4° dimanche de Carême B

Références bibliques

Livre des Chroniques. 2 Ch. 36. 14 à 23 : »Sans attendre et sans se lasser, il leur envoyait des messagers. »
Psaume 136 : « Si je perds ton souvenir. »
Lettre de saint Paul Aux Ephésiens : 2. 4 à 10 : »Dieu est riche en miséricorde » 
Evangile selon saint Jean. 3. 14 à 21 : »Dieu a tant aimé le monde. »

« C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos actes, il n'y a pas à en tirer orgueil»

Il n’y a pas plus mensonger, idiot, faux que l’orgueil, et pourtant qu’est-ce qu’il nous colle à la peau !
L’orgueil situe l’origine de nos actes en nous-mêmes.
Alors qu’étant des êtres créés, l’origine de notre être est en Dieu. Nous avons la vie (la preuve : on peut la perdre). Dieu seul est la vie…
Ainsi, être sauvé, c’est être recréé en Jésus Christ
«  c’est Dieu qui nous a fait il nous a créé en JC » Saint Paul

Le Salut ne vient pas de nous, ce n’est pas à cause de nos actes, de nos mérites, de notre qualité personnelle, mais simplement à cause de son Amour.
Notre liberté ? Accepter, s’accrocher, suivre ce qui est donné par le Seigneur.
« la voie que Dieu a tracée pour nous, nous  devons la suivre »

Tout homme, tout peuple, passe de l’état d’orgueil à l’état d’humilité, de sainteté.
La première lecture résume de façon saisissante l’histoire de l’Exil à Babylone. Si le peuple a été exilé à cause de son péché, il est sauvé, il retournera sur sa terre par la Bonté et l’Amour du Seigneur.
« Frères, Dieu est riche en Miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés »
Et c’est bien cette Foi en sa Miséricorde qui nous donne la Force pour traverser nos déserts et vivre dès aujourd’hui de la Résurrection.
C’est bien grâce à sa bonté que l’Espérance renaît. Cyrus ordonne au peuple d’Israël de retourner sur sa terre, de rebâtir le Temple de Jérusalem. Le Seigneur malgré toutes nos folies sera en définitive vainqueur .

Mais par quel chemin nous sauve-t-il ? Quelle est donc cette fournaise ardente nécessaire pour passer des Ténèbres à la Lumière ? Pour brûler les scories et purifier l’or au cœur du creuset ?
Mais quel est donc ce creuset ? Ce bon feu qui brûle ce qui donne la mort et fait grandir ce qui donne la Vie, c’est l’Amour de Dieu, c’est le cœur du Christ.
« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.»
Encore faut-il s’approcher par la Foi de ce cœur, faut-il nous unir à ce cœur transpercé par amour pour nous. Ce cœur qui nous attend, nous espère personnellement, comme autant de fils prodigues.
Jésus, a ouvert ses entrailles pour nous sur la croix, afin que nous ayons assez de Foi, de confiance, d’humilité pour ouvrir les nôtres, pour que nous unissions nos cœurs à son cœur, dans un même Amour.
C’est là qu’est notre bonheur, notre joie, notre Salut comme aucun lieu de l’Univers, ni sur la terre, ni au Ciel. C’est là que se tiennent Marie, tous les saints, et tous les anges. C’est là que coulent le sang et l’eau, symbole de sa Miséricorde qui nous console et nous libère à jamais.
C’est là que nous entendons de façon définitive et  comme si c’était la première fois : « Dieu a envoyé son Fils non pour condamner le monde, mais pour sauver le monde ». Quoi que le monde ait fait.
C’est là, dans  ce lieu bien réel, à la fois spirituel et invisible pour les yeux, où nous abandonnons l’orgueil et où naît en nous l’humilité.
Où nous abandonnons tout ce qui nous fait honte (pensées, actes, sentiments).  (« tout homme qui fait le mal déteste la lumière)
Et où nous choisissons de faire les œuvres de Dieu en nous (« celui qui agit selon la Vérité, vient à la lumière »)
Choisir une œuvre de lumière ?
Ne pas dire du mal de son frère ou de sa sœur, ni en sa présence, ni lorsqu’il est absent.
Pensons à St Jacques qui lorsqu’il parle de la langue, nous dit qu’elle est la plus petite de tous les membres du corps et qui est capable d’enflammer une forêt entière
Pensons à St Benoit qui nous enseignait que cette maladie était la pire des communautés chrétiennes. Elle était capable de les détruire. Et quand elle est partie, qui peut l’arrêter …
Mais alors, avait répondu une personne, si nous ne pouvons plus dire du mal des autres, qu’est ce qu’on pourra bien se dire ??
Eh bien, cherchons Dieu, regardons Dieu, et nommons Dieu ..
Cherchons dans les autres les bonnes œuvres, regardons Dieu agir dans les autres, car Dieu est la Charité fraternelle. Avant de voir les autres et leurs défauts, regardons Dieu dans les autres ; Dieu qui m’aide, Dieu qui me salue, Dieu qui travaille, qui donne, qui m’aime…
« celui qui agit selon la Vérité, vient à la lumière, afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu »
Et nommons en eux ce qui est œuvre de Dieu. Oui, nommons Dieu afin que les hommes  trouvent près d’eux , en eux, Celui qui les cherche.
Et cherchons nous-mêmes à consentir à l’œuvre de Dieu en nous.
Ainsi nous deviendrons vraiment Lumière
Nous pourrons éclairer les autres
Ainsi nous consentirons de mieux à mieux à ce que Dieu lui-même, notre créateur et re-créateur fasse son œuvre nous, et nous en Lui, jusqu’à y consentir définitivement et pour l’Éternité
jusqu’à entrer grâce au Christ et à son cœur de Miséricorde dans l’Eternelle Vie.
Amen.