2° Dimanche B -Journée mondiale du Migrant et du Réfugié.

Journée mondiale du Migrant et du Réfugié.
Migration et nouvelle évangélisation
« Tu ne m’as pas téléphoné,  pour m’inviter  ». Reproche d’un jeune ami cap-verdien... c’est un chrétien convaincu… qui m’a remis devant mes responsabilités de solidarité concrète ...
Mais aussi partage très riche… évangélisation ensemble, de ses frères cap-verdiens, mais aussi des autres paroissiens niçois…
exemple qui rejoint le thème : migration et nouvelle évangélisation
Cela fait échos aussi à Vatican II
« Annoncer Jésus Christ  unique sauveur du monde constitue la mission essentielle de l’Église, tâche et mission que les mutations vastes et profondes de la société actuelle ne rendent que plus urgentes » Evangelii nutiandi
Les moulins
J’ai été confronté à ce type d’évangélisation au cœur des populations migrantes ou réfugiées, pendant longtemps aux Moulins (cité HLM de 15 000 habitants)…
 Difficultés pour les nouveaux arrivants de garder la pratique et la vigueur de la Foi vécue dans leur pays (notre culture est acide… )
J’ai vu leur souffrance, de ceux qui s’accrochent, d’un jeune en particulier qui depuis dix années est séparé de sa famille et qui travaille ici et paye ses impôts ..
Mais aussi j’ai vu leur Foi au milieu des difficultés, leur dynamisme hérité souvent des paroisses très vivantes d’où ils arrivent…

Nos frères
Ils nous aident à ne pas les voir d’abord comme des étrangers, mais des frères… d’une autre culture… « Il y a plusieurs maisons dans la maison de mon Père »…
ils nous interpellent directement, sur notre vie de Foi, sur notre cohérence avec l’Évangile...
« J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli »…
Dans un monde où les frontières semblent s’abolir, dans un temps où les voyages sont si faciles et où le monde apparaît comme un village, on ne peut vivre comme si le monde n’existait pas... À chaque fois que je suis revenu de mes périples à travers le monde : notre France, notre région m’a apparu comme un microcosme --> ouvrir les fenêtres tout en demeurant soi, et en honorant notre belle culture...

Notre premier devoir
1 – notre premier devoir est de les entourer de les aider à garder la belle Foi chrétienne source de vie..
 – à garder la morale chrétienne, « glorifier Dieu dans votre corps »
- à ne pas leur présenter un Évangile falsifié, par des chrétiens fades et sans odeurs, plus sécularisé que d’authentique fils du Royaume de Dieu…
2 -  mais aussi combien peuvent-ils nous aider, en nous redonnant l’enthousiasme nécessaire, en rajeunissant nos communautés, en réveillant notre Foi, nos cœurs fatigués de croire…
Nous aider à devenir messagers de la PAROLE qui nous sauve, nous nourrit, nous réjouit et nous donne le courage de vivre même au cœur des pires difficultés…
Le Pape :
« nous devons réveiller notre enthousiasme et le courage qui poussèrent les premières communautés chrétiennes à être des annonciatrices intrépides de la nouveauté de l’Évangile».
Le pape nous engage, sans nier les difficultés, mais aussi en surmontant les nationalismes, à ne pas laisser les réfugiés sans accueil digne de l’homme.
Les réfugiés, politiques, économiques ou demain climatiques, nous demandent d’ouvrir plus largement notre cœur.
Savons-nous ce qu’ils ont vécu de souffrances, de violences, de rejets, de soifs de faims ?
Et chez nous,  ici, ce serait pire ??
Le pape lance un vibrant appel aux états pour que l’accueil soit plus large et qu’il naisse une véritable entraide entre les nations…

« Leur souffrance exige de la part des États et de la communauté internationale des attitudes d’accueil réciproque…que l’on rende concrète la solidarité notamment à travers des structures d’accueil adéquates et des programmes de réinsertion. Tout cela comporte une aide réciproque entre les régions qui souffrent et celles qui et ainsi qu’un plus grand partage des responsabilités entre les États. »

Sans naïveté,  en tant que chrétien on ne peut se cacher derrière la politique des états nous devons avoir une attitude conforme à celle du Christ… car ce n’est pas nous que nous annonçons, mais le Christ….
Évangile
Pour devenir de saints chrétiens, dignes de notre nom ... nous devons agir comme Jean le Baptiste (Évangile)
Jean Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu. »
Il pose son regard sur Jésus… Posons-nous notre regard d’abord sur Jésus,  pour nous laisser renouveler ? Est-ce que l’on pose le regard d’abord sur nos difficultés, notre confort, nos richesses ?
Puis il dit « voici l’Agneau de Dieu »
À nous de montrer aux autres le Christ, l’Agneau, non pas le Sauveur des Français ou des Occidentaux, ou des seuls chrétiens, mais de toutes les races…
Deux disciples entendent cette parole, André et Jacques, et suivent Jésus .. Celui-ci leur demanda :
« Que cherchez-vous ? »    Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » 
Ils l'accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
Voilà ce qu’est l’Église : vivre avec le Christ après sa résurrection. Le suivre, l’accompagner, marcher avec lui, et aller demeurer avec lui… Demeurer non plus chez nous, mais partir avec lui…
Demeurer avec Lui et en Lui, quand tout va bien, quand nous sommes dans un pays de lumière, mais aussi quand tout paraît plus difficile, quand on a envie de fuir, quand nous sommes dans un pays de souffrance. Demeurer avec lui sur le mont Thabor comme au Golgotha.
Le Christ...
Accueillir le Christ c’est accueillir un Étranger, un Juif, mais qui nous entraîne dans notre véritable patrie, vers Celui qui nous attend , le Seigneur.
Accueillir l’étranger, c’est-à-dire le Voisin , l’homme du village d’à côté, de l’autre pays, c’est accueillir le Christ... ...
Dieu lui-même est un étranger pour nous ou plutôt,  nous prenons Dieu pour un étranger alors qu’Il est la source de notre être bien plus que nos pères et mères.
Il est notre terre promise, bien plus que le pays qui nous a vus naître, qui nous unit à la famille de l’Église, vers nos frères dans l’Esprit, plus proche de nous que ceux du sang.
Ils nous emmènent vers Dieu notre Père, notre Mère… Qui est bien plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes… Saint Augustin… 
Beauté ancienne et nouvelle,
Je t’ai aimée bien tard !
Tu étais au-dedans de moi-même,
Et moi j’étais au-dehors de moi-même.
Tu étais avec moi, mais je n’étais pas avec toi…

Le Christ fait de nous des étrangers.....
Il fait de nous des étrangers, des immigrés, des pèlerins pour un autre monde, tout en servant ce monde…
Diognète… (2nd siècle) pour les chrétiens toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n'abandonnent pas leurs nouveau-nés…Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais sont citoyens du ciel
Ainsi toute terre est à nous, à chaque homme.... Et nous, nous sommes au christ...

L’étranger
veut souvent s’intégrer, il recherche du travail, il désire trouver un pays en paix, un peu de pain, un peu d’amitié
Mais l’étranger trouve souvent porte fermée, parce qu’il n’est pas comme nous…
Et pourtant l’étranger peut amener bien des richesses, humaines, culturelles, religieuses, il permet entre autres, en nos pays de renouveler les couches les plus jeunes, qui supporteront demain une société à la retraite et âgée.
Mais quand on est toujours entre soi, quand on refuse l’altérité comme un bien, quand on préfère le clonage au mariage ; quand on refuse de mélanger les sangs, la nature elle-même se révolte et nous engendrons des tarés.
L’altérité est source de fécondité, de renouveau, de surprise, de jeunesse, d’aventure, de paris, de découvertes fabuleuses…

Alors, n’ayons pas peur de suivre le Christ, n’ayons pas peur d’appeler le migrant ou le réfugié, mon frère, n’ayons pas peur d’ouvrir nos portes, de façon raisonnable certes, mais réellement,
car c’est Dieu qui entre avec l’Étranger ... Dieu d’accueil, de fraternité, de joie partagée, Dieu d’amour

AMEN