Nous
lisons dans le magnificat : « la
vénération
de la Sainte-Croix, le 14 septembre, se rattache aux solennités
de la dédicace de la
basilique de la Résurrection, érigée
sur le tombeau du Christ (335). Mais elle s’insère
en même temps dans un
contexte biblique, qui en souligne l’importance.
« Le 10e jour du septième
mois, dit le Seigneur, ce sera le jour du Grand Pardon » (Lv 23,27), le Yom Kippour. « À partir
du 15e jour de ce septième
mois, ce sera pendant 7 jours la fête
des Tentes en l’honneur du
seigneur ». Salomon
choisit aussi cette fête
pour célébrer
la dédicace du Temple. »
C’est au cours de la fête
des Tentes que Jésus déclara: " Si
quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi» (ln 7, 37).
Elle est fêtée
à
partir du 15 tishrei (qui
correspond, selon les années, aux mois de septembre ou octobre)
, à la
fin de l’été.
C’est-à-dire
en ce moment. La fête
des tentes (Souccot
) est la « fête de la récolte, marquant
la fin du cycle agricole annuel, au cours de laquelle grâce
est rendue à la providence divine. Aujourd’hui,
il nous est donné aussi de récolter
sur la croix, le fruit divin du salut, le Christ lui-même.
Jésus-Christ
est le nouveau serpent d’airain
: « De même
que le serpent de bronze fut élevé par
Moïse
dans le désert, ainsi
faut-il que le Fils de l'homme soit élevé ».
Quel signe paradoxal : le Christ est comparé un
serpent…
Et d’airain,
de bronze…
C’est dire le métal très
dur pour l’époque…
Le Christ s’est
identifié
au péché il s'est donc identifié
à des serpents
qui mordaient et qui tuaient
les hommes…
dans la première
lecture.
Mais il n’est
pas anéanti par les péchés.
Au contraire, il anéantit le péché, car
il fait d’airain. Il est fort et puissant, il est solide et il est dur contre la souffrance et contre le
péché.
Oui il faut que le Christ soit élevé dans
le désert de nos vies et nos péchés
pour pouvoir nous sortir de la mort et
nous donner la vie.
Pour nous offrir le grand pardon, le
seul grand pardon véritable : celui
du Christ : « Car Dieu
a tant aimé le monde qu'il a
donné son Fils unique
: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra
pas, mais il obtiendra la vie éternelle. »
Nous croyons, nous
savons par expérience, que
notre victoire viendra le jour où le
oui de Dieu, du Christ sur la croix, deviendra notre oui.
« Qui
nous séparera de l'amour du Christ? La tribulation, l'angoisse, la persécution,
la faim, la nudité, les périls,
le glaive? Mais en tout cela nous sommes les grands vainqueurs par celui qui
nous a aimé » Saint-Paul
aux Romains .
Mais nous avons peur de la souffrance, de la mort, de la déchéance,
des ennemis, l’humiliation, en
un mot de la Croix… or nous savons
que le Seigneur nous demandera d’accueillir
la croix.
« Comment
ce signe de malédiction qu’est
la croix, a-t-il pu devenir une source de bénédiction
et de salut ? Comment la vie peut-elle être
plus forte que la mort ? La douceur que la violence ? La joie que la souffrance
? Ces questions nous minent. Elles reviennent lancinantes, attendant une réponse d’une
intensité égale
à celle avec laquelle elles se posent à nous » frère
Élie.
Mais quand nous nous rapprochons du cœur
du Christ crucifié, par la
foi, nous sentons intuitivement que là est
la source de la vie, que là est
la source de l’amour,
alors l’amour
nous saisit, comme la chaleur réchauffe un corps
malade, et petit à petit la peur
paralysante disparaît, je ne dis pas
la peur ou la crainte naturelle, car notre nature sera toujours là,
mais la peur qui éloigne de Dieu… comme
Pierre au moment du Reniement…
Nous découvrons
alors que très exactement, ce
n’est pas à la
vie qui est plus forte que la mort, mais
c’est la charité,
c’est l’Amour.
Car l’Amour
est plus puissant que la mort, plus
puissant que la souffrance, plus puissant que les ténèbres,
que Satan. (Car l'amour est fort comme la Mort, ses traits sont des traits
de feu, une flamme de Yahvé.
Ct 8)
Oui, la croix de Jésus
est bien la Croix glorieuse.
De quelle gloire
parle-t-on, la gloire de l’orgueil, la
gloire de la force, de la terreur, la
gloire de l’homme contre
Dieu ?
Non aujourd’hui
nous fêtons la gloire du grand pardon, de l’écoute,
de la tendresse, la libéralité,
la vertu, de l'amour du Dieu très Haut qui s’est
laissé
étendre sur le bois de la Croix, comme l’agneau
du sacrifice au soir de la fête
Pâques
juive…
Mais pour bénéficier
nous-mêmes de cette victoire, et de cette
loi, nous devons non seulement croire, contempler ce cœur
ouvert sur la croix, mais nous devons aller
jusqu’à ce cœur, comme Marie et Jean, nous devons aller jusqu’à la
croix.
Nous devons
entrer dans ce cœur, car là est
la sérénité,
là
est la victoire, la gloire. La nature se rebiffe, mais l’Esprit
offre la foi, il offre l’intelligence
profonde du cœur, il offre cette attirance profonde et mystérieuse
qui ouvre le cœur de l’amour
pour l’amour… Même
au milieu des ténèbres,
même milieu du désert,
qu’elle épouse
humaine s’éloignerait de son époux
tant aimé
le jour de son épreuve… Et
pourtant ce que fait l’Église souvent…
POURTANT C'EST BIEN LÀ que
meurt la mort et que s’ouvrent nos tombeaux, que sont guéries nos maladies, que s’ouvrent nos yeux et nos oreilles…
C'est là que le Christ
meurt pour moi, et c'est là où je
meure pour lui d’amour. C’est
là
où il ressuscite
pour moi, et que je ressuscite pour lui
dans sa lumière… dès
aujourd’hui.
Car c’est aujourd’hui
la fête du Grand pardon.
Alors quelle victoire! Quelle croix glorieuse!
Non seulement celle de l'Agneau immolé,
du Christ, mais aussi de ma
victoire, notre Gloire,… et n’est
pas d’abord mon Œuvre,
mais un cadeau infini de Dieu.
« Si,
en effet, par la faute d'un seul, la mort a régné du
fait de ce seul homme, combien plus ceux qui reçoivent
avec profusion la grâce et le don de
la justice régneront-ils dans
la vie par le seul Jésus Christ.” Romain,
car tout est à
vous Paul, le monde, la vie, la mort, le
présent, tout est à vous;
mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu »
AMEN
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