Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 12 avril 2013

Jour de Pâques

une belle homélie ... qui n'est pas de moi !

Il est vivant  !

Au matin de Pâques, Jésus, sorti du tombeau, se montre vivant à quelques femmes et à ses apôtres. Nous aimerions bien connaître le moment exact de la résurrection et avoir des détails marquants à son sujet. Aucun des quatre évangélistes ne le rapporte. Beaucoup de peintres ont fixé la scène, mais leur description relève uniquement de leur imagination. Aucun récit sérieux n’a décrit la sortie du tombeau. Personne n’a vu Jésus accomplir le passage de la mort à la vie.
N’en soyons pas déçus ! C’est justement là que se situe le cœur de notre foi et non pas dans des visions spectaculaires. Nous devons avancer pas à pas et affirmer notre foi en la résurrection, non pas dans la nuit totale, mais grâce à certains signes.

Le vivant nous entraîne vers le haut

Dans la première lecture, nous avons entendu Pierre nous rappeler la vie publique de Jésus, c’est-à-dire sa vie d’homme. C’était il y a quelques années seulement, ses auditeurs s’en souviennent : « Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays… » Il est important de ne pas réduire la résurrection à une apparition imaginaire, sans lien avec la vie concrète de l’homme Jésus. Au moment où Pierre parle, les évangiles ne sont pas encore rédigés, mais ils donnent des repères précis : le baptême par Jean, les guérisons faites par Jésus, son arrestation  et sa mort.
C’est lui, dont Pierre peut affirmer : « Voici que Dieu l’a ressuscité le troisième jour. » Et ceux qui l’ont vu vivant peuvent en témoigner : c’est bien lui qu’ils ont connu avant sa mort, ce n’est pas un fantôme, il a même mangé avec eux. En somme, Pierre dit qu’on ne peut affirmer la résurrection de Jésus sans rappeler son humanité. C’est très important.
D’autre part, le Christ ressuscité oriente notre foi vers l’avenir. Saint Paul est clair dans sa lettre aux Colossiens : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. »  Bien sûr, nous ressusciterons avec notre corps à la fin des temps, « quand paraîtra le Christ » pour nous prendre avec lui. Mais, déjà aujourd’hui, nous sommes ressuscités, nous vivons avec lui par notre baptême. Seulement il faut le montrer concrètement. « Tendez vers les réalités d’en haut, non pas vers celles de la terre. » Cela ne veut pas dire qu’il faille nous évader de la vie quotidienne. Au contraire, pour Paul, les « les réalités d’en haut » sont les valeurs solides : l’amour, la paix, la solidarité. Par contre, les réalités de la terre sont les affaires de ce monde mené par l’égoïsme, le profit et la réussite matérielle. En revanche, la résurrection transforme et illumine la vie dans toutes ses dimensions.

Le vivant se laisse trouver par qui le cherche

Le chrétien croit être ressuscité avec le Christ, mais, ce Christ est toujours à chercher. En ce matin de Pâques, nous ressemblons à Marie-Madeleine : il fait bien sombre dans notre vie et nous cherchons à voir ce Jésus dont on nous dit qu’il est vivant. Comme elle, nous avons besoin de nous réconforter les uns les autres. Elle est allée trouver Pierre et Jean et, avec eux, elle est revenue au tombeau. Ensemble, ils ont découvert des signes qui parlent de Jésus, mais, lui, ils ne l’ont pas vu ! Les signes ne sont pas toujours très évidents. L’évangile, par exemple, dit que Jean a vu le linge qui enveloppait le corps de Jésus et qu’il l’a pris comme un signe suffisant pour croire que Jésus était vivant.





Nous avons des signes du vivant


Si nous sommes rassemblés, en cette grande fête de Pâques, c’est parce que nous croyons au ressuscité. Mais, nous avons tous besoin de continuer à découvrir toujours davantage sa présence. Quels sont les signes qui nous parlent de lui ?
Nous avons la Parole de Dieu, l’Evangile écrit par des témoins qui l’ont vu et « ont mangé et bu avec lui, après la résurrection. »
Nous avons les sacrements : l’eau du baptême qui nous abreuve de la vie nouvelle du ressuscité. Nous avons l’eucharistie qui nous permet de voir le pain dont Jésus nous dit  qu’il est son corps donné pour que le monde ait la vie.
Nous avons le témoignage de tant de chrétiens, de tant de militants, de tant de martyrs qui, depuis plus de deux mille ans, ont tout misé sur le ressuscité.
Les signes ne manquent pas ! Ils nous permettent de voir…et surtout de croire que toute cette histoire est bien vraie. Oui, Jésus est vivant, il est toujours avec nous !

Conclusion

C’est bien lui qui a parlé du Royaume des cieux sur les routes de Galilée ; c’est bien lui qui est mort en croix un certain vendredi après-midi. C’est bien lui qui est sorti du tombeau un dimanche dans l’aurore du petit matin. C’est bien lui qui nous précède sur les routes de la vie.
Si nous continuons à le chercher, avec foi, avec persévérance, notre vie en sera illuminée. Si nous annonçons cette Bonne Nouvelle au monde, nous serons comblés et notre joie grandira chaque jour.
François de Sales, il y a quatre cents ans disait dans son homélie du deuxième dimanche de Pâques, ce qui est toujours vrai pour nous : « Pourquoi l’Eglise nous fait-elle, dès maintenant, entonner les célestes concerts de la vie bienheureuse ? Sans doute, parce que, dans la foi, nous habitons déjà les cieux. Il y a l’amour que connaissent déjà les bienheureux Il y a aussi l’amour qui désire, c’est notre partage. L’un et l’autre ne peuvent retenir les transports de leur joie et  chantent : Alléluia ! (VIII, 425)

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