1ère lecture : Paul se joint aux Apôtres témoins du Christ (Ac 9, 26-31)
2ème lecture : Aimer en vérité (1Jn 3, 18-24)
Evangile : La vigne et les sarments (Jn 15, 1-8)
Le texte d’aujourd’hui nous invite à demeure en Jésus-Christ. Lui seul est la vraie vigne. Voilà la clé de toute la vie chrétienne : «demeurer»
Mais ce «demeurer» ne veut pas dire s’asseoir et attendre
Ce «demeurer» veut dire demeurer en Jésus Christ. Mais demeurer avec Lui, et en Lui. Lui en nous et nous en Lui. Cela veut dire suivre le Christ, son mouvement, sa Parole, ses oeuvres.
Pour demeurer dans le Christ , il nous invite à une parfaite intimité avec lui.
Comme le Sarment avec la Vigne et la vigne avec le sarment .
Le sarment n’est pas vivant par lui, mais par la vigne.
Pour que le sarment porte du fruit il faut deux conditions :
qu’il soit greffé profondément sur la vigne, jusqu’à son cœur
qu’il laisse passé la sève en lui. (sans les caillots du péché)
Ainsi la Parle de Dieu ainsi que son Esprit peuvent demeurer dans le Sarment et lui donner «sa» vie, son unique vie divine. Et le sarment peut alors porter du fruit.
les fruits sont portés par les sarments, mais la puissance de la vie, la capacité de faire éclore ses fruits venait d’ailleurs, de la Sève
C’est elle, et elle seule qui était le vrai principe vital des fruits.
Ainsi le vigneron pourra trouvera sa Gloire en les fruits, Lui, le Père de Jésus Christ.
Comment avons nous été greffés ? Par le baptême
Comment coule la Sève dans nos veines ? Par la prière et l’Eucharistie ... Sang vivant
Comment porte-t-elle du fruit en nous ? Par la persévérance ...
La condition des chrétiens n’est donc pas la même que du non-chrétien, du païen. Elle n’est pas dans un sens comparable.
« En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répandue dans tous les membres du corps comme les chrétiens dans les cités du monde.» épître à Diognète
Certes les païens peuvent arriver nous dit Saint Paul, à faire quelques biens qui seront récompensés par le Seigneur
Mais seuls ceux qui vivent de l’Amour de Dieu, non seulement feront des oeuvres plus excellentes que les simples vertus naturelles ( le respect de ceux qui nous respectent, l’amour de sa famille, se ses amis, donner quelques biens aux pauvres) mais ils pourront faire les oeuvres mêmes de Dieu !
Et quelles sont les oeuvres de Dieu?
Quelle est l’Unique Oeuvre de Dieu ? La Charité
Elle est reçue par la sève de la Foi et de l’Espérance. Qui sont, toutes les trois, des qualités ou vertus surnaturelles et non naturelles. )
C’est-à-dire qu’elles viennent directement de Dieu et sont exactement adaptées à Dieu
Ainsi toutes les oeuvres du saint, sont de Dieu et à Dieu, puisque Dieu seul en est le principe comme la sève des fruits.
Saint F de Sales (docteur de l’Église)
«La raison naturelle est un bon arbre que Dieu a planté en nous: les fruits qui en proviennent ne peuvent être que bons; fruits qui, en comparaison de ceux qui procèdent de la grâce, sont à la vérité de très petit prix, mais non pas pourtant de nul prix»
Mais
« La charité donc est une vertu nonpareille, qui n’embellit pas seulement le coeur auquel elle se trouve, mais bénit et sanctifie aussi toutes les vertus qu’elle rencontre en celui-ci, par sa seule présence, les embaumant et parfumant de son odeur céleste, par le moyen de laquelle elles sont rendues de grand prix devant Dieu»
Saint Paul n’était pas un mauvais homme totalement avant sa conversion. Éduqué chez les Pharisiens, il devait avoir bien des vertus naturelles qui nous rempliraient d’admiration. Mais lorsqu’il se convertit, il déploya une énergie sans pareil, oeuvres de la Charité, pour annoncer le Christ vivant à ses frères juifs, et même aux païens que nous sommes !
Saint Jean, nous redit l’unique commandement de Dieu: avoir la Foi en son Fils Jésus Christ, afin de nous aimer les uns et les autres.
Ainsi nous connaissons Dieu, puisqu’il nous a donné son Esprit, sa Sève nouvelle.
Ainsi nous renaissons vraiment à la vie nouvelle, à une humanité nouvelle: nous vivons de l’Amour qu’il y a en Dieu, dont Dieu lui-même s’aime et nous aime. Nous vivons à proprement parler de la Charité.
Elle ne se paye pas de mots ou de sentiments, mais elle se vérifie par les actes et la vérité des actes.
Pour conclure comme le dit St F de Sales
« Donc, mes chers frères, dit l’Apôtre, soyez stables et immobiles, abondants en toutes oeuvres du Seigneur, sachant que votre travail ne sera point inutile en notre Seigneur. Et notez, Théotime, que toute oeuvre vertueuse doit être estimée oeuvre du Seigneur»
AMEN
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