Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

vendredi 13 juillet 2012

14° dimanche du temps ordinaire B


Quatorzième dimanche du temps ordinaire 

Livre d'Ézéchiel 2,2-5.

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 12,7-10. 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6,1-6. 

 

 « Ma puissance trouve toute sa mesure dans ta faiblesse » dite Jésus à Paul.


Comment être faible peut-il être positif ?
Notre société refuse et même hait la faiblesse. Il faut être fort dans tous les domaines, travail, société et même dans l’intimité !
Notre société manque de projet, alors les plus forts règnent et leur violence.

Pourquoi Jésus répond-il cela à Paul ?

Plus on est faible et plus le Christ, vrai homme et vrai Dieu, peut déployer toute sa Puissance en nous.
Ce n’est pas l’éloge de la faiblesse pour elle-même, mais Jésus nous demande d’être non par nous-mêmes si faibles, mais par lui
Nous pouvons voir que dans sa vie, Paul déploie une force incroyable.

-Ainsi le problème de ce monde, notre problème, c’est de n’être pas assez pauvre, petit faible.
Si nous étions vraiment faibles, le Christ pourrait être vraiment lui en nous. Mon on résiste, on a du mal à mourir à nous-mêmes, on se rebiffe, on s’attache, on s’offense ....
Plus on est plein d’orgueil, de nous, et moins il peut être tout en nous.
Il ne s’agit pas de ne plus exister, mais de ne plus avoir son principe de vie en soi... Mais devenir fort en lui
Ste Th d’Avila demandait à ses filles d’être solides comme une armée de légionnaires

Ainsi, parallèlement, notre problème ce n’est pas de vivre. Vivre, nous vivrons, ou nous existerons toujours, car Dieu est éternel, et Il nous donnera toujours la vie. Mais que ferons-nous de cette vie ?

Ainsi notre problème n’est pas tant de vivre, mais de mourir. Car si nous étions vraiment morts, sans plus aucune volonté propre, nous serions pleinement vivants, et nous deviendrons enfin nous-mêmes !

C’est ce que veut dire ce poème de saint Jean de la Croix.
1. Je ne vis plus en moi
et vivre sans Dieu je ne puis;
Si je reste sans lui et sans moi
Que deviendra ma vie ?
Mille morts il me sera,
Puisque ma vie elle-même aspire,
En mourant à ne pas mourir.

Alors, je vis sans vivre
Car je meurs de ne pas mourir

Ce poème de saint Jean de la croix exprime l’appel de l’Amour. C’est l’âme qui se sent puissamment aspirée, éprise de l’amour divin, mais elle est attachée à elle-même, par ses péchés, par son refus de se donner, de mourir, de n’être plus en rien afin d’être tout.
Car elle sait, dans sa Foi que Dieu veut tout lui donner, se donner et lui offrir son amour lui-même, comme un vent du sud, une vallée solitaire, une colombe de feu.
Mais elle doit mourir à elle-même, à sa veille humanité, elle doit mourir pour devenir une toute nouvelle créature. Elle voudrait devenir toute faiblesse, pour devenir tout accueille, toute féminine pour qu’enfin l’amour divin puisse faire tout en elle...
Mais elle se plaint, elle pleure, car elle se sent prisonnière d’elle même et de sa vie... Elle voudrait mourir pour voler enfin dans la lumière dès aujourd’hui, mais elle ne le peut pas encore, car elle est trop attachée; alors elle meurt de ne pas mourir, elle vit l’exil jusqu’au jour infiniment heureux ou elle pourra s’échapper comme l’oiseau de sa cage... D’elle même .

Et l’Évangile ?
Là aussi nous voyons Jésus dans sa faiblesse d’homme, et Dieu aussi dans un sens.
À Nazareth, dans sa synagogue, Jésus n’est pas reconnu par les siens. Parce qu’il est trop connu, il en devient inconnu.
Ils l’ont connu dans les bras de sa mère, ils ont manié ensemble la scie et le rabot.
Alors « quelle est cette sagesse qu’il lui a été donné et ces grands miracles ? »
« n’est-il pas le fils du charpentier ? »
Ils le connaissent trop dans sa réalité d’homme, dans sa faiblesse, pour voir la Puissance de Dieu se déployer en Lui !
Là « il ne peut faire aucun miracle »
« Un prophète n’est méprisé que dans sa maison », constate Jésus.

Le métier de prophète ou de Messie n’est pas facile... Il doit dire l’infinie proximité de Dieu, son Amour, et rappeler les exigences de cet amour.
Dénoncer ce qui nous sépare de Dieu et des hommes.

Et ce métier c’est le nôtre

En ce temps de vacances, demandons au Seigneur d’accepter nos faiblesses pour trouver notre force en Lui.
Prenons le temps aussi de découvrir nos proches, ceux qui vivent depuis trop longtemps avec nous, ceux qui ne nous étonnent plus.
Le Christ veut nous parler par eux. Et nous ? Voulons-nous nous renouveler dans notre présence à Lui par nos frères ?
N’oublions pas Dieu et l’Amour de notre amour. 
AMEN.

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