Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

samedi 13 juillet 2013

15° dimanche ordinaire

quelle force et puissance dans cette parabole du bon Samaritain

 d’abord la première lecture, Moïse dit :  «écoute la voix du Seigneur ton Dieu, reviens au seigneur ton Dieu de tout ton cœur,  et de toute ton âme
Elle est auprès de toi cette parole elle est dans ta bouche dans ton cœur afin que tu la mettes  en pratique»

 D’où la question du docteur de la loi : que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur
Et ton prochain comme toi-même

Mais lui insista : « et qui est donc mon prochain ? »

Alors Jésus raconte la parabole du samaritain, mais il va  approfondir jusqu’aux abîmes la signification de «prochains».

 Un homme descend de Jérusalem à Jéricho, il tombe sur des bandits,  alors passe un prêtre, et un Lévite qui  le virent sans s’arrêter.
C’est un samaritain qui le prend en pitié, s’approcha de lui, pansa ses plaies en déversant de  l’huile et du vin ; puis le charge  sur sa monture, le conduit dans une auberge et prend soin de lui. Le lendemain il sort deux pièces d’argent les donne à l’aubergiste en lui disant « prend soin de lui et tout ce que tu auras dépensé en plus je  te le  rendrais quand je repasserai »
Lequel des trois à votre avis est le prochain de l’homme qui est tombé entre les mains des bandits ?-

Et voilà le  premier coup de théâtre :
- Le prochain  n’est pas celui qui est à terre. Le prochain n’est pas d’abord celui  vers qui  je me penche,  mais le prochain est celui qui se penche sur moi, pour s’approcher de moi et pour m’aider.
C’est celui-là en premier que je dois aimer.

Ainsi  le Christ me demande certes d’aller visiter les malades, de m’arrêter auprès de celui qui est le blessé sur le chemin,  mais il me demande d’accueillir d’abord celui qui vient à moi  pour m’aider, me soigner là où je suis blessé,  là où passant de Jérusalem, la ville sainte à Jéricho, la ville païenne et violente, des bandits m’ont roué de coup.
Ainsi il me demande d’abord de recevoir avant de donner.
Est-ce que je suis capable  d’accueillir vraiment celui qui me veut du bien ?

Et qui est celui qui vient à mon secours ? Qui est celui que je dois accueillir ? Qui est mon sauveur ?
-  Le Christ bien sûr. C’est lui le bon samaritain qui se penche sur mes blessures, qui panse mes plaies, et qui y verse de l’huile et du vin, image de la consolation divine de  sa tendresse. Le pape François récemment nous a rappelé combien il était nécessaire, important d’accueillir au fond de notre âme la tendresse la consolation de Dieu.
C’est une vraie humilité que de se laisser soigner, sauver.

 Bien sûr cela nous engage aussi à soigner notre prochain.
Lequel des trois a été le prochain de l’homme qui est tombé entre les mains du  Bandit?
Le Christ ne demande pas d’abord de savoir qui est notre prochain, mais de se faire le prochain de l’autre.
Et de l’autre blessé.
Ainsi il nous engage sur le chemin du frère.   Mais pas dans la perspective d’aider  d’abord notre prochain comme on dit trop souvent,  dans une attitude de condescendance, mais de se faire le prochain de l’autre.
 Est-ce que je suis capable de me faire le proche de celui qui est tombé, qui est malade, qui souffre?
Non pas de façon extérieure et passagère, mais de façon réelle et constante.
Grandes difficultés, où il nous faut souvent dépasser bien des obstacles.
À Lourdes des jeunes ont appris à dépasser ces obstacles,  parfois ses répugnances,  et se sont sentis profondément heureux  d’aimer et de servir ainsi.
Pour cela nous devons accepter de compatir. C’est-à-dire d’accepter de prendre une partie de la souffrance de l’autre sur soi pour  un peu l’en  soulager.
Nous voyons le samaritain prendre sur sa propre monture cet homme blessé.


Mais pour aller encore plus loin, cet homme qui passe de Jérusalem à Jéricho et qui sera crucifié à l’extérieur de Jérusalem, c’est le Christ lui-même.
Ainsi le Seigneur nous appelle  à l’accueillir quand il vient nous soigner, mais aussi à l’aimer quand c’est lui qui doit être soulagé,  blesser par nos péchés et par la croix que nous lui imposons.
Oui, c’est lui qui est tombé dans la main des bandits. C’est Lui qui a été dépouillé de tous ces vêtements,  roué de coups et laissé comme à moitié mort.
C’est lui que les prêtres n’ont pas soigné, c’est lui que   les lévites ont condamné.


 C’est Lui qui nous appelle à devenir son prochain, c’est-à-dire à nous approcher de lui à nous approcher de sa croix et de son cœur crucifié. Il nous appelle à panser ses plaies, de verser l’huile et le vin de notre charité, de notre bonté de notre amour. Il nous invite à nous charger de sa propre croix sur notre propre monture.
Et nous invite  ainsi à vivre de sa résurrection.
Il nous appelle aussi à le confier aux aubergistes rencontrés sur le chemin, c’est-à-dire à parler de lui,  implorer   l’amour du Christ de la part de chaque homme.
Oui,  le Christ est à la fois cet homme qui vient me soigner et cet homme que je dois aussi aider et soulager  à mon tour,  par amour et fidélité aux sacrements, par ma prière, par la rencontre jour après jour avec Jésus-Christ vivant dans  la vie  des hommes. si proche que seule la foi nous permet quelque peu de le saisir.

-  souvenons-nous du jugement dernier et de l’étonnement de ceux qui sont sauvés  ou condamnés , «Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? Tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? Tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?
Tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? Tu étais nu, et nous t'avons habillé ?
Tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.»

 Écoutons la voix du Seigneur dit Moïse : Reviens au seigneur de tout ton cœur et de toute  ton âme.
Laisse-toi approcher par lui et approche-toi de lui
Cette loi n’est pas difficile, car c’est Dieu lui-même qui agit en toi.
C’est Dieu lui-même qui s’approche des frères par toi.
    C’est encore le Christ qui te demande de l’aider qu’en lui-même est tombé sous le poids de ton propre péché, péchés du monde.

Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi fils de la terre ?  Comme dit l’hymne de la liturgie de l’église : 

Qui donc est Dieu, si démuni, si grand, si vulnérable ?
Qui donc est Dieu, pour se lier d’amour à part égale ?
 Qui donc est Dieu, s’il faut pour le trouver un cœur de pauvre ?  
Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?


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