Toutes les homélies sont triées par temps particulier (AVENT, NOËL, CARÊME...) ou par année (A, B, C) pour le temps ordinaire. ... prière d'excuser parfois le style télégraphique (mode oral). Je ne prends pas toujours le temps de tout bien relire ...

lundi 9 avril 2012

Jour de Pâques B 2012

«Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre.»

le premier jour de la semaine,
C’est-à-dire après le Sabbat  (un dimanche) Marie Madeleine se rend au tombeau :
Elle ne va pas voir Jésus, il n’est plus, non, elle va au tombeau.
c’est encore de nuit : elle encore dans les ténèbres
Elle voit que la pierre avait été roulée (enlevée) dit saint jean.
Supprimer peut on aussi traduire en grec, comme si la pierre avait été enlevée comme un vieux vêtement, et même comme si elle n’existait plus.

Puis, «Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau»
Pierre part avec Jean,  ils couraient tous les deux ensemble, Jean court plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.

Enfin de compte tout le monde court : Maire Madeleine, puis Pierre et Jean.
Pourquoi courent-ils, qu’est-ce qui les fait courir, la tristesse ne les accable-t-elle donc pas ?
Un indice : Jean court plus vite que Pierre ?
Est-ce uniquement parce qu’il est plus sportif que Pierre ?
Peut être, mais on peut trouver une autre explication : Jean est le disciple que Jésus aimait, nous dit l’Évangile. Ainsi Jean court plus vite que Pierre, car c’est l’amour qui court, c’est le cœur qui court.
Il avait tellement mis sa Foi en l’Amour de Dieu, dans l’Amour du Christ, il ne sait pas encore pourquoi, mais il ne peut s’empêcher de courir.
Jean est le disciple du cœur qui avait mis sa tête sur le cœur du Seigneur lors de la Cène le jeudi saint. Il a été le disciple bien-aimé, qui était présent avec quelques femmes au pied de la croix de Jésus. L’unique apôtre présent.

«Il voit que le linceul est resté là ; cependant il n'entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.»

Jean  même s’il arrive premier respecte la place de Pierre, le premier des douze.
Ainsi l’amour, la Charité qui est première bouscule l’ordre hiérarchique ; d’abord une femme, puis un des douze Jean, puis le Roc, le premier, Pierre.

Cette histoire nous révèle que le Seigneur cherche d’abord des hommes et des femmes qui non seulement croit en lui, mais surtout qui l’aime.
Des personnes qui mettent leur Foi en son amour.
C’est pour cela que les prostituées et les publicains nous précéderont dans le Royaume, car ils auront aimé Jésus plus que nous.
À l’image de M Madeleine qui après une vie dissolue s’est retourné vers le Christ, son unique amour : Ct «Je vous en conjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé,  dites-lui que je suis malade d'amour".
Elle qui avait entendu le Christ dire à son sujet « il lui a été pardonné parce qu’elle a beaucoup aimé»
Et pour nous? En quoi croyons-nous, en qui croyons-nous ?
Est-ce nous-mêmes le plus important? Est la place que j’occupe dans la société, dans mon travail, dans ma famille.? Est-ce que je jalouse ceux qui ont des places plus élevées que moi ?
Ou est ce que je cherche à aimer en vérité. C’est à dire  est-ce que je cherche le bien de l’autre ?
En fin de compte en qui je crois ?  Qui est pour moi Dieu? Comment je me situe naturellement ?
Dieu est il pour moi seulement, Le Créateur, la vertu, la justice, le respect, le sacré, le tout autre?
Ou est-ce que j’ai foi en son amour, est-ce que je crois qu’il nous aime , qu’il m’aime, de façon simple et avec son aide accessible?
Est ce que je crois dans le Dieu-Amour et tout simplement en l’Amour?


Alors, entre Pierre entre dans le tombeau de Jésus et l’Évangile nous dit de Jean «C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.»
Cette expression est surprenante, il voit avant de croire, mais enfin que voit-il pour croire ?
Ces yeux de chair voient le linceul rester là.
Mais il voit autrement il voit avec son cœur, avec son âme ressuscitée !
 La porte de son cœur a été enlevée, le manteau de la mort a été enlevé, son cœur s’ouvre enfin... Il voit comme une intuition assurée, il voit le christ vivant, comme une rencontre intérieure!
Il pressent intuitivement la présence cachée au creux de l’absence. Au cœur de l’invisible, au cœur de l’absence apparaît la présence. Il faut sûrement faire l’expérience du vide, du non-sens de cette vie, entrer dans le mystère de la Croix, pour pouvoir jouir un jour, une fois, de l’expérience de la Présence du Ressuscité.
Comme le dit Benoit XVI « le christianisme n'est pas une nouvelle philosophie ou un nouvelle moralité, mais la rencontre avec le Christ. C'est seulement dans cette relation personnelle avec le Ressuscité que nous devenons vraiment chrétiens »

Alors comme les Apôtres, il nous faut entrer dans le tombeau du Christ, pour mourir à la veille création, doutant de doute, pécheresse et renaître à la vie totalement nouvelle et sainte.
Par le baptême (st Paul) «vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu.»
On a beau connaître intellectuellement le Christ, sans « voir » le Christ dans la totalité de son mystère.

    Bien sûr si cette expérience est réelle, elle cela va se voir dans une transformation véritable de la vie.

Prenons un exemple concret....
quand les yeux de nos cœurs s’ouvre, nous découvrons l’infini amour de Dieu pour nous, et notre cœur, sans renier nos amours naturels, parents, époux, enfants, amis,  notre cœur donc va se tourner radicalement vers Dieu
jusqu’à aimer que Dieu seul, et nos frères en Lui et avec Lui.
 «Jésus mon unique amour» avait gravé sur la porte de sa chambre, Ste Thérèse.
Nous voyons et croyons, de mieux en mieux, comment Dieu est en chacun, et en particulier dans les plus pauvres, dans les personnes âgées, les malades, les personnes seules.
Non seulement il est là, mais il partage leur vie, il participe à leur souffrance, à leur propre désarroi, par le mystère de sa croix continuée dans l’histoire humaine.
Mais il est ressuscité et par la puissance de sa résurrection en nos âmes, nous nous mettons à chercher le Christ ressuscité, Dieu lui-même.
Or quand on voit dans l’autre, la générosité, la paix, le pardon, un service rendu, une amitié saine, c’est Dieu que l’on voit comme à travers son icône, son image qu’est l’homme lui-même.
Alors,  nous désirons ardemment recevoir le Christ mais aussi le donner par le geste et la parole.
Ainsi nous n’avons plus de cœur à critiquer les autres, à mettre en lumière leurs erreurs, leurs manquements, leurs péchés mêmes (en famille, au travail, en Église). Nous ne désirons qu’une seule Chose, mettre en valeur en eux ce qui est positif, ce qui est beau et bon, même si c’est au milieu d’une forêt d’ivraie et de liane.

Que le Seigneur nous donne de croire dans son amour, et rien que dans son amour.
Qu’il nous donne de le voir et de croire en sa résurrection en la résurrection de sa chair,
qu’il nous donne de le voir partout, en soi, en l’autre et dans le monde
Qu’il nous donne de le servir fidèlement
Puisque nous sommes l’Église, le corps de son fils ressuscité.

Amen

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