Références bibliques :
Lecture du livre du prophète Amos : 8. 4 à 7 : "Ecoutez ceci vous nous donne de ce écrasez le pauvre."
Psaume 112 :" Qui est semblable au Seigneur notre Dieu ?"
Lecture de la première lettre à Timothée : 2. 1 à 8 :" Il veut que tous
les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité."
Evangile selon saint Luc : 16. 1 à 13 : Vous ne pouvez pas servir deux maîtres à la fois, Dieu et l’argent."
Homélie
- Jésus nous demande d'être habile. Habile avec l'argent trompeur.
C'est-à-dire savoir se faire des amis avec les plus pauvres avec ces biens qui ne sont pas les nôtres; car ce sont eux, les pauvres, qui nous accueillerons au Ciel: ils sont nos pères.
Notre
héritage n'est pas sur cette terre. Les biens que nous gérons en fin de
compte sont les biens du Seigneur. Le but n'est pas de nous enrichir
nous-mêmes, ces biens ne sont pas pour nous seuls, mais ils sont aussi
pour les autres.
S. Jean Chrysostome le rappelle
vigoureusement : " Ne pas faire participer les pauvres à ses propres
biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens
que nous détenons, mais les leurs "
- La conception
catholique des biens est tout à fait particulière, elle n'est pas
libérale, c'est-à-dire elle n'a pas une conception privée stricte des
biens personnels. Mais elle n'a pas non plus une conception marxiste qui
nie la propriété privée.
Les biens que j'ai acquis par mon
travail ou autrement sont certes donnés par le Seigneur pour ma
subsistance, mais cet argent n'est pas pour moi seul. Il m'a été donné
par le Seigneur pour que j'en fasse profiter tout le monde, ma famille
mes enfants, mais aussi les plus pauvres. Le but des biens que j'ai
acquis est le bien de tous, c'est le bien commun.
-
Il est " l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux
groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection, d’une
façon plus totale et plus aisée " (GS 26, § 1 ; cf. GS 74, § 1)
- CEC Tout homme, selon la place qu’il occupe et le rôle qu’il joue, a sa part dans la promotion du bien commun
-
Ne vivez point isolés, retirés en vous-mêmes, comme si vous étiez déjà
justifiés, mais rassemblez vous pour rechercher ensemble ce qui est de
l’intérêt commun (Barnabé, ep. 4, 10)
–C'est pour
cela que le Christ nous dit que nous serons jugés sur la manière dont
nous aurons géré son bien qui n'est pas que pour nous, même s'il passe
par nous.
C'est un honneur, un suprême bonheur et une grande
confiance que le Seigneur nous fait de gérer ses biens: matériels,
spirituels, humains, divins.
En effet, nous gérons de l’argent, des biens immobiliers, d’autres réalités matérielles dans le travail par exemple ;
Nous sommes chargée aussi de l’éducation de personnes humaines, de l’entraide mutuelle, la fraternité, la gratuité ;
mais aussi nous sommes appelés à gérer les dons de sa grâce, par la
prière, les sacrements, (en particulier le prêtre qui baptise ,
pardonne au nom de Dieu) ;
et même nous sommes appelés à
gérer Dieu lui-même dans un certain sens. Comme dit le chant, Dieu a mis
son corps, Dieu s’est mis lui-même entre nos mains. (Cela est bien sûr
flagrant dans l’eucharistie). Mais comment aussi nous aimons ns
respectons Dieu dans nos cœurs , dans nos vies, dans notre travail . Nous
pouvons l’adorer ou continuer de le crucifier.
-
Encore faut-il, lorsqu'on donne aux autres, ne pas donner que
l'extrême superflu. La tentation est grande de vouloir presque
inconsciemment, s'appuyer sur nos biens matériels, alors que c'est Dieu
qui nous les donne, plutôt que de s'appuyer sur ce roc qu'est le Christ.
Il nous est beaucoup plus naturel d'avoir confiance dans l'avenir parce
que nous avons un toit sur la tête, parce que notre frigidaire est
plein, ainsi que notre compte en banque, que de s'appuyer uniquement sur
le Christ.
- Saint-Paul demande à Timothée d'ouvrir sa maison à tous, de partager c'est bien, et de veiller sur son enseignement.
À nous de regarder comment nous gérons notre argent dans quelle
mentalité avec quel objectif pour qui en fin de compte ( par exemple,
nous donnons combien à la quête ? combien au secours catholique ?)
Comme dirait Saint-Paul, il ne s'agit pas non plus de se dépouiller: on
peut faire des projets, et garder de l'argent en conséquence. Mais il
s'agit de gérer des biens qui ne sont pas les nôtres, et on nous
demandera des comptes sur cette gestion.
Quand nous donnons
aux pauvres les choses indispensables, nous ne leur faisons point de
largesses personnelles, mais leur rendons ce qui est à eux. Nous
remplissons bien plus un devoir de justice que nous n’accomplissons un
acte de charité. S. Grégoire le Grand, past. 3, 21
- voici un autre point :
Jésus
se plaint que les enfants des ténèbres sont plus habiles dans leurs
affaires, comme cet astucieux gérant voleur, que les enfants de la
lumière.
Combien d'énergie pour faire le mal! et pour le Bien qui déploie le même dynamisme?
Les romans et le cinéma ne se privent pas, de nous
montrer comme dans "océan eleven", les astuces et l'intelligence des
voleurs, mais aussi et peut-être mieux encore dans d'autres films, la dextérité que des policiers.
-
mais les fils de la lumière ne prennent peut-être pas assez au sérieux
le service du Seigneur dans leur milieu de travail, en famille, le
voisinage, etc., avec pas assez de passion, pas assez d'envie, pas
assez d'intelligence, - on peut rêver, si tous les chrétiens se mettent à
devenir aussi astucieux qu'un Arsène Lupin, aussi intelligent que
certains traders, aussi organisés que certains dictateurs,aussi amoureux
que certains amants à conquérir la femme mariée.
Oui
Jésus lui-même rêve sûrement de voir des chrétiens astucieux, dégourdis,
rapides, bons, passionnés, serviteurs des autres, ouverts aux plus
pauvres, sans complexe, sans peur, sans crainte, etc. Que serait alors
la nouvelle évangélisation ?
Il est sûrement plus
simple d'être dégourdi avec l'argent trompeur que de servir le
Seigneur, car celui-ci donne une assurance immédiate en donnant accès
aux biens matériels qui eux-mêmes sont trompeurs est illusoire.
-
La force, l'astuce, l'intelligence, pour servir le Seigneur, viennent
sûrement avec la sainteté. Donc avec la Foi, avec l'Espérance que nous
avons rendu, dans le bien suprême qu'il est lui-même, avec la Charité
bien sûr.
Soyez prudents comme le serpent, et naïfs
comme la colombe. Dit Jésus. Mais on pourrait dire, soyez astucieux
comme le serpent, non pas pour voler, pour détruire, pour conquérir ou pour
tromper à l'image du Démon.
Mais pour faire grandir le Royaume de Dieu et de l'Évangile, avec
les moyens de la lumière: prière et le dialogue.
Cela
peut nous aider à n’être pas toujours les dindons de la farce si vous
permettez, mais aussi à savoir être intelligent dans des situations
difficiles. C’est le don du conseil et de la Sagesse
Je pense un
ami, qui se mettait son patron à dos pour un repas où il n'était pas aller, car il ne voulait pas entrer
dans son jeu de dominateur. Il n’est pas sûr que c’était le meilleur
témoignage. Mais parfois il faut être plus intelligent que le serpent
lui-même…
Le pape nous a redit ces temps-ci, qu'il fallait partir en vainqueur,
Non pas partir en triomphaliste, mais être sûr que Dieu de toute
façon, sera vainqueur, dans ce monde et dans les cœurs, d’une façon ou
d'une autre. Soit parce qu'il aura réussi à ouvrir ces cœurs et les
conquérir par son amour seul, soit en réussissant à les vaincre par sa
justice par sa Parole, s'ils ne veulent pas à jamais, servir le bien.
Que le Seigneur, nous aide à révéler ô combien il est présent et combien il nous aime; car lui seul est l'intelligence, la Lumière et la Paix; amen
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