À l’heure la plus chaude de la journée, Jésus, « fatigué par la route », s’arrête au bord du puits creusé par Jacob lui-même, près de Sichem. Il demeure « assis là » pendant que les apôtres entrent dans la ville pour y chercher de quoi se restaurer.
De manière tout à fait inattendue arrive une femme venant puiser de l’eau. En général cette corvée s’effectuait plutôt à la fraîcheur du soir : elle veut se trouver seule, pourquoi ?
Elle croit qu’elle va être seule et pourtant elle ne l’est pas. Jésus est déjà là , assis là au bord du puits.
Le puits est le lieu de la Rencontre de ceux que Dieu destine au mariage et à l’amour : Isaac et Rébecca (Gn 24, 12-14), Moïse et la fille de Jéthro (Ex 2, 19), et bien sûr Jacob et Rachel (Gn 29, 9-11) : c’est là que Jacob tomba amoureux de Rachel et lui «vola» un premier baiser ....
Le puits et le lieu de l’amour, mais un amour profond, celui du mariage ...
Profond est ce puits (près de 50 m) profond est aussi le cœur de l’homme ou de la femme , infiniment profond le cœur de Dieu.
Le Christ est venu pour nous révéler l’amour de Dieu.
• Jésus lui dit «donne-moi à boire», «j’ai soif» -- > Jésus lui déclare son amour, en lui offrant sa soif, son désir, son besoin. Mais qui est ce Juif qui non seulement parle à une femme, mais à une Samaritaine ... Quelle surprise, quelle stupeur !
Ce «j’ai soif» Fait échos au «j’ai soif que Jésus prononça en haut de la croix : Mère Teresa « J’ai soif de toi. J’ai soif de ton amour. J’ai soif d’être aimé par toi. Viens à moi. Je vais remplir ton cœur. Je vais soigner tes blessures. Je vais faire de toi une nouvelle créature. Je vais te donner la paix au cœur même de toutes tes épreuves » .
C’est cela le don du baptême.
Étonnant renversement, celui qui est l’Amour par essence, celui qui donne l’eau vive, l’eau qui comble à jamais, celui-là, se fait mendiant de notre amour, il nous montre son besoin, sa faiblesse, sa blessure d’amour...
Il fait cela pour nous montrer l’exemple. Pour que nous même nous désirions cette eau qui vient du plus profond du puits, c’est à dire de son cœur divin; cette eau non seulement apaise, mais cette eau qui fait de nous d’autres sources jaillissantes d’eau vive, qui déborde de nous, et fait de nous d’autres puits ou d’autres pourront venir boire .....
Mais rien ne peut se faire sans l’humilité, si nous ne reconnaissons pas d’abord notre pauvreté et notre fragilité, nos péchés ....
La Samaritaine, elle, accepte de s’ouvrir au Mystère de cet Inconnu ... Intuitivement ...
Alors Jésus lui dit : «va appelle ton mari et reviens» ..
Voir cet homme lui révéler sa pauvreté, de sentir sa douceur, son cœur ouvert .. Va aider cette femme à s’ouvrir à son tour...... D’habitude elle se sentait juger , évaluer par le regard des autres, là rien de tel ... Il n’y a que délicatesse ....
La femme : «je n’ai pas de mari»
Délicatement, Notre-Seigneur la conduit sur un chemin de vérité, en l’aidant à passer de la dissimulation à l’aveu : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : là tu dis vrai ». La miséricorde commence déjà à se déverser dans ses blessures
commencer à recevoir l’eau vive, c’est commencer d’abord par faire la Vérité en soi, non par simple culpabilité, mais parce que cette eau vive libère de tout ce qui l’empêche de circuler, libère de tout ce qui ne peut la contenir.
Notre Seigneur l’invite avec délicatesse à oser venir à la lumière, afin de retrouver la liberté.
C’est à vous maintenant que le Christ s’adresse, il vient nous aider à faire la vérité, à lui confesser nos péchés
«Je le suis moi qui te parle»
oui, aujourd’hui, Jésus ressuscité est celui qui nous parle à travers sa Parole, à vous et à moi» il ne cherche pas d’abord à satisfaire l’intelligence, par quelle que révélation extraordinaire , il cherche à toucher nos cœurs pour y faire sa demeure .....
Il désire qu’on le suive, jusqu’à s’approcher de son cœur, transpercé le vendredi saint d’où coule l’eau vive , «aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau. Celui qui a vu rend témoignage, afin que vous croyiez vous aussi.» Témoigne Jean.
Pour que tous puissent le rencontrer et l’aimer le Jour de sa résurrection, le jour de Pâques.
Et nous dirons avec Saint Paul ; « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs ».
Concluons avec ses paroles de Benoit XVI
« il faut lire et méditer personnellement cette page, en s'identifiant à cette femme qui, un jour comme tant d'autres, alla puiser l'eau du puits et y trouva Jésus, assis à côté, « fatigué du voyage », dans la chaleur du midi et lui dit « Donne-moi à boire » ..
Que Dieu nous fasse la Grâce, sur nos routes quotidienne, de trouver là assis Jésus qui nous attend prêt de nos puits d’eau morte pour nous attirer vers la source éternelle qu'est le Seigneur lui-même .
AMEN
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