Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

dimanche 1 septembre 2013

22° dim ordinaire C

 Cet évangile est  simple
Cet évangile est un des plus simples à comprendre, mais sûrement un des plus difficiles à mettre en oeuvre  pour la nature humaine.
 Un élément du quotidien inspire Jésus :  c’est la fête du sabbat chez un chef des pharisiens,  des convives arrivent, prennent les premières places.
 Lui, fait remarquer que prendre la première place c’est risqué, car on peut nous mettre à la dernière. Ce sera la honte pour toi. Mais si, simplement, comme un sage, décrit par Ben Sirac dans la première lecture, tu vas te mettre  à la dernière place,  alors si l’on t’élève, tu seras honoré.
 Et toi, au lieu d’inviter celui qui peut te rendre, ce que l’on fait constamment, invite les plus pauvres, ceux qui n’ont rien à rendre.

 La règle de saint Benoît
 Saint Benoît demande dans sa règle que l’on mette à l’épreuve celui qui frappe à la porte d’un monastère.
On n'accordera pas facilement l'entrée à celui qui vient s'y engager dans la vie religieuse ;
mais on fera ce que dit l'Apôtre : "Éprouvez les esprits pour discerner s'ils sont de Dieu." (1 Jean 4, 1)

Dans sa règle aussi, il nous parle de la symbolique échelle de Jacob. Elle est une échelle paradoxale où l’on monte pour descendre et où l’on descend pour monter.
Cette descente et cette montée assurément ne signifient pas autre chose pour nous sinon que l'on descend par l'élèvement et que l'on monte par l'humilité. L'échelle en question, c'est notre vie en ce monde, que le Seigneur dresse vers le Ciel, si notre coeur s'humilie.

c’est si facile de s’élever

 Mais c’est si facile de s’élever.  Et c’est si difficile de considérer les autres comme supérieurs à soi-même. Comme le demande Saint-Paul.
 Par exemple :
 Mettre en valeur ce que nous sommes, ce que nous faisons, se comparer aux autres,
Plus subtilement montré combien tel ou tel est vil, pervers, mauvais, en présupposant que nous, nous sommes tout différents.
  Dans le travail, désirer des places de pouvoir, qui ne sont pas les nôtres, et peut-être même  où nous serions incompétents.
 Pourquoi  S’abaisser ?

 Mais quel est l’intérêt, de prendre la dernière place ? Pourquoi le Christ enseigne-t-il cela ? C’est facile pour lui qui est le premier ! Le Roi, Seigneur, ...
 N’est-ce pas justifié  de désirer les premières places ! Comme la mère des apôtres Jean et Jacques qui voulaient que ses fils soient le plus près du Christ ?

 Dieu seul est le maître du repas
 L’important ce n’est pas d’être en haut, en bas, ce n’est pas d’avoir du pouvoir ou ne pas en avoir,   l’important c’est de faire la volonté de Dieu.
  Or, Dieu nous a préparé une place. Et ce n’est pas à nous de décider quel est notre place,  nous ne sommes pas le  Maître du repas, nous sommes que des invités ( et bien heureux d’y être !).
Oui le Seigneur a préparé une place pour chacun d’entre nous. Et cette place est la meilleure, car elle est notre place, c’est pour  celle-là que nous avons été créés.
 Et notre véritable bonheur c’est d’y être un jour installé.
 Cette place est remplie de gloire et d’honneur, il faut la mériter, nous devons nous y préparer, et ne pas mépriser le chemin que le Seigneur nous propose.
 Mais allons plus loin…

 Le Christ a pris la dernière place
Nous savons que celui qui a pris la dernière place, et que personne ne  peut lui ravir, c’est le Christ lui-même, c’est Dieu lui-même.
Philippiens 2,6-11.
Lui qui était dans la condition de Dieu, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. .... En devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms.

 Mais pourquoi le Christ prit-il la dernière place ?
Pour être élevé ? Oui si l’on veut. Mais surtout parce que, comme le souligne  Saint-Benoît, c’est le mouvement naturel de l’amour. Qu’est-ce qu’aimer ? Se considérer comme le dernier, le serviteur de tous et aller prendre la dernière place.
Le Christ est là pour nous révéler Dieu, un Dieu tout-puissant, un Dieu Seigneur, un Dieu Lumière inaccessible, mais aussi un père, une mère, un Dieu qui sait  se faire serviteur, petit, humble et crucifié.
 Pourquoi ceux qui possèdent les premières places  seraient-ils les seuls à  révéler Dieu ?  Pourquoi  les derniers ne révéleraient-ils pas  Dieu  aussi ?
Le lis des champs comme dit Jésus révèle la beauté et la grandeur  de Dieu. Mais les petites fleurs des champs, les pâquerettes et bleuets ou autres ....) n’ont-elles rien à dire sur Dieu?
 Ainsi chacun, doit révéler là où il est, un des visages de Dieu.  Un  Dieu- père ou un  Dieu mère, un Dieu masculin  et féminin. Un  Dieu premier et  un Dieu  dernier, un  Dieu riche et un  Dieu  pauvre, un Dieu Seigneur ou un serviteur...

 Ma place c’est la meilleure  ! Car elle est la mienne !

 Au repas du Seigneur, au Royaume de Dieu, à la Sainte Eucharistie, en fin de compte, il n’y a pas  de mauvaises places, il n’y a que de bonnes places ! Car cette place c’est la mienne.  C’est cette place  qui  m’a été réservée depuis toute Éternité. Non seulement elle accomplit pleinement ce que je suis, mais elle me donne de révéler un des visages de Dieu. Suprême honneur !
Comme dit  un hymne de la liturgie: « tu as tous les visages et  tu n’as aucun visage»

 La place de la femme
• «que l’on approfondisse et comprenne de plus en plus, dans toute l’Église, le rôle si grand et si important de la femme !», a déclaré le pape François.
 Souvent les femmes demandent des places, des responsabilités.  Ce qui est justifié pour la société, pourquoi cette demande serait elle injuste dans l’Église ?
 En réfléchissant sur Marie, nous pouvons comprendre que la vocation de la femme, en tous les cas au cœur de l’église, est de montrer que ce qui a de plus grand qu’une place dans un banquet,  c’est  l’amour, c’est la charité.  Et si  la femme  refuse de prendre  cette première place dans l’ordre de la charité, alors qui le fera ?   Ainsi Jésus peut conclure :  beaucoup de premiers, ou qui se croit tels, se retrouveront derniers. Et beaucoup de derniers,  ou qui se croient tels, se retrouveront derniers.

 Nous serons reconnus disciples du Christ, non pas parce que nous chercherons les premières places, mais les dernières,  et que , frères des pauvres, un jour nous serons peut-être  élevées aux premières  places avec eux.

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