Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 26 octobre 2012

30° dimanche B

une belle homélie (pas de moi)

Lève-toi, il t’appelle

L’évangile qui vient d’être proclamé est bien connu, peut-être même trop pour retenir l’attention. Essayons de le redécouvrir, à partir de quelques phrases. C’est un message d’une grande actualité !

Un mendiant aveugle était assis au bord du chemin

Pour le pauvre Bartimée, tous les jours se ressemblaient … Chaque matin, il s’installait à la sortie de Jéricho où les passants étaient nombreux. Peut-être gagnait-il bien sa vie en mendiant. Mais son handicap le privait d’un bonheur certain.
Nous aussi, d’une certaine manière, nous sommes aveugles aux signes de la présence de Dieu que sont un sourire, une amitié, un évènement particulier … Par exemple, si un aveugle monte au Semnoz, il fera le même trajet que celui qui voit. Mais vous comprenez aisément que ce dernier peut admirer les beautés de la nature et bénéficier bien davantage de son excursion.
Dans la vie, ceux qui n’ont pas la foi  font exactement le même chemin que les croyants. Ils rencontrent les mêmes joies, les mêmes difficultés, les mêmes moments de bonheur ou de découragement. Mais ils auront une vision différente des évènements. Ils ne pourront pas voir les choses à la lumière de l’évangile, de la Bonne Nouvelle, proclamé par le Christ.
Il est difficile, quand la fatigue ou la routine nous aveuglent, de trouver le chemin du bonheur !

Apprenant que Jésus passait, Bartimée se mit à crier

Assis au bord de la route, l’aveugle entendait beaucoup de choses. Les gens parlaient de ce Jésus de Nazareth, de la rumeur publique sur ses guérisons …En apprenant que Jésus allait passer devant lui, il avait été pris d’un espoir insensé. Il pourrait peut-être, lui aussi, être guéri !
  « Beaucoup de gens l’interpellait pour le faire taire, mais il criait de plus belle : Fils de David, aie pitié de moi ». Les disciples et la foule ne voulaient pas être dérangés par les cris d’un mendiant aveugle !
Aujourd’hui, Jésus de Nazareth ne marche plus sur nos routes, mais ce qui est beaucoup mieux, le Christ, Fils de Dieu, est bien présent parmi nous. Parfois, nous devinons sa présence, mais beaucoup de « voix » couvrent notre désir de l’appeler au secours. Nous avons peur d’afficher notre foi, nous avons peur du qu’en dira-t-on. Et puis, reconnaissons-le, de nombreuses activités pendant le week-end, l’envie ou le besoin de repos ne nous laissent ni le temps ni le courage d’aller toujours, à la messe et de célébrer chrétiennement le dimanche.
Jésus, qui avait entendu les cris de l’aveugle, s’arrête et dit : « Appelez-le ». Du coup, la foule change complètement et on dit à l’aveugle :

Confiance, lève-toi, il t’appelle

Quand Jésus l’a fait appeler, Bartimée a bondi et couru vers lui. Un aveugle qui se met à courir, il y a de quoi surprendre ! Mais Jésus lui a donné assez de confiance pour vaincre ses inquiétudes et dépasser ses limites.
Quand quelqu’un nous fait confiance, nous retrouvons confiance en nous et nous sommes capables de faire des choses qui nous paraissaient impossibles, au-dessus de nos forces.
Alors quand Dieu nous fait confiance, et c’est sûr qu’il nous le fait, nous pouvons retrouver confiance et, sans peur, sans appréhension, être logiques avec nous-mêmes et nous montrer tels que nous sommes. Sans faire de prosélytisme, n’hésitons pas à aller à contre courant des idées du monde actuel, par exemple face à l’euthanasie ou à l’avortement. L’important est de sortir de notre routine et de toujours répondre aux appels du Seigneur qui ne nous abandonne jamais. Dans ce sens il faut comprendre la question de Jésus à l’aveugle.

Que veux-tu que je fasse pour toi ?

La question de Jésus a de quoi  surprendre Bartimée ! Sa réponse est évidente : « Que je voie ». Mais Jésus a ajouté : « Va, ta foi t’a sauvé ».Alors, l’aveugle a  compris que les guérisons physiques opérées par Jésus, liées à la foi de celui qui l’implore, sont signes du salut de Dieu. Jésus guérit les corps pour ouvrir les cœurs à son amour.
Et nous, que voulons-nous ? Nos souhaits sont souvent bien terre à terre. Nous désirons faire de bonnes affaires, ou bien, c’est déjà mieux, nous souhaitons avoir de bons amis sur qui compter, des parents qui s’entendent bien, des grands malades qui recouvrent la santé.
Toute notre vie est importante pour Dieu et si nous lui faisons confiance, il nous écoute. Il ne répond pas forcément à nos désirs comme nous l’attendons, mais il ne nous abandonne jamais. Il nous donne la force de faire sa volonté, y compris de porter la croix  après lui.

L’homme se mit à voir et il suivait Jésus sur la route

Pourquoi Bartimée n’est-il pas rentré tranquillement chez lui ? Parce qu’il n’a pas été seulement guéri, mais sauvé. Sa rencontre avec Jésus a donné un sens nouveau, à sa vie.
Et nous, quand nous reconnaissons le Christ quand nous faisons l’expérience de son amour, nous ne pouvons pas faire autrement que de le suivre et en le suivant, nous sommes en contact avec son Père et notre Père. L’important est d’être confiant et persévérant.

François de Sales

Dans une homélie, en1622, disait, commentant cette page d’évangile :
« Le plus grand défaut que nous ayons en nos prières et en tout ce qui nous arrive, surtout en ce qui regarde les difficultés, c’est notre peu de confiance.
Notre aveugle croit que, si le Seigneur a pitié de lui, il sera guéri. Et rien n’ébranle sa confiance : « Aie pitié de moi », dit-il. Il n’a point d’autres mots à la bouche et il persévère à les crier. Il criait tellement que ceux qui marchaient voulaient le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Aie pitié de moi ». Il montrait sa persévérance. L’esprit humain est si bizarre qu’il n’a point de persévérance en tout ce qu’il entreprend ». (X, 225-228)

Conclusion

Au cours de cette Eucharistie, comme l’aveugle sur la route de Jérusalem, à la sortie de Jéricho, nous rencontrons le Christ. En nous donnant sa lumière et sa vie, il nous guérit de notre péché. Ne restons pas aveugles au bord du chemin, tentés de tout laisser tomber par découragement. Laissons-nous saisir par le Christ. Et soyons prêts à continuer la route, avec lui, dans la banalité apparente de notre vie quotidienne.

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