Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

jeudi 25 septembre 2014

23° dim du TO A

23e dimanche du temps ordinaire A
L’évangile de ce matin nous invite à la correction fraternelle.
Il nous dit  : «si ton frère… » : L’église est donc une communauté de frères. La correction fraternelle procède de la vie entre frères, de la vie dans l’amour  de charité : l’amour de Dieu et de l’amour du prochain.
Comment vouloir que son frère  se perde, si on prétend l’aimer ? «  Suis-je le gardien de mon frère? » demande  Caïn après avoir tué Abel… précisément, nous sommes le gardien de notre frère.
Mais la question se pose :   pourquoi dire,que dire à mon frère, et comment le dire ?
 Pourquoi le dire ?
Nous venons de l’indiquer. Dire ce que nous avons à dire, parce que nous aimons nos frères. Le dire parce que Jésus nous envoie. Il nous envoie notre frère, en famille, au travail, en église. Je crains
le dire parce qu’on voit bien les moustiques dans l'œil de l’autre, mais on a du mal à voir la poutre qui est dans  le sien !

 Que dire ?
C’est un frère qui à commis le péché… » Il ne s’agit pas de faire des réflexions à tort et à travers. Il ne s’agit pas de confondre ce qui nous plaît ou pas dans l’autre (de l’ordre de la sensibilité, de la culture) et ce qui est vraiment péché. Il s’agit de voir ce qui peut être vraiment utile, et de le dire… Encore faut-il que cela soit entendu.
Parents  n’exaspérer pas vos enfants, vous risquez de les décourager » nous rappelle Saint-Paul.
 Comment le dire ?
Plusieurs  Auteurs  ont abordé le sujet fort à propos dans la littérature chrétienne ou non.

Sénèque; "l'homme bon se réjouit d'être corrigé ; le méchant supporte impatiemment son conseiller"
Pr 10 « Celui qui accepte la correction est sur le chemin de la vie; celui qui la refuse emprunte un faux chemin "
Saint Augustin note aussi combien il serait grave de priver le prochain de cette aide: « Tu es pire en te taisant que lui en fautant ».
 Saint François de Sales : « la vérité qui n’est pas charitable procède d’une charité qui n’est pas véritable »
Monseigneur Jean-Pierre Camus, ami du Saint écrivait : «  les personnes qui sont en charge par leur condition de corriger ceux qui sont répréhensibles, quand elles disent des vérités de dures digestions, doivent les cuire à feu si ardent de charité et de dilection que toute âpreté en soit ôtée, autrement ce sera un fruit mal mûr, qui donnera plutôt des tranchées qu’une bonne et solide nourriture. »
 Combien de fois devrait-on tourner sa langue dans sa bouche avant de parler
mais aussi combien de fois on sautait par peur de blesser, ou de se faire injurier, de perdre une amitié, etc.…
Certes, toute vérité n’est pas bonne à dire. Il faut d’abord que l'on soit sûr que cela vient d’un amour réel de Dieu et du prochain et non d'un énervement,  d’un aveuglement…
Il vaut mieux taire une vérité si on sent qu'on va le faire avec quelques duretés dans la voie, ou quelque supériorité dans l’attitude, ou si cela va faire plus de mal que de bien…
Il faut bien au contraire, se mettre humblement devant l’autre et ne pas se dire trop vite éclairée par le seigneur. Nous ne sommes que de pauvres serviteurs.
On peut dire par exemple : « je suis le premier à tomber dans ce travers, mais je dois te dire que… »
Une autre phrase sfs : « on attrape plus de mouches avec du miel qu’avec du vinaigre ».
Et comme le dit Monseigneur Camus, il vaut mieux pécher  par un excès de douceur, que par manque de douceur.
 Ma maman me disait : on peut tout dire, cela dépend de comment tu le dis… »
Certes, on ne peut pas taire la justice, surtout quand elle est grave, mais comme le dit Saint Paul, l’accomplissement de la loi c’est l’amour, et l’amour ne fait rien de mal au prochain. Il cherche simplement son salut.
Parfois il faut savoir aussi écouter nos ennemis, même s’ils disent les choses de façon un peu rude, elles peuvent procéder  de véritables défauts??????
Le mieux est sûrement, lorsqu’on le peut, de se mettre ensemble devant le Seigneur et de lui demander ses lumières : « si deux ou trois se mettent d’accord, ils l’obtiendront de mon  Père ».
 Ne pas croire que l’on a toujours raison. Aide de ceux qui cherchent, plus que de ceux qui savent.
Savoir écouter est un art, une grâce. Il ne s’agit pas tant d’écouter le frère qui me fait une remarque, que d’écouter le Seigneur qui me demande d’accomplir sa volonté.
 Et en plus les reproches que les louanges car elles ont une chance d’être vraies !
En tous les cas, recevoir les reproches avec un esprit humble, comme la part du Christ.  Non pas avec une humilité mondaine, factice, un jeu de l’esprit, mais une humilité réelle, noble, généreuse.
En remerciant Jésus qui nous veut du bien, et qui veut par ce moyen de la correction fraternelle, de faire avancer vers la plénitude de la vie, dans la lumière éternelle du  Père.  amen

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