« Comment notre cœur n’était-il pas tout brûlant tandis qu'il nous parlait sur la route!?»
– Qui ne voudrait brûler ? Comment la vie vaut-elle le coup d'être vécu, sans brûler ?
Brûler dans ses passions certes, mais surtout brûler en son cœur, à la fine pointe
de son art !
Ð Le soleil est vivant ! Et il brûle ! Et nous, ne brûlerions-nous pas ?
Ð Les braises sur la grève avec le poisson brûlent et nous, nous ne brûlerions pas ?
Ð L'esprit répandu sur les
apôtres est
descendu sous forme de langues de feu et nous ne brûlerions pas ?
Jésus, à l'image des disciples d’Emmaüs, s'approche
de nous aujourd'hui et marche avec nous. Pourquoi ne brûlons-nous pas ?
– Mais revenons au commencement de l'Évangile :
– de disciples après la mort de Jésus, quitte Jérusalem pour aller à Emmaüs. Ils parlent entre eux du Christ mais ils sont déçus.
Tout le monde
connaît l'histoire
historique, puis-je dire, de cet homme. « Tu es bien le seul à ignorer ces événements », disent-ils à Jésus.
– Les deux hommes sont de chrétiens, déçus du
christianisme, déçu de Dieu et
de Jésus lui-même.
– Ce sont des croyants, en fait plus trop croyants, et qui cessent d'être pratiquants, de suivre au quotidien le Christ: ils quittent Jérusalem. Ils apostasiaient en silence comme
beaucoup de chrétiens l'ont
fait au XXe siècle.
– Mais
pourquoi sont-ils déçus ? « Et nous qui
espérions qu'il
serait le libérateur d'Israël ! »
– Un peu comme Judas, un peu comme les apôtres, il pensait que Jésus allait prendre les armes, pour éjecter les Romains hors d'Israël.
– Comme beaucoup qui cherchent en Dieu, en Jésus, celui qui leur apportera que des avantages, sans effort de leur
part. Un salut uniquement matériel, un salut en fin de compte trop petit pour le Christ, un salut à vue humaine, un salut pour des aveugles.
– Jésus, sans
approuver la présence romaine,
cherche à libérer l'homme d’un esclavage bien pire : l'esclavage du péché, l'esclavage de l'aveuglement spirituel. L'esclavage d'un cœur dur est éteint, loin de Dieu. En fin de compte la libération de la mort elle-même et de la mort éternelle
- Comment le Christ va-t-il
s'y prendre pour éveiller ces cœurs endoloris par l'expérience de la crucifixion, expérience somme toute, traumatisante ?
- En fin de compte, il va célébrer la première messe avec
eux… par sa présence réelle, il montre que l’eucharistie célébrée au cours des siècles par L’Église, n'est
pas un simple mémorial de la Cène du jeudi St, mais bien la présence réelle du Christ parmi nous.
– D’abord Jésus s'intéresse à ce que cherchent les disciples, à leurs interrogations sur Dieu, sur Jésus lui-même, sur la vie.
- Il raconte déjà ce que témoigne l'Église.
- L’Église est
symbolisée ici par
quelques femmes, par des anges, et des apôtres.
«
À vrai dire,
nous avons été bouleversés par quelques femmes, elles n’ont pas trouvé le corps, des anges
disaient qu’il est vivant
!… Quelques-uns
de nos compagnons sont allés au tombeau, mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
« Que votre cœur est lent à croire ! » Pourquoi chercher le Christ au fond d’un tombeau ? «Ne fallait-il pas que le Christ souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? »
- Pour la
première fois, Jésus se nomme explicitement le Messie et il
nous révèle que s'il est allé jusqu'au bout, jusqu'au sacrifice suprême de la Croix, c’était pour nous témoigner que Dieu est amour… Mais qu’est-ce qu’est venu faire le Christ parmi nous, sinon
nous révéler que Dieu est l'Amour et la Miséricorde ? Ainsi
le mystère de la Croix
n’est que pur
logique dans le plan mystérieux de Dieu.
- Alors il leur explique les Écritures, comme nous-mêmes nous écoutons à la messe la parole de Dieu et recevons une explication en lien avec
la mort et la résurrection du
Christ afin d’incarner cette
parole dans nos vies.
– Jésus veut par là éclairer notre
intelligence pour comme il dit comprendre, pour que notre intelligence voit
avec le cœur à la lumière de la Foi.
– mais Jésus semble
continuer son chemin, ne s’impose pas, il doit aller dans d’autres villages pour rencontres. Là où on l’accueillera peut-être…
– Le soir approche, le monde déçoit, mais la présence mystérieuse de cet
homme est comme une lumière qui réchauffe, qui réconforte, qui apaise.
-
« Reste avec nous »
-
alors Jésus entre, il rentre enfin ! pour demeurer avec eux…
-
Invité à leur table,
il prit le pain, le bénit, le rompit
et leur donna. Alors Jésus entra dans
leur vie, jusqu’à la racine de dans leur cœur, dans leur tombeau et les libère de leurs tombeaux.
-
Alors leurs yeux s’ouvrent,
leurs cœurs s’enflamment.
-
Et ils le reconnaissent… Mais il disparaît à leurs yeux.
-
Le plus
important n’est pas de le
voir, mais de rencontrer le ressuscité, le recevoir à sa table et
connaître son amour
!
-
Alors à l’instant même ils se lèvent, et se mettent, ils ressuscitent. Ils retournent alors à Jérusalem, vers L’Église. Alors tous témoignent à tous de leur
expérience : Jésus est ressuscité !
-
Voici véritablement ce qu’est l’Église : la communauté du ressuscité.
-
Des hommes et des femmes qui avaient entendu
parler du Christ, mais qui n’avaient pas encore saisi, fais l’expérience de la
présence du
ressuscité marchant avec
eux.
-
Et n’avaient pas encore le cœur enflammé par sa présence.
-
Et
comment le Christ a pu leur ouvrir leurs cœurs, sinon par la grâce de l’eucharistie :
sa présence vivante
au cœur même de l’ Église.
-
Ainsi
chacun, pourra au cours des siècles, s’il le veut,
faire l’expérience au-delà de la souffrance, de la crucifixion du Christ, au-delà de sa propre souffrance et
au-delà de ses propres
doutes sur l’existence de
Dieu ou sur l’identité de cet homme Jésus, faire l’expérience de la rencontre du ressuscité.
-
Alors, comme
dit Saint Paul, chacun pourra être libéré de la vie sans but qu’il menait pour vivre une toute nouvelle vie.
-
En définitive pour entrer dans la Vie !
-
Mais
qui peut y arriver sans se laisser inviter, toucher par cet étranger qui un
beau soir s’est approché de nous.
-
Amen