Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

dimanche 1 janvier 2012

Marie Mère de Dieu (1er Janvier 2012)

MARIE MÈRE DE DIEU
"Jésus-Christ, Le Fils unique de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu, par l'Esprit-Saint a pris chair de la Vierge Marie et s'est fait homme". Voilà ce que proclame le symbole de foi énoncé par le concile de Constantinople, en 381. C'est donc tout naturellement que le peuple chrétien a pris l'habitude de donner à Marie le titre de Mère de Dieu (en grec théotokos, celle qui a enfanté Dieu).

Ce titre heurte Nestorius, patriarche de Constantinople, en 428. "Je refuse de voir un Dieu formé dans le sein d'une femme !" Pour lui, Marie est la mère de l'homme Jésus, non du Verbe éternel. Il affirme que deux personnes, l'une divine, l'autre humaine coexiste en Jésus Christ.

Le scandale parvient jusqu'à Cyrille, évêque d'Alexandrie. Ce qui est en jeu, ce n'est pas le statut de Marie, mais la réalité de l'Incarnation : Jésus fils de Marie est-il vraiment Dieu ?
« Un et unique est le Fils, un et unique est le Seigneur, avant l’incarnation comme après l’incarnation. Mais nous croyons que celui qui est avant tous les temps est aussi celui qui est, selon la chair, né d’une femme ».

En 431 à Éphèse, ville mariale par excellence, cent cinquante évêques d'Orient et d'Occident consacrent la reconnaissance par l'Église de la maternité divine de Marie.

La piété populaire a tout de suite fait sienne cette affirmation des théologiens : "Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvre pécheur.»

En quoi cela nous concerne-t-il aujourd’hui ?
- nous ne sommes pas trop sensible au fait qu’il y ait une personne ou deux personnes dans la réalité du Christ.
Mais il faut toujours prendre conscience que cet homme, ce juif, né à Bethléem, reconnu comme messie en son temps, est le fils de Dieu. Le Fils éternel de Dieu, la Parole de Dieu fait homme.
Jésus n’est pas à proprement parlé une personne humaine. Mais il est une personne divine, celle du Fils, qui a pris chair humaine.
C’est une discussion moderne en fin de compte. : Frédéric Lenoir a écrit en 2010 : «Comment Jésus est devenu Dieu» et Bernard Sesboüé a répondu par un livre.
Pour F Lenoir, Jésus n’est qu’un homme, et c’est l’Église sous la pression des empereurs du IV siècle qui l’aurait fait Dieu.

Le nouveau Testament
Mais nous avons Les textes de Paul (vers 55)
Phi 2 «Lui étant dans la forme de Dieu n'a pas usé de son droit d'être traité comme un Dieu»
Ga 4, 4 «Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d'une femme» (seconde lecture)
Rm 9 «Dieu béni éternellement»

Les textes des synoptiques qui appellent Jésus, Fils de Dieu, Seigneur, fils de l’homme

L‘Évangile de Jean «le Verbe était Dieu» Jn 1, 1 - qui a été reconnu dès le premier siècle dans le canon des écritures.


Les pères de l’Église.
Justin et Saint Irénée citent Jean dans leur texte. Et tant d’autres ....

Ainsi ce n’est pas au IV° siècle qu’est inventé la divinité du Christ par l’empereur romain pour stabiliser son pouvoir.

équilibre
Cet équilibre, de l’unité entre la divinité et l’humanité du Christ, est la force de la Foi chrétienne.
Il y aura deux formes de déséquilibres au cours de l’histoire, une accentuation sur l’humanité du Christ en niant sa divinité, et l’accentuation sur la divinité du Christ en niant son humanité

LA DIVINITÉ : par exemple, le docétisme - Le docétisme affirme que le corps de Jésus est une apparence, que sa Passion et sa mort ne sont pas réelles. Le Christ étant Dieu, il n'a pu vivre et souffrir qu'en apparence (condamné au concile de Chalcédoine en 451)
L’ARIANISME. L’arianisme affirme que Jésus n’est pas de la même substance que Dieu le père. Il est un homme supérieur et saint mais il n’est qu’un homme. ( condamné au 1er concile de Nicée en 325).


«Il y va du tout du Christianisme».
«Ce n’est plus Dieu qui est venu partager notre condition humaine. Ce n’est pas Dieu qui vint nous montrer sa Tendresse.»
«le propre du Christianisme, c’est que l’homme existe pour Dieu, c’est que Dieu s’intéresse à l’homme. Jusqu’à lui dire : tu as du prix à mes yeux ... Tu vaux la peine que je prenne ta condition mortelle pour partager ta vie; que je prenne sur moi ton péché, pour te sauver»

- Athanase à Arius: «tu m’as volé mon Sauveur» .

«J’ai toujours cru qu’en étant en communion avec Jésus, j’étais en communion avec Dieu, directement» ... «S’il n’est qu’un homme, je suis en communion simplement avec un homme». « il en va du tout de notre christianisme ». De l’extrême importance des sacrements, qui sont donc une relation avec Dieu lui-même, de la vie de Foi, etc ... Et donc avec la vie de l’homme et sa vie éternelle.


Voilà pourquoi il est si important que Marie soit la Théotokos, la mère de Dieu. Ce n’est pas une question de piété exagérée envers la mère de Dieu, c’est une question de Foi dans le Christ.

En quoi cela concerne-t-il notre quotidien ?
Il est difficile d’intégrer cette double dimension, humaine et divine de Jésus…. Cet équilibre, il a fallu du temps pour les apôtres.
Soit on insiste trop sur son humanité, et on aura du mal à penser, les miracles, sa résurrection, son importance décisive dans l’histoire humaine. Jésus est un sage parmi les autres, mais on peut aller par un autre à Dieu. La religion chrétienne est religion parmi les autres… c’est le royaume du relativisme (la dictature). notre christianisme prend le risque de devenir uniquement social…

Soit on insiste trop sur sa divinité, et on a du mal à prendre en compte son humanité, et la nôtre. Notre spiritualité prend le risque de devenir éthérée, le contact avec le divin est uniquement dans le ciel… et on oublie que Jésus m’attend dans le frère qui vit dans la rue, et me tend la main, dans l’enfant que ma belle fille me dépose entre les bras.

L’Evangile
C’est bien sur la terre que commence la belle histoire de notre Foi… « Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, il découvrirent Joseph et Marie, avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. » Un village, une mangeoire…
« Tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers. » il est étonnant que l’on s’étonne encore… aujourd'hui on continue à s’étonner du Christ.
« Marie retenait tous ces événements dans son cœur ». Cependant, Marie au lieu de se détourner, accepte l’étonnement, elle consent à être dérangée, remise en question, elle accepte de ne pas tout comprendre…
Mais elle « méditait » tout cela dans son cœur… or en grec… ce mot veut dire réfléchir, mais aussi il signifie, unir, joindre. Or qu’est ce qu’elle joint. ?
Elle joint la dimension humaine et divine… la faiblesse et la Gloire, un enfant, et le Seigneur, le Créateur dans ses bras.

Car c’est dans son sein dans ses entrailles que se sont jointes l’humanité et la divinité de son Jésus. C’est en elle que Dieu a épousé l’homme. Et que l’homme a trouvé son accomplissement total : être Fils de Dieu.

Ainsi c’est par l’intermédiaire de Marie, c’est dans son sein que nous devons nous aussi devenir fils de Dieu. Si c’est par elle que le Père s’est donné un Fils unique, il veut aussi se donner une multitude de Fils adoptif par elle.
- C’est par l’intervention de l’Esprit Saint qu’il a joint la divinité du Fils de Dieu, à son humanité.
C’est par l’intervention de l’Esprit Saint et en Marie, qu’il joindra l’humanité de chacun d’entre nous à la divinité du Fils. Et ceci en tout notre être… afin que notre humanité soit toute divinisée, sanctifiée en Lui et par Lui, et que Lui le Christ soit notre principe vital, notre tête.
Ainsi nous ferons un seul corps avec lui et nous deviendrons fils de Dieu…

Ainsi dire que Marie est Mère de Dieu, n’est pas simplement important pour la Vérité de l’incarnation du Fils éternel du Père, mais aussi pour que Marie soit capable d’engendrer, par la fertilité de l’Esprit Saint, de véritable Fils de Dieu, animer de l’intérieur par la vie divine, ou la Grâce.

Marie est aussi une image de l’Église, qui nous engendre par ses sacrements , sa prière, son enseignement à Dieu , au Père.
C’est pour cela que l’Eucharistie est essentielle… si le Baptême nous donne naissance, l’Eucharistie est une matrice, un sein maternel qui nous fait grandir dans la vie divine, dans la vie du Royaume…

La Preuve ? « envoyé par Dieu, l'Esprit de son Fils est dans nos cœurs, et il crie vers le Père en l'appelant « Abba ! ». Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils» proclame Saint Paul (seconde lecture).

Oui au fond de nos cœurs, malgré les doutes, les souffrances, les nuits spirituels
Tout au fond de nos cœurs nous osons encore dire à Dieu, avec force ou faiblesse comme un premier-né qui apprend à parler pour la première fois … Abba , Papa.. abba… nous voilà fils de Dieu nouveau-né.
Alors, vivons vraiment notre nouvelle condition… en nos actes, nos paroles , et nos chants… nous n’aurons jamais fini de chanter…

« Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu'il se penche vers toi ! Que le Seigneur t'apporte la paix !' «

Oui que le Seigneur tourne vers nous son visage de lumière, et nous deviendrons lumière

AMEN

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire