Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 30 décembre 2011

JOUR DE NOEL 2011

Il y a quelques jours, sur la radio, j’écoutais une émission sur Victor Hugo en exil à Guernesey. L’invité qui nous faisait visiter sa maison nous montrait que l’architecture intérieure de cette maison était pensée à l’horizontale, contrairement à la verticalité des cathédrales, comme Notre Dame de Paris. Il nous montrait comment dans la pensée de V H il fallait faire disparaître toute autorité, Dieu en particulier, pour que l’homme se retrouve seul. Le peuple devrait alors se sauver par lui-même (en particulier les plus pauvres, les misérables) ou périr ; sans plus ne jamais faire appel au Ciel.
Mais Dieu et la religion ne sont décrits que sous l’angle de la domination, de la hauteur, de la réduction ou de la négation de la liberté.

SURPRISE !
Quelle surprise alors ce matin : découvrir un enfant un nouveau-né !
Dans une crèche ! dans une étable pour les bêtes. Ils sont là, car ils ont été rejetés par tous. « «Ne nous dérangez pas, allez accoucher ailleurs… »
A l’intérieur une femme qui vient d’accoucher dans la nuit et son mari Joseph.
Ils ont reçu la visite de quelques bergers, les plus pauvres de la société, qui ont expliqué comment ils avaient été prévenus par un ange qui annonçait la naissance du Messie, et même du Seigneur lui-même…
Et tout le ciel s’est mis à chanter la Gloire de Dieu…
Et aujourd’hui sur la terre combien d’homme et de femme se réjouissent de sa naissance… Du mystère de la présence de celui qui a été crucifié et qui est ressuscité, vivant dans leur vie, le Christ Jésus.
Où est le Dieu tant décrié par l’athéisme ou l’agnosticisme d’hier ou d’aujourd’hui ?! Ce Dieu judéo-chrétien qui rend esclave les hommes dont il faut supprimer tous les signes dans la société, chrétiens ou autres… à qui il faut faire la guerre si nous voulons un tant soit peu de liberté !

Victor Hugo serait-il Don Quichotte, allant combattre des moulins à vent ? Des idoles fruit d’une pensée purement humaine , et créer à notre ressemblance ? … qui en fin de compte, trompe qui ?

POURQUOI CE MONDE VA T IL SI MAL ?
Pourquoi nous devons continuellement nous battre et nous libérer, et de notre péché en premier ?
Ce n’est pas parce que Dieu ou la Foi chrétienne auraient failli, mais parce que nous ne mettons plus notre Foi en cet enfant de Bethléem. Nous n’y croyons plus… et si nous y croyons encore, nous ne prions plus vraiment, nous n’adorons plus, nous nous investissons plus envers les autres pour eux et non plus pour nous, la charité se refroidit…
Dieu alors devient absent, lointain il n’est plus source de joie, de renouveau.
Benoit XVI écrivait récemment… « Là où le doute au sujet de Dieu devient dominant, le doute au sujet de l’homme suit inévitablement et nous voyons aujourd’hui comment ce doute se répand. Nous le voyons dans le manque de joie, dans la tristesse intérieure qui peut se lire sur tant de visages humains. Seule la foi me donne la certitude : il est bien que j’existe. »

Oui, il est bon d’exister, notre vie a du sens, parce que Dieu m’aime et cet enfant nouveau-né en est la preuve, il est venu me chercher, il est le Messie, il est le Seigneur

PAS SIMPLEMENT UNE NAISSANCE…
Car ce que nous fêtons ce soir ce n’est pas simplement la naissance de Jésus à Bethléem, mais nous fêtons le plus grand mystère des mystères : Dieu qui vient parmi les hommes, Dieu qui en son Fils, vient prendre chaire de notre chair. Entre dans notre histoire, il sera charpentier, il connaîtra la mort crucifiée sur le bois, il ressuscitera…
« Avec la liturgie de Noël, a expliqué Benoit XVI, l’Église nous introduit dans le mystère de l’Incarnation. Ce n’est pas le simple anniversaire de la naissance de Jésus qui est célébré, mais un profond mystère qui continue de marquer l’histoire humaine aujourd’hui».
Noël, ce n’est pas un simple anniversaire, mais la célébration du mystère de l’incarnation

Cet enfant est le Messie. Hier soir on entendait l’Ange dire aux bergers : « Aujourd'hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur ».

Car cet enfant est le Messie annoncé à David, 1000 ans au paravent.
Nathan avait prophétisé à David : « je te donnerai un successeur dans ta descendance, qui sera né de toi, et je rendrai stable sa royauté. Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils »

Il porte en lui, toutes les espérances d’un peuple, les Hébreux, qui ont connu la Gloire, mais aussi le sang, l’Exil, les pleurs, et toutes les conséquences du péché.
Jésus est l’homme qui porte en Lui toutes les aspirations de tous les hommes de notre humanité…
CET ENFANT EST DIEU LUI-MÊME … le Seigneur a dépassé notre attente, ce qui n’était pas monté au cœur de l’homme, Dieu l’a fait. Cet enfant c’est Dieu lui-même. Dieu fait chair.
Écoutons l’Apôtre Jean : « Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était Dieu..En lui était la vie… Et le Verbe s'est fait chair».
Et encore l’ange aux bergers, « il le Messie Seigneur » . Ce terme « Seigneur » n’était réservé qu’à Yahvé, qu’à Dieu. «
LE VISAGE DU PERE
Mais le sommet de la révélation, le mystère le plus universellement inconnu ou méconnu, c’est que le visage de cet enfant, cet enfant qui sourit à son père et à sa mère, c’est le visage du Père ! Du Père éternel.
Ce visage humain est l’icône la plus parfaite du visage sans visage du Père. À travers cette chair, rayonne la plénitude de la lumière du Père… Comme un rideau qui ne pourrait pas empêcher la lumière de passer. C’est ce que nous dit Saint Paul : « il nous a parlé par ce Fils par qui il a créé les mondes. Reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être».
Voilà le grand secret des nourrissons, qui nous regarde, qui nous sourit avec leurs grands yeux ouverts : au fond de leur regard, c’est Dieu lui-même qui nous regarde et qui nous sourit…
Ainsi donc, le fruit principal de cette rencontre avec le Christ c’est la Joie. Car Dieu est notre Bien, l’accomplissement véritable de nous-mêmes. Joie qui naît non d’une excitation, qui vient non de l’extérieur, mais joie qui naît d’une rencontre, de pouvoir enfin se donner par amour
JESUS SEUL NOUS APPORTE LA VRAIE NOUVEAUTÉ
POURQUOI ? ISAÏE « Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire.
Jésus est un nouveau-né , ainsi Dieu est ce nouveau-né..
Parce qu’il vient de naître, Jésus apporte avec Lui l’avenir ; la vraie, l’Eternel nouveauté, la fraîcheur…
Parce qu’il naît, le Christ est un fils, il vient d’un père et d’une mère. Il est un heureux évènement qui vient d’un autre, du Père et son épouse, Marie. Le Christ apporte avec Lui une nouvelle genèse, une nouvelle naissance pour ceux, qui comme le dit Jean, « ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu. »
Oui, le Christ vient renouveler radicalement la face de la terre (2000 ans). Sans rupture, mais en continuité, il nous donne la promesse du Salut. C'est-à-dire l’accomplissement de sa Parole en nos actes, pour enfin vivre et vivre d’Amour véritable.

Quelle lumière infiniment plus extraordinaire et libérant que le dieu frigide des philosophes et autres littéraires, qui n’est qu’une idole, une caricature facile à critiquer et à détruire !
ET CE MATIN ,
Et cet enfant qui naît ce matin ici à Villefranche, que va-t-il devenir ?
Quel visage, lui n’est que gaîté, va-t-il rencontrer dans la rue ou dans nos maisons ? Quand il va nous dire bonjour, quelle réponse aura-t-il ?
Lui qui est un étranger, un juif, quel accueille aura-t-il ?
Il vient pour rapprocher les cœurs les uns des autres, en famille, et plus largement. Nous rappeler que nous sommes tous frères d’un même Père…

LA FORCE DE L'AMOUR
Un enfant, nous est né. Et il a une force plus puissante pour changer nos cœurs, que toutes autres forces, la force de son amour. Dieu est l’Amour.
Et l’Amour ne s’impose d’en haut, comme le craignait Mr Hugo, car il vient d’ en bas, comme un nouveau-né, déposé ds nos mains
Il ne vient pas de l’extérieur, mais il veut naître de l’intérieur
Il ne vient pas pour s’imposer, mais pour nous libérer…
Oui Jésus, ressuscité vient à nous comme un enfant, un nouveau-né, en cette nuit de NOËL. Il ne vient pas en Maître, mais comme l’Agneau qui sera immolé. Il veut naître en nos cœurs, en nos vies pour les transformer… il est le Messie, le Seigneur, pour nous libérer et nous combler, après les épreuves de cette vie, au-delà de tout ce que l’on pouvait espérer sur cette pauvre terre.
Gloire à Dieu au plus haut des cieux et Paix sur la terre aux hommes qu’il aime !