Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 4 février 2012

5° dimanche du TO

Références bibliques :

Lecture du livre de Job. 7. 1 à 7 : Ma vie n’est qu’un souffle.
Psaume 146 : Il est bon de fêter notre Dieu.
Lettre de saint Paul aux Corinthiens. 1 Cor. 9. 16 à 23 : Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile.
Evangile selon saint Marc. 1. 29 à 39 : C’est pour cela que je suis sorti.Il y a des parallèles à faire ...


Il y a des parallèles à faire dans cet Évangile ...

JÉSUS quitte, il sort de la synagogue de C.
Jésus va chez Simon, il guérit la main de sa belle mère
Il guérit tous les malades qu’on lui amène
Libère les possédés

Il sort de son Père,
à la fin de l'Évangile, il ne sort plus de la Synagogue, la maison de prière juive par excellence, il "sort " de son Père, en quittant le désert, et  il dit "partons ailleurs, afin que là aussi je proclame la BN".
Jésus vient de coeur de son Père, de sa maison à Lui, la Sainte Trinité, pour "sortir", pour nous révéler et nous donner la vie intime de Dieu.
Il ne nous cachera rien, il ne nous donnera tout.
« En choisissant le Christ, on ne perd rien et on gagne tout ! ».Benoit XVI

Mais aussi, c’est de nuit après le coucher du soleil que Jésus guérit tous les malades et qu’Il libère tous les possédés.

C’est de nuit encore qu’il prie  le matin, avant que le soleil ne se lève.

Il guérit de nuit, cela signifie qu’il nous invite à passer à autre chose, à quitter la lumière de la création symboliser par le soleil, à ne pas nous laisser aveugler par elle, et à aller vers Celui qui est la vraie Lumière. Le Christ bien sûr, mais son Père, car tout lui vient de Dieu.
Jésus s’avance vers nous, il n’a pas peur de l’humanité de sa pauvreté de sa misère, et même de sa nuit.
Il n'intéresse non pas d’abord les grands , les suffisants, les pleins d’eux-mêmes, mais les humbles, les pauvres, ceux qui acceptent d'avoir besoin des autres.
Ceux qui ont eu, peut être, de grandes responsabilités, qui ont été pleins de jeunesse ou de vie, mais qui aujourd’hui sont ceux que la vie à casser, ceux qui n’ont plus d’Espérance en la nature seule, en l’homme seul...
Ils sont comme notre ami JOB, notre frère jumeau.
Il représente tous les hommes
Dans ces moments où nous n’en pouvons plus. Où la vie non seulement devient absurde, mais pire, lorsqu’elle devient cruelle. Ou plutôt ce n’est pas la vie qui est cruelle, mais la mort qui la blesse et nous fait souffrir.
"Vraiment, la vie de l'homme sur la terre est une corvée, je ne compte que des nuits de souffrance.  Le soir n'en finit pas : je suis envahi de cauchemars jusqu'à l'aube. Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand" (1° lecture)
On peut penser aux malades, aux personnes persécutées, dans leur travail, en famille,  à tous ceux qui n’intéressent plus les autres,  comme un déchet , ceux que notre société n’intéresse plus...

Le Christ vient nous rencontrer, pour y remettre une lumière incroyable , une Espérance fabuleuse

Il guérit de nuit
C’est à dire, il redonne de la Lumière, là où justement la nature s’est éteinte, où elle ne peut plus rien... Elle est LA L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE.....
JÉSUS vient guérir ce qui n’est pas guérissable, il vient sauver, ceux qui ne peuvent pas être sauvé, il vient libérer ceux qui sont définitivement esclaves sans aucune chance de Salut... Prisonniers du monde des Ténèbres , destinés à la colère qui vient (Saint-Paul 1 Th)
C’est à dire , en fin de compte chacun d’entre nous....
Dans quel état nous sommes, frères et soeurs ! Nous sommes à l’origine à l’image et ressemblance de Dieu, du Dieu  vivant , qui est lumière,  qui existe, et regarder comment agissent les hommes ?

Impossible, crient les hommes, «foutaise», illusion...
Tout semble dire le contraire, les sages de ce monde, les médias, les amis et notre propre cœur...
L’orgueil se dresse: s’en sortir, oui, mais par moi, non par un autre, surtout pas par Dieu.

Et pourtant, pourquoi ai-je réussi à changer ?
Pourquoi pouvons-nous faire aujourd’hui, à force de prière, de combat, d’Eucharistie, de sacrement de pardon , pourquoi pouvons-nous faire aujourd’hui ce qu’il nous était impossible d’accomplir hier pourquoi avons-nous retrouvé le goût de la vie, là où régnait la mort, d’où nous vient cette joie infinie, même au cœur des épreuves ?

Or Jésus va à l’écart et il prie de nuit:
Il vient nous dire: vient puiser à une autre source, vient boire et tu recevras autant tu auras soif, autant tu désiras et au-delà encore ...

Il prend le temps de la prière dans le désert, Il commence à prier alors qu’il fait encore nuit. Le texte grec nous dit : «au matin, tout à fait de nuit. » Il prie avant l’aube jusqu’à l’heure où se lève la lumière et les couleurs matinales de l’Orient, si fraîches et si pures. C’est déjà toute une leçon. La première heure est à Dieu son Père.

Écoutons l’abbé Huvelin qui fut directeur spirituel de Charles de Foucauld : « Quand on est prêtre, on passe forcément par la crise du point d’appui. Prier est essentiel. J’aime la prière qui sort des lieux profonds. Celle qui se greffe sur tous les sentiments du cœur humain violemment éprouvé. Celle qui fait entrer Dieu dans tout ce qui vit dans l’âme. Je ne veux pas de cette prière effleurée à laquelle on consent une petite place dans sa vie. Occupation saintement frivole, paroles en l’air qui ne représentent pas le fond même du cœur. Le croyant qui prie fait plus de bien par ce qu’il est. »

Jésus a besoin de la prière, de se ressourcer, de prendre des forces, de trouver en son Père son centre,  le chemin à suivre.
Ce n’est pas une prière solitaire, retourner sur soi (prière orientale), mais une prière toute tournée , c.-à-d. toute aimante, vers son Père, mais aussi vers ses frères vers tous ces frères... «Partons...»
Seul il est face aux hommes, à toute l’humanité, il sait qu’il est le seul à pouvoir nous sauver
Mais il n’a pas peur, car de fait il n’est pas seul, son Père est avec lui, il est l’envoyé du Père.
«Jésus leur dit :  c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne viens pas de moi-même; mais lui m'a envoyé.» Jean 8

Il nous attend dans la maison de Pierre.

Voilà le centre du «chiasme» (forme littéraire), c'est-à-dire le moment important de ce passage d'Évangile.
«La ville entière se pressait à la porte» à quelle porte ?
De la maison de Pierre. C’est-à-dire l’Église. C’est dans l’Église où Jésus veut nous guérir; où personne ne domine personne et tous sont au service de tous, comme la belle-mère de Pierre qui les servait. Sans regarder ce que fait son frère, chacun sert en toute liberté de cœur, en toute gratuité et amour. Si les choses doivent se dire, elles se disent avec bonté, patience, douceur, comme pour servir et non pour briser.

Enfin, notons que Jésus prend la main de la belle-mère de Pierre  et il la fait lever. «La fièvre la quitta», nous dit l’évangéliste.

Nous voyons Jésus prendre les mains, toucher les oreilles, imposer les mains... Comme si le corps était important, comme si tout passait par la chair...
Comme si la puissance de son esprit, le Saint-Esprit de Dieu , passait par la chair... Et que seulement par la chair, nous pouvions recevoir la guérison.

- en effet, c’est par le corps que le Christ , que le Fils de Dieu se donne à nous dans chaque Eucharistie, «ceci c’est mon corps, c’est mon sang», et qu’il nous donne son Esprit....

Qu’est ce que cela veut dire ?

- Le message est clair, il faut accepter notre condition humaine, sa fragilité et aussi sa noblesse.
Le Christ est venu pour nous unifier... Pour nous réconcilier avec notre corps propre, avec son corps , avec le corps de l’Église. Il sauve l’humanité par le sang coulant de son propre corps... C’est à dire par son amour totalement offert...

De fait ce n’est pas le corps du Christ qui nous guérit, c’est l’Esprit Saint qui guérit, mais il est donné par le Christ tout homme et tout Dieu,  il est donc donné par son corps...
- Mais le Christ ne peut ne pas agir si l’orgueil est plus fort , et si nous refusons l’humilité, si nous refusons le corps. Si nous refusons l’humanité, la nôtre ou celle du Christ, nous ne pourrons pas être guéris, car le corps c’est nous, c’est Lui ...
Si nous refusons le fait tout simple que seuls nous ne pouvons rien.
Nous recevons la vie de Dieu
Nous recevrons notre guérison de Dieu
- Nous aussi accueillons nos pauvretés et nos faiblesses, elles sont la terre où Dieu fera des miracles.
- Et si ce n’est pas toujours le corps, stricto sensus, que Jésus vient guérir, c’est toujours les âmes, notre humanité profonde qui est régénérée , ressuscitée. 

Et nous nous relevons en Paix.

Le Christ continue à vouloir nous guérir par son corps qui est l’Église.

Nous aussi comme Saint Paul, comme le Christ," partageons la faiblesse des plus fiables pour gagner aussi les faibles", pour en gagner " pour en sauver à tout prix quelques-uns".
Le Seigneur  veut passer par nous pour toucher, guérir nos contemporains.
Commençons par le corps
C’est à dire commençons par soigner ce que nous pouvons soigner, visitons ce que nous pouvons visiter, aidons matériellement ou par la parole, par nos affections, tout ce que nous pouvons aider...
Oui, commençons par l’homme...
Puis petit à petit, prions pour que l’Esprit à travers la médiation de nos humanités, de nos relations, de nos regards, de temps passés à écouter à réconforter, l’Esprit fasse son oeuvre...
Ainsi chacun pourra recevoir du Christ la Bonne Nouvelle du Royaume
AMEN.

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