
    Il est Dieu d’Abraham, mais son vrai nom est Père. Il est Père avec tout le poids de tendresse que Jésus y a mis lorsqu’il a appris à ses disciples à prier. Dites : « Abba, papa ».
Il est Dieu d’Isaac, Dieu le Fils.  Aujourd’hui, pour nous, le Christ ressuscité est toujours vivant, comme un nouveau Moïse. Par sa croix plantée dans le rocher du Golgotha, dans nos épreuves, il nous a ouvert le passage vers son Père et notre Père.
Il Dieu de Jacob, et son Nom est Esprit Saint. Feu brûlant d’Amour divin, qui enflamme Dieu et doit aussi enflammer, brûler, le cœur de toute l’Église !
Oui Dieu est bon et il est pure innocence nous voulant que du Bien.
Vive le Seigneur !

 François de Sales
 « O Père, où trouverons-nous quelqu’un qui soit aussi bon, aussi saint, aussi doux et aimant que vous l’êtes … Ce mot de Père m’excite à vous demander les choses qui me sont nécessaires car le Père ne refuse jamais à son enfant ce qu’il voit lui être nécessaire. Vous le voulez parce que vous êtes tout bon ». (XXVI, 388)

2° dimanche de Carême C

 Quel drôle signe d’alliance !

La nuit venue, un sommeil, une frayeur tombent le soir sur Abraham.
– Le feu traverse de part en part les animaux.
– Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abraham.

– le feu nous a traversés aussi de part en part, celui de la Foi, le feu de Dieu, c’est de la charité, de la vie de Dieu : l’Esprit Saint
–  ce feu nous purifie jusqu’aux entrailles, Il nous libère de nos nuits profondes.
– Il nous libère de cette course frénétique vers les choses de ce monde: les hommes sont comme tournés vers l’extérieur de même, uniquement vers le plaisir du ventre.
– Mais aussi Il illumine, Il redonne la vie là où il y avait la mort, Il détache nos âmes des réalités simplement matérielles, Il libère des passions, du doute.
-Il nous redonne l’Énergie d’en-haut : c’est le feu de la Pentecôte. Le Vent de la parole. C’est un feu spirituel.
« J’ai le feu dans les os», dirait Jérémie.

Mais pour recevoir ce feu, il faut être humble. Car il est donné. Il est plus fort que l’orgueil si nous le laissons  traverser nos entrailles.

– Il nous donne la liberté intérieure, il nous donne de croire, et d’expérimenter que celui qui vit un peu déjà de la sainteté du Christ, vit déjà du royaume de Dieu sur la terre, il est citoyen des Cieux, comme le dit St-Paul.
Même, si cette réalité est donnée plus comme une intuition qu’une expérience intérieure, plus comme un mystère encore caché  qu’une pleine révélation, comme lorsque nos corps seront à l’image du corps glorieux du Christ.

– Nous voyons dans l’Évangile l’humilité du Christ, qui va prier sur la montagne avec Pierre Jacques et Jean.Tout Fils de Dieu, il prie.
– C’est au cours de sa prière, qu’il est comme illuminé de l’intérieur.
Son humanité ne peut plus cacher l’énergie de sa divinité, sa lumière.
Toute l’humanité du Christ est comme traversée, elle aussi, par ce feu divin. Mais à l’image du buisson ardent qui n’était pas détruit par le feu, ainsi l’humanité du Christ n’est pas détruite par sa divinité, elle est dépassée accomplie, illuminée, mais pas détruite.
La transfiguration confirme l’intuition des pères décrite dans le livre de la genèse: l’homme a été créé à l’image et ressemblance avec Dieu. Il y a une parenté réelle entre l’homme et Dieu. L’homme a été créé pour devenir comme Dieu, pour devenir lumière dans la lumière divine.
– Ainsi Jésus est bien le Seigneur. Le Seigneur annoncé par les prophètes comme Élie
– Le Seigneur qui donne la loi sainte sur la montagne avec Moïse
– Le Seigneur rencontré à l’entrée de la tente avec Abraham.

C’est pour cela que Pierre veut planter trois attentes.
Une pour Élie et Moïse et une autre pour le Christ.
Tentes de la rencontre, tentes de la nouvelle alliance accomplie l’ancienne.

« Il est heureux que nous soyons ici »dit Pierre
 Cette lumière nous rend bienheureux, humblement et véritablement.
Cette lumière est une béatitude. C’est une lumière simple et forte, douce et éclatante, elle est la lumière de la vie !
C’est la lumière du Père qui nous redonne son fils : « il est mon fils écoutez le ».

 Ainsi Jésus n’est pas venu pour nous perdre, mais il est venu accomplir l’attente de tous les peuples, de toutes les religions humanistes, l’attente du peuple élu lui-même.

Pourquoi le Père nous redonne-t-il son fils ?
– Il va falloir traverser la mer Rouge, la mère du sang. Il va falloir aller chercher l’homme dans son cœur, dans ses entrailles, dans ses ténèbres. Dans toutes les nuits de l’histoire. Nuit du démon, nuit du serpent.
– Le Christ va descendre au cœur de nos péchés. Il va descendre au cœur de nos Trahisons comme Judas, de nos abandons comme Pierre, de nos indifférences, comme la foule, nos lâchetés et de nos meurtres comme Pilate, au cœur de notre mystérieuse Folie, que l’on prend pour une Sagesse.

Le Père désire aussi pour nous, que l’on descende dans la nuit de Jésus, qui lui fera crier à sur la Croix : « pourquoi m’as-tu abandonné ? », il nous faut l’accompagner en sa passion.
Jésus nous aime tellement qu’il veut aller nous chercher dans nos tombeaux. Non pas pour satisfaire la volonté sanguinaire d’un dieu qui demanderait un sacrifice comme un roi humain. Mais pour révéler l’Amour d’un Dieu qui va jusqu’au sacrifice. Pour témoigner, dans l’humilité la plus profonde, du Père qui nous aime et qui va jusqu’à nous donner son propre Fils. Ce  Père nous redit la valeur infinie qu’Il nous donne : celle du sang de son fils. L’homme n’est pas une chose que l’on prend et que l’on jette : l’homme est sacré !

Il faudra attendre la résurrection, pour comprendre tout ce que Jésus a fait pour l’histoire humaine...
Jésus aujourd’hui est transfiguré (comme il ressuscitera), non comme le fruit d’une domination, pour imposer sa force, mais comme le fruit une attitude humble. Il a accepté de s’abaisser, il sera élevé.
– Il a accompli le deuxième degré de l’humilité dans la règle de Saint-Benoît : « ne pas aimer sa volonté propre, ni se complaire dans ses désirs, mais faire la volonté du Seigneur ».

Celui qui accepte de laisser Dieu faire en lui sa douce volonté, qui accepte d’accueillir cette belle et tendre lumière du Père par la Foi, sera transformé par elle, il deviendra un citoyen des Cieux. Il fera l’expérience que Dieu n'est pas celui qui ne sert à rien, ou qui n’existe pas, ou qui n’est pas juste, mais celui qui peut me libérer et transformer la vie humaine par son amour, et ceci dès aujourd’hui.

L’Église est elle-même le corps de l’humanité vivante de cette lumière. Cette lumière l’éclaire comme de l’intérieur. Parfois elle peut en faire l’expérience sensible , mais souvent elle vit simplement par la foi qui éclaire le mystère du Père, et nous  donne de croire et d’espérer de plus en plus en Lui.
L‘Église qui ressemble à nos montagnes dans le haut pays : Les pieds sur la terre, dans les vallées pleines de brouillard et peu éclairées, mais au sommet elles brillent d’une lumière si claire et limpide qu’elle pourrait changer l’histoire de toute humanité.