Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 29 novembre 2013

34° Dim C fête du Christ-Roi

Aujourd’hui, dernier jour de l’année liturgique, nous fêtons le Christ-Roi.
Moi, je ne sais pas, si je suis un bon chrétien.
Mais je comprends  Pierre, le peuple d’Israël et même Judas !
Ils veulent un vrai roi. Nous voulons un héros quoi ! Un roi comme David !
Un homme qui tient ses ennemis en respect, qui s’est couvert de gloire à la bataille, et qui rassemble comme dans la première lecture, les tribus d’Israël dans l’unité et dans la paix.
Le roi est un héros, c’est l’oint du seigneur !…
 Ne dit-on pas dans le psaume : «qui est comme toi, seigneur, pour arracher le pauvre à qui le dépouille ?»
Un homme qui nous enthousiasme, un homme à qui on peut donner sa vie avec bonheur et fierté.
 Mais cet homme,  dépouillé sur la croix, nu, humilié, et il est vraiment roi ?
 Oui, nous dit notre Foi, que nous avons fêtée pendant une année
 Il est roi au cœur de la Trinité.,  il est créateur et seigneur.
«Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né par rapport à toute créature, car c'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre».
Mais, ce roi divin va vouloir naître d’une femme, dans une grotte,  travailler comme les hommes,  marcher sur la terre,  devenir un mendiant,  refuser le couronnement en particulier à la multiplication des pains.  Un roi, oui, mais un roi autrement, déroutant. Qui nous dit «Ma vie, nul ne la prend, c’est moi qui la donne» Jn 10, 18
 Pourquoi Jésus, as-tu voulu révéler ta royauté sur la croix ? Toi le crucifié es-tu encore le fils de David ? Es-tu encore notre roi ?
 Mais au cœur de ce marasme, une voix s’élève, celui d’ un malfaiteur qui n’interpelle pas Dieu avec arrogance mais reconnaît sa peine   : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton royaume ».
Plus personne ne croit à la royauté du Christ; la foule est là par dépit, peut-être parce qu’il reste une dernière espérance…
Et c’est un pécheur, un condamné à mort, qui reconnaît Jésus comme roi. Et le Christ, la parole de Dieu faite chair, proclament comme un éclair illuminant les ténèbres : « je te le dis : aujourd’hui avec moi tu seras dans le paradis !»
 C’est ici que se dévoile l’oeuvre du Christ : réconcilier l’homme avec Dieu, avec son Père.
Mais comment ce roi va-t-il s’y prendre ?
Il va livrer sa vie, il va la perdre par amour, laissant son sang couler sur cette terre inculte, comme un nouveau germe de vie, une nouvelle création.
 C’est en se laissant enfermer dans la mort que lui,  la vie, il la brisera et ouvrira les portes de son  Royaume. Comme Jonas qui en son temps sortit de la bête.

C’est en se laissant haïr, en laissant toute la puissance des ténèbres se déverser sur Lui, qu’il en épuisera la force, et que lui, l’Amour, nous ouvrira la porte de son cœur : il pardonnera.
«Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.»
 C’est en se laissant humilier lui le héros, le roi de gloire, qu’il vaincra ses ennemis, notre péché, pour que tous puissent recevoir l'héritage du peuple saint.
«Car Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total.»

 « Sauve-toi toi-même », lui crient les chefs des prêtres, les soldats, et même le condamné suspendu avec lui à la croix. Sa dernière tentation est la pire de toutes, répétées trois Fois. Il est venu témoigner jusqu’où pouvait aller son amour pour tous et l’Amour du père pour chacun, pour moi. Il ne faut pas qu’il sauve sa vie, comme chacun lui crie, bien au contraire, il faut qu’il la perde.  Mais c’est en se perdant qu’il nous sauve, et c’est en se sauvant qu’il se perdrait lui et nous avec.

Seul un regard de Foi peut dépasser les apparences sensibles, et nous faire entrer dans le mystère de ce Roi.
 Seul l’Amour, à la fine pointe de notre esprit… peut entrer aujourd’hui dans ce cœur crucifié et royal. Car entrer dans le royaume de Dieu n’est pas autre chose que de pénétrer dans ce cœur d’Amour.
Seul un regard de Foi peut nous faire découvrir quel pardon nous attend,  quelle réconciliation nous est offerte.
 C’est la victoire totale de notre Roi, du Seigneur des Seigneurs.

 Dans chaque Eucharistie, nous revivons ce mystère, exactement le même événement qu’il y a deux mille ans.
Dans chaque Eucharistie, Jésus nous redonne l’aujourd’hui du royaume. Allons-nous nous détourner  ou allons-nous implorer simplement son pardon pour notre péché. Car demander que le Christ règne dans ce monde, c’est d’abord vouloir qu’il règne en nous est sur nous. C’est croire en sa miséricorde infinie.  Celui qui refuse d’aller jusqu’à la croix  refuse la miséricorde du roi, refuse de croire en la royauté de cet homme, le Christ, ce héros. Mais celui qui croit, reconnaît son entière et universelle royauté. comme le dit Saint Paul : «Il est avant tous les êtres, et tout subsiste en lui». Nous  entrons alors dans sa Miséricorde et recevons notre Salut éternel.

 Seigneur donnons-nous de croire en la toute-puissance ton Amour révélé et offert sur la croix.
C’est en offrant ta vie jusqu’au bout que tu as trouvé la gloire.
Accordons la grâce d’accepter de nous perdre avec toi et par amour de nos frères et de nos soeurs. Concrètement, réellement, dans nos situations familiales, notre travail ou ailleurs. Alors nous pourrons sentir la toute-puissance de ta résurrection, l’aujourd’hui de ton royaume, prendre possession de nos vies, et rayonner en  nos vies.
Alors, nous pourrons vivre en enfant de Roi. Nous pourrons vivre déjà le Ciel sur la terre, même si cela demeure caché aux yeux des hommes. Vive avec le Roi de Miséricorde et de paix, vive Jésus !

Les odes de Salomon (début IId siècle)
L'amour du Seigneur  je le revêts kn
Ses membres sont près de moi;
je les enlace et il m'étreint.
Je n'aurais pas su aimer le Seigneur,
Si lui-même ne m'avait aimé le premier.
Qui peut comprendre l'amour, si ce n'est celui qui est aimé.

Amen

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