- La désespérance gagne aujourd'hui notre humanité, et la
désespérance, c'est pire que le laxisme, que la luxure des années passées. Car la désespérance met à mort tout germe de renouveau dans le
cœur de l’homme, toutes possibilités de
se remettre debout quand nous sommes tombés.
- Rien de nouveau sous le
soleil : Qo
- Première lecture :
- Nous sommes à Jérusalem vers 450 av. J.-C. L’Exil à Babylone est
fini, le Temple de Jérusalem est enfin reconstruit, la vie semble reprendre.
- Mais le retour de
Babylone est loin de la réalité rêvée.
Les juifs restés sur place, mal convertie, les païens, semblent
reprendre le dessus
- Pour retrouver
l’espérance, il manque une chose : la découverte de la Parole de Dieu.
- Alors, le prêtre Esdras proclame la loi de Seigneur dans une grande
liturgie, depuis le lever du jour jusqu’à midi. On la proclame à tout le
peuple.
- C’ est une grande
surprise, une découverte, une grande
joie, avec des pleurs.
- Cette parole, ouvre à la vie en plénitude, elle donne un sens à notre histoire, elle montre combien la volonté du seigneur et
bonne pour chacun et pour le peuple et combien Israël s'en est éloigné…
- Mais elle annonce aussi et surtout la Miséricorde du Seigneur !
- Le péché d’Israël a été
grave. Et la justice du Seigneur a été sans appel. Au péché d'Israël,
il a répondu par l'exil à Babylone, par l'invasion d’Israël, par
Nabuchodonosor, par la destruction du
Temple. Trois grands prophètes avaient
été pourtant envoyés : Isaïe, Jérémie, Ezéchiel.
- Mais aujourd’hui le
seigneur veut pardonner les péchés à son peuple. Et Esdras
proclame : «aller manger des viandes savoureuses, ne
prenez pas le deuil ne pleurait pas, car ce jour est consacré au seigneur votre
Dieu».
- Dans l’Évangile, le peuple était aussi en attente.
- La vie est dure sous le joug
de l’invasion romaine.
- Alors la venue de Jésus
apporte un immense espoir « Sa renommée se répandit dans toute la
région, nous dit saints Luc, tout le
monde faisait son éloge. »
- Et pour insister, Luc
nous rappelle lui, médecin, qu’il a fait une enquête rigoureuse avant d'écrire
auprès des témoins oculaires des
événements concernant Jésus.
- Mais le mystère de Jésus
n'a pas été encore dévoilé, il est encore celui qui guérit les infirmités corporelles.
- … Alors Jésus entre dans la synagogue, prend le livre de Isaïe,
fait la lecture, puis il s’assoit.
- Il déclare : « aujourd'hui s'accomplit ce passage de
l'écriture que vous venez d’entendre. ».
- Silence, stupéfaction,
incrédulité pour certains…
- Isaïe parlait du
Messie dans ce passage de l’Écriture.
- Seul celui qui est le
Messie peut s'octroyer pour lui-même ce passage… «l'Esprit du seigneur sur moi, parce que le
Seigneur m'a consacré par la fonction. Il m'a envoyé porter la bonne nouvelle
aux pauvres, annoncé aux captifs leur libération, et aux aveugles qu'ils
retrouveront la vue. »
- Pour nous aussi, la vie de tous les jours n'est pas drôle, pour certains il faut se battre pour manger
tous les jours, la solitude, la souffrance et au quotidien… Il semble que l’on
ait tout essayé, alors pour quoi encore espérer… !
- Nous sommes appelés en ce
troisième dimanche à laisser notre espérance renaître et notre joie à déborder
de notre cœur.
- Car nous aussi, nous avons écouté un homme, Dieu fait homme :
Jésus-Christ. Il est en lui-même la miséricorde
et la bonté du Seigneur.
- Elle consiste justement à
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres de libérer les captifs, de redonner la vue
aux aveugles, et de proclamer, comme le
Pape François l'a fait, une année favorable accordée par le Seigneur :
l'année de la miséricorde.
- Mais attention, il ne
faut pas faire comme nos contemporains, qui croient que Dieu a abandonné la
justice, et qu'il l’a remplacé par une miséricorde sans justice. La miséricorde du Seigneur n’empêche pas le
pécheur de regretter profondément son péché, de faire pénitence, et de rendre sa vie fidèle à la volonté de
Dieu… Bien au contraire ! L’amour du
Christ est exigeant.
- Dieu n'a pas remplacé la
justice par la miséricorde ou il ne rend pas justice sans aucun recours possible.
- Mais la justice et la miséricorde
viennent de la même bonté de Dieu. Le Seigneur,
adapte sa réponse, avec pédagogie et patience, au salut de chacun
d’entre nous.
- En effet, si la justice ne vous empêche de tomber dans nos
travers, par crainte du châtiment, la miséricorde nous fait embrasser le bien,
nous ouvre toujours une porte vers la réconciliation, vers la vérité, et vers
la vie.
-
« La miséricorde nous fait
embrasser les biens et la justice et nous fait fuir le mal et la bonté de notre Seigneur
se communique par ces deux attributs, d’autant qu’il demeure également bon en
se servant l'un comme de l’autre. »
-
Par sa justice, il nous prévient, il nous
révèle la conséquence peu importante ou très grave de notre péché. Plus la
peine est grande et plus les conséquences des péchés sont grandes, dévastatrices, mortelles.
D'où la différence entre péché véniel et mortel.
-
Mais nous, on ne voit
rien. Mais ce n’est pas nouveau ! l'homme ne voit pas la poutre dans son œil …
- Mais, aujourd'hui, dans la synagogue de Nazareth,
le Seigneur, en envoyant son fils Jésus, nous révèle sa miséricorde infinie, et
toujours prête à pardonner.
- Pour celui qui revient à lui, il
renonce avec bonheur à sa justice, pour nous offrir sa tendresse, les
profondeurs infinies de son amour et de sa miséricorde.
- Ainsi nous aussi nous ne
pouvons plus désespérer, mais nous
devons aujourd'hui comme l'a demandé le
prêtre Esdras, nous réjouir : « ne
vous affliger pas, la joie du seigneur et votre rempart ! » Par ma joie humaine, mais la joie du
seigneur!
Saint-François-de-Sales : « nos et nos faiblesses, pour grandes quels sont, ne nous doivent pas nous
décourager, mais nous abaissez et nous
jetez entre les bras de la miséricorde divine. Et elle sera d’autant plus glorifiée si
nous parvenons à nous relever, avec le secours de
sa sainte Grâce. »
-
Alors nous-mêmes, peuple, rassemblé par
l’Esprit Saint, enseigné par la parole de la vie, non pas d'abord le livre de
la Bible, mais la personne de Jésus,
-
nous pourrons devenir ce corps décrit par
Saint-Paul où chacun a sa place .
-
Ce corps qui a été oint
consacré par le baptême et la
confirmation.
-
Ce corps qui est envoyé pour
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, redonner la vue aux aveugles et proclamer
une année pour le Seigneur : une année de la Miséricorde.
Amen
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