Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 12 novembre 2016

33e dimanche TO C 2016

- La Parole de Dieu nous pousse en avant  vers les temps eschatologiques jusqu’au Christ Roi. 
- L’Esprit Saint nous aide à retrouver la mémoire … du passé du présent, et même de l’avenir … 

- car le temps pour Dieu est comme un enfant… 
- il est la mémoire du passé, de l’histoire de ces parents, de sa famille, de l’amour de ces parents, de sa naissance et de tout ce qu’il a été bébé 
- il est présent aujourd’hui et occupe sa place parmi nous 
- il porte déjà en lui-même ce qu’il sera dans l’avenir … il est en puissance aujourd’hui l’adulte, le professeur ou l’artisan qu’il sera demain. 

- ainsi la Parole de Jésus de ce jour : elle porte en elle-même tout un passé qui la sous-tend  et lui donne sa force 
- elle s’appuie sur un événement présent, sur un acte réel dater dans l’histoire 
- mais aussi il annonce en puissance ce qui adviendra sûrement dans le futur. 

- l’Évangile : le Temple. mémoire du passé, de tous ces temps glorieux  d’Israël qui ont précédé le Christ … le Temple semble éternel 
- mais celui-ci coupe court l’admiration : « ce que vous contemplez maintenant, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre; tout sera détruit » 
- effectivement Jésus parle d’un évènement de l’avenir proche : sa propre mort, lui le vrai Temple de Dieu et sa résurrection
-   mais aussi il annonce  en l’an 70  la destruction du Temple par Titus. 
- et le jugement dernier: la fin de l’Ancien Monde et l’avènement du Royaume de Dieu dans sa Gloire. 

Il souligne aussi que sa vie, sa souffrance, sa mort et sa résurrection  préfigurent la vie, la souffrance et la résurrection de l’Église. 
- en effet, le Christ n’est pas venu pour mourir en ce monde pour nous éviter la croix, mais pour nous donner la force de traverser victorieusement toutes nos épreuves… 
- En effet, on verra ce monde être ébranlé, la guerre, la persécution des chrétiens, même dans sa propre famille, mais aussi les signes avant-coureurs de la victoire : «  ne vous préoccupez pas de vote défense, c’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle personne ne pourra s’opposer ». 

- et il conclut en disant : « c’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. » 

- la persévérance, c’est à dire une fidélité que rien ne pourra plus vaincre est le signe le plus radical que Dieu agit dans nos vies par l’Esprit saint, par la puissance de la résurrection.. 
- Cette persévérance n’est pas uniquement de l’ordre de la force humaine, mais elle est de l’ordre de la force que donne Dieu… 

- on voit cette persévérance dans la vie de Saint Paul : pour témoigner que tout lui venait de la surabondance de son coeur, et non d’un désir de profit malhonnête, il prêcha la Bonne Nouvelle tout en continuant de travailler : «  Au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour, nous avons travaillé pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous. »

- saint Vincent de Paul nous dit :
- «Dieu nous place dans la nécessité de faire des choses au-dessus de nos forces. » la persévérance en Christ est au-dessus de nos forces 
- et encore : «  La grâce de la persévérance est la plus importante de toutes, elle couronne toutes les grâces. » 

saint François de Sales commente ce passage en nous rappelant que Dieu a donné comme fruit de la persévérance, la vie éternelle  : 
- « A la persévérance,   notre Seigneur attache le très grand don de la gloire éternelle, selon qu’il a dit: qui persévérera jusqu’à la fin, il sera sauvé » 
- il nous rappelle aussi que le démon combat particulièrement cette force dans le coeur des hommes, en particulier en ceux qui s’approche du Christ : il nous tente pour que nous commencions tout et n’achevons rien : 
- «  car il ne se soucie point qu’on fasse force desseins et commencements, pourvu qu’on n’achève rien ». comme on dit le mieux est l’ennemi du bien.
Il nous pousse à commencer beaucoup pour ne rien achever : « Il ne faut pas vouloir suivre plusieurs exercices à la fois et tout à coup; car souvent l’ennemi tâche de nous faire entreprendre et commencer plusieurs desseins, afin qu’accablés de trop de besogne nous n’achevions rien et laissions tout imparfait. »
une image pour conclure : 
-« L’esprit séducteur nous fait contenter du printemps fleuri : mais l’esprit divin ne nous fait regarder le commencement que pour parvenir à la fin, et ne nous fait réjouir des fleurs du printemps que pour la prétention de jouir des fruits de l’été et de l’automne. » 


Se « souvenir » de l’avenir doit à la fois nous donner une grande espérance, un grand désir de rejoindre tout ce que le Christ nous promet, de parcourir le chemin vers le Ciel que tous les saints on parcouru, 
et la force pour implorer constamment cette grâce de la persévérance, afin de recevoir dès ici bas comme un avant-goût,  ses fruits si délicieux : la douceur et la paix du coeur … 


AMEN 

lundi 7 novembre 2016

32e dimanche du TO C 2016


                                                    32e dimanche du TO C 2016


- Dans un premier temps, Jésus répond aux sadducéens :  la Résurrection existe t'elle ? celle qui est inscrite dans les Ecritures.
- En Saint-Marc, il est écrit : vous méconnaissez la puissance des écritures et la puissance de Dieu. Mc 12
- Dire que le Dieu révélé à Moïse, est le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et de JACOB c’est faire référence à des vivants. Ainsi depuis le  buisson ardent, Moïse suppose que la puissance de Dieu est assez grande, pour que la vie ne finisse pas après la mort.

- Dans l’Evangile, Jésus dit : tous en effet vivent pour Lui.

- Jésus continue sa démonstration, la Résurrection va apporter une transformation profonde dans l'homme historique. C'est à dire l'homme créé par Dieu sur cette terre.
 - En effet, les hommes par la Résurrection, comme dit Jean Paul II : « auront reconquis la plénitude de leur perfection, propre à l'image, qui est à la ressemblance de Dieu »
 - Cette reconquête sera tellement pleine et entière, que, sans perdre le caractère masculin et féminin, les hommes n’auront plus besoin de prendre ni femme ni mari.
- Or dans le livre de la Génèse, il est écrit : l'homme finira sa femme, il ne faut plus qu'une seule chair.
 - Donc, le mariage et la procréation appartiennent exclusivement à ce monde, et ne constituent pas le futur eschatologique de l'homme, c'est-à-dire le futur après la mort, et après la Résurrection d'entre les morts.

- Le monde nouveau, ne serait pas simplement un monde, marqué par la finitude, marqué encore par des réalités trop historiques, trop animales, mais ce sera le monde de Dieu, ou comme le dit Saint-Paul où Dieu sera «tout en tous».
- Ainsi, contrairement à ce que croyaient les Sadducéens, la Résurrection n'est pas simplement une réanimation, une reproduction de ce qu'on peut vivre sur la terre, car on ne prend ni femme du mari, mais annonce, un état absolument nouveau de la vie humaine elle-même.
 - Et même l'aspect masculin et féminin, si typique, de la situation dans notre terre, ce caractère-là, trouvera une toute autre dimension, que la dimension dans l'existence terrestre.


- « ceux qui en seront jugés dignes, d'avoir part à la Résurrection des morts, ne peuvent plus mourir parce qu'ils sont pareils à  des anges, car ils sont fils de Dieu et fils de la Résurrection. »

- Est-ce que ça veut dire que l'homme n’aura plus son corps ?  Non, car alors il ne serait véritablement plus humain.
- Mais cela signifie que les hommes  ressembleront plus aux anges aujourd'hui, c'est-à-dire que la dimension spirituelle dominera toute notre personnalité.
- «la Résurrection signifie une nouvelle soumission du corps à l’esprit » comme le dit Jean-Paul II.

 - L'homme parfait, n'est pas un homme qui doit quitter la prison terrestre de son corps, comme le dit Platon. Ce n'est pas non plus un homme qui doit se laisser dominer par toutes les pulsions corporelles et charnelles comme on le proclame beaucoup aujourd'hui.

 - Non, le nouvel homme, tel que le Christ l’a révélé lui-même dans sa Résurrection, le nouvel homme, est un homme qui a pour principe vital  l'esprit, l'Esprit Saint, son propre esprit.
C’est à dire que le corps, sera  totalement soumis à la vie de l'esprit.



 - En définitive, c'est un homme parfaitement intégré par une union de l’esprit et du corps comme le dit encore  : Jean-Paul II.


- Ressuscité d'entre les morts, ne signifie pas non plus la disparition dans  notre personnalité de tout ce qui est beau et bon dans la relation aux autres personnes, les relations les plus proches par exemple le mariage, et les relations d'amitié, et les autres relations humaines.

 - Première lecture : que Dieu notre Père qui nous a aimé, réconforte vos cœurs et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien.
- Saint-Paul, nous dit, que tout ce que l'on peut faire de bien, sur cette terre,  est le chemin, vers la Résurrection.
- C'est-à-dire que, le péché, l’éloignement de Dieu, l’esclavage du corps, est une forme, de mort, c'est la mort, qui entre de plus en plus, dans nos vies.
- et faire le bien, vivre de la Grâce de Dieu, combattre pour le bien, jusqu'à livrer sa vie comme les frères Maccabée, est le chemin de la Résurrection.
- C'est la Résurrection d'entre les morts, qui par la grâce du baptême, commence déjà son travail, comme un levain dans  une pâte, comme une graine, qui pousse de plus en plus jusqu'à s’épanouir  dans le royaume des cieux.
- Ainsi JP II peut encore écrire, « La Rédemption, c'est-à-dire le salut, est la voix de la Résurrection. La  Résurrection constitue  l'accomplissement de la Rédemption de la personne humaine. »
- En fait, croire en la Résurrection des morts, donne un grand élan, un grand courage, un horizon extraordinaire, pour s’engager réellement, avec fidélité, sur la route du bien comme le montre Jésus.
- Croire en la vie après la mort n'est pas un opium, comme le pense Marx, bien au contraire, c'est la puissance de la vie elle-même, qui soulève les cœurs, jusqu'au Dieu de la vie.
 - Mais encore faut-il cela, et pas croire n'importe quoi.

- Si effectivement nous croyons, que quoi que nous fassions, le bien comme le mal, du péché comme la vie dans la grâce, nous irons au ciel, comment le disent tellement de gens aujourd'hui comme pour se rassurer, alors effectivement, cette vie après la mort, devient comme un opium.
C'est à dire qu'elle nous évite de travailler pour la justice, de travailler pour le bien des autres, de travailler pour tout ce qui est  beauté et bonté.
- Mais cela est effectivement une grave déformation des conseils du Christ.

- Alors que lui, au contraire, nous dit que le seul chemin, pour trouver le ciel, pour entrer dans la vie de la Résurrection, pour  voir Dieu   face-à-face, le seul chemin c'est Lui-même, c'est à dire, le chemin  du bien, de la charité, de l'espérance, et une foi  véritable.

dimanche 25 septembre 2016

26e dimanche du TO C 2016

26e dimanche du TO C 2016  

- un riche (dont on ne connaît pas le nom) passe tous les jours  devant un pauvre , dont on connaît le prénom : Lazare
- les simples miettes de l’un auraient rassasié l’autre, mais rien ne tombait de la table ou de la bourse du riche : 
- pour endormir sa conscience il s’inventait de bonnes sentences : «Dieu y pourvoira», «l’État s’en occupera», «on ne peut aider toute la misère du monde», «il n’a qu’à travailler comme les autres», «il paye ses fautes passées» ou que sais je ? .. 
- oui, mais voilà le Maître et Seigneur de la terre ne l’entend pas  ainsi

- Celui qui, comme le dit Saint-Paul,  paraîtra autant fixé,  c’est Dieu souverain unique et  bienheureux,  roi des rois et Seigneur des seigneurs

- Le pauvre Lazare qui a espéré toute sa vie  un geste du riche se retrouve  après cette vie terrestre dans la fête et dans le bonheur de Dieu.  Le riche, qui a choisi de fermer son cœur aux autres pour toujours, se retrouve dans les souffrances : «Père, je t’en prie, envoie Lazare, dans la maison de mon père, en effet j’ai cinq frères, qui leur porte son témoignage !»
- Et Abraham répond : « s’ils n’écoutent pas Moïse, les commandements, et les prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus » 

 -  c’est malheureusement, le lot de bien des hommes sur cette terre, des chrétiens ou non, d’être de ceux que Charles Péguy appelle  « les âmes habituées»

- c'est-à-dire de ceux, qui réagissent plus au mal, à la souffrance, car trop habitués.
- habitués à la souffrance des hommes,  à leur propre médiocrité, habituée à se satisfaire d’eux-mêmes,  drapés dans leur pseudo- morale, tellement habitués qu’ils ne voient même plus la gravité de leurs attitudes.  
- cela me fait penser à ces enfants, qui regardaient un film d’horreur…

-   Mais laissons parler Charles Péguy : « 
«Il y a quelque chose de pire que d'avoir une âme même perverse, c’est d'avoir une âme habituée. On a vu les jeux incroyables de la grâce …pénétrer une mauvaise âme et même une âme perverse, et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n'a jamais vu mouiller ce qui était verni, on n'a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n'a pas vu tremper ce qui était habitué. 
Les “honnêtes gens” ne se mouillent pas à la grâce… Leur peau faite de sentences de morale, constamment intactes, leur fait un cuir et une cuirasse sans faute. …Parce qu'ils ne sont pas blessés, ils ne sont pas vulnérables. Parce qu'ils ne manquent de rien, on ne leur apporte rien. Parce qu'ils ne manquent de rien, on ne leur apporte pas ce qui est tout :  la charité et  Dieu Lui-même.  Ne panse point celui qui n'a pas de plaies. C'est parce qu'un homme était par terre que le Samaritain le ramassa. 
C'est parce que la face de Jésus était sale que Véronique l'essuya d'un mouchoir » . 

-  Lazare, vous le voyez mes frères,  c’est  le Christ lui-même, le Fils de Dieu lui-même  tel qu'il est traité dans ce monde. 

On  retrouve un écho similaire dans la parole d’Amos la première lecture : « malheur à ceux qui vivent bien tranquilles,  couchés sur des lits d’ ivoires: la bande des vautrés elle n’existera plus.»

 Il y a des personnes, nous-mêmes peut-être, qui se voient tellement parfaites, qu’elles ne voient pas leur péché,  qu’elles pensent que tout leur est dû, et qu’eux ils ne doivent rien à personne, surtout pas à Dieu.

- Si au moins, nous pouvions nous reconnaître pécheurs, comme le dit Péguy. 
- si au moins nous pouvions reconnaître nos méchancetés, nos duretés, nos violences 
- alors  le salut apporté par Jésus-Christ, la grâce du Dieu invisible et incompréhensible, pourrait venir nous chercher, elle pourrait les relevés, et nous essuyer le visage, nous redonner la bague au pied, et le vêtement de la dignité retrouvée du fils, comme le père dans la parabole du fils prodigue.

- oui,  malgré les doutes, les infidélités, les athéismes, il y a un remède à tout cela  : la Miséricorde du Seigneur
- proclamée par l'Église, depuis 2000 ans dans le monde entier, à temps, ou à contretemps.
Il y a un remède : le Christ  la personne de Jésus-Christ mort et vivant parmi nous.
 Jésus-Christ qui continue son œuvre au nom de Dieu
en pardonnant les péchés dans le sacrement du pardon
 en se faisant présent chaque dimanche, dans l'Eucharistie 

- Tous ceux qui sont passés par le chemin de la conversion, d'une contrition réelle et ardente, tous , et j'en connais, et j’en suis, tous ont vu leur péché pardonné, leur indifférence reculée, leur charité  grandir peu à peu. 

- Mais qui célèbrent encore parmi les chrétiens l’Eucharistie, qui encore vient se confesser auprès du prêtre, chaque mois ?
- qui,  sans présupposer des solutions politiques, est déchiré par la situation d’enfants, d’homme et de femme qui meurent aujourd'hui en Méditerranée par milliers..ou attendent dans le froid une solution avant de mourir ..  
- Qui accueille encore un enfant handicapé, qui reste encore ouvert à sa voisine âgée et seule, qui se reconnaît encore enfant d'un même Père d’Amour. 

- « Mais, s'ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes,  dit le Seigneur,  principe et Maître de toute vie,  quelqu'un aura beau ressusciter d'entre les morts ils ne seront pas convaincu , 
- Mais si nous les  écoutons,  alors quelles merveilles nous découvrons !

AMEN  

mardi 6 septembre 2016

23e dimanche du T0 C

- Mère Thérèsa est une grande, très grande parce qu'elle a été la plus petite,  de celle qui s'est abaissée le plus auprès des plus pauvres, et là elle a trouvé ce que veut dire :" il y a plus de joie à donner qu'à recevoir .... 
- Premièrement un peu d'histoire 
- Elle est canonisée aujourd'hui, car c'est le dimanche qui précède sa mort : le 5 septembre
- Quel lien peut-on faire avec la parole de Dieu aujourd'hui ?
- D'abord, mère Thérésa, c'est Dieu qui est glorifié, c'est son Esprit , la Sagesse  du Christ qui est venue la visiter au plus profond d'elle-même, pour lui donner la force d’aimer.
- C'est ce que dit la  Sagesse dans la première lecture :  «qui aurait pu connaître la volonté de Dieu si tu ne lui avais  pas donné  Sagesse et envoyer d’en haut ton Esprit-Saint ».  
- Saint-Paul, demande à Philémon de ne plus considérer Onésime comme son esclave, mais maintenant qu'il est devenu chrétien,  comme un frère bien-aimé. De plus, Saint-Paul  l'appelle son enfant, et il dit : « accueille-le, comme si c’était moi »
- Mère Thérésa  a cru que dans chaque enfant, chaque orphelin, chaque pauvre récupéré dans des états inimaginables pour lui donner simplement de mourir dans la dignité humaine, elle a cru, que ce visage, cette souffrance, c'était Jésus lui-même qui les vivait dans  ses frères et sœurs. 
- Chaque homme  n'était pas pour elle un esclave, un paria, un intouchable, c'était son frère, sa sœur, son frère bien-aimé, et sa sœur très aimée.
- Peut-être, avez-vous entendu aussi, que la règle de vie des sœurs de la Charité, est très stricte, on pourrait même dire dur pour nous.  Je dirai simplement,  c'est l’Évangile vécu, comme François d’Assise l’a vécu.
- cette règle, c'est ce que dit ici le Christ dans l'Évangile .
- «   Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père sa mère sa femme et ses enfants et même à sa propre vie, il ne peut pas être  disciple. 
- Celui qui commence une oeuvre  et n'est pas capable de l’achever   trouvera la honte. 
- Celui dont qui d'entre vous ne renonce pas à tout ce qui lui appartient, ne peut pas être disciple »

- J'ai lu le livre de mère Teresa en entier.  Elle parle beaucoup de la nuit qu’elle a vécu (50 ans), c'est vrai. Elle a lutté contre le doute, mais  elle n’a jamais choisi le doute.  Elle est devenue pauvre, matériellement, extérieurement, mais aussi intérieure. Elle a vécu simplement de Foi surnaturelle , d'Espérance et  d'Amour de  Charité.
- mais avant la nuit, il y a eu la lumière : l’expérience  concrète de Jésus qui lui parlait par des locutions intérieures.  Un jour  étant dans le train pour Darjeeling elle entend l'appel explicite à servir les plus pauvres : Jésus lui dit : « Ma toute petite, porte-moi jusque dans les trous des pauvres. Sois ma lumière ! Va parmi eux, porte-moi avec toi en eux. »
-   il lui dit : « tu es devenue mon épouse par amour pour moi. Ta vocation, c'est aimé, souffrir, de sauver les âmes. c’est en faisant ce pas que tu réaliseras le désir de mon cœur pour moi »
- je veux des sœurs missionnaires de la charité indienne, qui serait mon feu d'amour au milieu  des très pauvres, des malades, des mourants, des petits enfants des rues. Les pauvres je veux que tu les amènes à moi.
- Je sais, tu es la personne la plus incapable, faible et pécheresses, mais c'est justement parce que tu es telle que je veux utiliser pour ma gloire, le feras-tu ?
-   Mère Teresa écrit quelque temps avant sa mort à ses sœurs : « venez désaltérer le Dieu assoiffé. Nous sommes aimés d'un Dieu assoiffé de votre amour
- Jésus veut que je vous dise encore combien est grand l'amour qu’il porte à chacune de vous. Au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Il vous aime toujours même lorsque vous ne vous sentez pas  dignes.
- Sur la croix, en disant  « j’ai soif », Jésus dit quelque chose de beaucoup plus profond que simplement, « je vous aime ».
- je voudrais pour terminer, vous offrir  une histoire de mon propre chef. :  
- Isabelle : elle est peut-être une des dernières Françaises à avoir rencontré mère Teresa. Elle me disait :  tu sais Benoît, quand je rencontrais mère Teresa, j'avais l'impression de me tenir devant le Saint-Sacrement. 
- Elle voulait dire que mère Teresa, son corps, ses yeux, son sourire étaient devenus tout transparents de la lumière du Coeur de Jésus en elle. Elle  était dans la nuit, mais les autres étaient devant le saint sacrement !  
- Juste « sous la peau » de mère Theresa, il y avait Jésus, dans ses yeux, dans son sourire il y avait les yeux de Jésus, il y avait le sourire de Jésus.
-  Mère Teresa, c'est celle qui était capable de dire que l’avortement était le plus grand destructeur de la paix et de défiler avec les prostituées dans les rues de Calcutta pour qu'elles soient respectées dans leur dignité humaine.
- Vous comprenez,  cela veut dire que le  chrétien doit devenir  le sacrement du Christ, le corps de Christ, un autre Christ, pour les petits comme pour les grands,  les enfants comme pour  les vieillards. 
Notre vocation est d’aimer,  de souffrir à cause  de la charité,  c'est-à-dire l’amour donné, offert, par des gestes précis et concrets, tout simples à l’école de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et un jour,  de ressusciter avec tous ceux qui nous ont aimés dans le Christ.

- vive Jésus, et merci pour  mère Teresa, amen

dimanche 14 août 2016

20e dimanche du temps ordinaire C

Le mot lumière, dans la tradition des religions monothéistes, et en particulier du christianisme, n'a pas la même signification que le mot lumière, dans ce qu'on appelle la philosophie dite des lumières qui nous vient du XVIIIe siècle.

  En effet pour un chrétien la lumière est celle de Dieu qui vient éclairer tout homme venant dans ce monde. C'est la lumière de la vie de Dieu.
 «   Dieu est lumière et en lui pas de ténèbres » Saint Jean

Pour un disciple des lumières, cette lumière se confond avec la raison qui dissipe les ténèbres de l'ignorance et les préjugés.

 Dans l'esprit de ce qu'on appelle des encyclopédistes par exemple Diderot, dans cette culture, qui est profondément notre culture française,  on associe progrès de la connaissance, acceptation des différences, progrès techniques, progrès social.

Mais que l'on soit adepte du Christ, ou des lumières, le but  des deux est le même :  c'est l'unité et la communion entre les peuples, c'est la paix.

  Mais pour les lumières, que cela soit dit de façon explicite ou pas, la religion,  toutes les religions doivent disparaître. La foi, en un seul Dieu, et la foi en Jésus-Christ  en particulier, ne peut pas faire l’unité  de l'humanité, car elle se fonde en un peuple spécifique, elle implique une foi particulière, un choix particulier. 

Alors que la raison, l'intelligence humaine, est partagée par tous. Donc elle seule  peut faire l'unité la communion  entre les hommes qui viendra de l'intelligence des choses, de la réalité de l’expérience .
 Mais comme  les disciples des lumières le reconnaissent eux-mêmes, c'est souvent bien utopique.  En fait, ils ne sont que des marchands de rêves.  On le voit trop ton histoire récente…

C’est vrai que la foi chrétienne,  implique un choix particulier, une conscience particulière, une lumière particulière qui vient  ni d’au-delà du temps  et de l’espace,  une lumière qui est présente au milieu des peuples,  au milieu de nous, mais une lumière qui vient au-delà de  notre intelligence.

 Elle n’élimine pas pas la chair,  elle n’élimine pas l’histoire,  elle n’élimine pas la recherche de l’intelligence humaine, mais  elle emmène notre humanité notre cœur, notre intelligence plus loin et l'emmène jusqu’à un coeur, le cœur du Christ.

« Rien n'a frémi en apparence, sous l'ineffable transformation. Et cependant, mystérieusement et réellement, au contact de la substantielle parole, l'univers, immense hostie. Toute matière est désormais   illuminée, mon Dieu, par votre incarnation ».  Teilhard de Chardin

  Et pourtant le Christ nous dit ce matin   « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » 

 Teilhard de Chardin commente : «  Le feu n'est pas tombé bruyamment sur les cimes, comme la foudre en son éclat. Le Maître force-t-il les portes pour entrer chez lui?  Sans secousse; sans tonnerre, la flamme a tout illuminé par le dedans ».

Ce feu n'est pas le feu  de la foudre, ou de la raison humaine,  des passions humaines, non ce feu vient du plus profond, il est plus mystérieux, il est  plus intérieur. C’est le feu du cœur du Christ, de la charité, c'est l'Amour  qu'il y a entre le père et fils, qui nous a été donné par l'Esprit Saint.

 Cet amour « supporte tout, il excuse tout, il pardonne tout, »  nous dit Saint Paul  et il nous donne  rassemble en Dieu  lui-même.

Cet amour commence humblement, tout petit, son histoire, sa présence sur la terre.
 Il est né un beau jour de Noël, il né d'une femme, il a été déposé dans une crèche, à Bethléem en Galilée, comme les prophètes autrefois l'avaient annoncé.
Il part,  d’un seul homme, d'un foyer, d’une braise,  le cœur du Christ.
Comme  ce feu, ces braises qui enflammaient le poisson (Symbole de la création) le jour de la résurrection du Christ, où  Jésus invite Pierre et Jean, à manger avec lui sur les bords du lac de Tibériade en Galilée.


  Mais cette communion  qui vient du Christ est une communion parfaite, ce n'est pas un rêve, ce n’est pas un idéal, c'est une réalité, celle de l’Église, l'Église des Saints, l'Église que le Christ nous invite à construire ici à Carros maintenant. Je vous rappelle qu'on dira tout à l'heure au credo : « je crois que la communion des saints ». 

Mais c'est vrai qu'elle invite à un choix, à une  Foi, à une confiance en cet homme Jésus. Il sera crucifié, il passera par le baptême du feu, le baptême de l'histoire, mais il ressuscitera le troisième jour.

 C'est pour cela que dans l'Évangile , le Christ nous dit : «  Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ?
Non, je vous le dis,mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois »


En effet, chacun,   chacune de nos familles,  seront tous confrontés  à un choix :  croire que la communion, que l'unité  viendra que de lui-même, que de son intelligence;  du  cosmos, du monde, de  l’homme. Une unité,  la communion entre les hommes sera uniquement raisonnable, scientifique, morale,  ne passera que par l'homme,  en refusant toute intervention extérieure, particulière. 

Ou croire humblement, croire que seul ce Jésus,  cette Foi  en Lui, que seuls les sacrements, que  seule la prière, que seuls ces pardons inlassables, que seuls  les chutes,  et  les relèvements, que seule cette miséricorde, reçue, donnée, pourra créer  petits à petit, entre nous, même s'on se connaissait pas, même si on ne s'aimait pas, même si on ne se supportait pas, le corps du Christ, l'Épouse du Christ, c'est-à-dire une communion, qui sera, à l'image un jour, de la communion qu'il y a entre le Père, le Fils, et l’Esprit Saint. 

 Benoît XVI : « L’Église, organiquement structurée sous la direction de ses Pasteurs légitimes, a ainsi continué à vivre dans le monde comme un mystère de communion, dans lequel se reflète dans une certaine mesure la communion trinitaire elle-même, le mystère de Dieu lui-même » 

 cela  nous fait penser à la parole de Jésus : «que tout est comme toi Père et moi sommes un»

 Je souhaite qu’en cherchant à devenir des disciples-missionnaires du Christ  nous vivions de cette communion, de ce feu, de cette unité, en  faisant accueil  à celui qui nous rejoint sur la route. 

 Que nous vivions dans cette profondeur, qui fera de nous, une autre naissance du Christ,  un autre cœur le corps du Christ, car le Christ, n'a jamais fini de  naître et naîtra jusqu'à la fin des temps partout où le feu prendra !   

Amen