Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 9 novembre 2012

32° dimanche B (fête patronale de la Saint Martin)

    «Bien des gens, follement adonnés au culte de la gloire mondaine, ont cru immortaliser leur nom en illustrant la vie des hommes célèbres. Et pourtant, le devoir de l'homme est de chercher la vie éternelle, en vivant pieusement, saintement, religieusement.
C'est pourquoi je pense faire oeuvre utile, en écrivant la Vie d'un très saint homme, qui bientôt servira d'exemple aux autres. Donc, je vais commencer à écrire la Vie de saint Martin».
    Voilà comment Septime Sévère commence sa biographie de Saint-Martin
    Il est né en 316 ou 336 en Pannonie, actuelle Hongrie, de parents païens. Il méditait, enfant, le projet de se vouer à Dieu. À Pavie, à quinze ans, il fut enrôlé de force par son père dans l’armée romaine. Il obtint en 356 de quitter l’armée à Worms, en Allemagne. Il se mit alors au service de Saint-Hilaire, évêque de Poitiers, en France. Puis, il fonda le Monastère de Ligugé, premier monastère occidental. Il fut élu évêque de Tours le 4 juillet 371. Il mourut le 8 novembre 397 à Candes et fut enterré à Tours le 11 novembre.
    «Un jour, raconte Septime S., au milieu d'un hiver plus rigoureux qu'à l'ordinaire,  Martin rencontra un pauvre nu. que faire ? Alors, il saisit son épée, coupe son manteau par le milieu, en donne une partie au pauvre. La nuit suivante, Martin vit le Christ, vêtu de la partie de sa chlamyde dont il avait couvert le pauvre. il entend Jésus dire d'une voix éclatante : « Martin m'a couvert de ce vêtement »,
    Le conseil européen s’est saisi de cet évènement pour créer un musée, et un parcours au Pays de Tours.
     Le partage, a été promulgué valeur commune de l’Europe. Il s’agit en effet d’apprécier toutes les conséquences contemporaines, du partage : le partage de la nourriture, des vêtements, mais aussi de l’amitié, et à plus grande échelle de l’eau et des ressources naturelles, du savoir, du patrimoine…
    Mais, il s’agit surtout d’en saisir l’esprit...
    La Paix, l’harmonie entre les hommes, ne peut pas uniquement reposer, sur l’économie, ni sur la justice, mais aussi sur la gratuité des relations et sur le partage. Cela est vrai pour la vie en famille. (Apprendre aux enfants à partager ce qu’ils ont) ou pour la vie en société. (partager avec un voisin, partager son temps) ou pour les plus lointains (qui souffrent du mal-logement, ou de la faim).
    Mais, la société individualiste et consumériste nous pousse à croire que la richesse c’est avoir, plus qu’offrir !
    Benoit XVI écrit dans une de ses encycliques, que même dans un village ou dans un pays où la justice, la juste répartition des biens entre tous seraient parfaite, les hommes ne pourraient pas vivre humainement, sans amour, sans charité et donc, sans partage.
Il écrit : « Il y aura toujours de la souffrance, qui réclame consolation et aide. Il y aura toujours de la solitude. De même, il y aura toujours des situations de nécessité matérielle, dans le sens d’un amour concret pour le prochain.
L’État qui veut pourvoir à tout, qui absorbe tout en lui, devient en définitive une instance bureaucratique. Nous avons besoin d’un État qui soutienne les initiatives. L’Église est une de ces forces vives : en elle vit la dynamique de l’amour suscité par l’Esprit du Christ.»
    Et c’est là, où nous voyons combien la Foi est nécessaire, car elle donne à l’homme une raison fondamentale pour partager, qu’elle seule peut donner : tous les hommes, de toutes conditions, et les plus méprisés d’abord, sont tous égaux, non parce qu’on l’a déclaré, mais parce qu’ils ont un même Père, Dieu et donc ils sont tous frères ! Chaque homme est infiniment respectable depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle, car il est créé à l’image de Dieu. La Bonté, le Partage ne sont pas une option, mais la condition pour entrer dans la vie même de Dieu, pour entrer dans le Ciel.
    La Foi nous indique aussi que sans l’aide de Dieu l’homme reste enfermé dans ses limites, tenté par la gloire mondaine, par le pouvoir, l’argent, la domination, le lobbying et j’en passe... Nous avons besoin d’un Sauveur, d’un grand prêtre , d’un intermédiaire entre Dieu et nous, qui vient mystérieusement partager notre misérable condition, pour nous en libérer, Jésus le Christ...
    Dans l’histoire de Martin, ce qui est formidable, c’est que son geste de partage ne concerne pas simplement le pauvre frigorifié, mais aussi le Christ ressuscité... Jésus apparaît à Martin avec la moitié du manteau du légionnaire sur Lui. Il ouvre sur autre dimension...
    Dans la première lecture, nous avons une histoire similaire : Élie, le grand prophète, est nourri pendant la sécheresse par une veuve de Sapera qui lui partage son pain et son huile . Mais la veuve est réticente à partager, alors il lui dit : « N'aie pas peur, car ainsi parle le Seigneur, Dieu d'Israël : Jarre de farine point ne s'épuisera, vase d'huile point ne se videra. »
    Dans l’Évangile, Jésus dénonce la recherche de gloire humaine des scribes juifs de son temps, l’orgueil.
    Mais il remarque celle que personne n’avait remarquée : une veuve qui a mis dans le Trésor du Temple deux piécettes;  tout ce qu’elle avait pour vivre ! Folie d’une veille folle, preuve de l’obscurantisme, des égarements de la Foi, ou amour ?  Partage avec le Seigneur de toute vie... ?
    «Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde : elle a tout donné, tout ce qu'elle avait pour vivre» nous redit Jésus.
    Pourquoi A t elle agit ainsi ? Car elle aime, son Dieu et son Père et «l’amour a ses raisons que seul l’amour peut comprendre» .
    La Folie des hommes de notre temps c’est qu’ils croient qu’en s’éloignant de Dieu, et de plus en plus vite et profondément, ils pourront mieux s’en sortir... Pure illusion, simple rêve dans lequel on se berce... Mais le rêve remplit-il un ventre, remplit-il un cœur ?
    Oui, mais ceux qui ont donné leur cœur, leur Foi au Christ ressuscité, font l’expérience d’être nourris au fond de leur âme, mystérieusement, mais réellement comme Eli dans un désert... Ils savent que partager est un vrai progrès, mais que le chemin doit continuer jusqu’à découvrir celui qui est le Maître et le Père de Martin et qui lui a inspiré ce geste et qui aujourd’hui encore, cherche de vrais adorateurs... Lui qui n’est que Partage et Bonté. 

AMEN

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