Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 25 octobre 2014

29° dimanche du TO A

Dieu ou César ?

« Parole du Seigneur à Cyrus : Je t'ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas »
 cette parole vis-à-vis de la part  du Seigneur nous rapelle que tout est dans la main de Dieu : c’est lui qui a voulu exiler son peuple, les Israéliens vers Babylone en 587, et 80 ans après c’est lui qui les ramène à travers le roi Cyrus, qui acceptera que les peuples déportés retournent chez eux.
Et Saint Paul nous dit : « Nous le savons, frères bien-aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui. »  Avant la création du monde, il nous a choisis pour témoigner devant les hommes  que son  salut  est offert à travers le Christ.
 Mais voici que les disciples des pharisiens et  d’Hérode viennent piéger Jésus.  Mais ils s’entendent répondre : « hypocrite ! »
 Pourquoi Jésus  les traite-t-il d’hypocrites ?
1°  ils veulent le piéger avec l’impôt de César, mais eux-mêmes, comme le roi Hérode, payent les impôts aux Romains.
2°  ils viennent pour flatter le Christ. Mais il ne croit pas un mot de ce qu’ils disent
3°  ils pensent que la machination est parfaite : si Jésus dit de payer, il passe pour un collaborateur  avec les envahisseurs, aux yeux du peuple, et si et demande de ne pas payer l’impôt, alors il va être condamné à mort par les Romains.
 Ainsi le Christ reconnaît le pouvoir de César, il reconnaît les pouvoirs des nations. Il  nous invite même  à payer nos impôts. Que nous pensions que le pouvoir est légitime ou non. Car tout pouvoir humain, juifs ou païens, et dans la main de Dieu,  et en fin de compte, chacune de nos vies.
Est-ce à dire que nous sommes des jouets dans la main de Dieu ? Non ! Mon Dieu respecte notre liberté.

Mais dans sa transcendance et se sert des jeux humains, de nos choix pleinement libres, pour développer, en fin de compte, son projet à Lui. Et personne n’y pourra rien… Car il est l’éternel, le transcendant à toute réalité créée. Il sait tout sur tout depuis  toujours jusqu’à toujours.
 Prenons par exemple Joseph dans le livre de la genèse : il est rejeté par ses frères -  ce que Dieu ne veut pas -  et pourtant c’est par ce jeune frère rejeté, vendu, devenu Prince d’Égypte, que Dieu va pouvoir sauver  Jacob et ces mêmes frères qui l’ont vendu bien des années avant. Et cela Dieu le veut !
 C’est ce qu’on appelle la providence. Elle n’est pas le destin, elle n’est pas le hasard, elle est la Providence. Mystère de la rencontre entre un Dieu qui tient  tout dans  sa main, le bien ou le mal, et fait tout contribuait, au bout de l’histoire, au bien de son peuple, à ceux qui l’aiment.
 Jésus avec les pharisiens n’est pas dupe : il appelle bien César, César et non patibulaire. Car comme le pouvoir  romains, chaque pouvoir à une tendance quasi naturelle de se prendre pour le bon Dieu, et de se diviniser.
Cela est vrai aussi pour le pouvoir actuel, toutes tendances confondues : que veut dire, en effet, vouloir repousser la dimension religieuse dans le mode privé,  en refusant que les religions prennent la parole sur le champ public, sinon par ce que on veut prendre leur place.
S'il y a dans l’histoire, des pouvoirs religieux qui se prennent pour des pouvoirs politiques, il y a aussi bien des pouvoirs politiques qui accaparent la dimension religieuse pour eux.
 c’est pour cela que Jésus dit aussi Rendez à Dieu ce qui est à Dieu. et qu’est-ce qui est à Dieu ? Tout : vous-même, les peuples, et Jésus le Christ qui est là devant vous qui vous parle. Si vous étiez vraiment à Dieu, vous entendriez vraiment le Christ vous parlez, et vous reconnaîtriez qu'il est la  Parole de Dieu
 d’ailleurs, paradoxalement, comme pour Pilate plus tard, qui reconnaît  implicitement la royauté de Jésus,  les pharisiens vont confesser la vérité à leur insu : « tu est toujours vrai, et tu en sais le vrai chemin vers Dieu ». Ce qui démontre la toute-puissance de Dieu même sur les paroles de ses propres ennemis.
Mais aussi César est  À Dieu, et tout en respectant la différence nécessaire entre l’Église et État, il faut aussi reconnaître leur dépendance.  on peut dire que Jésus a initié la laïcité. il est le premier à avoir séparé de façon claire le pouvoir politique de du pouvoir religieux.
 mais GS  enseigne : « Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres,… une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime
Mais si, par « autonomie du temporel», on veut dire …que l’homme peut en disposer sans référence au Créateur, la fausseté de tels propos ne peut échapper à quiconque reconnaît Dieu ».
 ainsi l’Église se donne le droit d’intervenir dans la société sur tous les sujets qui la concernent, c’est-à-dire non pas sur telle organisation politique ou économique, mais relativement à la dignité de la personne humaine
 ainsi l’Église nous interroge sur notre droit et notre devoir de prendre la parole et d’agir sur les sujets dits, politique, sociaux, ou « sociétal ».  il est justifié pour un chrétien de pouvoir s’engager dans la société, dans des associations et même politique
mais l’Église nous engagera toujours à ne pas nous enfermer dans un sujet, ou dans une sensibilité qui traverse légitimement la société.
Ces quelques réflexions va nous aider à relire notre façon de penser et d’agir. Vis-à-vis de l’État, vis-à-vis de l’Église, vis-à-vis de nos villages. Et de ne pas nous laisser endormir par une société qui nous veut consommateurs mais pas plus.

 terminons par les mots du bienheureux Paul VI  dans ecclésiam suam:  « l'Église doit être prête à soutenir le dialogue avec tous les hommes de bonne volonté. Personne n'est étranger au cœur de l’Eglise.  Pour elle, personne n'est un ennemi, à moins de vouloir l'être de son côté. ce n'est pas en vain qu'elle est chargée de promouvoir dans le monde l'unité, l'amour et la paix ».

AMEN

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire