Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 22 mars 2014

3° dimanche de Carême A

Jésus au puits de Jacob
Jésus arrive dans une ville de Samarie appelée Sicard près d’un puits, le puits de Jacob qu'il avait donné à son fils Joseph
 Jésus est fatigué par la route,  il s’assit là au bord du puits.
Là, il va rencontrer la Samaritaine. On peut imaginer que le lieu symbolique du puits de Jacob n’est pas choisi par le Christ pour rien.
Le puits, quel symbole ? C’est un lieu de rencontre, c'est un lieu de vie, c’est un  lieu de joie : c’est de là que, surtout dans les pays désertiques ou semi-désertiques, jaillit la vie.
C’est le puits de Jacob, en fait, c’est le puits de Joseph donné par Jacob

le coeur du Christ : un puits d’eau vive
 Ce puits est le puits de Joseph. Or, il faut se souvenir comment dans le Livre de La Genèse,  Joseph a été jeté dans un puits (même si c’est un autre puits) puis vendu à des caravaniers par ses frères jaloux de leur petit frère devenu le préféré de Jacob. Ce puits et le lieu de la Croix pour Joseph.
 C’est un puits profond : il fait plus de 46 m de profondeur.
  Jésus s’est assis sur ce puits, épuisé, comme portant lui-même  le poids du jour,  comme portant déjà sa croix.
 Jésus va dire à cette Samaritaine : « donne-moi à boire ». Jean a vu couler du Coeur de Jésus de l'eau et du sang,  après sa mort.
Ainsi ce puits profond, d’où coule de l’eau, et de l’eau vive,  peut être une allusion symbolique au cœur de Jésus. Car le cœur de Jésus, qui est aussi le cœur de Dieu, est un lieu  profond, d’où coulent la bonté et la tendresse, l’Amour lui-même. Or nous le savons bien, c’est dans les profondeurs, dans les entrailles que se trouve le meilleur.

change ton coeur 
 « Seigneur, tu n’as rien pour puiser et le puits est profond, comment prendrais-tu l’eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui en a  bu avec ses enfants?  Jésus est le puits : « je suis le puits  d’eau vive ».   Il donne l’eau vive,  cette eau qui a déjà désaltéré en esprit et en cœur le père des juifs et des samaritains, Jacob avec ses enfants.
 Mais Jésus invite tout homme à boire de  cette eau: « tout homme qui boit  cette eau  aura encore soif mais celui qui boit de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif. »
La femme lui demande : «  Seigneur,  donne-la-moi   cette eau. »
Alors des Jésus « va, appelle ton mari et revient » ( pourquoi dire cela maintenant ?). Jésus veut dire : prépare-toi à recevoir cette eau.  Change ton cœur pour qu’il arrête de devenir un panier percé, une girouette,  un gaspilleur des grâces de Dieu,  un cœur adultère.

de véritables adorateurs
 Car le Père, nous dit Jésus, cherche les véritables adorateurs. Ce sont ces hommes qui adorent Dieu en esprit et en vérité. Pas simplement en chair et  selon leurs vagues croyances,  mais qui adore celui qui se révèle par les juifs, et par ce juif, bien particulier, Jésus lui-même. « Nous adorons celui que nous connaissons, car le salut vient des juifs. »
« Mais c’est maintenant - et l’heure vient - ou les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ».
Alors la Samaritaine se souvient à une croyance présente sur toute la terre d’Israël : la venue d’un Messie : « je sais qu’il vient, le Messie, c’est lui qui nous fera connaître toute chose ». Et Jésus va lui faire une déclaration qu'il ne fera même pas à Pilate, même pas à  Caïphe le grand prêtre, le chef de toute la religion juive.
C'est à une simple femme, une Samaritaine  (les samaritains sont considérés comme   païens par les juifs, de mauvais croyants), c’est donc à cette femme que Jésus va dire dans le secret d’un dialogue, dans un cœur à cœur : « je le suis moi qui te parle »

 La Samaritaine témoigne devant  les hommes
 puis la femme laissant là sa cruche retourne chez elle dans sa ville. Elle n'a plus peur de rencontrer  ceux qui hier se moquaient encore  d’elle, ceux qui l’obligeaient à sortir aux heures les plus chaudes du jour, pour aller puiser son eau au puits, seule.
 C’est le premier miracle, c’est la première conversion, c’est le premier effet de la vérité, vaincre sa peur. Cherchez à retrouver le chemin de la vérité,  sans considération sur les personnes, sans peur du qu’en-dira-t-on.
 « Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? »

 Levez les yeux et regardez !
 À ses disciples, revenant du marché, qui ne comprend pas pourquoi Jésus parle à cette femme, Jésus leur dit «levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson » : ne vous arrêtez pas à votre petit quotidien, à vos petits soucis,  à mes gestes ou à mes paroles.
 Levez les yeux et regardez au loin. Ne voyez-vous pas tous ces samaritains, toutes ces femmes, tous ces hommes qui se trompaient, qui cherchaient Dieu sur le mont Garizim ou à Jérusalem, et qui trouve aujourd'hui le Christ si proche d’eux, assis sur leur puits, et même en eux !
 Tous ces hommes et ces femmes qui boivent l’eau vive dans le cœur même de ce Jésus, Fils de Dieu. Tous ces hommes et toutes ces femmes qui sont rassasiées par l’Esprit Saint qui est cette eau vive. Cette eau qui donne de devenir source nous-mêmes.
Car cette eau coule en nous, non plus de l'extérieur vers l’intérieur, dans notre estomac, comme la vieille eau du puits , mais elle vient et coule de notre cœur, de l’intérieur de nous.
 Mais cette eau ne doit pas simplement nous rassasier de façon égoïste, mais cette eau doit aussi couler vers les autres, désaltérer les autres. C’est ainsi et seulement ainsi qu’elle deviendra source jaillissante en nous de vie nouvelle. Comme le  dit Saint-Paul : «laisser jaillir l’Esprit». Que nous ne dressions pas entre cet Esprit divin et nos frères, surtout les plus pauvres,  des barrières des murs, de faux aiguillages, de fausses routes pour tromper.

 Devenir témoin de l’eau vive
Nous qui avons bu, devenons témoins de l’eau vive pour nous et invitons chacun à aller boire à  Jésus, lui le véritable puits : c’est-à-dire allons boire là où coulent cette eau vive,  c’est-à-dire  allons boire dans le cœur crucifié, ouvert plein d’amour et de pardon de Jésus en croix.
 À ceux qui sont encore dans le désert  avec Moïse,  à ceux qui récriminent contre Dieu qui l’accuse comme les juifs, comme nous, crions à tous : oui l’eau vive coule du rocher, oui ce rocher a été ouvert par la lance  et ce rocher c’est le Christ.

 À nous de puiser cette eau auprès de Jésus, par la prière, en lisant la Parole, par les sacrements, en adorant le Père en vérité, en nous laissant nourrir et désaltérer par l’Esprit, en témoignant auprès de nos proches comme la Samaritaine. C’est-à-dire  non pas en les obligeant, mais en les interrogeant : «il m’a dit tout ce que j'ai fait, il me connaît plus que moi-même, il a changé ma vie, ne serait-il pas le Messie?». Alors, nous  dirons avec tous nos frères : «  ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant : nous l’avons entendu par nous-mêmes,  nous avons été désaltérés par lui-même. Et maintenant nous croyons qu’il est le Sauveur du monde ».

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