Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 6 septembre 2013

23° dimanche TO C

Renoncer à tout pour sa carrière, à ses Amours, à ses enfants, cela semble très bien
 Servir une cause, servir le roi jusqu’à lui donner sa propre vie, cela semble très bien
 Tout sacrifier pour le sport, tout sacrifier pour sa gloire, tout sacrifier pour le pouvoir ou l’argent tout cela semble très bien

 Mais se sacrifier pour le Christ, pour Jésus, pour Dieu ? Alors là non!  Au secours, quel est cet imposteur ?
 Et qui peut dépasser les commandements de Dieu ?
Père et mère : Ex « tu honoreras ton père et ta mère ».
 Pour sa femme : «l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un» Mc
Pour ses enfants:  nous voyons que Paul appelle Onésime,  une part de lui-même,  alors qu’il n’est que son enfant adoptif
Et qui peut demander le don de sa propre vie ?

Personne sinon Dieu seul. Sinon le fils de Dieu lui-même.

 Et qui est  Dieu pour prétendre à une telle exigence ? Veut-il mon malheur?  Pourquoi un tel sacrifice ?
 Qui est-il pour se prétendre supérieur à mon Amour-propre, à mes envies, à ma juste volonté de réussir ma vie,  à mes passions, à mes Amours?
 Qui est Dieu pour tout demander ? Qui est le Christ pour tout demander ?

 Une seule réponse est possible :  il est l‘Amour.

L’Amour en sa source : c’est lui qui est l’origine de tout ce que je suis de toutes mes relations avec ma famille et mon entourage mon travail, ma Foi, mon Espérance…
L’Amour en tant que force, moteur de toute ma vie, de ce que je suis capable d’aimer, de faire, d’entendre
L’Amour en tant qu’accomplissement de tout ce que je suis, tout ce que je cherche, tout ce que je désire
 Mais sans le Christ, comment découvrir cela ?
 Qui peut  découvrir que le Christ ne demande pas  de renier père et mère, mais  de le mettre à la première place?  Qui peut découvrir que c’est la seule condition pour s’aimer entre frères et soeurs de façon réelle et réaliste. Comme dirait Saint-François-de-Sales, pour s’aimer de façon affective et effective;  c’est-à-dire avec cœur et dans les actes.  C’est là  que demeure la grande richesse et à la fois  le grand mystère,  de toute vie.
Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Les réflexions des mortels sont mesquines, et nos pensées, chancelantes.

En effet, que voit-on à la lumière de cette  Parole divine ?

Si on s’assoit, pour calmer son esprit, pour ne pas se fatiguer inutilement, pour prendre conscience des agissements de notre cœur,
Si nous faisons comme cet homme qui s’assoit pour compter ce qu’il a comme argent pour construire une tour.
Si nous faisons comme ce roi, qui avant d’engager tout un peuple dans la bataille, compte ses forces et celles de son ennemi,

Que voit-on alors ?

On voit au fond de notre cœur, combien d’attaches affectives, intellectuelles, et même spirituelles.
  À nous-mêmes en premier, bien sûr, et aussi à tous ceux qui nous  nourrissent  et nous remplissent d’une certaine joie : père, mère, épouse, enfants, frères, soeurs, argent, il étant étant d’idole ...
Nous croyons être  libres comme l’aigle ou le nomade dans le désert;
Nous croyons pouvoir donner notre vie au Seigneur comme un valeureux soldat, un héros de l’Évangile
Et nous sommes comme un serpent collé à la terre, comme un  porc qui veut se nourrir de caroubes  et de tout ce qu’il trouve.
 Saint-Jean de la croix, écrit : «un simple fil peut retenir la colombe attachée à la terre».
La concupiscence des yeux, ou de la chair, l’orgueil de nos vies (un Jean),  voilà ce qui nous lie chaque jour.
 Et si on veut être un peu honnête, on trouvera toujours des liens ...

 Mais comment agir ?
 La FOI : nous laisser éclairer par l’Esprit-Saint que nous donne Jésus de Nazareth. Fils de Dieu: «Et qui aurait connu ta volonté, si tu n'avais pas donné la Sagesse et envoyé d'en haut ton Esprit saint ?»
Il s’agit de connaître la volonté de Dieu. Mais dans le sens fort: En faisant l’expérience intime, de l’infinie beauté, richesse, amabilité de cette volonté.
Et plus on sera éclairé par l’Esprit-Saint, et plus on sera attiré par Jésus-Christ, par Dieu lui-même, comme un aimant attire un autre aimant;car Dieu est comme la terre, ou mieux le soleil, qui attire tout à lui.
 «Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple.» Il faut accepter le mystère de la Croix. Aimer ce Jésus crucifié. Aimer la Croix non pour elle-même, mais parce qu’elle est cet unique moyen infiniment efficace, par lequel le Christ peut nous transformer en Lui-même ? Tel est une machine à laver ou une puissante pince, qui coupe toutes nos chaînes,   pour nous donner la liberté des enfants de Dieu, et un jour la joie totale ! Pour enfin, par la puissance de la résurrection, nous donner la possibilité de donner.
  Enfin Jésus nous dit dans l’Évangile : «celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple.»   Il y a une différence entre la foule qui veut suivre Jésus au commencement de l’Évangile, est celui qui désire vraiment devenir sono disciple.
C’est cette différence que Jésus veut nous faire sentir aujourd’hui. Entre des foules qui rentrent dans les églises pour les enterrements à d’autres occasions, oui  il y a une différence avec celui qui implore à chaque instant la Grâce.

 La seule espérance du disciple, sa seule raison de vivre, ce n’est pas sa santé ou sa maladie, sa gloire ou son humiliation, non, c’est de mettre ses pas dans les pas de Jésus.

 Poème de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus :
Il est des âmes sur la terre
Qui cherchent en vain le bonheur
Mais pour moi, c’est tout le contraire
La joie se trouve dans mon cœur
Cette joie n’est pas éphémère
Je la possède sans retour
Comme une rose printanière
Elle me sourit chaque jour.


Le Christ a laissé derrière lui une telle lumière, et une telle force pour vivre avec joie nos croix,  que c’est un peuple entier, un seul corps, une seule famille,  qui marche vers le Père sans jamais plus de retourner.
 La Foi n’est pas ma Foi, ce n’est pas une expérience d’abord individualiste.  Là aussi,  j’ai un effort  à faire pour me détacher de mes croyances, de ce que je  peux ou ne peux pas accepter, croire  ou ne pas croire pour entrer dans le mystère de la Foi. La Foi est une expérience communautaire. C’est  d’abord l’ expérience de Paul, Pierre, d’André, et de tous les apôtres.
Nous sentons cette dimension  collective, lorsque Saint-Paul demande, du fond de sa prison, à l’ancien propriétaire d’Onésime,  son ancien esclave,  de ne plus le traiter comme tel, mais comme un frère bien-aimé. Et Saint-Paul rajoute, qu’il ne veut rien faire sans son accord, pour qu’il puisse accomplir librement ce qui est bien. Et il va jusqu’à dire : « si tu penses être en communion avec moi, accueille-le comme si c’était moi. »

 Que le seigneur nous aide à marcher ensemble vers lui, à prier les uns pour les autres, et à croire que seul le Christ peut nous unir au père à nos proches et à toute l’église, dans une fraternité toute divine.
Amen

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