Voici donc la suite de l’Évangile de dimanche dernier. Nous avions vu
que Jésus, parti pour se faire baptiser par Jean, est revenu dans son
village de Nazareth précédé par une rumeur : l’ancien charpentier serait
un prophète et même il fait des miracles !?...
Ce jour de
sabbat donc, Jésus retrouve ses voisins et connaissances pour la prière
et l’écoute de la Parole de Dieu. (pour la messe pourrait-on dire).
Invité à prêcher, il ne se contente pas de commenter le passage
d’Isaïe : non ! Il prétend que cette Parole de l’Écriture c’est
aujourd’hui qu’elle s’accomplit, et lui même est la Parole de Dieu
accomplie : le Messie c’est lui !
« Cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ».
Cette
affirmation du Christ, ne leur déplais pas ; bien au contraire avec
tout ce qu’ils ont déjà entendu, ils lui rendent témoignage en
s’étonnant du message de grâce qui sortait de sa bouche.
Après son
baptême, Jésus a dû remonter de Judée par la vallée du Jourdain et,
passant d’abord par Capharnaüm au bord du lac de Galilée, il a dû
effectuer des guérisons dont l’écho est déjà parvenu dans son village.
Tous ils attendent un miracle...
Jésus poursuit : « Amen je vous
le dis : aucun prophète n’est bien reçu dans son pays ».
Et afin
d’expliquer ce dicton, il prend deux exemples tirés des Écritures où
l’on voit que des prophètes juifs opérer des guérisons chez des païens
et même chez les ennemis d’Israël !!
Alors que le
pays souffrait d’une longue et dure famine par manque de pluies, le
prophète Élie fut envoyé par Dieu non chez des compatriotes, mais chez
une veuve du village de Sarepta, précisément en pays de Phénicie d’où
était originaire la princesse Jézabel, païenne et ennemie jurée du
prophète. (1er Livre des Rois 17, 8 à 24).
Quant à Élisée, successeur
d’Élie, il guérit de sa lèpre le général syrien Naaman qui lui faisait
confiance et qui alla se plonger dans le Jourdain, alors même qu’il
dirigeait l’armée qui venait d’écraser les troupes israélites (2éme
livre des Rois chap. 5).
Ainsi donc, conclut
Jésus, ces païens ont montré leur charité et leur foi. Et de grands
prophètes juifs ont accepté de les guérir : ils annonçaient par avance,
l’ouverture de l’Alliance aux étrangers, et le pardon des ennemis !
À
ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent,
poussèrent Jésus hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où la ville est construite pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.
En quelques minutes, le climat de la synagogue a viré du tout au tout.
Malheureusement, ce ne fut pas la seule fois où Jésus se fera rejeter
par ses frères, cela finira sur la croix.
Mais qu’a
pu donc dire le Christ, pour qu’un public, et en particulier ces gens
qui le connaissait si bien (les villages à l’époque de Nazareth ce n’est
pas plus de 300 personnes),
pour que ceux qui l’écoutaient avec autant de bonne volonté puissent finir par vouloir sa mort ?
Il remettait en cause leur religion, leur assurance d’appartenir au
peuple de Dieu et d’être sauvé, c’est leur salut qu’il remettait en
cause. Il leur reprochait leur incrédulité... Mais sans les juifs de
Nazareth accomplissaient l'Ecriture :
« Tendons des
pièges au juste, puisqu’il nous gêne et qu’il s’oppose à notre
conduite, nous reproche nos fautes contre la Loi et nous accuse de
fautes contre notre éducation ». Sagesse 2
Jésus, ce prétendu Messie, était en train de leur dire qu’en refusant sa
Parole, c’était le Seigneur lui-même qu’ils refusaient !!
C’est le levain des Pharisiens, voilà à quoi le Christ se heurte dans leur cœur. Et quel est-il ce levain... ?
On le rencontre tous les jours ou presque !
Il est à plusieurs facettes :
"Or Jésus leur dit : Ouvrez l’œil et méfiez-vous du levain des pharisiens " Mt 16,
• Lorsque Jésus dit cela, c’est le jour après la multiplication des pains,
et les pharisiens viennent encore lui demander un miracle. Car ils
doutent, ils ne veulent pas croire. Ils doutent de l’identité du Christ,
pire ils s’obstinent à ne pas vouloir croire, à ne pas au moins se
poser quelques questions !
Ici dans cette
synagogue, ils ont le Christ devant eux, sa douceur, son amour, son
regard, sa noblesse, le rayonnement de sa divinité et ils doutent
encore !
Ils désirent un miracle, des preuves, du spectaculaire !
Jésus lit dans leurs âmes, sûrement vous allez me dire : « Nous avons
appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans
ton pays !' »
• Pour nous, combien d’obstination à ne
pas croire après tant et tant de témoignages ? Nous traînons les pieds,
on se satisfait de ce que nous sommes. Nous demandons des signes, nous
voulons du spectaculaire, du médiatique, où est l’argent du Katar ?
•
le levain c’est aussi le nationalisme religieux, le refus que la
bénédiction d’Abraham soit ouverte à d’autres. Que d’autres puissent
être sauvés !
« Il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. » À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Mais ce qui met les juifs furieux, nous l’avons dit, c’est la remise en
question de leur propre Salut ! Ils refusent le reproche : Qui est-il
celui-là, ce fils de charpentier, pour affirmer être le Messie ? Pour
prétendre accomplir les Écritures, alors qu’il refuse implicitement
d’accomplir des miracles et pires que tout, il insinue que des païens
seront sauvés et que nous, nous pourrions être rejetés, alors que nous
sommes tous de bons israélites pratiquants !!
C’en était trop :
on doit supprimer cet imposteur ! La rage tourne au meurtre.
Mais ce
n’est pas encore l’heure de Jésus, il leur échappe.
Et
nous ? Acceptons d’être remis en question. On se dit vite pécheur, et
on passe à autre chose. Il m’est arrivé de voir arriver des personnes
chrétiennes, pratiquantes ou non, venir à moi avec le visage ouvert,
voulant quelque chose de moi et repartir avec le visage fermé.
Simplement
parce que j’ai dû leur dire la vérité de leur situation, leur péché
pour tout dire.
Certes il ne faut pas commencer par cela, mais parfois
c’était mon devoir de leur dire, ce que le Seigneur désire en sa
Parole... Expliquer par l’enseignement de l’Église.
Je ne fais cela non d’abord pour moi ni pour Dieu, mais c’est pour eux !
J’essaye de dire la vérité avec grande charité. Leur disant ce qu’ils
peuvent entendre. Mais parfois je dois leur faire comprendre que cet
acte sépare de Dieu gravement, ou non... ; souvent pour défendre
l’Église du Christ et ses positions peu entendues ..
Si la personne écoute, elle sera sauvée sinon elle restera dans son
péché.Ce n’est pas nous même que nous annonçons, pécheur misérable que
nous sommes. Mais c’est la Parole de Dieu.
Ce n’est pas de gaité
de cœur qu’on le fait, mais c’est par amour du prochain. C’est pour son
Bien. Comme un père ou une mère vis-à-vis de ses enfants
Parfois, la personne écoute, mais souvent ces personnes argumentent
dans le sens contraire avec des raisonnements tout humains.
En
fait, chacun, et en notre temps c’est la grande tentation, se fait sa
petite religion, prend dans la Parole de Dieu ce qu’il lui plaît, laisse
ce qu’il pense être trop dur, ou pas actuel, ou... (mille arguments)...
Mais le résultat est le même : je refuse Jésus, je refuse de
l’écouter, j’appelle Jésus Christ, Fils de Dieu, on communie même, mais
en fait on le repousse.
Des exemples ? Les
personnes qui communient alors qu’ils ne le doivent pas, car ils ont
rompu l’Alliance : (des personnes qui communient qu’épisodiquement ou
vivant en concubinage, ou divorcés-remariés
ou des personnes péchant par manque de Foi explicite
ou par rapport au manque de solidarité, d’accueil, partage
Critique du frère, ou de la soeur, prises de paroles exagérées..... Et j’en passe !
Bien sûr cela ne fait pas plaisir... Mais c’est pour un vrai bonheur, une vraie résurrection ;
qu’est qu’il y a de plus heureux que d’accomplir la volonté du Dieu Vivant ?
Qui
a t il de plus heureux que d’accueillir le Christ, de sentir son cœur
changé, de marcher sur une route de lumière et de joie, en un mot
d’aimer comme Saint Paul nous l’a décrit de façon si parfaite !
« L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;
L’amour supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
L’amour ne passera jamais. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire