Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 2 février 2013

4° dimanche ordinaire C

Voici donc la suite de l’Évangile de dimanche dernier. Nous avions vu que Jésus, parti pour se faire baptiser par Jean, est revenu dans son village de Nazareth précédé par une rumeur : l’ancien charpentier serait un prophète et même il fait des miracles !?... 

Ce jour de sabbat donc, Jésus retrouve ses voisins et connaissances pour la prière et l’écoute de la Parole de Dieu. (pour la messe pourrait-on dire). Invité à prêcher, il ne se contente pas de commenter le passage d’Isaïe : non ! Il prétend que cette Parole de l’Écriture c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit, et lui même est la Parole de Dieu accomplie : le Messie c’est lui !

« Cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ».


Cette affirmation du Christ, ne leur déplais pas ; bien au contraire avec tout ce qu’ils ont déjà entendu, ils lui rendent témoignage en s’étonnant du message de grâce qui sortait de sa bouche. 
    Après son baptême, Jésus a dû remonter de Judée par la vallée du Jourdain et, passant d’abord par Capharnaüm au bord du lac de Galilée, il a dû effectuer des guérisons dont l’écho est déjà parvenu dans son village. Tous ils attendent un miracle... 

Jésus poursuit : « Amen je vous le dis : aucun prophète n’est bien reçu dans son pays ». 

    Et afin d’expliquer ce dicton, il prend deux exemples tirés des Écritures où l’on voit que des prophètes juifs opérer des guérisons chez des païens et même chez les ennemis d’Israël !!


    Alors que le pays souffrait d’une longue et dure famine par manque de pluies, le prophète Élie fut envoyé par Dieu non chez des compatriotes, mais chez une veuve du village de Sarepta, précisément en pays de Phénicie d’où était originaire la princesse Jézabel, païenne et ennemie jurée du prophète. (1er Livre des Rois 17, 8 à 24).
Quant à Élisée, successeur d’Élie, il guérit de sa lèpre le général syrien Naaman qui lui faisait confiance et qui alla se plonger dans le Jourdain, alors même qu’il dirigeait l’armée qui venait d’écraser les troupes israélites (2éme livre des Rois chap. 5). 
 

   Ainsi donc, conclut Jésus, ces païens ont montré leur charité et leur foi. Et de grands prophètes juifs ont accepté de les guérir : ils annonçaient par avance, l’ouverture de l’Alliance aux étrangers, et le pardon des ennemis !

À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où la ville est construite pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. 

    En quelques minutes, le climat de la synagogue a viré du tout au tout. 
Malheureusement, ce ne fut pas la seule fois où Jésus se fera rejeter par ses frères, cela finira sur la croix.
   
    Mais qu’a pu donc dire le Christ, pour qu’un public, et en particulier ces gens qui le connaissait si bien (les villages à l’époque de Nazareth ce n’est pas plus de 300 personnes),
pour que ceux qui l’écoutaient avec autant de bonne volonté puissent finir par vouloir sa mort ?

    Il remettait en cause leur religion, leur assurance d’appartenir au peuple de Dieu et d’être sauvé, c’est leur salut qu’il remettait en cause. Il leur reprochait leur incrédulité... Mais sans les juifs de Nazareth accomplissaient l'Ecriture :

« Tendons des pièges au juste, puisqu’il nous gêne et qu’il s’oppose à notre conduite, nous reproche nos fautes contre la Loi et nous accuse de fautes contre notre éducation ». Sagesse 2

    Jésus, ce prétendu Messie, était en train de leur dire qu’en refusant sa Parole, c’était le Seigneur lui-même qu’ils refusaient !!

C’est le levain des Pharisiens, voilà à quoi le Christ se heurte dans leur cœur.     Et quel est-il ce levain... ?
On le rencontre tous les jours ou presque !
    Il est à plusieurs facettes :

"Or Jésus leur dit : Ouvrez l’œil et méfiez-vous du levain des pharisiens " Mt 16,
• Lorsque Jésus dit cela, c’est le jour après la multiplication des pains, et les pharisiens viennent encore lui demander un miracle. Car ils doutent, ils ne veulent pas croire. Ils doutent de l’identité du Christ, pire ils s’obstinent à ne pas vouloir croire, à ne pas au moins se poser quelques questions !

    Ici dans cette synagogue, ils ont le Christ devant eux, sa douceur, son amour, son regard, sa noblesse, le rayonnement de sa divinité et ils doutent encore !
Ils désirent un miracle, des preuves, du spectaculaire !

    Jésus lit dans leurs âmes, sûrement vous allez me dire : « Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton pays !' »

• Pour nous, combien d’obstination à ne pas croire après tant et tant de témoignages ? Nous traînons les pieds, on se satisfait de ce que nous sommes. Nous demandons des signes, nous voulons du spectaculaire, du médiatique, où est l’argent du Katar ?

• le levain c’est aussi le nationalisme religieux, le refus que la bénédiction d’Abraham soit ouverte à d’autres. Que d’autres puissent être sauvés !

« Il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. »  À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.

    Mais ce qui met les juifs furieux, nous l’avons dit, c’est la remise en question de leur propre Salut ! Ils refusent le reproche : Qui est-il celui-là, ce fils de charpentier, pour affirmer être le Messie ? Pour prétendre accomplir les Écritures, alors qu’il refuse implicitement d’accomplir des miracles et pires que tout, il insinue que des païens seront sauvés et que nous, nous pourrions être rejetés, alors que nous sommes tous de bons israélites pratiquants !!

C’en était trop : on doit supprimer cet imposteur ! La rage tourne au meurtre.
Mais ce n’est pas encore l’heure de Jésus, il leur échappe.



Et nous ? Acceptons d’être remis en question. On se dit vite pécheur, et on passe à autre chose. Il m’est arrivé de voir arriver des personnes chrétiennes, pratiquantes ou non, venir à moi avec le visage ouvert, voulant quelque chose de moi et repartir avec le visage fermé.
Simplement parce que j’ai dû leur dire la vérité de leur situation, leur péché pour tout dire.
Certes il ne faut pas commencer par cela, mais parfois c’était mon devoir de leur dire, ce que le Seigneur désire en sa Parole... Expliquer par l’enseignement de l’Église.

     Je ne fais cela non d’abord pour moi ni pour Dieu, mais c’est pour eux !
    J’essaye de dire la vérité avec grande charité. Leur disant ce qu’ils peuvent entendre. Mais parfois je dois leur faire comprendre que cet acte sépare de Dieu gravement, ou non... ; souvent pour défendre l’Église du Christ et ses positions peu entendues ..

    Si la personne écoute, elle sera sauvée sinon elle restera dans son péché.Ce n’est pas nous même que nous annonçons, pécheur misérable que nous sommes. Mais c’est la Parole de Dieu.
Ce n’est pas de gaité de cœur qu’on le fait, mais c’est par amour du prochain. C’est pour son Bien. Comme un père ou une mère vis-à-vis de ses enfants

    Parfois, la personne écoute, mais souvent ces personnes argumentent dans le sens contraire avec des raisonnements tout humains.
    En fait, chacun, et en notre temps c’est la grande tentation, se fait sa petite religion, prend dans la Parole de Dieu ce qu’il lui plaît, laisse ce qu’il pense être trop dur, ou pas actuel, ou... (mille arguments)...
    Mais le résultat est le même : je refuse Jésus, je refuse de l’écouter, j’appelle Jésus Christ, Fils de Dieu, on communie même, mais en fait on le repousse.

    Des exemples ? Les personnes qui communient alors qu’ils ne le doivent pas, car ils ont rompu l’Alliance : (des personnes qui communient qu’épisodiquement ou vivant en concubinage, ou divorcés-remariés
ou des personnes péchant par manque de Foi explicite
ou par rapport au manque de solidarité, d’accueil, partage
Critique du frère, ou de la soeur, prises de paroles exagérées..... Et j’en passe !
Bien sûr cela ne fait pas plaisir... Mais c’est pour un vrai bonheur, une vraie résurrection ;
 qu’est qu’il y a de plus heureux que d’accomplir la volonté du Dieu Vivant ?
Qui a t il de plus heureux que d’accueillir le Christ, de sentir son cœur changé, de marcher sur une route de lumière et de joie, en un mot d’aimer comme Saint Paul nous l’a décrit de façon si parfaite !

« L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;
L’amour supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
L’amour ne passera jamais. »

 


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