Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

mercredi 5 mars 2014

Mercredi des cendres A

  • Parole du Seigneur : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les l’âme et le deuil ! »
  • Un temps de tristesse, et de deuil ... Oui ... Quand on réalise ce que peut entraîner pour moi ou les autres notre péché, mais aussi notre péché communautaire. 
  • Mais aussi un temps de joie qui nous vient du but :  revenir au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d'amour, renonçant au châtiment.
  • c’est vers Pâques qu’il  nous faut regarder.
  • On associe trop souvent, encore aujourd’hui, et même chez les chrétiens, la pénitence à des privations, à du négatif, à une punition, à un mauvais moment à passer. En fait, nous sommes invités  de nous libérer de tout ce qui entrave notre marche vers la vie,  tout ce qui fausse nos relations avec Dieu et avec nos frères, la qualité de notre prière et de nos partages.
  • C’est une grâce immense, immense, dont on a peine à prendre conscience. Car à cause de notre manque de foi à cause de notre manque de familiarité avec le Seigneur, nous avons perdu à la fois la mémoire de ce que nous sommes, poussière ; le sens du péché qui est  la mort ; et ce que nous sommes appelés à être :  des fils de Dieu, des fils de la résurrection, des êtres capables d’être remplis de la vie et du bonheur dans une infinie profusion.
  • Nous sommes appelés à passer de la poussière, à la lumière…
  • Les cendres que nous allons recevoir ne pas pour nous entraîner à une déprime plus grande, ou à l’humiliation pour l’humiliation,  mais ces cendres  nous rappelle simplement le point de départ, la réalité : notre Père s’appelle Adam et Adam veut dire terre et nous venons tous de la terre de la poussière.
  • Mais heureux sommes d’être poussière! car si Dieu peut faire naître de cette terre la rose, le figuier ou la vigne,  alors Il pourra transformer également cette poussière que nous sommes, en Fils de Dieu, en Fils  de l’Amour.
  • On comprend, dans ces conditions, pourquoi Jésus nous met en garde contre ce que nous appelons, à tort, « une mine de carême » et nous sommes à tressaillir avec Paul comme les premiers bourgeons du printemps « Au moment favorable je t'ai exaucé, au jour du salut je suis venu à ton secours. Or, c'est maintenant le moment favorable, c'est maintenant le jour du salut», c’est une chance pour les personnes et les paroisses.

  •   C’est surprenant, en judaïsme comme en christianisme, on ne demande pas d’abord de changer de vie, mais de revenir vers le Seigneur. « Revenez à moi de tout votre cœur»  dit le prophète Joël.  Car faire le bien : c’est nous rapproché de Dieu ; et faire le mal se nous éloigner de Dieu.
  • La vie morale n’est pas un en-soi ce n’est pas une fidélité à une loi, même religieuse,  c’est retrouvé  l’essence même de notre être, devenir enfant de Dieu à l’image du Père.
  • Jean-Paul II disait : nous avons perdu le sens du péché, mais si nous avons perdu le sens du péché, c’est parce que nous avons perdu la mémoire de qui nous sommes, et surtout tout ce que nous sommes appelés à être et à devenir. Si le Seigneur nous le révèle que pas à pas,  c’est  que si et Il nous le révéler trop vite, on n’en mourait, du plaisir et de bonheur.
  • Ainsi jeûner, faire l’aumône, et  prier, n’a pas de sens en soi sinon pour revenir vers le Seigneur.
  • Pourquoi aller vers le Seigneur pour nous c’est vivre ? 
  •   C’est une question de justice, de vérité, et d’amour.
  • De justice : car Dieu est notre créateur, il est le roi, il est le Seigneur, il est notre Père.  Se séparer de lui, faire le contraire de ce qu’il nous demande, ne pas écouter ce qui est juste, et ne vouloir faire qu’à notre tête, qui est à proprement parlé le péché,  c’est mériter la condamnation. En toute justice.
  • C’est une question de vérité. Car l’âme est la vie du corps,  et lorsque l’âme se détache du corps ce dernier meurt et si  Dieu, l’ Esprit-Saint, est la vie de tout notre être, de l’âme et de notre corps, alors se séparer de Dieu c’est mourir.   C’est pour cela que notre esprit est devenu comme endormi  et comme mort, il est devenu  aveugle et sourd, car nous sommes des coeurs séparés quelque peu du Seigneur. L’homme est un être de relations, il n’a pas la vie en elle-même, il doit constamment faire circuler la vie, l’amour, la joie entre soi et les autres pour pouvoir vivre. Or Dieu est cette Vie en plénitude
  • C’est une question   D’Amour.  Comment l’amour ne pourrait-il pas implorer  l’amour?  Comment l’amour ne se serait il pas laissé crucifié pour nous ? Comment s’unir à Dieu sinon par le cœur sinon par la tendresse, la fraternité et en un mot l’amour-Charité  ?
  • Alors pourquoi le jeune, l’aumône et la prière nous ramènent-ils vers Dieu ?  
  • Parce que justement ils nous guérissent de toute séparation de Dieu. Ils nous guérissent de cette terrible propension naturelle que nous avons à chercher notre propre gloire, en nous détachant de nous-mêmes et de nos besoins trop présents par le jeune,  en  nous  ouvrant à la générosité de Dieu par l’aumône,  en entrant dans l’humilité de la relation silencieuse, au fond notre cœur, notre maison là où le Seigneur, où ton Père t’attend, dans le secret,  dans ton cœur, dans ce lieu  caché. 
  • Ce secret qui n’est plus le lieu de notre propre gloire recherchée dans le regard des autres, mais le lieu où tourné vers notre Père nous ne cherchons plus que son bonheur, et sa Gloire.
  • Le lieu même de notre conversion, le lieu même de la justice de la vérité et de l’Amour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire