2e dimanche de Carême 2018

Dimanche de carême B 2018
Qu'est-ce donc que cette lumière ? le visage du Christ  transfiguré ?
+ sur le plan humain déjà, nous pouvons avoir le visage tout illuminé , une  "transfiguration"  :
la naissance d’un premier-né, le visage d’un papa ou d’une maman qui voit la première fois son enfant…, les premiers pas, les premiers mots…

Le regard lumineux de la fiancée pour son bien-aimé,

On découvre vite ce qui transfigure le visage de l'homme : c’est l’amour. L’amour naissant, l'amour fécond, l’amour reconnaissant d’un signe de compassion…

+ il y a la transfiguration surnaturelle :
Le visage de celui qui vient de se convertir, ou celui qui trouve un sens à sa vie, qui touche du bout du cœur quelque chose de la présence du Ressuscité dans sa vie.

Peut-être aussi nous-mêmes, avons-nous senti, que nous étions comme illuminés, intérieurement. Non pas comme une excitation, une exaltation, mais une rencontre. Je dirai une lumière d'âme. 

Dans l’Évangile, Jésus : « son visage et ses vêtements eux-mêmes deviennent resplendissants ».

La différence fondamentale entre tout homme et le Christ , c’est que tout homme est transfiguré d’une façon ou d’une autre par un événement extérieur. La découverte d’un enfant, du bien-aimé, ou de Dieu lui-même.

Mais pour le Christ il n’en est pas de même. Sa lumière vient de l’intérieur. Il est éclairé de l’intérieur.

Pourquoi ? Parce qu’il est le fils de Dieu, et le Dieu de l’Amour lui-même.

Toute sa lumière vient de l’intérieur, de la toute-puissance de l’amour, la plénitude de la vie, de sa nature divine. Et cet Amour est le visage, le sacrement d’un autre : le Père, de qui tout vient.

C’est en effet, le Père qui se révèle dans cette transfiguration du Christ : « celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! ». Oui Jésus est le Fils, aimez-le

C’est lui, le Christ, le Fils bien-aimé, livré sur la croix, qui va lever le voile définitivement, à la fois sur le mystère de l'homme, sur le mystère de Dieu, le PÈRE. 


Dans la première lecture : Pourquoi donc, le Seigneur a-t-il demandé à Abraham de lui offrir son premier-né, son fils unique (Gn) ? 

Mais ce n’est pas le Père, le Seigneur, qui tue son enfant ! c'est nous-mêmes, notre péché ! Alors ? 

Abraham, est le visage de Dieu, du Père, qui va lui-même, offrir son Fils par amour pour nous. Ce sera, comme cela est écrit dans le livre de la genèse, un holocauste : c’est-à-dire un sacrifice offert à Dieu c’est-à-dire un sacrement.

« Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. »

le Fils ce sera le Christ ! 

C’est pour cela que Isaac porte le bois, c’est-à-dire la croix. C’est pour cela qu’Abraham lie son fils sur la croix. Comme le Seigneur demandera à Jésus de se laisser clouer sur le bois de la Croix. C’est pour cela qu'il va demander, à Abraham de lui offrir son fils. Mais il ne veut pas la mort d’Isaac, il ne veut la mort d’aucun enfant. C'est un signe, une prophétie, parlant de Dieu lui-même. D’ailleurs, Abraham dit : « Dieu lui-même pourvoira à l’agneau ». Et l'Agneau c'est le Christ ! 

Pourquoi le Seigneur fait-il cela ? Pour nous révéler jusqu’où va son amour pour nous. Jusqu’à offrir son propre fils, qui est bien plus que s'offrir soi-même ! Qui offrirait son fils pour le salut de ses amis et pire encore pour ses propres ennemis. Eh bien cela le Seigneur l’a fait pour nous. Pour nous tirer de l'emprise des ténèbres et de la mort, et pour nous ouvrir à jamais les portes de Sa Miséricorde.

Il a tout fait pour nous, et même au-delà de tout !

Et nous ? Comment allons-nous répondre à cet amour du Père ? Comment allons-nous vivre ce temps de carême ?

Faut-il offrir nos enfants au feu ? Non ! Le Seigneur ne demande pas d’offrir nos fils. Mais de nous offrir nous-mêmes. Bien sûr cela nous dépasse ! Il ne demande pas de nous appuyer sur nos forces, mais d’implorer constamment la Grâce, l’Esprit saint, qui seul peut me donner la force d’aimer comme Dieu nous aime.

Il ne s'agit, même à travers notre travail, nos familles, ou l’Église de se chercher soi-même !! Son bien-être, le pouvoir à tout prix. soi c'est la grande idole des temps modernes. 
Il s'agit de vivre en chrétien et c’est cela vivre en saint et en transfiguré ! Aimer comme le Père nous a aimé ! En son Fils ! 

Mais dans notre quotidien ?
Ce miracle de la transfiguration est très particulier car il n'a pas été fait pour ceux qui ont vécu avec Jésus du temps de la Galilée, mais pour nous !
Car si les trois apôtres nous l'ont raconté c'est parce qu’ils ont vu le Christ ressuscité. Et lui leur avait demandé le silence « jusqu'à ce que le fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts ». Et se demander que veut dire ressusciter d'entre les morts !?
Ainsi ce mystère de la transfiguration n'est pas d'abord fait pour les apôtres, quoi qu'il ait pu vous les aider. Mais il l'a fait surtout pour nous !
Il y a aussi dans notre vie comme dans la vie des Apôtres et de Jésus lui-même, des temps de désolations et des temps de consolation.
Les temps de désolation, c'est quand le doute nous assaille, quand la vie nous paraît trop lourde, sans aucun sens… Quand Dieu paraît absent…
Les temps de consolation, c’est quand la vie devient radieuse, quand la Foi devient si simple, quand le ciel paraît si proche…
Ds les temps merveilleux il nous faut faire des recharges, pour la suite .. Mais ds les temps difficiles de désolation il nous faut nous rappeler ces temps heureux … après la pluie vient toujours le soleil !
Après l'épreuve de cette heure, nous verrons le Seigneur face à face !



« C'est sûr ! Alors, réconfortez-vous ! »
Après le temps du carême, c'est Pâques …
Amen